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SECTION 2 LES FACTEURS DE L’ATTRACTIVITE DES TERRITOIRES

1- Les politiques d’incitation des pays d’accueil :

Est-ce que les pays hôtes doivent multiplier les politiques incitatives d’investissement pour attirer les investisseurs étrangers et accroître leurs activités ?

Pour répondre à cette question, il faut bien comprendre l’importance de l’attractivité du territoire dans la décision du choix des investisseurs étrangers. En fait, ces dernières années, la question de l’attractivité a fait l’objet de beaucoup d’attention. Les pays prennent

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conscience qu’ils doivent être attractifs afin de faire face à la concurrence accrue entre les nations. Par suite, le choix de la localisation des entreprises multinationales est devenu un enjeu fondamental afin d’appréhender correctement la croissance économique et la compétitivité des nations.

Pour cela, des politiques d’attractivité doivent être adoptées afin d’assurer un climat propice pour l’attraction des investisseurs étrangers et surtout assurer leur installation durable dans le pays hôte. En revanche, selon les différentes théories et travaux empiriques, il n’existe pas de politiques universelles. Par exemple, Lall (2000)91 a insisté dans ses études sur l’absence d’une politique idéale d’attraction des IDE ainsi que l’inexistence de la réponse universelle à cette question d’attractivité.

Afin d’améliorer « le climat d’investissement »92 et attirer les IDE, les pays d’accueil mettent à disposition des agences de promotions des investissements (API) qui sont en général plus performantes pour inciter les firmes étrangères à s’implanter dans les pays hôtes. Ces organismes permettent de consacrer des ressources au ciblage des investissements nouveaux ainsi que la mise en place des services d’assistance pour les investissements déjà installés. Alors, la création de ces agences justifie la volonté des pays d’accueil de promouvoir leur territoire auprès des investisseurs étrangers.

91 Lall S, (2000), « FDI and development: policy and research issues in the emerging context», Oxford

University, Working Paper n°43, June, Oxford.

92Les composantes du « climat d’investissement » :

- Liberté des transferts des capitaux et régime des changes.

- Fiscalité sur les bénéfices industriels et commerciaux et sur les revenus des personnes physiques.

- Droits de douanes et fonctionnement des douanes et des ports et aéroports (où la corruption règne souvent).

- Législation sociale (plus spécialement « flexibilité » du marché du travail, droits syndicaux, attitude des inspecteurs du travail…)

- Attitude plus au moins « amicale » du gouvernement et de l’administration au niveau central mais aussi au niveau des services régionaux et subalternes (il existe fréquemment des décalages notables de comportement entre les deux niveaux).

- Délais exigés par les procédures administratives nécessaires à la constitution d’une société commerciale, aux autorisations des investisseurs, à l’obtention de régime ouvrant droit à des incitations fiscales et financières, à l’obtention des permis du travail.

- Sécurité et cadre de vie pour les expatriés (école, logement, loisir, climat)

- Evaluation de la stabilité de la transparence et de l’efficacité du système légal règlementaire et judicaires.

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En 2003, Morisset (2003b)93 a fait une étude, sur 58 pays, contenant des mesures de l’impact des politiques mises en œuvre par les agences de promotions des investissements sur les flux des IDE. A travers cette étude, l’auteur a essayé de clarifier la relation existant entre les agences de promotion et le climat d’investissement en montrant que l’efficacité de ces agences dépend de la nature de la politique adoptée et de ses caractéristiques organisationnelles tout en tenant compte du climat d’investissement et de la taille de marché.

Selon le modèle de Morisset, les autorités publiques maximisent l’utilité des agences de promotion pour les investissements sous la contrainte du budget alloué à l’effort de promotion. Donc, la fonction d’utilité de ces agences est présentée comme suit :

(1) (

Avec

: c’est la fonction d’utilité de l’agence de promotion d’investissement. : Foreign Direct Investment (investissement direct étranger)

P : désigne l’effort de promotion

* : c’est le niveau désiré, donc qui est le niveau désiré d’IDE signifie qu’à long terme les flux des IDE sont définis par une série de variables structurelles comme le niveau de développement économique et la qualité du climat d’investissement de chaque pays.

: ce sont les paramètres.

La fonction des IDE est présentée comme suit :

(2)

Avec

IC : représente l’indicateur de la qualité du climat d’investissement

93 Morisset J, (2003b), « Does a country need a promotion agency to attract foreign direct investment? A small

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Y : c’est le niveau de développement économique ou la taille du marché : ce sont les paramètres.

A long terme, le niveau désiré des ressources publiques consacré à la promotion est égal à 0 puisque la promotion n’a pas d’effets sur les flux des IDE.

(3)

Pour identifier l’influence de la promotion sur les flux des IDE, Morisset (2003) a présenté l’équation suivante :

(4)

Avec

L’auteur maximise la fonction (1) en tenant compte de l’IDE et de l’effort de promotion sous la contrainte (4), ce qui donne l’équation suivante :

(5)

Avec

;

;

;

: permet de mesurer l’efficacité de l’API

Donc, la fonction (5) permet de mesurer l’efficacité de l’API en tenant compte de ses principales caractéristiques ainsi que des effets des autres variables comme l’infrastructure et la stabilité politique et macroéconomique.

Ainsi, afin de décrire la nature de la relation entre l’API et la qualité du climat d’investissement, Morisset a présenté l’équation (6) comme suit :

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(6)

Avec

EV : représente les variables multiplicatives muettes de l’effort de promotion ; IC : c’est le log de l’indicateur de climat d’investissement utilisé ;

: c’est le terme d’interaction entre l’effort de promotion et le climat d’investissement. L’équation (7) est présentée afin d’identifier la relation entre l’efficacité de l’API et la qualité du climat d’investissement :

(7)

: c’est la dérivée des flux d’IDE par rapport à l’effort de promotion.

Dans le cas où le coefficient serait significativement différent de 0, alors la relation entre l’efficacité de l’API et la qualité du climat d’investissement prend la forme d’une fonction linéaire.

En conclusion, Morisset (2003) a essayé, dans son modèle, d’identifier la relation entre l’API et la qualité du climat d’investissement en montrant que dans le cas où la qualité du climat d’investissement serait mauvaise alors il y aura nécessairement des effets négatifs sur l’efficacité de l’API, ce qui décourage l’augmentation des flux des IDE.

Dans un autre sens, Morisset a identifié que la taille de marché prend une grande importance dans la détermination de l’efficacité des efforts des API pour stimuler les investissements directs étrangers. De plus, cet auteur a pu justifier la relation entre l’efficacité de l’API et son budget qui semble avoir un effet positif sur l’augmentation des flux des IDE.