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économique, des stratégies classiques pour

l’éradication de la pauvreté

La stratégie de création de richesses pour lutter contre la pauvreté en milieu urbain et rural doit reposer sur les secteurs qui peuvent être porteurs aux Etats, en termes de création d’emplois et de génération de revenus. Une alternative nouvelle peut être, devant la défaillance et l’impuissance de l’Etat à créer de l’emploi, de développer des initiatives pour faire du secteur privé le moteur nouveau pour booster les économies des pays constituant le tiers monde. Le secteur informel a un poids incontestable dans les économies des pays en développement, leur organisation serait d’un atout quant à la création des richesses et la prise en compte, par les populations, de leur développement. Un développement des petites et moyennes entreprises et leur organisation pourraient être une piste pour soulager les Etats sous- développés frappés de dépérissement.

Il est de notoriété publique que les pays africains ne constituent pas les territoires privilégiés par

12Le do u e t st at gi ue de lutte o t e la pau et est appel , da s d aut es Etats, ad e st at gi ue de lutte o t e la pau et . C est u do u e t d fi issa t les p i ipau a es à sui e pou attei d e l o je tif du d eloppe e t

56 l’investissement direct étranger. L’Afrique se trouve marginalisée dans le commerce mondial et représente qu’un insignifiant pourcentage dans les flux générés par les investissements étrangers. Cela s’explique par le fait que le climat d’investissement n’est pas favorable avec un continent très enclavé et manquant d’infrastructures pour le transport des marchandises et un réseau interconnecté. De plus, elle demeure la zone conflictuelle la plus rouge du monde, toute chose qui créé des situations d’instabilités et le manque de confiance de la part des investisseurs étrangers. D’où une réticence des investisseurs à injecter des revenus pour le développement des activités lucratives dans un espace de plus en plus dangereux et peu attractif, avec un marché très exigu, qui s’explique par le faible pouvoir d’achat des populations dont plus de la moitié vit avec moins d’un dollar par jour.

La lecture de ces paramètres devrait permettre aux Etats d’édicter, sur le plan juridique, des normes d’investissement assez souple qui soit bénéfiques pour les investisseurs; Toute chose qui favorise la mise sur pied d’entreprises qui soient génératrices d’emploi et de revenus.

Le développement agricole devrait permettre de générer des richesses et des biens qui serviront à éradiquer la famine et à favoriser l’autosuffisance alimentaire. Les années passées ont vu le continent africain ébranlé par des famines dues à des invasions acridiennes et à l’avancée de la sécheresse. Les paysans locaux gagneraient à être organisés et à bénéficier d’un appui matériel et financier tant national qu’international et d’arriver, à terme, à une modernisation de l’agriculture laquelle augmenterait le taux de production et conséquemment les revenus. Les surplus de la

57 production pourraient être utilisés à l’exportation qui générera des revenus pour le financement des biens de nécessité et pour les besoins vitaux de base.

Il est donc impérieux d’arriver à une transformation des produits sur place avec la mise sur pied des entreprises qui favoriseront de l’emploi pour les jeunes. L’objectif étant de limiter la dépendance extérieure et réduire considérablement les dépenses liées à l’importation des matériels et biens. La diversification de l’agriculture s’avère nécessaire afin d’éviter de faire dépendre les Etats du seul secteur de matières premières, les confinant dans un rôle de producteur et d’exportateur de ces matières dont le prix est tributaire des exigences internationales et de la confrontation entre l’offre et la demande. Les Etats doivent, certes, maintenir leurs places là où ils disposent des avantages comparatifs mais s’ouvrir aussi à d’autres domaines qui peuvent être sources de croissance et d’amélioration des conditions de vie.

Le développement de la pêche, de l’élevage, des mines, de l’artisanat, du tourisme sont des secteurs vitaux aussi bien pour les pays sous-développés eux-mêmes que pour les pays développés. Secteurs porteurs de revenus, ils pourront d’avantage être rentables si une réelle organisation est faite autour de ces questions.

Cette stratégie dite classique, qui voudrait que la création de richesse favorise la croissance économique qui est un élément de lutte contre la pauvreté, doit être relativisée car la croissance économique n’est pas gage de développement économique et de réduction des écarts sociaux. L’on doit surtout mettre l’accent sur la dimension liée aux infrastructures car la croissance économique peut ne pas engendrer le renforcement des capacités en infrastructures des populations. Mesurer le niveau de développement et donc de lutte contre la

58 pauvreté reviendrait à prendre en compte les dimensions liées à l’accès à la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement.

3. 2. Le renforcement des infrastructures de base, une nécessité incontournable pour le développement et la réduction des écarts

Il convient de faire remarquer qu’aucun développement ne peut se faire sans, à la base, des infrastructures de tous ordres. Il peut s’agir des infrastructures routières, sanitaires, éducatives, entre autres. Ces infrastructures constituent le moteur pour l’amorce du développement. Mais nous ne prendrons en compte que les infrastructures sanitaires et éducatives, et celles liées à l’eau et l’assainissement.

La question de l’éducation a depuis toujours fait l’objet d’un consensus de la communauté internationale, du fait qu’elle demeure un élément vital pour l’amélioration des conditions de vie des populations. L’UNESCO a déployé des moyens colossaux pour réduire le taux élevé d’enfants et d’adultes n’ayant pas accès à un système d’éducation, consciente que l’illettrisme et l’analphabétisme sont des situations qui exacerbent la pauvreté et la confinent dans une situation difficile à résorber.

Les écarts au niveau de l’accès aux infrastructures sanitaires et le manque criard de capacités sanitaires et de personnels soignants ont contraint les institutions internationales et les Etats à injecter des fonds aussi importants pour développer le secteur. Des initiatives ont été mises sur pied avec des résultats positifs constatés mais qui demeurent largement insignifiants au regard des dommages causés par les maladies sur la vie des populations surtout dans les zones rurales. Des efforts

59 énormes restent à faire si l’on ne voudrait pas voir une partie de la planète décimée du fait de la faiblesse de revenus dans l’accès aux médicaments et autres nécessités sanitaires.

L’accès à l’eau et à l’assainissement est aussi un élément d’une urgence sans précédent car de nombreuses personnes dans le monde meurent chaque jour du manque d’eau potable et les conditions de vie déplorables des populations causent des conséquences sur la santé des populations. Lutter contre les problèmes d’assainissement reviendrait implicitement à solutionner et à prévenir les maladies liées aux eaux usées et vannes. Il s’agit essentiellement des maladies liées à la diarrhée, du paludisme, entre autres.

On comprend, dès lors, que ces différents facteurs ont des liens logiques et s’imbriquent les uns aux autres. Il est donc important de les appréhender dans un esprit global, mais nous nous appesantirions, de prime abord, sur la nécessité que revêtent les infrastructures éducatives et sanitaires pour le développement et ensuite, sur la nécessité des infrastructures liées à l’eau et l’assainissement.