• Aucun résultat trouvé

Les espaces ruraux dans les années quatre-vingt ù

, \

\

;_.

! \

-

\

\\\

,

t?'

$

v\ , ,

; , t

*

/

I

0 100 200 km I ' I ESPACES RURAUX : Espaces delaissés par l'agriculture au profit faible transformation

d'autres activités, espace rural agro-touristique réelle transformation fl#§ Nouveaux espaces ruraux péri-urbains En profonde mutation Source : Atlas de la France Verte - INRA/SCEES

té pour cette mise en valeur et la pression qu'elle peut exercer sur les décisions politiques impliquent une redistribution des moyens publics ; c'est un des principaux aléas dont

. dépend l'avenir des espaces ruraux. Les respon-

Imaginer, 0 créer l'importance de cet espace dans le réaménage- sables politiques doivent être convaincus de ment du territoire national au sein d'une Europe Quelle prospective en mouvement au même titre que d'autres pour quelles politiques ? enjeux tels que les banlieues, les métropoles

européennes ou l'Ile-de-France. Des tendances lourdes

L'agriculture à un tournant L'avenir des espaces ruraux, en France, est

conditionné par un ensemble de tendances L'agriculture est à un tournant dans la mesure lourdes affectant sans aucun doute l'espace où son avenir va être conditionné par deux rural, sans réciprocité. Ainsi, peut-on citer la types de facteurs :

mondialisation des régulations économiques et - facteurs internes d'abord :

écologiques : la pression démographique mon- · valoriser «l'effet qualité» grâce à une prépara- diale, la crise multiforme des villes, la rétrac- tion des mentalités, une législation adéquate et tion du système de l'Etat-Providence. Si le des prix lui permettant d'être opérationnelle, poids des acteurs extérieurs est essentiel, celui - développer des usages industriels non alimen- des acteurs internes n'est pas négligeable pour taires à partir des céréales et des oléagineux. autant. Toute entreprise sera conditionnée par Sur ce point, la conjoncture internationale sera ces acteurs dont le rôle politique et la capacité déterminante ;

d'autonomie restent importants.

- facteur externe ensuite :

Toutefois, deux remarques s'imposent. Il y aura ' il s'agit de la nouvelle PAC et de ses applica- d'abord un incontestable décalage entre les tions.

actions de ces divers acteurs. De plus, la prolon-

gation de ces tendances lourdes créera une dif- Quelle politique de l'environnement pour les férenciation accentuée des territoires ruraux, espaces ruraux ?

périurbanisation et dépeuplement étant les pers-

pectives les plus probables. Enfrichements, boisements dispersés, dégrada- tions des paysages... font peser sur les espaces Une prise de conscience certaine, mais ambiguë ruraux des risques considérables de perte de leur attrait et de leurs potentialités. Toutefois, La «question rurale», l'avenir du monde rural, les risques liés à l'environnement concerneront sont aujourd'hui l'objet d'une prise de davantage les espaces dits «naturels» et les conscience encore trop limitée à une position terres marginales abandonnées que les terres défensive (lutter contre la désertification). Or, cultivées où la pollution devrait être limitée par l'espace rural est une ressource qu'il convient de nouvelles pratiques agricoles. Dans un cas de mieux mettre en valeur. L'intérêt de la socié- comme dans l'autre, les acteurs locaux ne sont

pas les seuls impliqués. Il s'agit d'un choix de Les scénarios à Phorizon 2015

société (système législatif adapté, moyens

débloqués pour la protection et pour la création Trois scénarios prenant en compte la différen-

de parcs nationaux ou régionaux). ciation du jeu des acteurs - en premier lieu des

pouvoirs publics dont on a souligné le rôle

Les rapports à la ville déterminant dans l'évolution des espaces s

ruraux - sont proposés : Comme nous l'avons vu, les rapports à la ville,

sont déterminants, mais la question des condi- Le scénario tendanciel libéral

tions d'installation en milieu rural est aussi déci-

sive (jeunes exploitants agricoles, entrepreneurs, Ce scénario part du principe que la prise de

résidents, retraités, vacanciers...). L'offre d'équi- conscience de la question rurale n'ayant pas eu

pements, d'un cadre de vie de qualité dépend lieu ou n'ayant pas été retenue, l'Etat se borne à

autant des initiatives locales que des procédures poursuivre sa politique d'assistance au coup par

d'intervention publique. Si le niveau atteint par coup.

les moyens de communication et les services

semble suffisant, la contrainte essentielle réside · Dans les zones d'agriculture productive, on

dans la rareté, sinon l'absence d'un marché loca- assiste seulement au maintien des spécialisa-

tif, ainsi que dans l'éloignement des lycées. tions productives quasi industrielles.

Des risques possibles de rupture . Dans les espaces intermédiaires et en voie de

marginalisation, l'Etat gère un effacement pro-

Les tendances lourdes ne s'affirmeront que dans gressif de l'agriculture.

le cadre d'un environnement stable. Si l'on

écarte de véritables ruptures positives trop mar- . Les espaces en difficulté ou marginalisés glis-

quées et des ruptures catastrophes, il reste sent vers l'abandon et la désertification, excepté

quatre types de risques : quelques îlots à vocation touristique.

- en cas de reprise d'une croissance écono- Le scénario patrimonial

mique forte, l'hyperconcentration avec toutes ou environnementaliste

ses conséquences ;

a en cas de véritable crise économique, les Imaginons un contexte de tertiarisation, de

replis sur soi et la paupérisation de l'économie métropolisation où l'auraient emporté les

nationale ; tenants de la protection de la nature, de l'écolo-

- sous la pression due à l'accentuation de la gie tant au niveau national qu'européen.

crise dans les pays du sud et de l'est de

l'Europe, un afflux de population et une réaf- . Le patrimoine riche et varié de la France est

fectation des moyens publics au détriment des valorisé par l'accès aux paysages, par des par-

campagnes ; cours et des hébergements densifiés dans le

- l'instauration d'une politique ultra-libérale, cadre des stations vertes ou balnéaires.

donc l'abandon de toute intervention financière

dans l'aménagement et, la privatisation des ser- . L'occupation productive recule au profit de

. On peut penser que la forêt est valorisée, qu'une agriculture de qualité, ou sinon extensi- ve et intégrée aux paysages est maintenue. - Une partie des agriculteurs restants évolue vers les fonctions de gardiens des espaces natu- rels ou de jardiniers.

Le scénario d'aménagement

Envisageons cette fois, une situation où les pou- voirs publics (CEE, Etat, collectivités territo- riales) optent pour une politique d'aménage- ment du territoire par l'amplification des inter- ventions et des crédits publics, ayant pour objectifs une déconcentration urbaine et une mise en valeur des ressources du monde rural. Ces initiatives peuvent alors être caractérisées par une politique de la forêt, de l'environne- ment, par une agriculture orientée vers des pro- ductions de qualité adaptées au marché, ou des productions extensives moins dispendieuses, par un appui aux organisations agricoles, aux structures d'encadrement (industrie agro-ali- mentaire, recherche agronomique et biolo- gique...). Cet appui peut se faire par une aide aux agriculteurs, à des restructurations ou à la création de réseaux commerciaux. Enfin, une politique d'investissement en logements, en lycées et autres services permet de vivifier l'espace rural. Pour tout cela, la décentralisation et la coopération intercommunale sont sollici- tées impliquant l'essentiel des acteurs ruraux pour créer les conditions d'une offre de terri- toires diversifiés, prêts à un développement intégré.

. e e . e . i v e

SE

R I E

T H E

M A T

1

ù U E