L’effet sur l’emploi :

Dans les travaux de Mucchielli (1998), l’effet de l’implantation des IDE sur l’emploi dépend de certains facteurs qui sont considérés comme importants pour analyser cet impact. Parmi ces facteurs, on peut citer : le mode d’implantation des firmes multinationales (greenfield, acquisition ou partenariat), le degré de l’ouverture du pays d’accueil, le degré de concurrence entre les entreprises étrangères et domestiques et du secteur plus ou moins intensif en travail.

Plusieurs avantages peuvent être retirés par les pays d’accueil des IDE. Ces derniers aident à créer des postes d’emplois de qualité qui offrent de meilleures rémunérations pour les travailleurs et de meilleures conditions de travail comme par exemple la stabilité d’emploi, le temps du travail, les formations supplémentaires…

130 _{Blomström M, and Kokko A, (2003b), « Human capital and Inward FDI », Working Paper n°167,}

Stockholm School of Economics.

155 6- L’effet de l’IDE sur la croissance économique du pays d’accueil :

La littérature qui a traité ce type de relation entre IDE et croissance est considérée comme abondante et les résultats de cette littérature sont mitigés. Plusieurs travaux s’intéressent aux effets d’ordre macroéconomique comme les inégalités et la réduction de la pauvreté.

L’étude de Mayer-Foulkes et Nunnemkamp (2005) tente de voir si les IDE américains destinés aux pays en voie de développement (PVD) contribuent à la convergence de ces derniers vers l’économie américaine. Le processus de convergence a été mesuré par l’écart entre le revenu par tête du pays concerné (PVD) et le revenu par tête américain. Cette étude a prouvé que les IDE des États-Unis contribuent à la convergence des PVD les plus avancés vers le niveau du revenu par tête américain. Cependant, l’écart de revenu entre les deux économies sera aggravé dans le cas où les PVD auraient des faibles revenus ou des revenus moyens.

Choi (2004) essaye d’étudier si les IDE contribuent à la convergence économique des pays d’accueil en utilisant des données de panel sur les flux bilatéraux d’IDE entre 57 pays d’origine et 16 pays hôtes entre 1982 et 1997. L’auteur constate que l’écart de croissance et de revenu entre les pays d’origine et d’accueil est réduit grâce aux IDE, à la proximité géographique et à la présence de la langue commune.

Une autre étude a été effectuée par Alaya et al. (2007) sur 9 pays du Sud-Est de la méditerranée (PSEM) afin de vérifier si la contribution des IDE à la convergence économique est réalisée ou non. Cette analyse économétrique montre que l’IDE permet de réduire le gap économique juste pour des pays précis (Algérie, Egypte, Israël, et la Turquie) pour la période entre 1995 et 2004 et pour d’autres pays (la Tunisie et le Maroc) pour la période entre 1981 et 1994. Les auteurs affirment ainsi que les IDE renforcent le caractère endogène de la croissance économique.

Bouklia et Zatla (2001) confirment, à travers une étude effectuée sur 9 PSEM, l’existence des effets positifs sur la croissance économiques.

156 7- Les désavantages des IDE :

Comme l’IDE peut générer des effets positifs sur l’économie du pays d’accueil, il peut aussi exercer des effets négatifs sur l’économie. Par exemple, l’entrée des investisseurs étrangers peut fragiliser la situation des firmes locales dans le cas de la prise de contrôle total par les firmes étrangères, ce qui peut toucher à la souveraineté des entreprises de l’Etat récepteur. De plus, l’entrée des flux des IDE peut évincer l’investissement domestique dans la mesure où les entreprises étrangères ont des avantages initiaux sur le marché financier, sur le marché des biens et services et sur le marché des facteurs. Parmi les études qui ont insisté sur les effets négatifs des IDE, celle de Haussmann et Fernandez-Arias (2000). Ces auteurs ont trouvé qu’une forte part des IDE dans le total des apports de capitaux est considérée comme un signe négatif pour le pays d’accueil. De plus, les IDE peuvent diminuer la concurrence intérieure à travers l’augmentation des acquisitions étrangères par rachat ou à la suite des faillites des entreprises, ce qui constitue des regroupements des producteurs intérieurs.

Enfin, pour éviter au moins quelques effets négatifs des IDE sur les économies du pays d’accueil, il faut que le gouvernement du pays hôte s’intéresse à améliorer le climat des investissements qui doit être favorable pour les apports de capitaux et ne doit pas être sensible aux nouvelles conditions défavorables causées par l’entrée des flux des IDE.

157

CONCLUSION

En conclusion, les flux entrants des IDE dans le monde se sont intensifiés et n’ont pas cessé de s’accroître durant ces dernières décennies et plus particulièrement en Tunisie. Ce pays a mis en œuvre différentes politiques d’attractivité pour augmenter l’entrée des flux des IDE sur son territoire. L’attraction des IDE est un objectif primordial pour tous les pays vu l’importance de ses effets sur l’économie de ces pays d’accueil. Ainsi, les retombées positives de l’implantation des IDE encouragent les gouvernements à mettre en œuvre des politiques pour attirer plus des IDE.

Dans ce chapitre, nous avons pu présenter l’évolution des IDE dans le monde ainsi que la situation économique de la Tunisie et sa situation vis-à-vis des IDE. Nous avons pu remarquer que, grâce à l’engagement de la Tunisie dans la réalisation de plusieurs réformes règlementaires visant l’attractivité des investisseurs étrangers, les flux des IDE ne cessent de s’améliorer durant ces dernières décennies. Mais il ne faut pas nier que les perturbations remarquables qu’a connues la Tunisie durant ces dernières années ont entraîné une baisse au niveau des flux des IDE dans cette période.

De surcroît, nous avons identifié dans ce chapitre les retombées des IDE sur le pays hôte, ce qui nous permet de clarifier les différents effets, qu’ils soient positifs ou négatifs, de la localisation des firmes étrangères sur l’économie du pays d’accueil. L’étude de ces effets nous donne une idée claire et nous prépare la piste pour le travail économétrique que nous allons effectuer dans le chapitre cinq.

158

C

4 -

L’

DETERMINANTS DES

IDE :