a bord de satellites comme Seasat en 1978, puis Geosat (Douglas et Cheney, 1990) en
1985. Avec les ann´ees 90, de nouvelles missions altim´etriques sont lanc´ees : ERS-1
7(en
1991), Topex/Pos´eidon
8(en 1992), ERS-2
7(en 1995). Depuis d´ecembre 2001, le satellite
Jason
9assure la continuit´e de la s´erie de mesures effectu´ees depuis 1992 par le satellite
Topex/Pos´eidon. Depuis le lancement des premiers satellites altim´etriques, les donn´ees
altim´etriques ont ´et´e largement utilis´ees par la communaut´e oc´eanographique pour mieux
comprendre le syst`eme oc´ean et son ´evolution `a diverses ´echelles spatiales et temporelles
(Fu et Cazenave, 2001). Le satellite Topex-Pos´eidon, de par la pr´ecision de ces mesures, a,
plus que tout autres, marqu´e un tournant capital dans l’´etude des mouvements oc´eaniques,
contribuant `a rendre indispensable l’altim´etrie satellitaire. A titre d’exemple, les
observa-tions altim´etriques fournies par Topex-Pos´eidon au cours de son premier mois
d’exploita-tion ont permis d’´etablir la carte de la topographie de l’oc´ean mondial avec une pr´ecision
sup´erieure `a ce que l’on ´etait parvenu `a faire `a partir de l’ensemble des cents et quelques
ann´ees de donn´ees in-situ collect´ees depuis la campagne Challenger. En plus de la
varia-bilit´e du niveau de la mer, les satellites nous donnent aujourd’hui acc`es `a la temp´erature
de surface, l’´etat de la mer, les vents, ou encore la couleur de l’eau. Depuis l’ann´ee 2000
et le lancement de la mission CHAMP
10(CHAllenging Minisatellite Payload) relay´ee par
le mission GRACE
11(Gravity Recovery and Climate Experiment) en 2002 les satellites
nous donnent ´egalement un acc´es direct `a des observations du g´eo¨ıde terrestre. Le g´eo¨ıde
repr´esentant la surface ´equipotentielle du champ de pesanteur terrestre assimilable au
niveau de r´ef´erence des oc´eans. Cette grandeur est un compl´ement indispensable de la
mesure altim´etrique comme nous allons le voir dans ce chapitre. Les d´eveloppements sont
constants. La mission GOCE
12(Gravity Field and Steady-State Ocean Circulation
Ex-plorer) pr´evue pour 2007 nous donnera acc´es `a une g´eo¨ıde haute r´esolution. La mission
SMOS
13s’envolera `a l’horizon 2007 afin d’effectuer la premi`ere cartographie `a l’´echelle
globale de l’humidit´e des sols et de la salinit´e de surface (SSS) des oc´eans. Elle sera suivie
de peu par la mission am´ericaine AQUARIUS
14d´edi´ee `a l’´etude de la SSS en 2008.
Dans la suite de ce chapitre, nous d´etaillerons plus particuli`erement les donn´ees utilis´ees
dans le cadre des exp´eriences d’assimilation r´ealis´ees au cours de ce travail de th`ese. Ceci
englobe les donn´ees assimil´ees mais aussi les donn´ees utilis´ees afin de valider nos diff´erentes
simulations.
2.2 Les donn´ees satellites : le nouveau duo altim´
etrie/gra-vim´etrie
Depuis le lancement des premiers satellites altim´etriques dans les ann´ees 70, les donn´ees
altim´etriques ont ´et´e largement utilis´ees par la communaut´e oc´eanographique afin de
mieux comprendre le syst`eme oc´ean (Fu et Cazenave, 2001). La topographie de la
sur-7
http ://earth.esa.int/ers/
8http ://www.cnes.fr/html/ 112 810 .php
9http ://www.cnes.fr/html/ 112 788 .php
10http ://www.gfz-potsdam.de/pb1/op/champ/
11http ://www.gfz-potsdam.de/pb1/op/grace/
12http ://www.esa.int/esaLP/LPgoce.html
13http ://www.cnes.fr/html/ 112 821 .php
14http ://aquarius.nasa.gov
2.2. Les donn´ees satellites : le nouveau duo altim´etrie/gravim´etrie 29
Fig.2.2 –Surface moyenne(MSSH) en m`etres mesur´ee par altim´etrie satellite (Hernandez
et al., 2001).
face oc´eanique mesur´ee par les satellites altim´etriques fournit une information int´egr´ee
sur toute la colonne d’eau. Elle correspond `a la mesure du niveau des oc´eans (SSH) `a
un instant donn´e par rapport `a une ellipso¨ıde de r´ef´erence (cf section 2.2.1). L’altim´etrie
a jou´e un rˆole de catalyseur dans les formidables d´eveloppements scientifiques et
appli-catifs de l’oc´eanographie ces derni`eres ann´ees, en particulier pour le d´eveloppement de
l’oc´eanographie op´erationnelle. Cependant, seule la partie r´esiduelle (SLA) du signal
al-tim´etrique mesur´e par les satellites peut ˆetre utilis´ee de mani`ere fiable pour l’´etude de la
circulation oc´eanique. En effet, les satellites altim´etriques mesurent avec un pr´ecision
cen-tim´etrique (une erreur de 3 cm RMS est couramment admise) et une r´esolution unique la
surface oc´eanique, ou SSH. Or, cette surface oc´eanique repr´esente plusieurs effets combin´es
(les effets dus `a la circulation oc´eanique appel´es topographie dynamique et les effets dus
aux variations d’attraction terrestre appel´es g´eo¨ıde). La topographie dynamique, qui est la
variable pertinente en oc´eanographie, est, en th´eorie, obtenue en retranchant la hauteur de
g´eo¨ıde `a la SSH mesur´ee par l’altim´etrie. Cependant, la topographie dynamique est
conta-min´ee par des erreurs importantes sur le g´eo¨ıde, en particulier pour les harmoniques ´elev´ees
(harmoniques sup´erieures `a 20 environ). C’est donc la moyenne temporelle de la SSH, la
surface moyenne oc´eanique ou MSSH qui est retranch´ee `a la SSH, donnant ainsi l’acc`es `a
la partie variable du signal oc´eanique. La figure 2.2 montre la MSSH CLS01 propos´ee par
Hernandez et al.(2001). Elle a ´et´e calcul´ee `a partir de 7 ans de donn´ees (de 1993 `a 1999)
et en utilisant quatre satellites : GEOSAT, ERS1&2 et TOPEX-Poseidon. Elle repr´esente
le produit de surface moyenne oc´eanique le plus abouti `a ce jour. C’est notamment cette
MSSH qui sert de r´ef´erence pour le calcul des anomalies (SLA) distribu´ees par AVISO
15.
On notera que la figure 2.2 fait apparaˆıtre des structures spatiales tr`es marqu´ees avec
15