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Lesite.tv et les actions éducatives de France Télévisions

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 182-200)

L’AUDIOVISUEL ÉDUCATIF NUMÉRIQUE

3.2 Lesite.tv et les actions éducatives de France Télévisions

La création du site.tv remonte à 2003, suite au rapprochement entre France 5, substitué au groupe France Télévisions en 2009, et le CNDP qui créent un groupement d'intérêt économique (GIE). Avec plus de 4500 vidéos accessibles en téléchargement ou en streaming et plus de 120 000 enseignants abonnés dans plusieurs milliers d’établissements, il est aujourd’hui le premier site français de vidéos éducatives à la demande. Mais comme nous l’avons dit, la faible utilisation du site amène à poser des questions. Au sein de France Télévisions, lesite.tv fait partie de la

« direction des actions éducatives » (DAE). C’est une direction bicéphale, avec un service plus strictement scolaire (lesite.tv) et un service plus largement éducatif (France Télévisions Éducation). Cette organisation est mise en cause par un récent rapport de la Cour de Comptes278, qui juge la pérennisation du site.tv comme

« problématique ». Après avoir présenté lesite.tv en détail, nous reviendrons sur ce qui distingue les deux offres de la DAE. Ensuite, nous étudierons ce qui, dans le lancement de France Télévisions Éducation, montre la prégnance des logiques médiatiques dans la mise en œuvre de la mission éducative de l’audiovisuel public à l’ère numérique.

A Présentation)du)site.tv)

Le site.tv doit être envisagé comme le prolongement de la BPS, que nous avons présenté précédemment. Il assure donc une diffusion de vidéo en « stock », organisée en lien avec les « points clés » du programme scolaire et à destination des enseignants du primaire et du secondaire principalement. Dans le cadre de notre contrat de recherche, nous avons travaillé au sein de ce service et nous avons pu l’étudier en

278 « La Cour des comptes a rendu public, le 27 mars 2014, un référé de son Premier président sur le groupement d’intérêt économique (GIE) lesite.tv. La Cour a examiné la gestion et les comptes du GIE sur les exercices 2005 à 2012. En sus de résultats décevants, elle souligne le mode de financement contestable du GIE. Des incertitudes pèsent également sur le devenir à court et moyen terme de ce service : les écoles et établissements scolaires ne disposent pas nécessairement des moyens d’accès à une offre qui, par ailleurs, ne répond pas suffisamment aux besoins du service public de l’éducation.

Enfin, le développement de l’offre numérique éducative implique de revoir les équilibres entre les besoins du système éducatif et la protection des droits d’auteur, à travers un réexamen des modalités de l’exception pédagogique. La Cour assortit son référé de quatre recommandations : (…) recentrer l’offre du service sur les besoins avérés des enseignants en privilégiant dans un premier temps les apprentissages fondamentaux ; Examiner la faisabilité d’une offre gratuite du service à tous les établissements des premier et second degrés ; Rééxaminer la répartition des contributions financières de France Télévisions et du CNDP ; Revoir l’économie du dispositif de l’exception pédagogique afin de trouver de nouveaux équilibres entre les besoins du système éducatif et la protection des droits d’auteur. À défaut de la mise en œuvre de ces recommandations, la Cour estime que le maintien du service devrait être remis en cause » inCour des Comptes (2014), « Groupement d’intérêt économique (GIE) lesite.tv », n° 68595, 6 p. (disponible en ANNEXE VII).

détail. Pour comprendre comment ce site s’inscrit dans le champ de l’audiovisuel éducatif, il nous semble intéressant de revenir sur trois éléments en particulier : son organisation, les contenus qu’il diffuse et, plus généralement, le modèle économique du site.

· Organisation)

Malgré sa collaboration avec le CNDP, ce service illustre aujourd’hui l’aboutissement du processus que nous avons décrit précédemment, concernant la domination de l’institution médiatique sur l’institution scolaire en matière d’audiovisuel éducatif. En effet, l’institution scolaire n’est mobilisée qu’afin de valider le choix des contenus, leurs classifications dans les niveaux scolaires et les disciplines, ainsi que la réalisation des « fiches pédagogiques » qui accompagnent parfois les vidéos proposées. Les personnes du CNDP qui collaborent avec lesite.tv ne sont que des

« référents », ils ne sont d’ailleurs pas physiquement présents dans les locaux du site.tv, basé à France Télévisions à Paris, mais au siège du CNDP à Chasseneuil-du-Poitou. Le financement du site.tv est assuré à 66% par France Télévisions, via la contribution à l’audiovisuel public, contre 44% par le CNDP sur ses crédits propres.

En septembre 2012, la DAE est composée de vingt-cinq personnes, salariées du GIE ou de France Télévisions, selon qu’elles travaillent pour FTVE ou lesite.tv. La majorité des salariés travaille pour les deux offres. Comme l’illustre l’organigramme de la DAE279, le service est organisé en six « pôles » : éditorial, documentation, marketing et usages, commercial, plateformes techniques, projets techniques. Par ailleurs, les fonctions « administration/finance » et « juridique » sont exercées de manière transverse. Enfin, les différents pôles sont répartis à l’intérieur d’un pôle

« direction », comprenant une direction déléguée éditoriale, une direction déléguée technique et un responsable marketing et commercial.

Les locaux du site.tv sont actuellement situés dans les bâtiments de la direction des actions numériques de France Télévisions. À ses débuts les services étaient localisés dans les locaux de la chaîne France 5, car suite à la transformation en « entreprise commune » en 2010, les actions éducatives sont devenues une mission transverse de la holding. La DAE est donc intégrée aux différents axes de la direction des actions numériques (e.g. Nouvelles Écritures, France Télévisions Éditions Numériques, etc.), avec qui elle développe certaines collaborations, notamment dans le cadre de FTVE.

279 Cf. ANNEXE VI « Organigramme de la Direction des Actions Éducatives ».

· Contenus)

En termes de contenus, le site est un catalogue audiovisuel composé de séquences vidéo pédagogiques libres de droit (dans le cadre d’un usage pédagogique), pouvant être issues d’un même programme. En 2014, il est constitué de 4983 séquences pour un total de 158 heures et 30 minutes. Ces programmes peuvent être issus des productions de France Télévisions, ainsi que des acquisitions opérées par le site : entre 2005 et 2012, lesite.tv a consacré un million d’euros à l’acquisition et au renouvellement des droits. C’est donc un poste important, relativement au produit d’exploitation cumulé du GIE (7,4M€). De manière forfaitaire, le prix d’acquisition des droits d’exploitation est en moyenne de 50,5€ par minute.

Les séquences concernent principalement les enseignements du second degré : 1459 pour les collèges et 1404 pour les lycées, contre 854 pour les écoles. Elles sont largement orientées vers les enseignements généraux : 2901 vidéos contre 94 pour les enseignements techniques et professionnels. Finalement, les disciplines sont couvertes de manière très hétérogènes, sur les vingt-cinq disciplines concernées, le nombre de séquences peut varier de une à 430 par discipline. Par ailleurs, on peut observer une concentration de l’offre autour de quatre pôles : l’Histoire (11,5% des séquences), les Sciences (10,38%), l’acquisition du langage en français (9,58%), les Sciences de la Vie et de la Terre (9,31%). Le français à proprement parler est couvert par 1,95% des séquences seulement et les mathématiques par une petite dizaine de vidéos. Enfin, les contenus relatifs à l’éducation aux Arts et à la culture ne représentent que 5,91% des contenus. Lesite.tv propose également des vidéos en langue des signes (104), dans le cadre de la campagne « lesite.tv pour tous ». Par ailleurs, il est possible pour les abonnés de bénéficier d’un « pack découverte des métiers », donnant accès à 3000 vidéos présentant divers métiers. Les nouvelles vidéos sont mises en avant sur la page d’accueil du site, ainsi qu’à travers une newsletter envoyée aux abonnés.

La durée des vidéos est courte, elle peut varier entre quelques minutes et une dizaine de minutes. Une partie des vidéos est associée à un livret pédagogique afin de donner des pistes d’utilisation pendant les cours. Comme nous l’avons dit, elles sont réalisées par les référents disciplinaires du CNDP, qui assurent le rôle d’expertise et la caution institutionnelle du service. Depuis sa création, lesite.tv a investi 0,9 M€ dans ces livrets d’accompagnement. En plus de ces livrets, lesite.tv donne accès aux enseignants à des informations sur la vidéo (producteur, réalisateur, etc.) et une série de liens permettant d’approfondir le thème abordé par la vidéo, ces éléments sont présents dans « l’espace pédagogique » disponible sur le site pour les abonnés280. Les contenus du site ne sont en effet accessibles qu’aux abonnés, sur lesquels repose le modèle économique du site.tv.

280 Une description de l’interface abonné est disponible en ANNEXE IV.

· Modèle)économique)

Dans son référé, la Cour de Comptes pointe du doigt le modèle économique du site.tv, notamment sur la question des abonnements, considérant des « résultats décevants pour un mode de financement contestable » (Cour des Comptes, 2014). En effet, lesite.tv dépend, au delà des crédits de France Télévisions et du CNDP, des sommes perçues dans le cadre des abonnements au service. Étant donné qu’il se situe dans une économie marchande, le taux de pénétration du service au sein des établissements est tout à fait important et particulièrement révélateur : 8% des écoles, 42% des collèges, 47% des lycées publics (et respectivement 3%, 19%, 8% pour les établissements de l’enseignement privé sous contrat). En outre, si 70% des établissements abonnés sont effectivement utilisateurs, seulement 15% des enseignants et 9% des élèves abonnés utilisent réellement le service. Par ailleurs, on peut observer que l’utilisation du service n’augmente pas proportionnellement au nombre de bénéficiaires du service281. Il est important de distinguer les différents modes d’abonnements proposés par le site.

Selon que l’abonnement est pris par un établissement, un enseignant à titre personnel ou une collectivité territoriale les prix seront différents282, ainsi que les formules proposées. Par exemple, les enseignants qui s’abonnent à titre individuel peuvent choisir un paiement à l’unité (2€ par vidéo) ou l’accès à des « bouquets thématiques » de vidéos (4€ par mois), dans le cadre des offres « professeur des écoles »,

« enseignant d’Histoire-Géographie » ou « enseignant de SVT ». Concernant les abonnements collectifs, ceux pris par les collectivités territoriales sont marginaux par rapport à ceux pris directement par les établissements. En effet, ces derniers bénéficient notamment des financements alloués dans le cadre des plans nationaux pour le développement des usages numériques dans l’enseignement. Une grande partie des établissements qui s’abonnent le font grâce à ces aides (48%), comme le plan « École Numérique Rurale » ou le « Chèque ressources » du plan DUNE 2010-2013283.

Au demeurant, une bonne partie des écoles et établissements ayant bénéficié du site.tv dans le cadre d’un plan national ne renouvellent pas leur abonnement une fois le financement arrivé à son terme (24% pour le plan ENR et 20% pour le plan « chèque ressources »). Deux interprétations peuvent être tirées de ces chiffres, soit l’offre

281 Nous reviendrons sur ces éléments dans le chapitre 2 – 2.1 « Quantifier l’usage du site.tv : le prisme du chiffre ».

282 Dans le cadre des abonnements « établissement », le prix varie selon le nombre d'élèves (tarifs TTC) : « jusqu'à 99, 1,50 € par élève ; de 100 à 199, 220,00 € ; de 200 à 399, 290,00 € ; de 400 à 599, 370,00 € ; de 600 à 899, 430,00 € ; de 900 à 1.199, 510,00 € ; à partir de 1.200, 585,00 €. Les tarifs énoncés correspondent à un abonnement annuel au service et sont garantis jusqu'au 31 décembre 2015.

Toute souscription en cours d'année sera facturée au prorata du temps restant à courir ».

283 Plan pour le Développement des Usages du Numérique à l’École (DUNE), cf. le Chèque Ressources, disponible sur http://eduscol.education.fr/cid57906/le-catalogue-cheque-ressources.html (consulté le 10 février 2015).

proposée ne les intéresse pas suffisamment, soit les moyens récurrents ne permettent pas aux établissements d’acquérir les ressources qu’ils souhaitent. Cette dernière hypothèse nous rappelle en tout cas que lesite.tv est dépendant d’équilibres économiques contingents. De ce point de vue, le contexte légal est également un élément indépendant de la volonté du site.tv qui pèse néanmoins sur son modèle économique. Les débats relatifs au droit d’auteur et son exception pédagogique284 sont tout à fait centraux. En effet, au regard du budget consacré par lesite.tv à l’acquisition des droits d’exploitation, il serait tout à fait bénéfique pour le site de se dédouaner d’une partie de cette somme. Notamment à propos des programmes produits par les organismes publics avec lesquels lesite.tv collabore, car ils ne cèdent généralement pas leurs droits à titre gratuit.

Cela est relativement paradoxal, étant donné que l’État paye les abonnements au site.tv via les différents crédits alloués par le MEN (aux établissements et aux divers plans nationaux) et que, via les crédits alloués au site.tv, l’État participe à l’achat de programmes qu’il a déjà financés ou subventionnés. Cet élément est particulièrement pointé par le référé de la Cour des Comptes. Il questionne également la politique de partenariats du site.tv. Depuis ses débuts, le site a développé une politique de partenariats285, comme avec le Canal des Métiers par exemple286. Ainsi, les offres de contenus et types d’abonnements proposés peuvent varier selon les partenariats noués par lesite.tv. Par exemple, le site proposait une offre commune avec Jalons, édité par l’Institut National Audiovisuel (INA). Ce service particulièrement utilisé par les enseignants d’histoire-géographie était un véritable produit d’appel. Mais, suite à la création du portail gratuit Éduthèque287 (cf. Figure 25), par le Ministère de

284 Cf. Eduscol (2014), « Droit d’auteur et exception pédagogique », Ministère de l’Éducation Nationale, disponible en ligne sur http://eduscol.education.fr/numerique/textes/reglementaires/aspects-juridiques/droit-auteur (consulté le 10 février 2015).

285 Cf. Dupuis Marc (2003), « France 5 joue « Côté profs » », Le Monde de l’Éducation, pp. 68-69

286 Ce site à pour « mission d’apporter aux jeunes et moins jeunes une culture sur les métiers, sur le monde du travail et de l’entreprise en vue de la construction et de la gestion de leur projet professionnel », disponible en ligne sur http://www.lecanaldesmetiers.tv/presentation-service (consulté le 10 février 2015). Le site est proposé par Euro-France Médias, France Télévisions et les ministères de l’Éducation Nationale et du Travail. À titre d’exemple, en 2014, « lesite.tv pack découverte des métiers », en partenariat avec le Canal des Métiers, est facturé selon le nombre d'élèves (tarifs TTC) :

« jusqu'à 99, 1.50 € par élève + 215 € ; de 100 à 199, 446,00 € ; de 200 à 399, 536,00 € ; de 400 à 599, 636,00 € ; de 600 à 899, 756,00 € ; de 900 à 1199, 886,00 € ; à partir de 1200, 1 043,00 € ».

287 « Ce portail est construit pour les enseignants et rassemble des ressources pédagogiques s’appuyant sur des grands établissements publics à caractère culturel et scientifique. Ce service s’inscrit dans la stratégie globale du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour faire entrer l’École dans l’ère du numérique. Il correspond donc à l’esprit de service public du numérique éducatif (Loi du 08 juillet 2013). Il permet une plus grande visibilité de l’offre de ressources conçue avec les partenaires et donne la possibilité d’usages pédagogiques pluri ou transdisciplinaires.

Grâce à une authentification unique sur le portail Éduthèque, les enseignants accèdent à une page dédiée sur les sites des partenaires. Les ressources en ligne, téléchargeables pour une large partie, sont utilisables selon les Conditions Générales d’Utilisation (C.G.U.) pour la construction de documents dans le cadre des activités d’enseignement, notamment, à terme, via les espaces numériques de travail.

Enfin, le service Éduthèque propose des C.G.U. plus lisibles facilitant le développement des usages du numérique à l’école », Présentation d’Éduthèque, disponible en ligne sur

l’Éducation Nationale en novembre 2013, Jalons est désormais entièrement accessible gratuitement pour les enseignants. Le « pack » site.tv plus Jalons n’est donc plus d’actualité et l’offre du site.tv devient en partie accessible gratuitement pour les enseignants, avec cinq vidéos en streaming et en téléchargement accompagnées de leurs livrets d'accompagnement pédagogique. Cette évolution est, selon nous, un marqueur supplémentaire du conflit qui peut exister entre les logiques impulsées par l’institution éducative et celles de l’institution audiovisuelle, parfois de manière indépendante de la volonté du site.tv.

Figure 25 – Présentation de l’offre Éduthèque

http://www.edutheque.fr/presentation.html (consulté le 10 février 2015).

B Opposition)scolaire)et)éducatif)

Avec la création d’Éduthèque par le MEN et de FTVE par France Télévisions, on pourrait être tenté de voir l’audiovisuel éducatif public se scinder en deux entités.

D’un côté le ministère prend en charge un site de ressources audiovisuelles scolaires à destination des enseignants, de l’autre, France Télévisions focalise son activité sur une offre plus largement éducative, à destination du « médiateur éducatif » en général.

Cette tendance marque une certaine rupture puisque jusqu’alors ces deux logiques étaient représentées au sein même de la DAE qui hébergeait Lesite.tv et, depuis 2008, Curiosphère.tv, dont l’ambition n’était pas seulement scolaire. Avant de présenter dans quelle mesure le lancement de FTVE illustre une nouvelle stratégie de France Télévisions, nous souhaitons revenir sur l’expérience Curiosphère.tv, concomitante du projet avorté d’un réseau social enseignant Zeprofs.tv.

Curiosphère.tv a été créé en février 2008, suite à la refonte du site éducation.france5, qui servait à valoriser les productions et co-productions de France 5 sur un site dédié qui référençait les programmes de l’antenne « libre d’utilisation en classe »288. Avec le lancement du site « Côté Profs », France 5 proposait déjà un catalogue « qui fournit fiches pédagogiques et idées d’utilisation en cours »289, dont la liste était envoyé à plus de 7000 enseignants via une newsletter. Avec Curiosphère.tv, France 5 souhaite prolonger cette expérience par de nombreux partenariats (Bnf, Ina, CNRS, syndicats enseignants, entreprises290, etc.), plus de cinquante, afin de proposer de nouveaux programmes et surtout des contenus plus « multimédias ». Lors de son lancement, Curiosphère.tv a pour ambition de devenir « la première web-tv éducative »291. Les thèmes abordés couvrent de nombreux domaines de l'éducation (histoire, civilisation, art, culture, économie, citoyenneté, sciences) pour aborder les sujets de manière transversale et proposent des documents « multimédia » et « interactifs ».

Étant donné que les vidéos sont publiées sur un site, de nombreux liens qui renvoient vers d'autres sites et vers des blogs sont mis en avant. Il s’agit à cette époque de suivre l’évolution des autres sites Internet, « le tout est servi par une ergonomie réussie. La recherche et la navigation ont manifestement fait l'objet d'un soin tout particulier. Un nuage de mots clés, les « tags », permet ainsi une autre forme de consultation des

288 Lors de la diffusion à l’antenne, ces programmes étaient identifiables par un logo spécifique (sous forme de cassette VHS) et un slogan « Souriez, vous pouvez enregistrer ! ».

289 Dupuis Marc (2003), « France 5 joue « Côté profs » », Le Monde de l’Éducation, p. 69

290 Ceux-ci font l’objet de critiques, à l’instar du partenariat entre Microsoft et Curiosphère concernant la production de vidéos pour le B2I. Cf. Framasoft (2008), « Curiosphère.tv et Microsoft : merci le service public ! », Framablog, disponible en ligne sur http://framablog.org/2008/09/17/curiospheretv-et-microsoft-merci-le-service-public/ (consulté le 10 février 2015).

291 Zilbertin Olivier, « France 5 lance une nouvelle chaîne éducative, Curiosphere.tv », Le Monde, 14 février 2008, disponible sur http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/02/14/france-5-lance-une-nouvelle-chaine-educative-curiosphere-tv_1011372_3236.html#UVfpYi1MwT57w7JG.99 (consulté le 10 février 2015).

contenus » (Le Monde, 14/02/08). Un budget conséquent de 800 000 € est dédié à ce nouveau site, « France 5 mise beaucoup sur cette nouvelle plate-forme » (Idem).

Contrairement au site.tv, les contenus de Curiosphère.tv ne sont pas strictement scolaires, ils s’organisent en catégories, réparties dans deux grands volets : un volet

« environnement éducatif », qui offre des contenus intimement liés à la vie éducative ; et un volet « champ de la connaissance » offrant, quant à lui, des contenus liés à la culture générale. Dans ce dernier volet on retrouve les catégories « pédagogie », « moi prof », « vie scolaire » et « éducation aux médias ». Sont particulièrement mis en avant les témoignages d’enseignants et d’élèves, ainsi que les récits d’expériences pédagogiques292. Étant donné la cible généraliste visée par Curiosphère.tv, l’audience du site est largement supérieure à celle du site.tv293.

Ce succès est de nature à interroger France Télévisions sur la stratégie qu’il développe concernant ses missions éducatives. À cette époque, la DAE tient un discours volontariste, justifiant une action tout azimuts, multipliant les partenariats et les offres de contenus. Le territoire numérique est à ce moment-là un lieu d’expérimentation, à l’image de la tentative de création d’un réseau social enseignant

Ce succès est de nature à interroger France Télévisions sur la stratégie qu’il développe concernant ses missions éducatives. À cette époque, la DAE tient un discours volontariste, justifiant une action tout azimuts, multipliant les partenariats et les offres de contenus. Le territoire numérique est à ce moment-là un lieu d’expérimentation, à l’image de la tentative de création d’un réseau social enseignant

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