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Chapitre II – Un tableau de la honte

1) Les différents champs sémantiques de la honte

Très classiquement, la honte est définie par le Petit Robert comme : « Sentiment pénible de son infériorité, de son indignité ou de son abaissement dans l’opinion des autres ».

Un premier terme important de cette définition est celui de sentiment. La honte y

est définie comme sentiment et non comme émotion. On entend fréquemment dire : « j’éprouve un sentiment de honte », comme l’on parle de « sentiment religieux » ou de « sentiment amoureux ». Le sentiment est un affect moins mobilisant que l’émotion sur le plan physiologique, plus étendu dans le temps et plus en lien avec la conscience, la réflexivité.196

Mais la honte est parfois décrite comme une émotion, surtout lorsqu’il s’agit d’un accès honteux, voire d’un raptus honteux et que le rouge monte subitement aux joues. Étymologiquement, émotion signifie « qui met en mouvement ou en acte ».197

Le deuxième terme important est celui de pénible. Ce sentiment est une épreuve, une souffrance et range ainsi la honte du côté d’un affect que l’on endure passivement – la souffrance venant de sub-ferre, qui signifie supporter, endurer. Le Trésor de la

Langue Française parle, dans sa deuxième définition de la honte, de « la souffrance »

196 Pour António Damásio, Le sentiment même de soi, corps, émotion, conscience, Paris, Odile Jacob,

2002 le terme de sentiment est utilisé comme désignant un « sentiment en général » : « Chez les organismes dotés de pré-conscience ou de conscience, notamment chez l'homme, les mécanismes de survie précédemment décrits et générant des émotions, vont plus loin. Certaines émotions deviennent conscientes. On peut les appeler des sentiments (feeling). [...] Les sentiments correspondent à la perception d'un certain état du corps à laquelle s'ajoute la perception de l'état d'esprit correspondant, c'est-à-dire des pensées (thoughts) que le cerveau génère compte tenu de ce qu'il perçoit de l'état du corps. » (p. 129). L'émotion est, pour Damásio, l'ensemble des comportements, physiologiques, expressifs, moteurs, observables. Ces manifestations peuvent être conscientes ou inconscientes. L'aspect subjectif est désigné sous l'appellation générale de « feeling », que les traducteurs francophones rendent par « sentiment ». Les sentiments nous permettent de sentir les émotions (Damásio, 2002, p. 76) Damásio va résumer la distinction en disant que l'émotion est « publique » alors que le sentiment est « privé » (Damásio, 2002, p. 52, p. 60). Pour Aaron Ben Ze’ev, le sentiment se rapprocherait d’une émotion à long terme, cf. The Subtlety of Emotions, Cambridge, op. cit.. Pour Pierre Livet, « on peut y voir ce qui reste d’affect une fois que le processus de révision et d’accoutumance a stabilisé les errances de l’émotion ». Livet reconnait également le caractère moins fugace du sentiment par rapport à l’émotion. Émotions et rationalité morale, Paris, PUF, 2002, p. 8.

197 Les théories de type psycho-évolutionniste mettent principalement l'accent sur cette spécificité de

l’émotion d’entraîner une action réelle ou idéelle : fuir ou avoir envie de fuir dans la peur, attaquer ou avoir envie d’attaquer dans la colère, se cacher ou avoir envie de se cacher dans la honte.

voire des « douleurs de la honte »198. Nous retiendrons particulièrement cette analogie de la honte comme douleur.

Si nous nous référons à la définition de la honte du Petit Robert, ce sentiment est fondamentalement le sentiment pénible de son infériorité, de son indignité. Il est l’expression d’un rabaissement que l’on retrouve sous le terme de déshonneur, tant dans le Dictionnaire de l’Académie française que dans celui Les Trésors de la langue

française ; ce dernier avance même le terme d’humiliation pour définir la honte.

Même si l’on sait que toute humiliation n’entraine pas la honte, mais peut entrainer le ressentiment ou la colère, elle forme cependant le terreau dans lequel la honte peut prendre racine, surtout dans l’enfance. En tout cas l’intention de l’humiliation est bien celle de faire émerger la honte chez autrui.

Enfin, la honte est en lien direct avec le jugement que l’on porte sur soi grâce au miroir de l’altérité, puisqu’elle concerne l’opinion que les autres portent sur nous-

mêmes. Ce lien paradoxal de l’intériorité et de l’extériorité, confère à la honte son

caractère de frontière, d’entre-deux ainsi que le peignait Anatole dans son tableau Bonté.199 C’est un point fondamental, et nous l’avons pour cela nommée sentiment ou affect oxymorique.

Le Dictionnaire de l’Académie Française définit lui la honte comme :

« Confusion, trouble, sentiment pénible excité dans l’âme200 par l’idée de quelque déshonneur qu’on a reçu ou qu’on craint de recevoir, ou qu’on aurait seulement à ses propres yeux ».

Plusieurs points centraux sont à noter dans la définition donnée par les académiciens. Tout d’abord la honte est définie comme confusion et trouble, ce qui explique du moins en partie la raison pour laquelle l’affect n’est que peu voire pas conceptualisé, car peut-être peu conceptualisable. Car, comme le dit Boileau : « Ce

198 Les Trésors de la langue française, p. 1687. 199 Voir deuxième partie du prologue.

200 Nous ne pouvons pas savoir si nos académiciens ouvrent la question de la honte sur une dimension

qui dépasse la seule subjectivité psychique, sur une dimension métapsychologique ainsi que sur une dimension spirituelle, théo-ontologique, comprise entre le religieux et l’ontologie. En effet le terme "âme" est actuellement aussi employé en psychologie (et dans le langage courant : "états d'âme", par exemple) au sens grec de psychè, et non pas au sens chrétien. Dans cette seconde acception, une telle définition, "âme" est alors synonyme de "psychisme" et ne fait pas allusion au concept chrétien...

96 que l'on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. »201 Or non seulement les mots pour dire la honte n’arrivent pas aisément,

mais de surcroît, ils n’arrivent le plus souvent pas du tout.

Le sentiment pénible est lié à quelque déshonneur qu’on a reçu ou que l’on craint de recevoir. Il est à noter que le Trésor de la Langue Française donne comme première définition de la honte celui d’un « déshonneur humiliant, abjection, bassesse, dégradation, indignité, opprobre et turpitude »202. On endure cette humiliation, qui nous vient du monde extérieur, comme un sentiment d’abaissement, comme la chute loin d’un idéal social attendu qui nous honorerait si nous l’atteignions et nous déshonorerait dans le cas contraire.

Enfin, Le Trésor de la langue française note un point qui nous semble important : le fait que nous puissions être déshonorés donc honteux à nos propres yeux et pas seulement aux yeux d’autrui. Il le précise également dans la deuxième définition qu’il donne de la honte : « sentiment pénible d’infériorité, d’indignité devant sa propre

conscience, ou d’humiliation devant autrui, d’abaissement dans l’opinion des

autres ». La honte est donc sociale, mais existe aussi à nos propres yeux. Cette définition rejoint la théorie psychanalytique stipulant que la honte n’émerge pas toujours devant autrui, mais aussi devant un autrui déjà introjecté dans l’instance de l’idéal. Ce phénomène renvoie à la théorie psychanalytique de l’introjection203 des objets204 notamment parentaux auxquels nous nous sommes identifiés idéalement.

Étymologie et sémantique de la honte

Le terme de honte plonge ses racines dans les sémantiques essentiellement

201 Boileau N., L’Art poétique (1674), Chant I. Nicolas Boileau s’est inspiré de l’art poétique d’Horace

pour cette phrase devenue célèbre.

202 Nous soulignons

203 Processus par lequel le sujet fait passer des objets ou des qualités inhérentes à ces objets du dehors

au-dedans. L’introjection a son corollaire physique dans l’incorporation, mais est plus large que cette dernière, car elle concerne l’intérieur de l’appareil psychique, d’une instance : on parle d’introjection dans le moi, dans l’idéal du moi, etc. Laplanche J. et Pontalis J.-B., Vocabulaire de la psychanalyse,

op. cit., pp. 200-201.

204 La notion d’objet est envisagée en psychanalyse comme moyen contingent de la satisfaction de la

grecques, mais aussi latine et francique.

Le mot grec aidôs, central dans la philosophie helléniste, qui, selon le mythologue hongrois Kerényi, est à la fois activité et passivité, regard porté et regard subi205. Agamben a vraisemblablement été inspiré par ce mythologue pour donner sa propre définition de la honte comme subjectivité ayant constitutivement la forme d’une subjectivation et d’une désubjectivation.206 La subjectivité est intimement honte en ce sens qu’elle est passivité et activité, construction et déconstruction, pâtir et agir.207 Nous ne maîtrisons pas ces mouvements qui sont des mouvements naturels. Si l’on a honte de notre bassesse elle est en tant que nous aspirons à un idéal et que nous fluctuons sans cesse en direction de cet idéal et en son éloignement.

L’aidôs couvre un champ sémantique très large, aux occurrences nombreuses, notamment dans toute la production poétique et théâtrale présocratique d’Homère à Sophocle. L’aidôs, quasiment intraduisible, signifie, comme nous l’avons vu plus haut, à la fois sentiment de honte, mais également pudeur, limite, transition. Il se différencie par là de l’autre terme grec de la honte comme déshonneur social, l’aiskron au champ sémantique beaucoup plus étroit et à l’occurrence plus rare.208

L’aidôs nous intéresse particulièrement pour les relations qu’il entretient avec une honte constitutive de l’être humain. Il signifie à la fois respect et crainte devant les dieux immortels, sens de la limite entre ces derniers et les brotos que sont les mortels. Pour Bernard Williams, il y a deux racines grecques qui renvoient à la notion de honte : la première aid- comme dans aidôs et la seconde aiskun- comme dans

aiskune. Aidôs prévaudrait en nombre et en ancienneté sur aiskune, toujours selon cet

auteur.209

Pour Valéry Laurand,l’

« aidôs […] constituant […] le versant positif de la honte (aiskune) en ce qu’elle comporte de maîtrise et de reconnaissance de l’intersubjectivité (le mot pourrait être traduit, outre par « honte », par

205 Agamben G., Ce qui reste d’Auschwitz, op.cit., p.115. 206 Id., p. 121.

207 Le pâtir/agir définit le sujet ricœurien. Voir Ricœur P., « La souffrance n’est pas la douleur », in

Autrement, « Souffrances » n° 142, février 1994.

208 Voir Williams B., La honte et la nécessité, op. cit. 209 Id., note 3, p. 109-110).

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« retenue », indiquant par là une limite à la fois reconnue et intériorisée, assez comparable du reste à la mesure sur laquelle Plutarque fondera sa conception, toute en nuance, de la

parrhêsia) »210.

Être parrhésiaste pour Laurand consisterait à un parler-vrai dans la considération des limites de ce que l’autre peut entendre, c’est-à-dire consisterait à avoir intégré la honte, et ainsi ne pas être éhonté, impudique, sans pudeur et sans honte. Nous retenons de cet auteur l’idée fructueuse que l’aidôs représenterait la honte positive.

Accessoirement pour nous, le terme d’elenchos qui, dans la poésie homérique, signifiait « honte », a glissé dans le vocabulaire ionien-attique en celui de « réfutation ».211 Dans l’Iliade et dans l’Odyssée, la personne, dans les situations de combat ressent de l’elenchos (de la honte) lorsqu’elle échoue ; elle devient objet d’opprobre. Chez Pindare, un premier glissement sémantique fait de l’elenchos l’épreuve même qui a provoqué la honte. Cette épreuve au sens de elenchos est l’épreuve qui teste, éprouve et même confond. C’est l’épreuve qui révélant, peut encore faire surgir la honte. Pour Louis-André Dorion, l’elenchos, malgré le glissement sémantique garde « une dimension liée à la honte puisque la personne confondue est nécessairement humiliée par le fait même qu’elle a été démasquée »212.

En latin, pudere signifie « avoir honte » ou « faire honte », à l’origine sans doute de « éprouver », d’où sa parenté signifiante avec souffrir. Pudere signifie également « inspirer un mouvement de répulsion » auquel se rattache pudibundus, « qui éprouve de la honte ». La répulsion évoque l’écœurement, l’abject. Est encore issu de pudere le terme latin de repudiare, à l’origine de nos verbes répudier ou rejeter. Répudier, de même racine que pudeur renvoie à une dimension radicale d’exclusion d’autrui,

210 Laurand V., Parrhêsia et Honte, Problématisation platonicienne et traitements de l’idéal, Texte

inédit, Habilitation à Diriger des Recherches, 2015, p. 62

211 Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klienksiek, (1968-80), Note du philologue

français Chantraine. Voire également Dorion L.-A., « La subversion de l’“elenchos” juridique dans l’“Apologie de Socrate”», in : Revue philosophique de Louvain, année 1990, quatrième série, tome 88, numéro 79, p. 312. C’est, selon Louis-André Dorion, l’analyse scrupuleuse des emplois d’elenchos chez de nombreux auteurs depuis Homère jusqu’à Platon qui permet à J-H. Lesher d’identifier les différents moments de l’évolution sémantique de ce terme. Dans une situation d’affrontement ou de rivalité, celui qui échoue ressent de la honte, car il devient pour lui-même et pour autrui sujet d’opprobre.

spécifiquement du féminin.213

Bien entendu, le sens du terme très récent de pudeur, apparu au XVe siècle214 et

dont pudere est l’étymologie, s’est actuellement éloigné de celui de honte même s’il garde des liens sémantiques très étroits avec ce terme notamment dans leur relation avec le sexuel. Il est à noter que pudenda, littéralement « ce qui pend » désignait très précisément les organes génitaux externes masculins.215 La zone génitale est à de nombreuses reprises, dans de nombreuses langues et dans de nombreuses cultures (pour ne pas dire dans toutes), appelée honteuse.

L’étymologie du mot français honte n’apparait précisément qu’au XIe siècle – 1080, hunte, Chanson de Roland, mentionnée dans le dictionnaire Le Grand Robert – du francique216 haunitha217, apparenté à haunjan signifiant insulter, railler218, honnir219, « vouer à la haine et au mépris public de façon à couvrir de honte »220. On retrouve comme autres synonymes de honnir : blâmer, mépriser, vomir, vilipender, vouer quelqu’un à l’opprobre, aux gémonies. La honte navigue, en quelque sorte, entre pudeur et « ce qui est honni ». On peut comprendre à quel point cette racine francique marque de négativité, de souffrance et de mal le terme de honte en français, laissant de côté tous ses aspects positifs. Cela expliquerait en partie aussi pourquoi il est si difficile de parler de la honte en tant que telle.

Le mot honte en allemand, die Scham, d’origine étymologique différente que le mot français (du mot indo-européen schame signifiant cacher, dissimuler), signifie à la fois honte et pudeur. Il est plus proche, d’un point de vue sémantique, du terme

213 Répudier signifiant pour les législations antiques et pour le droit musulman la possibilité de

renvoyer sa femme en vertu de dispositions légales par décision unilatérale du mari. Voir Mathieu v : 32 « Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère ».

214 Dictionnaire étymologique et historique du français, Bordeaux, Larousse Trésors du Français,

1994, p. 628.

215 Les pudenda ou parties honteuses concernent les organes génitaux externes, mais aussi tous les

organes du petit bassin, veines, artères honteuses, etc. Ces artères, veines et nerfs baptisés honteux, irriguent, vascularisent et innervent autant les organes dédiés à la reproduction que les organes dédiés à l’excrétion urinaire ou excrémentielle.

216 Langue des anciens Francs faisant partie du germanique occidental.

217 Picoche J., Dictionnaire étymologique, Paris, Les usuels du Robert, 1979, p. 554. 218 Trésor de la langue française, « L’origine du mot « honte ».

219 Id., p. 352.

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aidôs. Un second terme, die Schande, plus social, appartient à un autre registre

sémantique se situant plutôt entre la honte, l’opprobre et le scandale. Ce terme se rapproche davantage de la honte traduite par aiskron en grec ou par haunitha en francique.

Le mot allemand die Scham se réfère aux organes génitaux – il traduit en particulier le sexe féminin – et à l’intime, quand Schande, plus social, se réfère au déshonneur, au scandale et au crime.221 Le mot anglais shame est proche étymologiquement et sémantiquement du mot Scham allemand pour désigner à la fois honte et pudeur bien qu’il existe des termes en anglais pour désigner la pudeur comme modesty ou decency. La pudeur partage avec die Scham allemande la même racine étymologique, Schamhaftigkeit, mais n’est pas aussi différenciée d’avec la honte qu’en français. Schamhaftigkeit signifie en effet la propriété abstraite d’être capable de honte qui rejoint la définition de la pudeur de Eric Fiat. La pudeur pour Fiat est précisément définie comme une possibilité de honte, une honte en puissance.222

Quelques antonymes substantivés de la honte comme l’orgueil, l’honneur, la

fierté et la gloire viennent préciser le versant « aiskrique » de la honte alors que

l’antonyme dignité viendrait préciser son versant « aidéïque ». L’honneur, de la famille du latin honos, puis honor, honoris, signifiant « témoignage de considération »223, a de nombreux synonymes proches, plutôt positifs comme dignité, estime de soi, réputation et respect de soi-même, mais aussi privilège, fleuron, gloire, fierté et orgueil224.

Ces racines antonymiques sont intéressantes : si « fier » est en relation avec le « sauvage », le « non-familier » et le « farouche » (ce qui fait peur, l’action qui suscite la peur), il est possible de rapprocher inversement la honte de la civilité, du familier, de l’intime (du fait d’avoir peur, de la passivité de la peur). Le « fier » est libre, autonome et la liberté qu’il s’octroie vis-à-vis d’autrui fait peur, car elle dépasse

221 Janin C., La honte, ses figures et ses destins, Paris, PUF, 2007, p. 13.

222 Fiat E. et Van Reeth A., La pudeur, Questions de caractère, op. cit., [version Kindle, empl. 771]. 223 Picoche J., Dictionnaire étymologique, op.cit., p.351.

224 Id., p. 293.L’antonyme fier vient originellement de l’indo-européen ghwer signifiant « sauvage »,

du grec thêr et thêrion, « bête sauvage », et du latin plus tardivement du latin ferus, sauvage, farouche, d’où dérive effaroucher signifiant faire peur. Fier signifie dans ses aspects négatifs à la fois orgueil, mépris, dédain, mais aussi dans ses aspects positifs, « qui a des sentiments élevés, dignes, nobles ».

la limite et en fait en cela une hubris. Le honteux est hétéronome, a peur de ce qu’autrui lui réservera, car il est attaché par tout ce qui constitue le « familier ».225 La

honte est donc étymologiquement fortement liée à la peur.

2) Une analyse de la honte