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Après nous être intéressés aux différentes modalités de cette recherche sur le terrain, nous allons voir qu’elle en comporte néanmoins certaines limites. Celles-ci concernent aussi bien les lieux, les personnes sondées que l’outil utilisé.

2.1.4.1. Les biais concernant les lieux choisis

Tout d’abord, la première limite de ce travail provient des lieux d’enquête que j’ai sélectionné. Ces deux spécialités que sont la neurochirurgie et la chirurgie cardio-vasculaire l’ont été de façon totalement arbitraire et, même si cela a relevé d’une certaine logique, il est bien évident que l’on ne pourra pas dégager de tendances très significatives. Ainsi, d’autres spécialités pouvant être tout aussi angoissantes pour le patient n’auront pas été explorées, notamment les blocs opératoires d’urgences, de chirurgie digestive lourde…

De plus, la quasi-exclusivité des interventions concernant ces deux spécialités s’effectuant dans ces établissements se passe sous A.G. Or, les interventions se déroulant sous A.L.R. peuvent aussi engendrer un stress et nécessiter une anxiolyse pharmacologique. Par conséquent, les pratiques mises en œuvre au sein des spécialités telles que l’obstétrique, l’orthopédie ou l’ophtalmologie, par exemple, dont l’activité peut se révéler forte dans ce domaine, auront été tout simplement ignorées.

Par ailleurs, mon choix ne s’est porté que sur deux établissements, certes de taille relativement importante puisque s’agissant de deux C.H.U., néanmoins ceci peut paraître insuffisant pour en tirer des conclusions. D’autres structures hospitalières auraient tout aussi bien pu être inclues dans ce travail de recherche, que ce soit d’autres C.H.U. ou des C.H.G.170, ce qui fait que la faiblesse du nombre d’établissements consultés rendra difficile le dégagement d’une tendance objective.

170 C.H.G. : Centre Hospitalier Général.

Florian Massacrier l’échelon régional, voire national afin d’évaluer correctement les pratiques en cours concernant la qualité de la prémédication anxiolytique, afin d’en tirer des enseignements réellement significatif.

2.1.4.2. Les biais concernant la population choisie

La seconde limite de ce travail d’intérêt professionnel concerne le choix des personnes choisies pour l’enquête. En effet, cette étude est exclusivement paramédicale puisqu’elle se préoccupe exclusivement du ressenti des personnels soignants I.D.E. et I.A.D.E. face à la prémédication anxiolytique. Or, celle-ci est prescrite par les M.A.R., néanmoins je n’ai pas voulu les inclure dans cette recherche car je ne voulais pas risquer de tomber dans des dépassements de fonction. Par conséquent, je n’ai volontairement pas pris en compte les avis médicaux bien que ces derniers participent eux aussi pour une large part à l’efficacité de la prémédication anxiolytique par l’intermédiaire de leurs prescriptions.

De plus, cette enquête n’aura été réalisée qu’auprès d’I.D.E. de services de chirurgie, ce qui peut paraître logique au premier abord. Cependant, les I.D.E. de différents services de soins peuvent aussi être confrontés à la prémédication anxiolytique.

Par exemple, dans un des deux établisseme nts inspectés, des patients arrivaient au bloc opératoire de chirurgie cardiaque en provenance de services de médecine cardiologique.

On peut imaginer la même chose pour les soignants exerçant dans des unités ayant une activité endoscopique forte requérant une anesthésie, ce qui est le cas des services de gastroentérologies. Or, ces personnes n’ont pas été sondées car il me semble que l’on ne

peut pas avoir les mêmes exigences avec ces soignants, puisqu’ils ne sont pas forcément confrontés à l’anxiolyse pharmacologique de façon régulière.

De même, cette enquête a été orientée volontairement sur le ressenti des paramédicaux face à la prémédication anxiolytique. J’ai d’ailleurs motivé précédemment mon choix d’occulter le point de vue des patients. Il n’empêche que ceci a pour conséquence de rendre l’avis des soignants un minimum subjectif. En effet, nous nous intéressons à une pratique qui implique en droite ligne la personne soignée mais sans lui demander son avis. Par conséquent, nous ne pourrons pas corréler le vécu du patient à celui du soignant.

Enfin, tout comme pour le nombre d’établissements concernés, le panel de soignants concerné par cette enquête est trop faible pour être réellement significatif.

2.1.4.3. Les biais concernant l’outil méthodologique choisi

Les dernières limites de cette enquête sont en rapport avec le questionnaire distribué. En effet, il s’agit d’un moyen simple, rapide et efficace de sondage, cependant il est peu pointu. Les questions choisies sont en grande majorité de type « fermé », ce qui ne laisse pas de marge de manœuvre aux participants de cette enquête. Les données ainsi récupérées ne sont pas aussi riches et variées que lors d’entretiens individuels, elles sont, en quelque sorte, standardisées.

Par ailleurs, le questionnaire n’a été mis à disposition que lors d’une courte durée. Même si on sait que la majorité des réponses sont obtenues au début de la période de sondage, il n’en reste pas moins qu’il ne s’agit dans mon cas que d’une vision ponctuelle du problème lié à la qualité de la prémédication anxiolytique.

Enfin, la situation actuelle, marquée par un sous-effectif chronique dans les établissements hospitaliers, aura pu représenter un frein pour cette étude. En effet, le manque de temps aura été un argument souvent avancé à mon encontre par le personnel soignant lors de la présentation de mon questionnaire. Ceci aura pu occasionner un certain nombre de non-réponses, même si je ne peux pas le mesurer directement.

Florian Massacrier Ecole IADE Lyon Promotion 2007-2009

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