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2) Une subdivision par fonctions, séparant les prestataires de soins (hôpitaux et centres de soins) et la caisse d’assurance (FONASA).

3.2. Données démographiques.

3.2.1. Les mouvements de population.

3.2.1.1. Un exode qui n’est pas toujours rural.

Les mouvements de population exercent une influence importante (et pas toujours prévue ni planifiée) sur les besoins sanitaires et en infrastructures.

Ils sont présents dans les trois provinces considérées : la variation de la population dans certaines communes présente des écarts avec le taux de croissance naturelle du pays, qui a été de l’ordre de 12% pour la décennie. Dans l’ensemble, les provinces de Llanquihue et de Chiloé ont connu un solde migratoire positif, alors que la province de Palena a perdu des habitants.

Ruralité et mouvements de population

La surface des points est proportionnelle à la population dans les communes

Futaleufu Hualaihué Dalcahue Fresia Pto. Montt Calbuco Frutillar Pto. Varas Chaitén Cochamó Los Muermos Quellón Chonchi Curaco de Vélez Puqueldón Queilen Ancud Castro Quemchi Llanquihue Maullín Quinchao Palena R2 = 0.2771 -30 -20 -10 0 10 20 30 0% 20% 40% 60% 80% 100% % population rurale ecar t au taux de cr oissance natur elle du pays 1992-2002 Fig. 3.2.1.1.1 : Distribution

géographique du taux de variation de population par commune.

• Il y a bien une tendance bien connue à l’augmentation de la population des villes et à la diminution dans les campagnes. Cependant la corrélation inverse entre ruralité et influx migratoire n’est pas très forte (Tableau 3.1.1.2.a) et laisse entrevoir d’autres facteurs à l’œuvre.

• Un fort afflux de population est bien vérifié dans trois des principaux centres urbains :

Puerto Montt, Puerto Varas et Castro, mais pas à Ancud qui reste à l’écart de cette

évolution.

• La croissance la plus élevée de toutes en termes de taux est observée dans une commune rurale à l’extrémité méridionale de l’île de Chiloé, Quellón, qui du fait de sa position géographique est en train de devenir rapidement le centre d’appui logistique pour les activités d’aquiculture dans leur poussée d’expansion vers la XIe région. On assiste pratiquement en direct à la naissance d’une agglomération. Une autre commune rurale côtière de Chiloé, Dalcahue, connaît aussi un très fort solde migratoire positif, en principe en rapport direct avec l’essor de l’aquiculture du saumon.

• Trois autres communes rurales côtières, Calbuco, Chonchi et Curaco de Vélez connaissent un solde migratoire modérément positif ou neutre, probablement pour les mêmes raisons.

• Mais l’afflux de population ne se concrétise pas dans les autres communes côtières :

Queilen, Quemchi, Quinchao, Hualaihué, Chaitén, Cochamó, Puqueldón présentent un

exode rural.

• Dans l’ensemble, les communes agricoles de l’intérieur souffrent aussi d’un exode rural :

Fresia, Los Muermos, Futaleufu et Palena. Il existe un malaise exprimé parmi les petits

producteurs agricoles du fait de la concurrence de produits agricoles étrangers à bas prix. • Llanquihue et Frutillar, plus orientées vers le secteur tertiaire, connaissent un flux

migratoire modéré mais positif.

• Enfin, le taux d’exode le plus important est retrouvé dans la communauté de pêcheurs artisanaux de Maullín, dont l’activité principale traverse une profonde crise.

Les phénomènes impliquant des transferts spontanés de population liés à l’émergence ou à l’illusion d’émergence de nouvelles ressources ou de possibilités de gain sont classiques dans les Amériques. Au Chili, on dénombre parmi les plus connus la fièvre de l’or en Terre de Feu à la fin du XIXe, les migrations de Chiloé vers les élevages de moutons du grand sud à la

charnière du XIXe et du XXe s., et le grand attrait exercé par l’exploitation du salpêtre dans le grand nord du pays jusqu’à la première guerre mondiale. Le reflux de cette activité a laissé le

désert d’Atacama parsemé de villes-fantômes dont certaines demeurent particulièrement suggestives.

3.2.1.2. Paramètres corrélés à la variation de la population.

La migration interne de personnes (Tableau 3.1.1.2.a) s’effectue vers des endroits présentant des paramètres de revenus, de consommation, d'instruction (notamment masculine) et de services publics plus élevés. Point important à élucider, on consulte beaucoup plus en urgence. Quelle est la part de la plus grande accessibilité des services et celles de caractéristiques propres aux populations déplacées et à leur mode de vie? La corrélation négative faible mais à la limite du significatif avec la participation aux réunions sociales est retranscrite ici pour référence.

Tableau 3.2.1.2.a : Corrélations significatives de "Taux de variation de la population 1992

- 2002". Item coeff corrélation r (Pearson) P (2-tail) N coeff détermination r2

Taux affiliés Isapres (privé) 0.686 0.003 16 0.471

% des urgences dans toutes les consultatios

med et paramed 0.676 0 23 0.457

Taux analphabétisme hommes -0.616 0.011 16 0.379

Taux analphabétisme total -0.533 0.034 16 0.284

Taux de population rurale -0.529 0.01 23 0.280

Taux de cs med en urgence 0.51 0.013 23 0.260

Taux analphabétisme sex ratio -0.51 0.043 16 0.260

Revenu autonome du foyer 0.51 0.043 16 0.260

Possède un frigo 0.505 0.046 16 0.255

Participe à des réunions sociales -0.482 0.059 16 0.232

Taux de pop avec service d'égouts 0.48 0.024 22 0.230

Taux de pop avec eau potable du réseau 0.44 0.04 22 0.194

3.2.1.3. Synthèse sur les mouvements de population.

Sur la base du seul critère des variations de population, et en matière de communes rurales, il faut suspecter et rechercher des inadéquations des services de santé dans les communes qui ont connu les influx migratoires les plus importants dans la dernière décennie, soit Quellón1 et

Dalcahue en premier lieu, suivies de Calbuco, Chonchi et Frutillar. Ces inadéquations

peuvent se retrouver également dans les villes objet des migrations, en particulier Puerto

Montt, Puerto Varas, Castro et Llanquihue.

1

Difficultés confirmées par un article glané sur le web de Chiloé après la rédaction de ces considérations:

« L'hôpital de Quellón a commencé à fonctionner en 1986 avec 62 fonctionnaires, et prenait en charge une population de 6 a

7000 personnes. Aujourd'hui (2002), il emploie 64 fonctionnaires et prend en charge une population qui a triplé (21 000 personnes).

La dotation est la suivante: 5 médecins, 2 infirmiers, 5 sage-femmes, 2 odontologistes, 1 assistant social, 1 nutritionniste, 1 technicien médical, 22 techniciens paramédicaux et 25 auxiliaires de service.

On compte à Quellón un médecin pour 4 000 personnes, un infirmier pour 11 000 personnes, un technicien paramédical pour deux services (médecine et pédiatrie), et 80 consultations par jour par médecin. Il n'y a pas de médecins internes pour assurer la continuité des soins, les gardes de nuit sont assurées par une permanence sur appel téléphonique, à laquelle on n'accourt qu'en cas d'extrême urgence.

L'hôpital dispose d'une ambulance de service, achetée par la municipalité, qui fait 2.8 voyages par jour à l'hôpital de Castro. Compte tenu des profondes difficultés dont souffre cette autre institution, sept patients sur dix sont ramenés à Quellón sans avoir reçu aucun traitement. L'équipement médical est pratiquement obsolète ou en mauvais état. Pour les contrôles de santé, les rendez-vous sont distribués avec trois mois d'avance. Ceci malgré le fait qu'il s'est produit une diminution par rapport aux contrôles réglementaires prescrits par le Ministère de la Santé, contrôles qui ne sont pas effectués pour ne pas aggraver la crise financière.

La dette accumulée est de 15 MIO pesos (env. 20 000 USD) en médicaments, et de 2.5 MIO de pesos (env. 3 400 USD) en bois de chauffage, ce qui interfère avec le fonctionnement de la lingerie et de la stérilisation. »