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Si le roman apparaît avant toute analyse comme un genre narratif long sans autre contrainte formelle, Jacques Noiray a montré, à la suite de Georg Lukács et de Lucien Goldmann, les progrès à partir du milieu du XVIIe siècle du roman centré sur l’énumération des biens possédés :

L’apparition du roman de représentation mimétique coïncide en effet, vers la fin du XVIIe siècle, avec l’avènement de la bourgeoisie comme classe possédante nombreuse, disposant d’un pouvoir économique de plus en plus étendu et d’une quantité de biens toujours accrue. […] Son but est de « tenir registre », comme disait Rousseau, des avoirs de cette classe qui s’enrichit. Il constate un pouvoir naissant. Il témoigne d’une prise de possession du monde.6

Le roman de la servante pourrait correspondre à une involution de cette problématique, s’étendant non plus aux objets possédés mais aux relations de subordination : sont-elles légitimes au XIXe siècle, époque de république et de suffrage universel ? et la réification des individus implique-t-elle de les inclure dans le régime de la description ? Ce sont là des interrogations que le roman est à même de prendre en charge.

La critique matérialiste a montré l’incidence des valeurs que professe la bourgeoisie sur la construction du récit7. Au XIXe siècle, il ne serait plus informé par la célébration des valeurs aristocratiques de l’honneur et de la générosité, mais tiendrait le compte des biens possédés, décrirait les objets et le patrimoine, et raconterait la possibilité de l’ascension sociale. La liberté formelle du roman permet en outre d’en faire le lieu de l’analyse, du portrait, donc de l’étude des déterminations diverses qui pèsent sur l’individu. C’est pourquoi le roman de ce siècle

6 Jacques Noiray, « Le roman », dans Jean-Yves Tadié (dir.), La Littérature française, dynamique & histoire, op. cit., p. 455.

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s’attache avec succès à l’étude du singulier. Le modèle de référence en devient le roman balzacien, qui triomphe dans la première moitié du siècle. Que devient ce modèle sous l’influence du choix d’un sujet moderne, celui de la servante ? Dans quelle mesure ce personnage, modèle de vertu modeste ou au contraire figure problématique, a-t-il accompagné la modernisation du genre romanesque, genre dialogique par excellence8 ?

A/ Le roman édifiant

Au sein des récits prenant pour personnage une servante, deux visent explicitement un effet moral chez le lecteur et la lectrice : Geneviève de Lamartine et Une servante d’autrefois de Zulma Carraud. Si tous deux abordent le roman selon une esthétique édifiante d’arrière-garde, il est singulier de constater au cœur du récit une complexité que leurs auteurs ne revendiquent pas : ces deux récits paraissent en effet marqués par un conflit interne qui se manifeste dans la forme du texte et qui influence leur construction générique.

1- Une servante d’autrefois, entre conte et roman

Une servante d’autrefois de Zulma Carraud appartient au genre du récit édifiant pour jeunes

filles, genre prolifique lorsqu’il paraît en 1866 : la loi Falloux de 1850 a décuplé les rangs des écolières et le nombre des lectrices, au point qu’en 1867 la loi Duruy lui succède pour aménager l’enseignement secondaire des filles9. Ce genre pédagogique, florissant sous le Second Empire et pratiqué par les femmes pour construire les femmes, a été étudié par Laurence Chaffin-Lévêque10. Une servante d’autrefois appartient au groupe qu’elle identifie comme celui des « romans ménagers », « dans lesquels l’héroïne reprend la conduite du foyer familial »11. Le récit raconte en effet la succession des générations dans la famille Sionnet, à Issoudun, sous l’angle de vue particulier de la servante qui suit chaque génération de femmes. Il s’ouvre ainsi sur l’embauche de Fanchette :

8 Voir Tzvetan Todorov, Mikhaïl Bakhtine, le principe dialogique, Suivi de : Écrits du Cercle de Bakhtine, Éditions du Seuil, coll. Poétique, 1981.

9 Voir Françoise Mayeur, L’éducation des filles en France au XIXe siècle, Perrin, 2008 [1979].

10 Voir Laurence Chaffin-Lévêque, De l’usage de la littérature de jeunesse dans l’éducation des filles au XIXe siècle, thèse de doctorat soutenue en 2014 à Caen sous la direction de Brigitte Diaz.

141 Mme Sionnet était une vaillante femme, se donnant beaucoup de mal pour

faire prospérer son commerce. Madelon, sa vieille servante, ne suffisant plus à tenir le ménage, elle lui avait donné pour aide Fanchette Madoré, petite fille de treize ans, dont les parents étaient dans une grande misère.12

L’histoire de la famille Sionnet se déroule entièrement du point de vue de ses rapports avec cette servante, Fanchette, que le titre du roman place au premier plan. La reprise du foyer familial passe donc d’abord par la promotion de la domestique au sein de la maison : « La vieille Madelon étant devenue tout à fait impotente sollicita et obtint une place à l’hospice des incurables, et Fanchette resta seule servante de la maison Sionnet. »13 De la même manière, toutes les étapes de la fondation classique d’un nouveau foyer par la jeune fille de la maison, telles qu’elles se donnent à lire dans les romans ménagers, sont doublées des évolutions du statut de Fanchette. Ainsi quand Zabeth, sa jeune maîtresse, doit se marier, elle dit à sa domestique :

― Allons ! je me marierai puisque vous le voulez tous ; mais à une seule condition, Fanchette, c’est que tu ne me quitteras pas.

― Je le crois bien, que je ne te quitterai pas ! est-ce que tu pourrais seulement vivre sans moi ?14

L’attention portée par le récit à la fondation d’un nouveau foyer se transforme de manière originale par rapport au genre lorsque meurt Zabeth, qui incarnait jusqu’alors le modèle de la jeune fille devenue maîtresse de maison. La servante Fanchette, en lieu et place de sa maîtresse, assure la pérennité du ménage auprès des enfants, de même qu’elle a lié la première et la deuxième génération Sionnet : « Ma chère fille, répondit la servante désolée et faisant de grands efforts pour parler, je te jure devant le crucifix qui est là, au-dessus de ta tête, de consacrer à tes enfants ma vie et mes jours. »15 Au-delà de la succession des générations, c’est le personnage de Fanchette qui autorise le récit à se prolonger et en forme la continuité. Mais en plaçant au premier plan le personnage de Fanchette, Zulma Carraud motive les développements ultérieurs du roman après la mort de Zabeth. Au-delà de l’épisode de la mal-mariée qu’était Zabeth, elle peut raconter la reprise du foyer par une mauvaise maîtresse de maison lorsque le maître se remarie.

L’arrivée de la marâtre dans le foyer draine avec elle le modèle du conte, cette seconde femme s’opposant point par point à la maîtresse vertueuse et morte, en particulier dans son rapport à Fanchette : « Elle ne tarda pas à comprendre que Fanchette était une puissance dans la maison et elle mit tout en œuvre pour la circonvenir. »16 La structure du conte se mêle alors à

12 Zulma Carraud, Une servante d’autrefois, Louis Hachette et Compagnie, 1866, p. 5.

13 Ibid, p. 14.

14 Ibid, p. 59.

15 Ibid, p. 90.

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celle du roman : par trois fois, Fanchette soupçonne la marâtre de voler son mari, avant de révéler la vérité à son maître par une mise en scène astucieuse :

(…) elle vit Mme Clot occupée à travailler la serrure de la petite armoire. Elle prit la clef de la porte de l’allée qu’elle retirait tous les soirs, entra brusquement dans la chambre et, tirant bruyamment le rideau de l’alcôve :

« Notre maître, cria-t-elle de toute sa force, vous êtes donc malade que votre chandelle est allumée à cette heure ? »17

D’une manière typique du conte, la mise en scène de Fanchette permet le retournement catastrophique par la révélation. Elle apporte une conclusion morale, en découvrant et châtiant le mauvais personnage, construit comme antithétique du bon18. Le matériel du conte est d’ailleurs convoqué : la clé, la resserre secrète, le rideau qui met promptement au jour le secret, ainsi que la répétition de l’épreuve.

L’héritage du conte, genre didactique et moral par excellence, se donne donc à entendre dans le roman d’éducation qu’est Une servante d’autrefois jusqu’à prendre la forme d’un modèle concurrent : le récit s’ouvre ainsi sur une date précise, « en 1750 »19, qui relève du souci de réalisme du roman, date aussitôt reprise par « dans ce bon vieux temps »20, qui rappelle davantage le temps immémorial et uniforme du conte. Le nom même de Fanchette Madoré témoigne de cette double filiation générique : alors que le patronyme réaliste évoque l’« état-civil » balzacien21, le surnom par lequel est appelée Fanchette résonne au contraire comme un héritage d’un type campagnard générique.

Conte et roman se rejoignent, ou se concurrencent, pour décrire la formation d’un nouveau foyer, au cœur d’un récit dont la continuité est assurée davantage par la servante que par la maîtresse. Or cette problématique de l’accès au foyer se dédouble elle-même, puisque Zulma Carraud incorpore à la question de la pérennité de la famille celle de la prospérité du commerce familial. Le rôle qu’il s’agit de transmettre aux jeunes lectrices a perdu de son évidence : la répartition des fonctions entre commerce, ménage, et soin des enfants est l’objet d’une perpétuelle interrogation, plus que de l’assertion d’un modèle. Se revendiquant auprès de son maître de ses droits à l’affection de sa maîtresse, Fanchette s’écrit ainsi : « Qui donc veillait sur l’enfant pendant que sa mère était occupée à lui amasser du bien ? »22 La question montre à la fois que la bonne supplée aux soins maternels, mais tout autant que le rôle de la mère est de

17 Ibid, p. 196.

18 Dans Le Malade imaginaire de Molière, c’est également une mise en scène imaginée par Toinette qui confond la mauvaise marâtre.

19 Zulma Carraud, Une servante d’autrefois, op. cit., p. 2.

20 Ibid.

21 Cf. Balzac, « Avant-propos de la Comédie humaine », 1842.

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gagner de l’argent. Le roman ménager est donc vu sous l’angle du service, au point qu’à un fil narratif traditionnel dans l’édification des jeunes filles – l’histoire de la mal mariée – se mêlent des recommandations économiques, et des prescriptions aux bonnes, qui pourraient faire partie des destinataires virtuelles du récit, le personnage de Fanchette se présentant comme un modèle. Le portrait de Fanchette se montre à plusieurs reprises prescriptif :

La pauvre fille fut un peu effrayée de la grande responsabilité qui pesait sur elle depuis qu’elle était seule à gouverner la maison ; aussi redoubla-t-elle de courage, de vigilance et d’économie. Elle marchandait à outrance en faisant les provisions et finissait toujours par obtenir un rabais sur ce qu’elle achetait : mais non sans se faire dire mille injures.23

De même que les fonctions respectives de la bonne et de la maîtresse peinent à se distinguer, puisqu’ici c’est Fanchette qui se trouve « seule à gouverner la maison », de même la lectrice programmée par le récit est ambiguë : s’agit-il de la future servante ou de la future maîtresse ?

L’une comme l’autre partagent au demeurant le même souci d’économie. Le point le plus remarquable du roman de Zulma Carraud est d’entremêler étroitement l’économie des sentiments propre au développement romanesque, et l’économie capitaliste, celle du développement et de l’expansion du commerce de tissu de la famille Sionnet. Les principes commerçants, que Zulma Carraud, fille de merciers, maîtrise bien, apparaissent principalement sous deux formes : tantôt sous la forme de leçons explicites, tantôt sous forme de mentions d’échanges financiers qui matérialisent les sentiments des personnages.

Plusieurs passages apparaissent, comme il est attendu dans les romans pédagogiques, sous forme de leçons. L’oncle Sionnet en formule ainsi les principes, les corrélant directement à la structure familiale : « Les femmes sont de pauvres créatures bonnes seulement à tenir le ménage et à élever les enfants, mais incapables de se faire un sort. Ce doit donc être pour elles seules que le père de famille épargne. »24 La famille Sionnet ne cantonne néanmoins pas les femmes au ménage, puisque Madame Sionnet travaille auprès de son mari afin d’« amasser du bien ». La leçon de l’oncle, si elle a le bénéfice d’être explicite, est donc placée en concurrence au sein même du récit avec un autre modèle. Mais l’un comme l’autre interrogent la relation de la mère au travail, aux enfants, le rôle de la bonne comme supplétif de ces fonctions et la place de l’argent dans la famille.

Dans le droit fil de ces interrogations, l’argent intervient constamment dans le récit, en particulier dans les moments de structuration de la famille. Ainsi lorsque l’épicier Guillemin propose le mariage à Fanchette :

23 Ibid., p. 14.

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― Vous voulez vous moquer de moi, monsieur Guillemin ; moi, votre femme, une pauvre servante ?

― Non, ma fille, non, je ne me moque point de vous. Qui donc fera une meilleure femme que celle qui est une servante si dévouée ? (…) Je vous assurerai la jouissance de cette maison et de ses dépendances de votre vivant, avec une rente viagère de cent écus.25

Le marché offert par Guillemin prend une double forme : il propose à la fois un schéma familial, dans lequel les compétences de servante sont directement transférées au statut d’épouse ; mais il marchande également de façon chiffrée et très précise. Il ressortit donc à la fois au modèle du conte, dans lequel l’homme de condition supérieure offre le mariage à une jeune femme modeste, et à un modèle plus contemporain de roman fondé sur une économie domestique explicite et réaliste, et non abstraite comme l’envisage le conte.

De même, la transmission du modèle du foyer de génération en génération, telle qu’elle façonne le genre du roman ménager et dont Fanchette incarne la continuité, passe également par la circulation de l’argent :

Le soir, Marthe donna cinq louis à Fanchette et lui dit :

« Tu me suivras dans mon ménage comme autrefois tu as suivi ma pauvre mère. »26

Si le cadeau à l’occasion des noces relève de traditions partagées par la lectrice, la précision du chiffre combat ici l’indétermination que le modèle du conte aurait prescrite.

Ce conflit se déplace à un autre niveau lorsque la fidélité aux maîtres et la préservation du capital familial se superposent, comme lorsque Fanchette se récrie face aux domestiques qui lui suggèrent de voler une partie de la somme qui lui est allouée pour faire son marché :

― Cette bêtise ! vous vous y entendez encore bien, vous autres ! c’est justement parce que l’argent sort de la poche de mes maîtres que je le défends si fort ; ils ont déjà assez de mal à le gagner !27

Les récriminations de Fanchette témoignent d’un dialogisme qui confond le principe aristocratique de fidélité aux maîtres, et le principe bourgeois de l’épargne : Fanchette est une servante héroïque, « une servante d’autrefois », c’est-à-dire digne du XVIIIe siècle, parce que son dévouement à ses maîtres se confond avec l’intégration du principe d’épargne de l’argent tiré du commerce. Se laisse entendre la jonction entre un principe d’Ancien Régime dans lequel Fanchette serait une domestique dévouée, et un principe plus moderne, plus ancré dans le XIXe

siècle, qui construit implicitement Fanchette comme une employée modèle, dévouée à la croissance du capital familial.

25 Ibid., p. 132.

26 Ibid., p. 186.

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L’hésitation idéologique de Zulma Carraud, prise entre les valeurs légitimistes de son modèle balzacien et sa propre sensibilité aux valeurs de l’entreprise familiale, transparaît donc dans une hésitation générique : le récit est marqué par l’origine du conte, attendu dans un récit édifiant pour jeune fille, mais cette origine est combattue par des détails précis, et notamment la corrélation systématique entre famille et comptabilité.

2- Geneviève

Geneviève, histoire d’une servante de Lamartine, paru en 1850, procède comme Une servante d’autrefois d’un désir d’édification. Or là où le roman de Carraud s’insérait tacitement dans le

genre du roman d’éducation pour jeunes filles et désignait du même geste son public, l’appartenance générique de Geneviève apparaît dès les premières pages comme problématique. L’auteur se propose de la clarifier en s’appuyant sur les désirs supposés du public visé, le peuple. Cette problématique est développée par Lamartine dans la préface du roman et prolongée dans les premières pages de celui-ci, où il délègue la parole à son héroïne éponyme28. Si la préface du roman constitue une mise en scène accordant à Lamartine un mandat littéraire et donc politique, elle n’en constitue pas moins une prise au sérieux des enjeux génériques et de la détermination du public par la forme du texte.

La préface de Geneviève : un questionnement d’ordre sociologique.

Lorsque le personnage de Lamartine rencontre en effet la jeune Reine Garde, celle-ci se plaint à lui de la difficulté qu’elle et ses semblables éprouvent à lire la littérature française en raison du trop grand écart social qui les sépare des personnages représentés. L’incapacité des classes populaires à lire le patrimoine littéraire français est soulignée à plusieurs reprises par la jeune femme, avec une insistance qui laisse deviner que Lamartine a voulu lui déléguer la responsabilité de cette observation. Pourtant c’est par la voix de son propre personnage figuré dans le récit qu’il récapitule le lien qui unit une époque à sa littérature :

(…) voilà que tout le monde sait lire : voilà que tout le monde, par une moralité évidemment croissante dans les masses, va donner au loisir intellectuel le temps enlevé aux vices et aux débauches d’autrefois ; voilà que l’aisance générale augmente aussi par l’augmentation du travail et des industries ; voilà que le gouvernement va être contraint de s’élargir et d’appeler chacun à exercer une petite part de droit, de choix, de volonté, d’intelligence appliquée au service du pays ; tout cela suppose et nécessite aussi une part de temps infiniment plus importante consacrée à la lecture, cet

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enseignement solitaire dans l’intérieur de chaque famille. La pensée et l’âme vont travailler double dans toutes les classes de la société. Les livres sont les outils de ce travail moral. Il vous faut des outils adaptés à votre main.29

Les nouvelles conditions historiques, en particulier le suffrage universel, créent ce que Lamartine diagnostique comme de nouveaux besoins moraux, et de nouveaux besoins de lectures. En corrélant étroitement l’époque et les lettres, il se montre bien l’héritier du Lamartine romantique, celui des Méditations poétiques qui façonnait un vers propre à exprimer les sentiments de sa génération. L’enjeu s’est néanmoins déplacé à l’époque démocratique puisqu’il ne s’agit plus d’exprimer à la première personne ses propres sentiments pour coïncider avec les sentiments du public : à l’heure où tout le monde a droit à « une petite part de droit », Lamartine n’est plus comme en 1820 personnellement représentatif du public. Il s’agit donc de façonner un écrit nouveau, un « outil » pour cette tâche nouvelle qui est de s’adresser aux masses. À ce titre, l’observation de Lamartine sur la transformation du sens de l’écrit par sa massification est extrêmement adéquate et prédit bien des développements ultérieurs. Le personnage de Reine Garde est en revanche entièrement idéalisé :

― Oh ! oui, madame, dit Reine ; lire est mon plus grand plaisir après celui de