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Evolution des Flux des IDE en Tunisie

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Industries diverses 34,5 16,6 105,1 18 13,1 6,

Agro-alimentaires 17,7 39,4 15,1 26,2 58,8 18,6 Matériaux de construction 46,7 40,2 104,8 71,9 186,8 12,4 Mécanique-électrique- électronique 93,9 148,6 102,1 209 144,2 154,1 Chimie et caoutchouc 35,5 92,2 215,7 257,9 79,4 52,6 Textile et habillement 71,8 90,3 50,3 98,9 44,2 36,1 Cuir et chaussures 47,6 26,2 33 33,7 3,5 14,5 Plasturgie - 32,1 15,5 56 43,6 35,9 Total industries 347,4 485,7 641,6 771,6 573,6 330,6

Source : Rapport sur les IDE en Tunisie Décembre 2011 (Tableau réalisé par la FIPA)

Comme le montre le tableau, les flux des IDE dans le secteur des industries diverses ont oscillé en passant de 16,6 millions de dinars en 2007 à 105 millions de dinars en 2008. Puis, ils ont réalisé une forte diminution jusqu’à 18 millions de dinars en 2009 pour arriver à 6 millions de dinars en 2011. Pour le secteur agro-alimentaire, les flux ont réalisé une augmentation entre 2006 et 2007 de 17,7 millions de dinars à 39,4 millions de dinars. En 2008, ce secteur a connu une diminution des flux des IDE jusqu’à 15,1 millions de dinars puis une augmentation jusqu’à l’année 2010 à 58,8 millions de dinars. Mais, en 2011, la part du secteur agro-alimentaire dans le total des IDE reçu par l’industrie a chuté à 18,6 millions de dinars. Concernant le secteur des matériaux de construction, sa part dans le total des flux des IDE a connu une forte augmentation entre les années 2006 et 2010 (une augmentation de 140,1 millions de dinars) pour chuter brusquement en 2011 en arrivant à 12,4 millions de dinars. En outre, les secteurs chimie et caoutchouc, textile et habillement et plasturgie ont réalisé une chute des flux des IDE entre les années 2010 et 2011. Quant aux secteurs des industries mécanique-électrique-électronique et cuir et chaussures, ils ont connu une légère augmentation aux niveaux des flux des IDE entre 2010 et 2011 (une augmentation de 9,9 millions de dinars pour le premier secteur et de 11 millions de dinars pour le deuxième secteur). Pour conclure, la part significative la plus importante des flux des IDE en 2011 reste pour le secteur des industries mécanique-électrique-électronique (154,1 millions de dinars).

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3-1-2- Evolution des flux des investissements directs étrangers par pays d’origine :

Graphique 5 : Flux des investissements directs étrangers en millions de dinars par pays d’origine

Source : Graphique réalisé par l’auteur selon les données de la FIPA.

Les pays européens prennent la position de leader dans l’implantation des investissements directs étrangers sur le territoire tunisien. En effet, les firmes européennes ont dominé sur le marché tunisien depuis longtemps, ceci n’est pas trop surprenant vu les conditions de voisinage et de la proximité géographique ainsi que les accords politiques du partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne. D’ailleurs, la Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer en Juillet 1995 l’accord d’association avec l’Union européenne.

Ainsi, comme le montre le graphique, les flux des IDE (ce sont les flux dans les industries manufacturières, les flux de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme et des services et autres) en provenance des pays européens ne cessent d’augmenter entre 2007 et 2008 de 1487 millions de dinars à 2516 millions de dinars. Mais, ces flux ont connu une diminution en 2009 de 810 millions de dinars, une autre diminution en 2010 de 264 millions de dinars pour arriver à un montant de 1442 millions de dinars dans cette année. Enfin, en 2011 les flux des IDE d’origine européenne ont réalisé une autre chute en enregistrant seulement 1146 millions de dinars. Cette baisse des flux des IDE peut être expliquée par les difficultés sociales et économiques que la Tunisie avait connues dans cette période rendant le climat d’investissement instable pour les investisseurs étrangers.

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 2007 2008 2009 2010 2011 Pays UE Amérique Pays Arabes Autres pays

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Les flux des IDE d’origine américaine ont réalisé la même évolution ; une augmentation entre 2007 et 2008 puis une diminution en 2009 pour arriver à 176 millions de dinars. En 2010, ils ont réalisé une augmentation en assurant 219 millions de dinars. Mais, toujours un fléchissement des flux des IDE en l’année 2011 marquée par l’instabilité de la Tunisie. Pour les flux des IDE en provenance des pays arabes, ils ont connu aussi un fléchissement en 2011 pour atteindre un chiffre de 169 millions de dinars bien que ces flux aient réalisé un chiffre important en 2008 de 282 millions de dinars.

3-2- La répartition des entreprises étrangères en Tunisie :

3-2-1- La répartition des entreprises étrangères selon l’activité :

Avant la révolution tunisienne, la Tunisie a été considérée comme un exemple de réussite au niveau de l’attraction des IDE vu la stabilité politique et économique de ce territoire. Après la révolution tunisienne, la plupart des entreprises étrangères commencent à perdre confiance et hésitent entre l’installation dans ce territoire tunisien et la délocalisation vers d’autres territoires.

Graphique 6 : Evolution du nombre des entreprises étrangères en Tunisie

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de la FIPA 2600 2700 2800 2900 3000 3100 3200 2006 2007 2008 2009 2010 2011

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Selon le graphique ci-dessus, l’évolution du nombre des entreprises étrangères en Tunisie est caractérisée par deux phases importantes :

- d’une part, une phase de croissance qui marque la période entre 2006 et 2010 où le climat d’investissement est stable et certain pour les investisseurs étrangers, ce qui leur donne des encouragements pour s’implanter dans le territoire tunisien. Dans cette période, le nombre des firmes étrangères est passé de 2803 entreprises en 2006 (réalisant environ 273 569 emplois) à 3135 entreprises en 2010 (réalisant 324 821 emplois)

- d’autre part, une phase de décroissance à partir de l’année de la révolution tunisienne 2010 où le climat d’investissement est caractérisé par l’instabilité et l’incertitude à cause des manifestations et des perturbations effectuées après la révolution, ce qui a découragé les firmes étrangères à investir en Tunisie. A partir de 2010, une trentaine des entreprises étrangères commencent à délocaliser du territoire tunisien à cause de cette incertitude, ce qui justifie la diminution du nombre des entreprises étrangères en Tunisie de 3135 en 2010 à 3102 entreprises en 2011 (réalisant 324 730 emplois). En 2012, ce nombre d’entreprises étrangères a connu aussi une diminution pour arriver au nombre de 3068 entreprises.

3-2-2- La répartition des entreprises étrangères selon leur participation en capital :

En 2011, les entreprises étrangères ont été classées selon leur participation en capital (hors énergie). Par exemple, les entreprises dont le capital est 100 % étranger étaient au nombre de 1645 entreprises. Les autres entreprises dont le capital est mixte étaient au nombre de 1395 entreprises.

Graphique 7 : Evolution des entreprises étrangères selon le capital (hors le secteur de l’énergie) en 2011

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de la FIPA Capital 100% étranger Capital mixte

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Les entreprises à capitaux étrangers représentent presque 54 % du total des IDE en Tunisie et assurent 201 253 postes d’emplois dans les différentes régions du pays. Concernant alors les entreprises à capitaux mixtes, elles représentent 46 % du total des entreprises étrangères en Tunisie et assurent environ 119 877 postes d’emplois.

Graphique 8 : Répartition des entreprises mixtes (du secteur de l’industrie) par pays

Source : Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, Novembre 2012

Le secteur de l’industrie occupe la part la plus importante du nombre des entreprises à capital mixte (environ 723 entreprises dont 482 sont totalement exportatrices). La France est considérée comme le pays investisseur le plus important dans ce secteur et dans ce type d’investissement (environ 282 entreprises). Les autres pays viennent en second lieu (248 entreprises), l’Italie vient en troisième position (187 entreprises), puis l’Allemagne (51 entreprises) et enfin la Belgique (45 entreprises).

Graphique 9 : Répartition des entreprises mixtes (du secteur de service) par pays

Source : Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, Novembre 2012 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

France Italie Allemagne Belgique Autres

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

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Ainsi, dans le secteur des services, le nombre des entreprises à capital mixte compte 305 entreprises dont 220 sont totalement exportatrices. La France reste toujours le plus intéressant pays investisseur en Tunisie dans le domaine des services (ce pays investit 158 entreprises étrangères à capitaux mixtes). Les autres pays viennent en seconde position (avec 99 entreprises étrangères). Ensuite, l’Italie vient en troisième position (avec 36 entreprises), puis l’Allemagne (avec 9 entreprises étrangères) et enfin la Belgique (avec 7entreprises étrangères).

Graphique 10 : Répartition des entreprises 100 % étrangers (du secteur des services) par pays

Source : Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, Novembre 2012

Pour le secteur de service, il assure 565 entreprises à capitaux 100 % étrangers dont 522 sont totalement exportatrices.

Graphique 11 : Répartition des entreprises 100 % étrangers (du secteur de l’industrie) par pays

Source : Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, Novembre 2012 0 50 100 150 200 250 300

France Italie Allemagne Belgique Autres

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

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Concernant alors les entreprises à capitaux 100 % étrangers, elles comptent 1170 entreprises dans le secteur de l’industrie dont 1120 sont totalement exportatrices.

La France reste toujours le grand investisseur étranger en Tunisie quel que soit le secteur de l’industrie (avec 474 entreprises étrangères) ou des services (avec 255 entreprises étrangères) dans ce type d’investissement à capitaux 100 % étrangers. L’Italie vient en deuxième position dans l’industrie (373 entreprises étrangères dans le secteur de l’industrie et en troisième position dans le secteur des services (avec 128 entreprises étrangères). Les autres pays occupent le second rang dans le secteur des services (avec 149 entreprises étrangères) et en troisième position dans le secteur de l’industrie (avec 241 entreprises étrangères). Puis, l’Allemagne vient en quatrième rang dans le secteur de l’industrie (avec 109 entreprises étrangères) et en cinquième rang dans le secteur des services (avec 13 entreprises étrangères). Enfin, la Belgique vient en dernier rang dans le secteur de l’industrie (avec 84 entreprises étrangères) et en quatrième rang dans le secteur de service (24 entreprises étrangères).

3-2-3- L’évolution des entreprises étrangères par pays d’origine :

Un nombre très intéressant d’entreprises étrangères sont en provenance des pays de l’Union européenne. En effet, ces derniers réussissent à implanter environ 2197 entreprises étrangères dans le territoire tunisien en l’année 2011 (dont la France est le premier investisseur avec 1259 entreprises). Les pays arabes viennent au second rang mais avec un nombre médiocre par rapport aux pays européens avec 220 entreprises étrangères qui sont installées en Tunisie (dont l’Arabie Saoudite est le principal pays investisseur avec 38 entreprises). Puis, les pays américains se positionnent en troisième rang avec 97 entreprises (où les USA investissent 67 entreprises). Pour les pays asiatiques, ils viennent en quatrième rang avec seulement 23 entreprises (par exemple le Japon implante 9 entreprises étrangères). Alors que celui des pays africains, le nombre d’entreprises est établi à seulement 5 entreprises.

135 Graphique 12 : Répartition des entreprises étrangères par pays en 2011

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de la FIPA

Graphique 13 : Répartition des entreprises étrangères par pays d’origine européen en 2011

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de FIPA

La France demeure le premier investisseur en Tunisie en implantant 1259 entreprises étrangères. L’Italie vient en seconde position avec 745 entreprises. Puis, l’Allemagne vient en troisième lieu en implantant 266 entreprises étrangères en Tunisie. Quant à la Belgique, elle réussit à installer 208 firmes étrangères dans le territoire tunisien. La Grande Bretagne se positionne en cinquième position (87 firmes étrangères). Puis, la Hollande (75 entreprises), l’Espagne (54 entreprises) et le Luxembourg (52 entreprises) viennent à peu prés dans la même position. Ainsi, le Portugal vient en dernier rang en implantant 44 entreprises étrangères en Tunisie. Enfin, d’autres pays européens ont installé aussi leurs firmes étrangères en Tunisie mais avec un nombre faible par rapport aux principaux pays européens (19 entreprises étrangères). 0 500 1000 1500 2000 2500 3000

Pays UE Pays Arabes Pays Américains Pays Asiatiques Pays Africains 0 200 400 600 800 1000 1200 1400

136 Graphique 14 : Répartition des IDE par pays d’origine Arabe (2011)

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de la FIPA

Pour les investissements directs étrangers d’origine arabe, les données de la FIPA montrent que l’Arabie Saoudite est le premier investisseur en Tunisie avec une implantation de 38 entreprises étrangères. Pour le Koweit, il vient en deuxième position en investissant 19 entreprises dans le territoire tunisien. Les Emirats Arabes Unis viennent en troisième rang en implantant 17 entreprises en Tunisie.

3-2-4- La répartition des entreprises étrangères selon les régions :

La révolution tunisienne était le résultat d’un déclenchement de la colère des régions intérieures à cause de l’inégalité dans la répartition des entreprises installées dans les différentes régions tunisiennes. Ceci a engendré un manque des postes d’emplois dans les régions intérieures, ce qui a fait augmenter le taux de chômage dans ces régions intérieures et déclencher la colère des citoyens.

Tableau 15 : Répartition des entreprises étrangères selon les régions (hors énergie)

Régions Nombre d’entreprises par

région Emplois par région

Grand Tunis 956 88 703 Nord-Est 839 106 148 Nord- Ouest 89 15 386 Centre-Est 989 91 482 Centre-Ouest 64 9236 Sud-Est 69 5614 Sud-Ouest 34 4561

Source : Rapport sur les IDE en Tunisie Décembre 2011 (Tableau réalisé par la FIPA) 0 5 10 15 20 25 30 35 40

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Les investissements directs étrangers sont répartis d’une façon inégale entre les régions de la Tunisie. Par exemple, le grand Tunis attire 956 entreprises étrangères qui sont réparties comme suit : 336 à Tunis, 206 à Ariana, 317 à Ben Arous et 97 à Manouba. Toutes ces entreprises ont pu créer 88 703 emplois dans cette région.

En comparant le Nord-Est et le Nord-Ouest, on peut conclure une grande différence dans l’implantation des IDE entre ces deux régions. En fait, le Nord-Est attire 839 entreprises étrangères (créant 106 148 emplois) qui sont réparties comme suit : 227 à Bizerte, 147 à Zaghouan et 464 à Nabeul. Par contre, le Nord-Ouest attire seulement 89 entreprises réparties comme suivant : 35 à Béja, 25 à Jandouba, 8 à El Kef et 21 à Siliana. Ces entreprises ont assuré seulement 15 386 postes d’emplois.

De même, la distribution des entreprises étrangères était inégale entre le Centre-Est et le Centre-Ouest de la Tunisie. En effet, selon les statistiques de la FIPA, il existe 989 entreprises étrangères implantées dans le Centre-Est tunisien dont 401 entreprises sont installées à Sousse, 424 à Monastir, 50 à Mahdia, et 114 à Sfax. Par contre, dans le Centre-Ouest de la Tunisie, on compte seulement 64 entreprises installées comme suit : 48 à Kairouan, 7 à Kasserine et 9 à Sidi Bouzid. Pour les postes d’emplois, ils sont de nombre de 91 482 emplois dans le Centre-Est et de 9236 emplois dans le Centre-Ouest.

Enfin, pour le Sud de la Tunisie, il attire une faible part des firmes étrangères : le Sud- Est attire 69 entreprises (49 à Mednine, 19 à Gabès et une seule entreprise à Tataouine) employant 5614 personnes et le Sud-Ouest attire seulement 39 entreprises (17 à Tozeur, 10 à Gafsa et 7 à Kébili) et employant seulement 4561 personnes.

Cette distribution spatiale des entreprises étrangères en Tunisie nous montre qu’une part très faible d’entre elles sont implantées dans les régions ayant été à l’origine de la vague de colère et de la révolution tunisienne. Donc, cette inégalité dans la répartition des firmes étrangères et des postes d’emplois entre les régions tunisiennes avait un rôle très important dans le déclenchement de la révolution de la Tunisie.

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3-2-5- La répartition des entreprises étrangères selon les secteurs :

La répartition des entreprises étrangères selon les secteurs montre bien la dominance du secteur des industries manufacturières dans l’attraction des firmes étrangères. En fait, ce secteur a réussi à occuper la première place avec un nombre important des entreprises étrangères (2479 entreprises) et en assurant 274 436 postes d’emplois en Tunisie en 2011. Ainsi, dans ce secteur, le textile et habillement vient en premier rang en drainant 1137 entreprises étrangères et assurant ainsi 124 567 emplois en 2011.

Puis, le secteur de service se positionne en deuxième rang après le secteur industriel avec 332 entreprises étrangères. Le secteur du tourisme prend la troisième position en drainant 148 firmes étrangères. Pour le secteur de l’agriculture, il vient dans le quatrième rang avec 81 firmes étrangères. Enfin, le secteur de l’énergie se positionne en dernier rang avec un nombre médiocre des entreprises étrangères soit 62 seulement.

Graphique 15 : Répartition des entreprises étrangères selon les secteurs (Industries manufacturières, Services, Tourisme, Agriculture et Energie) (2011)

Source : Graphique réalisé par l’auteur à partir des données de la FIPA 0 500 1000 1500 2000 2500 3000

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SECTION 2 - LES RETOMBEES DE LA LOCALISATION DES INVESTISSEMENTS