LES HABITATS NATURELS DE LA ZONE D’ETUDE ET LEURS ENJEUX 119

1.1.

Le site de « Fond Salade » est assez homogène. Il s’agit de Chênaies pubescentes thermophiles, où localement le manque de profondeur de sol et les affleurements rocheux engendrent des zones plus ouvertes de formations mixtes en évolution, où les garrigues basses et d’autres arbustes se mêlent aux chênes, ou les remplacent très localement.

On distingue donc des boisements plus ou moins denses et des garrigues plus ou moins hautes. Ces garrigues peuvent prendre la forme de landes à Thym ou bien de garrigues hautes à Cistes et Genévriers. Le plus souvent, les boisements et les garrigues se mêlent pour former des mosaïques. Les blocs calcaires sont omniprésents.

A noter que l’ouvrage « coupe-feu » entretenu dans le cadre de la DFCI par l’ONF autour de la piste centrale (partie basse du vallon) joue un rôle d’effet lisière pour les espèces végétales et animales, puisqu’elle permet le développement de milieux semi-ouverts (plusieurs chênes étant conservés afin d’éviter de les voir rejeter en trop grande quantité).

Figure 57 : Zones débroussaillées de part et d’autre de la piste

1.1.2. Description des habitats naturels de la zone de projet et de ses abords 1.1.2.1 Les boisements thermophiles à chêne pubescent

La grande majorité des surfaces est occupée par des boisements d’espèces de feuillus, surtout des taillis de chênes pubescents (ou chênes blancs). La forêt est peu dense et le chêne partage son territoire (surtout en lisière) avec le filaire ou les genévriers en strate arbustive. La strate herbacée est peu dense.

De telles formations de chênes représentent un enjeu naturaliste en lien avec leur caractéristique d’habitat pour la faune : les vieilles branches peuvent servir de nid aux larves d’insectes (Lucane cerf-volant ou Grand capricorne) et les cavités des vieux troncs peuvent abriter des oiseaux ainsi que certaines chauves-souris.

Cet habitat est ici principalement traité en taillis et il ne présente que peu d’intérêt pour l’exploitation forestière (sauf bois de chauffage). En effet, la chênaie est capable de se régénérer en rejetant, ce qui permet l’exploitation du taillis pour le bois de chauffe.

Le fond du vallon constitue une Zone d’appui élémentaire (DFCI) autour de la piste et totalise un débroussaillement de 50 m minimum de largeur (piste exclue). Des points d’eau de 30 m³ (citerne métallique) sont présents tous les 2 km environ. Le débroussaillement est symétrique de part et d'autre de la piste DFCI et conserve un certain nombre de chênes adultes sur pied. En revanche les strates herbacées et arbustives sont nettoyées.

Figure 58 : La forêt de chênes blancs, accompagnés de quelques Chênes verts et Pins d’Alep.

A droite, Narcissus assoanus qui marque le sous-bois en début de saison.

Tableau 32 : Nomenclature et composition des Boisements de chênes blancs

Désignation Composition Code

Corine Biotope

Correspondance Natura 2000 (Eur27)

Chênaies thermophiles et supra-méditerranéennes Quercion pubescenti-petraeae

A : Quercus pubescens, Pinus halepensis

a : Quercus pubescens, Phillyrea latifolia, Juniperus communis subsp. communis, Juniperus oxycedrus, Juniperus phoenicea, Acer monspessulanum, Amelanchier ovalis, Quercus ilex

h : Narcissus assoanus, Bituminaria bituminosa, Brachypodium retusum, Aristolochia pistolochia…

41.7 -

A = Strate arborescente | a = Strate arbustive | h = Strate herbacée

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1.1.2.2 Les garrigues à Thym / garrigues à chênes Kermès

Correspondant à des stades d’évolutions régressifs de la chênaie thermophile, les formations basses à Chênes kermès, à Thym et à Brachypode rameux remplacent par endroits la forêt, ou s’y associent en mosaïque. Ces landes basses présentent un faciès riche en Thym et en Asphodèle.

Figure 59 : Garrigues basses à Thym/Asphodèle en mosaïque avec des formations à Chêne kermès. A droite, Iris lutescens.

Tableau 33 : Nomenclature et composition des garrigues / landes basses à chêne kermès

Désignation Composition Code

Corine Biotope

Correspondance Natura 2000 (Eur27) 32.

(association à Chêne kermès / association à Brachypode rameux)

a : Quercus coccifera, Phillyrea latifolia, Juniperus communis subsp. communis,

h : Thymus vulgaris, Asphodelus cerasiferus, Brachypodium retusum,Iris lutescens, Euphorbia characias, Aphyllantes monspeliensis…

32.47 x

32.41 -

1.1.2.3 Matorral à Genévriers

Une formation plus localisée et un peu différente des précédentes se retrouve à l’Ouest de la parcelle Nord du site. Elle correspond à une végétation de fruticée dominée par les genévriers arbustifs et arborescents (Genévrier oxycèdre, Genévrier commun, Genévrier de Phénicie) formant une garrigue haute (matorral bas).

Ce groupement représente une évolution de la forêt de chêne en lien avec les contraintes du substrat.

Il s’intègre dans une mosaïque avec des zones de pelouses, de landes basses, et de taillis de chênes pubescents. La présence de nombreux affleurements rocheux limite fortement l’installation des arbres (Chênes, Pin d’Alep).

Tableau 34 : Nomenclature et composition des garrigues à Genévriers

Désignation Composition Code

Corine Biotope

Correspondance Natura 2000 (Eur27)

Matorral arborescent interne à Juniperus phoenicea

a : Juniperus phoenicea subsp. Phoenicea, Quercus coccifera, Phillyrea latifolia, Juniperus communis subsp.

communis,Juniperus oxycedrus, Quescus pubescens h : Dorycnium pentaphyllum, Euphorbia spinosa, Thymus vulgaris…

32.1322

5210.3 Junipéraies à Genévrier rouge A = Strate arborescente | a = Strate arbustive | h = Strate herbacée

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Figure 60 : Cartographie des formations végétales présentes sur le périmètre d’étude de Font Salade

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1.1.3. Les enjeux avérés sur la zone d’étude

Il est possible de dégager les enjeux de conservation des habitats, en fonction de leur sensibilité patrimoniale et de leur représentativité à l'échelle du Haut-Var.

Tableau 35 : Enjeux de conservation relatifs aux habitats recensés sur la zone d'étude Habitats naturels de la zone

d'étude

Rareté / représentativité à l'échelle du Haut-Var

Correspondance avec habitat d'intérêt communautaire

(code Eur27)

Niveau d'enjeu sur la zone

d'étude Chênaies thermophiles et

supraméditerranéennes Très commun - Limité

Garrigues à thym et garrigues à

chênes kermès en mosaïque Très commun - Limité

Matorral arborescent interne à

Juniperus phoenicea Assez commun 5210.3 Limité à modéré

1.1.4. Synthèse

Habitats naturels : enjeux

Les habitats de Font Salade sont globalement homogènes ou alternent des parties densément boisées où ultradomine le Chêne pubescent, des parties boisées où le Pin d'Alep et le Chêne vert complètent la dominance arbustive et arborescente, puis des parties très peu boisées où dominent les espèces aromatiques, les Asphodèles et le Chêne kermès. L'ensemble s'imbrique à plus large échelle dans une mosaïque.

A noter une variante à Genévrier sur la parcelle Nord, correspondant à un habitat d'intérêt communautaire (5210). Les enjeux sont limités, les espèces sont communes pour la région.

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