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Bruno Mauguil

Artiste - interprète et directeur de l’école de musique Musique Tangente

faire re-émettre la douloureuse. De plus, ce qui est incroyable c’est que cet organisme monopolistique se contre-fout de la législation. La preuve, même leurs factures ne sont pas réglementaires : la désignation y est sommaire (concert du 01-02-2009...), aucun détail sur les montants (même si plusieurs artistes sont concernés)... C’est pas tout. Il y a des remises accordées sous conditions : si vous avez déclaré préalablement la manifestation (remise de 10%.), votre organisme bénéficie de l’agrément d’éducation Populaire délivré par Jeunesse et Sport, (autre abattement)... Tout ça devrait normalement figurer sur la facture, et bien non. Il devient donc totalement impossible de la contrôler mais vous avez l’obligation de la payer. Elle est pas belle la vie ? Bien évidement, à part des troubles fêtes comme nous, personne n’ose poser de questions. On gobe et on paye ! Vous trouvez ça normal ? Attendez, nous nous sommes fendus d’un courrier sur la question de la facturation, vous savez ce qu’on nous a répondu ?

« Notre informatique ne nous le permet pas » ! On a bien rigolé, on était même plié en deux. Des Picasso et autres œuvres de Maîtres plein les couloirs et ils ne sont pas capable de se payer une informatique digne de ce nom ! Mais pour qui nous prend-on ? Je vais vous le dire : des vaches à lait.

A vrai dire les bras m’en tombent ! Vraiment très décomplexé ce gouvernement ! Remarquez, nous étions prévenus. Je sais depuis longtemps que la bêtise pouvait être grande mais à ce point là je ne l’avais pas imaginé ! DADVSI, Hadopi 1...

2...., 3, 4, 5 allez, puis pendant qu’on y est, 6... qui nous font passer pour de dangereux bandits, terroristes, pilleurs d’artistes et que sais-je d’autre encore. D’ailleurs c’est même dès la crèche qu’on voudrait nous surveiller, c’est vous dire à quel point nous sommes dangereux. Au secours, ils sont devenus complétement fous ces gaulois.

Et maintenant on fait quoi ? Ben on s’organise. Nous n’allons tout de même pas nous laisser avoir par une bande de « petites racailles «, de spoliateurs de plus déjà bien nantis.

Tous les jours ils nous volent un peu plus nos libertés, notre argent, notre vie.

Même la « toile », ce formidable outil libertaire, communautaire, d’échanges (que de vilains mots !),... ils veulent la contrôler, y imposer leurs lois. Et bien non, nous les citoyens entendons bien mettre en place de nouveaux « modèles »

économiques basés sur d’autres valeurs, comme celles du partage, de l’échange, de l’entraide. Et c’est possible. Ça ne dépend que de nous. C’est pourquoi les éléphants en tremblent, ils savent que la petite souris peut leur être fatale.

Comme un animal à l’agonie, ces monstres se débattent désespérément ne faisant que masquer et retarder la réalité : leur mort. Le problème est que dans leur terrible agonie ils deviennent extrêmement dévastateurs. D’ailleurs, demain chacun d’entre nous peut faire l’objet d’un coup monté, à la Française, comme ce terrible réseau de Julien Coupat... Ces pétards mouillés qui leur sautent à la gueule, tellement ils sont mauvais, mais en attendant des citoyens sont toujours privés de plusieurs de leurs libertés essentielles : se déplacer, habiter chez soi, communiquer, rencontrer qui ils souhaitent...

Mais des alternatives se mettent en place :

- comme la SARD (Société d’Acceptation et de Répartition des Dons). Cette dernière s’est fixée pour mission de collecter des dons et de les répartir aux artistes. Cette idée est encore balbutiante mais pleine d’avenir.

- de déclarer les œuvres avec des licences libres comme la Créative Commons, Art Libre...

- dernière initiative en date : nous lançons l’idée de partitions libres avec comme éditeur InLibroVéritas donc librement téléchargeable ou achetable sur le site de ILV (au choix)

Quant à la copie des œuvres, c’est justement elle qui participe à la popularité de l’artiste. C’est parce que j’ai copié des vinyls que j’ai acheté plus de 1000 disques et CD. Les résultats de multiples études vont dans ce sens là. D’ailleurs sachant que Hadopi vient du lobbie industriel, aujourd’hui je ne conseille plus à qui que soit d’acheter les disques des Majors. Par contre, il faut développer le soutien aux artistes indépendants. Donc je conseille très vivement d’acheter l’œuvre directement à l’artiste et à plus forte raison s’il a auto-produit son album ou qu’on a à faire à un petit producteur généralement plus passionné par l’œuvre que par son portefeuille. Voilà comment aider véritablement les artistes.

Il ne tient qu’à nous d’être imaginatif, de mettre des solutions en place et de vivre dans un monde « meilleur ».

Les lobbies d’abord

Ce texte rassemble quelques réflexions personnelles autour de la musique libre. Ces propos en vrac qui n’engagent que moi, je les exprime en tant que musicien ayant opté pour les licences libres et ouvertes. On reconnaîtra ça et là la patte de Guy Debord. C’est en quelque sorte un hommage à ceux qui ont réussi sans se compromettre, et à ceux qui n’ont jamais fait de compromis...

I. Minuscules considérations philosophiques et historiques.

De tout temps, la musique a accompagné nos joies et nos peines. Sacrée ou profane, savante ou populaire, elle est indissociable de toute culture. Musiciens bohémiens en haillons, artistes de cour protégés des Princes, du Clergé, ou

« professionnels » « signés » par des maisons de disques, la musique a toujours côtoyé les deux rives du fleuve social. Mais qu’importe ces disparités de fortune liées au seul hasard, je préfère saluer et rendre hommage au plus grand compositeur de tous les temps : Anonyme !

Qui se souvient du nom des architectes des pyramides ? Qu’importe ! L’œuvre survit toujours à son créateur...

La misère, l’opulence, n’ont jamais été un frein à la création...

Tel compositeur est mort dans la misère ? Ce qui compte, c’est sa musique ! Il faut encore qu’elle parvienne jusqu’aux générations futures, et il n’y a aucun moyen de le garantir : l’affection du public, l’action nocive du temps, les guerres, les accidents, les catastrophes naturelles, etc. sont les garants de la survie toujours fragile des œuvres d’art.