• Aucun résultat trouvé

L’éducation constitue un pilier incontournable pour le développement des pays présentant de grands retards. Une société confrontée à un manque ou une faiblesse d’éducation ne peut disposer de connaissances variées pour l’exercice de certaines activités.

C’est pourquoi l’UNESCO a adopté une stratégie d’éducation pour tous (EPT) avec des variantes formelles et non formelles. L’éradication de la pauvreté, selon l’institution, devrait être mise en parallèle avec ces deux

60 paramètres, l’éducation non formelle (ENF) et l’éducation formelle (EF)13. Les statistiques de l’institution montrent

que l’ENF a permis l’alphabétisation et l’acquisition de compétences dans la vie courante, de millions d’enfants, adolescents et adultes, ignorés et insuffisamment pris en charge par le secteur formel. Toute chose qui a permis de satisfaire les besoins en matière d’apprentissage des populations marginalisées. Cette stratégie offre la possibilité aux personnes ayant abandonné l’école de faire leur réintégration dans le cursus formel, le système étant constitué d’une gamme de programme assez diversifiée.

Cette situation a l’avantage d’extirper la jeunesse du banditisme, de la drogue, de la mendicité et du phénomène des enfants de rue, avec toutes les conséquences que cela comporte. Car l’échec à l’école créé une situation d’oisiveté d’autant plus que les jeunes ne pourront pas prétendre à un emploi du fait de leur non qualification. Accorder l’éducation à tous, serait une solution, pour ne pas dire une panacée à ces nombreux maux qui gangrènent la société et aiderait, à coup sûr, à lutter contre les dérives sociales, qui demeurent les corollaires de la pauvreté.

C’est la raison pour laquelle la majorité des programmes d’ENF de l’UNESCO associent l’alphabétisation à diverses initiatives en faveur du développement comme l’éducation sanitaire, notamment en matière de reproduction, l’information juridique, la formation à des activités créatrices de revenus, l’initiation à la création d’entreprise et au micro crédit, sans oublier la vulgarisation scientifique et les applications des technologies de l’information et de la communication

13 Voir le site de l UNESCO

www.portal.unesco.org et le rapport de suivi 2005 sur l du atio pou tous

61 correspondant aux besoins et aux aspirations des communautés locales.

L’importance de l’éducation pour le développement a poussé à une multitude de rencontres internationales pour mettre en place des stratégies idoines à cet effet. C’est ainsi qu’en 1990, 155 gouvernements réunis à Jomtien en Thaïlande ont pris l’engagement, tout en replaçant l’éducation au coeur des débats, de mettre tous les moyens en œuvre pour que tous les peuples aient accès à l’éducation primaire d’ici 2000. En 1995, lors du sommet des Nations Unies pour le développement social de Copenhague, les gouvernements font de l'éducation primaire universelle un objectif-clé du développement humain d'ici 2015. En 1999, les ministres africains de l'éducation réunis à Johannesburg ont adopté un cadre d'action « l'Education pour la renaissance de l'Afrique au XXIe siècle », convaincus que «L’enseignement est la condition sine qua non pour autonomiser les peuples d'Afrique afin qu'ils puissent participer à l'économie mondiale du XXIe siècle ». En 2000, les participants du forum mondial sur l'éducation de Dakar, déclarent que l'éducation doit être mise à la disposition de tous les peuples du continent, et affirment que d'ici 2015, tous les enfants doivent pouvoir suivre et terminer un cycle d'éducation primaire.

On peut donc dire, au regard de cette diplomatie préventive14, que le consensus existe sur la place et le rôle

de l’éducation dans le développement des pays et qu’elle

14

La diplo atie p e ti e s e te d des a tio s ises e œu e, de o e t e t e les Etats et les acteurs de la société civile et les institutions internationales, pour p e i des situatio s à l o asio de g a ds fo u s et e o t es

62 se pose comme « un droit fondamental de la personne humaine et comme la clé du développement durable». La question que l’on se pose est de savoir pourquoi les dates de réalisation des objectifs, qui sont les mêmes dans tous les sommets, sont sans cesse reculées et les objectifs jamais atteints? Quels sont donc les obstacles auxquels l’éducation est confrontée?

Il serait difficile de répondre à cette question mais nous sommes d’accord pour dire que tous les gouvernements sont en osmose pour faire, de l’accès à l’éducation pour tous, la condition sine qua non du développement social. Mais des problèmes subsistent et sont d’ordre infrastructurels. Le nombre d’écoles et de classe est insuffisant et le personnel enseignant, de plus en plus, en voie de disparition. Le problème de l’éducation est lié aux manques de revenus car l’école et les matériels de travail coûtent chers. Se pose aussi le problème de la qualité de l’enseignement, car faire de l’accès à l’éducation primaire pour tous est certes significatif, mais il ne faudrait pas la limiter à ce seul niveau. Ce projet « fast track »est préjudiciable aux Etats du fait que le

supérieur n’est pas fondamentalement une

préoccupation internationale des bailleurs de fonds. Un renforcement de ces infrastructures s’impose et une réelle politique d’orientation vers des formations courtes et professionnelles permettra aux Etats concernés de disposer de compétences.

L’accès à la santé est un facteur déterminant pour le développement social, la croissance économique et la lutte contre la pauvreté. La mauvaise santé est privative, pour les pays, de ressources humaines et le coût exorbitant des maladies réduit la croissance économique

63 et limite les ressources accordées à la santé publique. Les ressources peu suffisantes dont disposent les Etats pour financer ce secteur vital devraient aider à réfléchir autour de palliatifs pour mobiliser des ressources complémentaires afin de viabiliser et pérenniser les investissements consentis en faveur de la santé.

L'initiative de Bamako et plus généralement la stratégie de participation des usagers qui s'est implantée au cours des 10 dernières années, a permis de renforcer la crédibilité de l'offre de soins, en particulier, avec la création de structures privées non commerciales assurant des soins de santé primaire. Le Mali et la Côte d’Ivoire illustrent fort bien ce mouvement avec les centres de santé communautaire dont le bilan affiché est globalement positif, surtout en termes de faiblesse de coûts liés aux médicaments.

Cependant cette approche a atteint ses limites pour une population qui reste peu solvable dans des économies où les échanges sont faiblement monétarisés. L'amélioration de la qualité de service qui devait aller de pair avec le principe du paiement des services de santé n'est pas toujours perceptible du fait que tous ne sont pas favorables aux services de santé communautaires. La tarification des services, même avec la mise en place d'une grille de tarifs prenant en compte certaines priorités socio sanitaires, reste particulièrement discriminante. Elle ne facilite pas la recherche d'une solidarité entre les usagers et ne permet pas l'accès pour les plus démunis. Ainsi la fréquentation des services de santé reste limitée et rien n'indique une amélioration notable de l'état de santé des populations. Peut-être faudrait-il réfléchir à mieux organiser la médecine traditionnelle qui est une réalité dans les Etats à faible niveau de développement, d’autant plus que certaines

64 catégories de populations n’ont pas confiance aux systèmes de soins modernes et ne jurent que par la médecine traditionnelle, qui montre des résultats de plus en plus encourageants.

Pour améliorer la fréquentation des services de santé, les Etats, avec l'appui des partenaires du développement, doivent chercher à développer différentes formes d'assurance santé. Le pouvoir de négociation donné à un tiers payant devrait être un facteur d'amélioration de la qualité de service.

Le développement du mouvement mutualiste doit largement contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins de santé. Après une décennie d'expériences, la population couverte reste peu nombreuse même si l'idée de la mutualité est maintenant largement diffusée au sein de groupes socioprofessionnels, des communautés et des responsables des pouvoirs publics. Certains bailleurs, comme l'Union européenne, ont mis en place des lignes de crédits au ministère de la Santé sur des fonds de contrepartie pour financer en priorité les médicaments pour les services de santé. Cette mesure n'a pas toujours eu l'efficacité escomptée en particulier dans les pays où les circuits d'approvisionnement sont déficients mais aussi dans les pays où les institutions sont mal gérées. Pour favoriser l'accès aux soins aux plus démunis, encore faudrait-il financer l’accès aux services sanitaires et la création de services de santé adaptés aux besoins spécifiques des populations exclues. De toute façon, les faibles moyens dont disposent les pays en développement impliquent de rationner les services de santé en offrant au minimum ceux qui répondent aux besoins vitaux. Le discours sur la médecine à plusieurs vitesses peut nuire à l'amélioration du niveau de santé des populations les plus démunies. La santé est un bien

65 public, mais les services médicaux s'inscrivent largement dans la sphère marchande. L'inégalité est présente au même titre que celle qui existe sur l'ensemble des biens et services. Il appartient aux pays, en fonction de leurs revenus, de développer des stratégies dans ce sens.

Dans de nombreux pays moins avancés (PMA), la gratuité des soins devrait être affichée comme un élément de la politique de santé pour permettre l’accès aux soins des plus démunis. Plutôt que de simplement permettre l'accès aux services de santé, il peut être plus efficient de concevoir des services de santé adaptés aux besoins spécifiques des populations les plus démunies. Le financement de ces services peut s'envisager de façon variée en fonction du système fiscal, du système d'assurance sociale ou de l'expression des solidarités traditionnelles.

Au regard de ce qui précède, l’on comprend aisément que lutter contre la pauvreté par la santé reviendrait à renforcer les capacités en matière sanitaires par la construction d’infrastructures sanitaires et la formation de personnels soignants, qui de plus en plus sont en nombre limité. Il y a une balance défavorable entre le nombre de médecins et de personnels soignants et la demande de soins des populations.

Cette stratégie permettra de lutter contre le problème de l’éloignement des populations qui sont obligées de faire des kilomètres pour avoir accès à un service de santé. Des stratégies adaptées aux plus démunies devront être un élément pour faire de l’accès aux soins une réalité pour tous.

Les pays développés ont atteint leur niveau de développement avec des stratégies d’accès aux services de santé pour tous. Même s’il ne demeure pas sans

66 reproche, avec quelques balbutiements, le système de santé des pays développés est nettement plus avantageux et favorise des gratuités de soins ou des prises en charge significatives.

L’accès aux infrastructures d’eau et d’assainissement est une toute autre variante à prendre en compte dans la construction d’un cadre approprié pour mettre les Etats sur les rails du développement et de la lutte contre la pauvreté.

3.4. Les infrastructures liées à l’eau et l’assainissement