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De la démarche générale à la description des sites

4.3. Les documents de base : cartes pédologiques et historiques

A partir des cartes pédologiques et historiques nous avons choisi les sites appropriés pour notre recherche. Les cartes pédologiques sont un support nécessaire lors la prospection du terrain : elles servent comme une référence de la répartition de chernozems et des autres sols étudiés. Les cartes historiques sont indispensables pour connaître la nature de l’occupation du sol et donc pour déterminer sa stabilité. En effet, comme expliqué

supra (§4.1), la construction du référentiel de surface en SPIRqual exige de choisir des sites stables pendant une durée de 150 ans.

4.3.1. Les cartes pédologiques

Les cartes pédologiques disponibles sur le territoire de la République tchèque et de la Slovaquie sont les cartes issues de la cartographie intégrale des sols agricoles (Komplexní

průzkum půd - KPP) effectuée en Tchécoslovaquie dans les années 1961-1970 à l‘échelle du 1:5000. Cette œuvre cartographique est accompagnée par une notice des propriétés pédologiques mesurées en s’appuyant sur un réseau dense de sondages. L’avantage de cette carte est qu’elle a été élaborée pour toutes les terres agricoles de tout le territoire selon la même méthode définie par l’arrêté no. 47/1961 du Ministère de l’Agriculture, de la Gestion des Forêts et de l’Eau en 1961. Cet arrêté définit le système de la classification de sols employé (La classification génétique agronomique des sols). Ces cartes sont consultables à l’Institut de l’amélioration et de la protection des sols (Výzkumný ústav meliorací a ochrany půd v.v.i.) à Praha-Zbraslav. Depuis peu, elles sont également disponibles à partir des archives web de KPP (WAKPP - Webový archiv Komplexního průzkumu půd,). Les cartes de l’Agence de la protection de la nature et du paysage (Agentura ochrany přírody a krajiny) sont une compilation des cartes des sols agricoles et des cartes des sols forestiers à l’échelle du 1:50000. Ces cartes se basent sur la classification des sols de Němeček et al. (2001). Elles sont accessibles via le Service géologique tchèque (Česká geologická služba). Nous avons à disposition cette ressource sous la forme de documents numérisés.

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La collection des cartes pédologiques de la Hongrie est accessible dans les archives

du site du Joint Research Center de la Commission Européenne

(http://eusoils.jrc.ec.europa.eu/library/maps/country_maps/metadata.cfm?mycountry=HU). Nous nous sommes surtout servis de la carte des sols de Hongrie au 1:100000 (non datée).

Pour la France, les cartes pédologiques sont peu nombreuses et à une échelle médiocre. Pour la région des Terres Noires de Limagne, nous avons utilisé la carte pédologique du Val d’Allier à 1:100000 (Bornand et al., 1968). Les sols de l’Alsace sont cartographiés sur la carte pédologique de la France au millionième (Dupuis, 1966 in Ertlen 2009) et plus récemment dans le guide des sols agricoles de l’Alsace avec une résolution limitée à l’échelle du 1:100000 (Koller et Party, 1994, in Ertlen, 2009).

4.3.2. Les cartes historiques

La stabilité de l’occupation du sol et de la végétation sur une période pluriséculaire, nécessaire pour la collecte des échantillons constituant la base de référence, se vérifie à l’aide de documents historiques. La première ressource historique utilisée est la première enquête militaire qui s’est déroulée entre 1763 et 1787. Elle a abouti à la cartographie du territoire de l’Empire autrichien, à l’échelle 1:28800. Dans la pratique, il s’agit d’une esquisse peu précise, car aucun système de triangulation n’a été utilisé, et le système de représentation n’est pas harmonisé. Toutefois, ce travail permet de faire une bonne distinction entre les grands types de végétation (forêts, prairies, cultures). Pour le territoire tchèque, ces cartes sont disponibles dans une application sur le site web du Laboratoř

geoinformatiky, Univerzita J.E. Purkyně (http://oldmaps.geolab.cz). Cela n’est pas le cas de la Slovaquie, mais nous avons pu utiliser une version papier grâce à l’obligeance de deux collègues slovaques, Dr. F. Petrovič et Dr. M. Hajnalová.

La principale ressource cartographique, qui a été élaborée de manière précise, couvre la totalité de la surface des territoires tchèque, slovaque et hongrois. Ce sont les cartes réalisées lors de la II° enquête militaire à l’échelle 1:28800 dans l'Empire autrichien. Pour la Bohême, les cartes ont été réalisées entre 1842 et 1852, pour la Moravie entre 1836 et 1840, et pour la Slovaquie et la Hongrie entre 1819 et 1869. Ces cartes sont disponibles pour tout le territoire de l’ancien l’Empire d’Autriche sur le site web de Austrian State

Archive/Military Archive, Vienne (http://mapire.staatsarchiv.at/en/). L’altimétrie des cartes de la II° enquête militaire a été mise à jour par la III° enquête militaire entre 1869 et 1884. Pour la République tchèque, les cartes ont été numérisées et mises à disposition sur le site web de Laboratoř geoinformatiky Univerzita J.E. Purkyně (http://oldmaps.geolab.cz).

102 Figure 4.1. La répartition de sites de prélèvement

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Plusieurs séries de photos aériennes ont été faites de manière systématique sur le territoire tchécoslovaque pendant le 20ème siècle. L’intégralité des orthophotos des années 1949-1954 est publiée sur le site de Česká informační agentura životního prostředí (http://kontaminace.cenia.cz/, 15.4.2015). Les cartes topographiques des années 1920 (Topografická mapa ČSR) et 1980 (Mapa Generálního štábu čs. Armády) sont accessibles à la Cartothèque de la Faculté des Sciences, Université Charles de Prague.

Les renseignements sur les sites alsaciens proviennent des plans de finage de 1760-62, du cadastre napoléonien établi dans les années 1820, des cartes topographiques à 1:50000 allemandes des années 1880 et des archives de l’Office National des Forêts (depuis 1860) (Ertlen, 2009 ; Ertlen et Schwartz, 2010). La dynamique de la végétation au 20ème siècle est observée grâce aux cartes produites pour le territoire alsacien entre 1918 et 1940 par le Service Géographique des Armées. L’Institut Géographique National (IGN) créé en 1940 prend la relève du Service Géographique des Armées en 1947. Après 1947, l’IGN produit des cartes au 1:50000. La végétation se décline en zones boisées et en zones non-boisées, seules certaines cultures (vignes, vergers) étant représentées. L’examen des cartes doit donc s’accompagner par des observations de photos aériennes (Ertlen, 2009).

Nous avons également utilisé les cartes de paysage et les photos aériennes actuelles qui sont accessibles via Google Maps sur www.maps.google.com et Google Earth.