• Aucun résultat trouvé

1.4 L’ORGANISATION ET LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION

1.4.2 Le protocole descriptif

1.4.2.1 Les critères d'identification

L'ensemble des établissements collectés pour le programme Archaeomedes a été intégré dans un logiciel spécifique de traitement et de préparation des données : ArchaeBase. Ce dernier permet de saisir et de stocker la fiche descriptive de chaque établissement puis de faire des bilans d'effectifs et des tris sur tout ou partie des fiches et/ou des critères utilisés pour caractériser les établissements.

1.4.2.1.1 Le codage des unités

Dans ArchaeBase, chaque établissement (occupation ou agglomération) constitue une unité statistique identifiée par un code qui est défini par plusieurs caractères, par exemple une lettre pour la région et trois chiffres pour le numéro d'ordre des établissements, soit L001 : Languedoc oriental, établissement n°1. Ce code permet non seulement de trier les

établissements dans la base, mais il est aussi une clef importante pour les identifier au cours des analyses successives. Dans le cadre d'Archaeomedes II vallée du Rhône, où j'étais chargée de regrouper, d'intégrer et de contrôler les établissements collectés, je n'ai malheureusement pas mesuré l'importance de ces codes dans le long terme. Aussi, par rapport à la première étape du programme Archaeomedes I, les codes de région et les numéros des établissements ont changé ce qui rend désormais difficile la confrontation des deux bases de données. Dans le cadre de ma thèse, cette expérience m'a encouragée à tenir compte des codes établis pour les analyses Archaeomedes II. Cependant, j'ai dû procéder à une légère adaptation dans la mesure où les zones que j'étudie ont été regroupées dans une même région, le Languedoc oriental matérialisé par la lettre L dans Archaeomedes. Or ce regroupement interdit la possibilité de tris sur les sous-régions telles que Vaunage, Vistrenque… Pour pallier ce problème, j'ai modifié le code de région en lui attribuant deux lettres qui identifient la zone étudiée, soit :

Vaunage Vidourlenque Vistrenque Lunellois-Montpelliérais

Vg Vd Vs Lu

En revanche, j'ai conservé les numéros d'ordre qui avait été attribués, et avec l'ajout de nouveaux établissements, j'ai poursuivi la liste de numérotation d'Archaeomedes II. Ainsi, par exemple l'établissement L001 est devenue Vs001.

Ce système garantit une correspondance parfaite d'une recherche à une autre par l'intermédiaire du numéro d'ordre. En outre, le code de région ou de zone permet de situer l'échelle des différentes analyses. Ce principe explique le fait qu'il n'y ait pas de continuité dans la numérotation des établissements qui sont présentés dans cette étude.

1.4.2.1.2 Les références d'enregistrement

Afin de contrôler et de vérifier rapidement la source d'un établissement observé, quelques références ont été saisies. Il s'agit de la commune dans laquelle l'établissement est situé, du nom, et de son numéro d'inventaire ou d'enregistrement alphanumérique (initiales de la commune et n° d'ordre d'enregistrement). Par exemple :

Calvisson, La Font du Coucou I, CAL300

Deux autres rubriques "TPQ" et "TAQ" permettent d'encadrer l'occupation chronologique de l'établissement. Enfin, une rubrique appelée "occupation" permet de préciser la phase chronologique d'occupation dans le cas d'un établissement à occupations multiples. Par exemple, pour le gisement archéologique des Plantades à Boissières (BOIS023) occupé entre –425/–375 puis entre –150/50, nous avons créé deux établissements distincts :

Vg100 : Boissières, Les Plantades II, BOIS023, A

1.4.2.1.3 La localisation

Outre la commune, elle est très classiquement définie par des coordonnées géographiques X et Y exprimées dans le carroyage Lambert III et une cote d'altitude Z. Cette information est rappelée dans la base pour deux raisons essentielles. La première, d'ordre pratique, nous permet d'exporter simplement la base dans un système d'information géographique (SIG), la seconde est liée au regroupement de certains gisements qui provoquent nécessairement une modification des coordonnées initialement enregistrées, le point de référence géographique étant localisé au cœur des gisements regroupés.

La localisation est essentielle pour mener à bien une étude spatiale. Or, elle est très souvent sujette à des erreurs de lecture ou de saisie qui peuvent, à l'expérience, concerner au moins 10% de l'ensemble des données. Dans le cadre du projet Archaeomedes, nous avons donc été très vigilants sur ce point. Un premier contrôle des coordonnées Lambert a consisté, pour les archéologues, à vérifier les projections des établissements sur le fond topographique de leur région47

d’une part et, d’autre part, sur les fonds communaux issus d’une base de l’INSEE48

. Les erreurs les plus grossières ont ainsi pu être identifiées. C'est le cas par exemple pour des établissements situés en dehors des limites communales, voire très loin de leur localisation réelle. Un second contrôle sur la cohérence des coordonnées X, Y et de l’altitude Z a été effectué par un calcul systématique de l'altitude réalisé sur le SIG, par F.-P. Tourneux, à partir du modèle numérique de terrain (MNT). Le MNT est une grille numérique définie par des mailles de taille variable et des noeuds qui présentent chacun des coordonnées et une valeur altimétrique. Il s’agit donc d’une représentation numérique du paysage. La projection des établissements sur cette grille d’après leurs coordonnées en plan, c’est-à-dire X et Y, permet de définir une altitude théorique et de calculer la pente théorique de l’implantation. La tolérance de l’erreur correspond à une différence de 20 m, entre l'altitude saisie et l'altitude théorique; au-delà, les coordonnées sont à vérifier. De même, la pente ne doit pas excéder 15% (sauf dans le cas des habitats en grotte). Ce système permet de détecter de grands écarts ou des erreurs de frappe commises par automatisme. Ce fut le cas, par exemple, pour tous les sites de la région de l'Étang de Berre, localisés dans la moyenne vallée du Rhône, à cause d’une erreur générale concernant la valeur Y. De même, deux établissements du Lunellois (Hérault), projetés en Suède, ont pu être ramenés sous des latitudes plus clémentes.

Au total, je pense qu’il est nécessaire d’insister, ici, sur le fait que les inexactitudes détectées ne sont pas forcément les mêmes selon le type de contrôle réalisé. Un croisement de ceux-ci est donc fortement recommandé afin de resserrer au maximum la marge des incertitudes et de corriger les erreurs grossières.

47. Ce type de projection est réalisé par la fondation RAAP (Amsterdam), qui est responsable du SIG Archaeomedes.

1.4.2.1.4 Les commentaires

L'organisation et le traitement de l'information tels que nous venons de les décrire nécessitent un certain nombre de choix de la part de l'archéologue. Or, la masse des données manipulées et le travail en équipe impliquent la possibilité d'un retour sur ces choix à tout moment. L'espace réservé aux commentaires a donc pour vocation de consigner toutes les remarques particulières, les choix, voire les doutes de l'archéologue qui a saisi l'établissement.