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CHAPITRE I FONDEMENTS THEORIQUES

3.1 Les variables à expliquer

La variable expliquée dans notre modèle de recherche est la performance financière de l’entreprise publique. Il s’agit ainsi d’identifier les effets de l’organe de

contrôle sur la capacité d’une firme publique à créer de la valeur pour les acteurs ayant mis à sa disposition des fonds propres.

Ainsi la performance, sous ses différentes mesures, est la variable endogène sur laquelle agissent les autres variables dans nos estimations (Manel & Hanen, 2011). Notre objectif est d’étudier les effets des variables explicatives sur la performance. La notion de Performance de l’entreprise publique :

La notion de performance recouvre les notions d’efficacité et d’efficience. Elle témoigne du rapport qui existe entre les objectifs fixés et les résultats obtenus mais également du rapport entre les résultats obtenus et les moyens utilisés.

La performance consiste donc à atteindre un résultat au moindre coût, c’est-à- dire sans gaspillage de ressources. Le concept de performance est multidimensionnel et, c’est pourquoi, le terme de « performance globale » est souvent employé car les performances de l’entreprise sont multiples : performances économiques, financières, commerciales, sociales et environnementales.

La performance est également un concept relatif dans le temps et dans l’espace puisque l’évaluation de la performance est facilitée par des comparaisons entre périodes, entre secteurs, entre entreprises intra-sectorielles, entre unités ou filiales. Outre les indicateurs quantitatifs qui servent à mesurer la performance, cette dernière s’évalue également à travers des indicateurs qualitatifs qui mesurent la confiance que l’entreprise suscite à travers l’image qu’elle véhicule, à travers la réputation qu’elle s’est forgée.

D’un autre côté, la définition d’une performance de l’entreprise publique diffère selon l’angle de vision de chacun, à titre d’exemple : pour le consommateur c’est l’aspect qualité/prix qui domine sa qualification de la performance, par contre pour le citoyen c’est plutôt l’aspect fiscal, social et/ou écologique qui prime dans son évaluation.

Certainement cette diversité est existante dans le segment des entreprises publiques mais aussi privées, néanmoins dans cette dernière le recours à la notion du profit est plus dominant que les autres aspects.

Par contre, la notion de performance au sein de la firme publique devient multidimensionnelle. Elle peut être définie comme « la mesure dans laquelle elle s’acquitte de l’ensemble des tâches qui lui sont assignées par les pouvoirs publics. Ces tâches sont celles de la politique économique dans son ensemble » (Pestieau & Gathon, 1996).

Les missions de la politique économique, et donc des entreprises publiques, sont traditionnellement classées en trois catégories selon qu'elles concernent l'efficacité, l'équité ou les équilibres macroéconomiques. Par efficacité, on entend d'abord l'efficacité technique, à savoir la capacité pour une entreprise de produire des biens ou des services, avec le moins de ressources possibles. On parle aussi d'efficacité allocative pour indiquer qu'il ne faut pas uniquement éviter le gaspillage « technique » mais utiliser les ressources et produire les biens et les services qui

apportent le bien-être le plus élevé à la collectivité. On notera en passant que, dans un monde de concurrence parfaite, une « main invisible » pousse les entreprises privées à se comporter efficacement tant du point de vue technique qu'allocatif. L'objectif d'équité implique que, dans la mesure du possible, la gestion de l'entreprise publique tient compte de la distribution des revenus. Cet objectif peut être critiqué de deux points de vue : pour les uns, l'État n'a pas à s'occuper de la redistribution ; pour les autres, qui trouvent légitime d'assurer une certaine redistribution, les entreprises publiques ne doivent pas y contribuer, il faut plutôt avoir recours à une fiscalité qui empiète le moins possible sur l'efficacité de la production et de la redistribution. Enfin, sous le terme « macroéconomique », on comprend les objectifs de croissance, de plein-emploi et de stabilité des prix qui sont ceux de la politique économique traditionnelle. Selon la conjoncture économique mais aussi politique, certains de ces objectifs sont plus ou moins prioritaires. Ces dernières années, les objectifs redistributifs et macroéconomiques ont cédé le pas aux exigences d'efficacité et de profitabilité. C'est d'ailleurs ce qui a justifié la mode des privatisations puisqu'en principe une entreprise privée opérant dans un marché concurrentiel est à la fois efficace et rentable.

En général, les disparités dans les objectifs poursuivis par les entreprises publiques et les entreprises privées sont largement reconnues dans la littérature. Cependant, lorsque des mesures plus rigoureuses sont utilisées, comme celles qui sont basées sur les coûts ou sur la productivité (Bozec, 2004), la performance de l’entreprise publique peut être comparée avec celle du secteur privé.

Au total, deux types de mesure de la performance sont généralement pris en compte par les chercheurs, à savoir : la performance boursière mesurée par le Market- to-Book et la performance financière mesurée par le Return On Assets et le Return On Equity. Etudier ces deux types de performance (boursière et financière) s’avère très important, dans la mesure où cette différenciation permet de tenir compte des différentes caractéristiques de l’entreprise. Cependant, le Market-to-Book permettant de mesurer la valeur sur le marché de l’entreprise, ne peut être utilisé dans notre cas vu qu’au Maroc rares sont les entreprises publiques qui sont cotées en bourse, ainsi nous nous contenterons d’étudier le ROA et le ROE qui sont des ratios financiers mesurant la rentabilité de l’entreprise et l'efficacité du management.

- La performance financière (ROA et ROE) :

Les mesures ROA et ROE ont été utilisées par plusieurs auteurs pour désigner la performance financière des entreprises.

ROA (Return on Assets) : cette variable représente la rentabilité des capitaux

investis et exprime la capacité de ces capitaux à créer un certain niveau de bénéfices opérationnels. Cette mesure a été utilisée par un nombre très important d’auteurs comme Daines (2004), Adams et Santos (2005)1, Eisenberg et al (1998).

La mesure que nous allons retenir, dans notre étude, pour le calcul du ROA est :

1 Cité par Ben Cheikh et Zarai (2008).

Le rendement des actifs donne une information sur l’efficacité de gestion de l’entreprise par les dirigeants. Le « Return on Assets » est une indication indirecte de la productivité en précisant le niveau de bénéfices engendrés en moyenne par unité d’actif (Guiselin, 2014).

ROE (Return on Equity) : représente la rentabilité des capitaux propres et exprime

la capacité des capitaux investis à dégager un certain niveau de bénéfices nets.

Plusieurs auteurs ont utilisé, aussi, cette mesure de performance comme Bouri et Bouaziz (2007), Brown et Caylor(2004), Lehman et Weigrand (2000).

La formule qu’on retient pour mesurer le ROE est la suivante :