• Aucun résultat trouvé

Les caractéristiques d’une université dahoméenne

Chapitres I, II, III et

1- Les caractéristiques d’une université dahoméenne

Les caractéristiques prévues pour l’université dahoméenne en juillet 1970 visent à en faire « plutôt qu’un isolat culturel, un centre d’animation de l’environ immédiat et du pays tout entier »475. La mission Unesco, dirigée par Michel Alliot, a convenu, avec les partenaires dahoméens, que la future institution universitaire doive être un dynamique « centre de recherche et d’information scientifique pour tout le pays »476 et non pas seulement un centre d’enseignement ouvert pour les étudiants. Il faut cependant souligner que rien de vraiment précis, technique et novateur ne ressort des conclusions diverses. De même, il manque de précision sur la vision de l’université exprimée par le ministre dahoméen de l’éducation nationale, Edmond Dossou-Yovo. Lors de son entrée en fonction, le 8 mai 1970, il parle du « craquement de la vieille bâtisse universitaire », et affirme qu’« il est plus que jamais recommandé de réaliser au Dahomey une université d’où l’on ne sortira qu’avec une profession »477. Une telle idée de l’université ne prend nullement en compte la recherche scientifique mais fait de l’enseignement universitaire un pôle de formation professionnelle. Si la réforme Fouchet (christian), les revendications de Mai 1968 et l’éclatement de l’université de Paris en plusieurs universités franciliennes constituent, en France, des étapes de la recherche d’adéquation entre formation et monde de l’emploi, la recherche scientifique reste un volet important du modèle universitaire français contrairement à ce qui est envisagé au Dahomey. La mise en place de l’organisation académique et pédagogique de la nouvelle université est alors le défi qu’il convient de relever une fois que le lieu d’implantation de l’université du Dahomey aura été fixé.

1-1- Le lieu d’implantation de l’Université

L’un des slogans du Mai dahoméen (6 mai 1969) organisé par l’Union générale des étudiants et élèves du Dahomey (UGEED) était le « Non à l’extension de l’université au sein du Lycée Béhanzin !»478 à Porto-Novo. La première rentrée universitaire est différée d’un peu plus d’un mois d’avec celle scolaire du 15 septembre 1970. Le 14 septembre 1970, à la veille de la

475 Archives de l’Unesco à Paris (AUP), n° 2210, Rapport de mission, Paris, 1970, p. 9, en ligne sur unesdoc. 476 Ibid. p. 9.

477 Edmond Dossou-Yovo, extrait de son discours de prise de service comme ministre de l’éducation nationale du

Dahomey, le 8 mai 1970, cité par Michel Alliot, chargé de mission de l’Unesco, in AUP, n° 2210, Rapport de

mission, Paris, 1970, p. 8, en ligne sur unesdoc.

reprise des classes, la perspective d’une rentrée universitaire prochaine est déjà perceptible dans le discours de rentrée que prononce Edmond Dossou-Yovo, le ministre de l’Éducation nationale :

Cette rentrée se situe à la veille de la pose de la première pierre de notre université naissante. On aimerait certes dresser un bilan et, pourquoi ne pas saisir l’occasion, entrevoir des perspectives d’avenir. Je ne referai pas l’historique d’un passé trop connu. Je ne redirai pas les efforts déployés, les peines endurées, les déceptions subies par des centaines de maîtres dahoméens dont le dévouement, la persévérance et le courage ont abouti aujourd’hui, aux résultats escomptés, je me bornerai à constater – avec fierté – que l’école dahoméenne a atteint sa maturité. L’École, le Lycée, l’Université… Notre jeune pays terminera ainsi le cycle de son infrastructure indispensable à sa majorité culturelle479.

La déclaration du ministre résume la vraie fierté nationale dahoméenne que traduisent les propos officiels. En un mois d’intervalle, cette mention spéciale de l’université dahoméenne qui va ouvrir ses portes revient au moins deux fois dans des prises de parole du ministre au niveau national et international. Ainsi, outre son discours du 14 septembre, avant même que ne devienne effective la rentrée universitaire, le ministre dahoméen de l’Éducation nationale s’en félicite au nom du gouvernement et du peuple dahoméens, le 15 octobre 1970, à la Conférence générale de l’UNESCO, à Paris. Dans son intervention intitulée, « Vers une nouvelle politique de l’Éducation au Dahomey », Edmond Dossou-Yovo parle de « ce grand projet national que sont l’implantation et le fonctionnement de l’Université Dahoméenne »480 dont la construction des bâtiments propres n’a pourtant pas démarré.

En fait, en dehors des infrastructures du centre d’enseignement supérieur, section scientifique de l’Institut d’études supérieures du Bénin, logé dans l’enceinte du Lycée Béhanzin à Porto-Novo, aucun autre bâtiment n’est construit avant le décret de création et la première rentrée de l’université du Dahomey en 1970. En septembre 1970, une commission franco-dahoméenne se penche sur la question du lieu d’implantation de l’université qui avait nourri de longs débats à l’échelle nationale. Porto-Novo, capitale politique du Dahomey, ville universitaire provisoire où a démarré l’université à sa création en 1970 devrait abriter, selon une tendance, les infrastructures

479 Edmond Dossou-Yovo, ministre dahoméen de l’Éducation nationale, « Allocution pour la rentrée scolaire du 15

septembre 1970 », in Daho-Express, du 14 septembre 1970, n° 336, p. 1.

480 Edmond Dossou-Yovo, ministre dahoméen de l’Éducation nationale, « Allocution au sommet de l’Unesco à Paris

le 15 octobre 1970 intitulé “Vers une nouvelle politique de l’Éducation au Dahomey’’ », in Daho-Express, du 27 octobre 1970, n° 373, p. 3.

du campus universitaire. On a alors pensé implanter la nouvelle université à Ouando, une localité proche de la ville capitale, à moins de dix kilomètres au nord-est. Pour certains, Cotonou, la capitale économique et la plus grande ville du Dahomey est la ville idéale où l’on doit construire l’université. C’est à Cotonou, du reste, que se font, dès la rentrée 1971, les enseignements du département des études médicales et para-médicales (DEMP) car c’est là que se trouve le plus grand centre hospitalier national. Une autre tendance envisage l’implantation de l’université à Abomey-Calavi, en raison de la possibilité d’avoir un domaine spacieux qu’il serait difficile d’obtenir à Cotonou. Une quatrième tendance projette la ville de Ouidah en raison de son caractère de ville historique481. La commission définit trois critères principaux qui déterminent le choix du lieu définitif. Le terrain d’implantation doit couvrir une superficie comprise entre 60 et 200 hectares. Sa localisation doit être proche d’un « centre moteur de développement du pays » avec un climat convenable au développement des études agronomiques. La qualité du sol doit être adéquate pour les fondations et favorable à l’entretien des constructions482. Au terme de leurs échanges, les commissionnaires estiment que le plateau situé à l’entrée d’Abomey-Calavi, au nord de Cotonou est le lieu le plus approprié.

Le choix est communiqué à la Nation et suscite, dans l’opinion nationale, diverses réactions, pour et contre. Le chef de l’État a dû intervenir pour mettre définitivement fin aux débats comme le titre le quotidien national : « Université : une mise au point du Chef de l’État ».

Toujours soucieux de tenir compte de l’opinion de chacun de ses membres, le conseil présidentiel, après s’être penché longuement sur le problème s’est prononcé définitivement pour le maintien de la décision du conseil des ministres du 23 septembre 1970 en vertu de laquelle l’Université dahoméenne sera implantée à Abomey-Calavi. Il est donc inutile de vouloir commenter autrement le choix qui a été retenu et dont a fait état le communiqué officiel483.

Le site d’Abomey-Calavi étant pour le moment nu, la première rentrée universitaire a lieu à Porto-Novo dans les locaux du lycée Béhanzin. La première pierre de l’Université dahoméenne posée solennellement à Abomey-Calavi, le 6 novembre, a suscité une immense attente. La

481 Voir Daho-Express, n° 347, du 25 septembre 1970. 482 Daho-Express, n° 346, p. 1 & 4, et n° 347 p. 1 & 8.

cérémonie est perçue comme un événement tellement important que le président de la République la compare à l’historique proclamation de l’indépendance nationale.

Pour le Dahomey, n’est-ce pas vraiment à juste titre qu’on peut parler d’événement historique à l’occasion de la pose de la première pierre de son Université ? Nous sommes tenté de dire qu’il s’agit du plus grand événement historique du Dahomey depuis son accession à la souveraineté internationale. Nous en sommes conscients, nous qui voudrions dresser entre les régions du Dahomey cette pierre symbolique comme un pont de lumière et de vérité484.

Selon le président Maga, la « pierre symbolique » dont nous reproduisons l’image infra revêt la valeur d’une arme de combat : « Nous étions menacés par la qualité ; dorénavant, nous vaincrons par la quantité et la qualité de nos hommes »485.

Illustration 10 : Première pierre de l’université du Dahomey, 6 novembre 1970

Source :SAR-UAC, CD-Rom d’une douzaine de photos sur la pose de la première pierre

484 Hubert Maga, « Discours du président de la République à la pause de la première pierre de l’Université du

Dahomey à Abomey-Calavi » in Daho-Express, n° 382 du 7 novembre 1970, p. 8.

L’euphorie générale que décrivent les journaux se justifie par le soulagement national de pouvoir préserver désormais les étudiants dahoméens des expulsions dont ils ont été victimes à plusieurs reprises entre 1966 et 1970 :

Les étudiants de Dakar, ressortissant d’autres pays africains, ont eu dans le passé et plus d’une fois à faire les frais de grèves analogues. Les étudiants dahoméens, souvent, ont été les grands perdants. En 1966 à Abidjan comme à Dakar, pour avoir été contraints au nom de la solidarité agissante à soutenir leurs collègues ivoiriens et sénégalais en grève, ils ont été molestés et rapatriés. En 1968, plus de 400 étudiants poursuivants leurs études à Dakar ont été rapatriés et se sont vus interdire la poursuite de leurs études dans cette université. En 1969, après deux mois de cours, l’Université de Dakar a été à nouveau fermée à la suite d’une grève déclenchée par les étudiants sénégalais. Le moment est venu pour les uns comme pour les autres de se déterminer en fonction du temps. Au demeurant, pour nous Dahoméens, ces réalités douloureuses ont plaidé en faveur du projet de création d’une université dont la première pierre a été posée le 6 novembre 1970486.

C’est donc à Abomey-Calavi que l’on espère, grâce aux fonds français d’aide à la coopération, que sortent de terre les bâtiments nécessaires à la vie universitaire. Ainsi, les attentes du recteur Adjanohoun sont sérieuses relativement à la première tranche de financement, qui correspond aux années 1971 et 1972 :

Nous attendons la construction de trois amphithéâtres : le premier de 350 places pour les sciences de la nature, le deuxième de 500 places pour les sciences socio-économiques et pour les conférences culturelles, et le troisième de 150 à 200 places pour les sciences exactes… ; d’autres bâtiments pour cours, TD, rectorat, bibliothèque… 487.

En plus de cette perspective proposée par Adjanohoun lors de la séance de travail qui se tient au rectorat les 27 et 28 octobre 1970, le recteur formule une des deux inquiétudes concernant les étudiants expulsés d’Abidjan et de Dakar :

Ils sont là. Nous les avons empêchés de partir. Nous les logeons avec les moyens du bord. Nous avons multiplié les séries de cours. Bref, tout cela fait beaucoup d’acrobaties pour

486 Daho-Express, n° 397 du 25 novembre 1970, p. 4. 487 Daho-Express, n° 378 du 3 novembre 1970, p. 3.

garder 350 à 400 étudiants à Porto-Novo. L’an prochain, nous en aurons 700 en tout. II faut démarrer au plus vite les travaux sur le campus à Abomey-Calavi… 488.

Moins d’un mois après la cérémonie du 6 novembre, l’embarras du recteur Adjanohoun est grand face aux étudiants de la première promotion dont la gestion est rendue plus complexe par l’expulsion de l’Université d’Abidjan de 142 étudiants dahoméens et leur rapatriement au Dahomey en novembre 1970489. Cette nouvelle expulsion est due aux mouvements déclenchés par des étudiants dahoméens avec d’autres africains à l’université d’Abidjan en guise de soutien à la Guinée de Sékou Touré agressée, dans la nuit du 22 novembre, par des mercenaires qualifiés de « colonialistes ». Tous les manifestants sont immédiatement rapatriés dans leur pays d’origine sur ordre du président ivoirien Félix Houphouët Boigny. De façon inattendue, le contingent d’étudiants auquel l’équipe du recteur Adjanohoun doit faire face devient plus consistant. La difficulté est donc réelle de trouver des locaux pour les activités de cours magistraux, de travaux pratiques, pour les bibliothèques et pour les enseignants. L’une des solutions est alors la mise en place des enseignements généraux de base au profit de plusieurs départements réunis : c’est le système du « Tronc commun ».

1-2- Le système universitaire du « Tronc commun »

En octobre 1970, avec les membres de la commission daho-française, les négociations, présidées par le Recteur Adjanohoun, aboutissent à la création d’un « tronc commun » universitaire qui est un système où les filières spécifiques de formation ne sont pas précisées d’emblée à l’inscription. C’est une sorte de propédeutique avec un certain nombre d’enseignements fondamentaux donnés en commun à plusieurs étudiants de départements différents. Dans le rapport d’une mission française que le professeur de médecine de l’université de Marseille, Pierre Pène, a effectuée au Dahomey, auprès de l’université, l’auteur évoque le système de tronc commun comme une étape importante de sélection des étudiants pour la formation médicale. Il écrit, le 23 mars 1972, que « la sélection des étudiants en médecine telle

488 Daho-Express, n° 378 du 3 novembre 1970, p. 3.

489 Direction des archives nationales du Bénin (DANB), Daho Express, Quotidien d’information de la République du

qu’elle est effectuée à la fin de la première année du tronc commun est essentielle »490. Le but est de promouvoir des filières de formation analogues à l’expérience française des instituts universitaires des technologies, les IUT, ou la transformation aux États-Unis des “junior

colleges’’ en des « établissements professionnalisant qui détournent les étudiants les moins armés

de suivre des études longues »491. Cette option de structuration pédagogique de l’université dahoméenne répond au besoin d’orienter la formation universitaire vers le développement de la nation comme l’a rappelé le président Maga le 6 novembre 1970. C’est ainsi que « l’enseignement proprement dit qui tendra vers une professionnalisation efficace, comportera à différents niveaux, une formation socio-économique générale »492.

Conçu comme le premier centre d’animation culturelle et de recyclage, l’université dahoméenne doit s’ouvrir à toutes les couches de la Société. Elle ne sera pas une université de classe, mais une université démocratique, l’université de tout le peuple car l’étude sera le nouvel effort pour demeurer une cellule vivante pour la Société493.

Ces déclarations du président de la république éclairent sur les motivations du choix du tronc commun et reprennent les grandes orientations que les travaux de la mission Unesco et de la commission nationale dahoméenne pour l’université avaient retenues en juillet 1970 et que Hubert Maga rappelle dans son discours :

Le développement de l’Université sera progressif, conformément aux besoins réels et prioritaires de la Nation. Dès sa création, elle s’organisera pour former :

- en 3 ans des techniciens supérieurs en agronomie, médecine, technologie et des professeurs de collège d’enseignement général ;

- en 5 ans, des professeurs de lycées, des ingénieurs agronomes, des pharmaciens, des chirurgiens dentistes et des médecins ;

490 Archives nationales de Pierrefitte (ANP)/17bis/19771255/3, série des affaires internationales, « Mission du

Professeur P. PENE à Cotonou, Note du Professeur Pène », p. 1.

491 Christophe Charle et Jacques Verger, Histoire des universités, XIIe – XXIe siècle, Paris, PUF, 2012, p.155. 492 Hubert Maga, président du Dahomey, discours à la pose de la première pierre de l’université du Dahomey, le 6

novembre 1970, in Daho-Express, du 7 novembre 1970, p. 8.

- en 7 ans, des docteurs de spécialité, des ingénieurs docteurs, des docteurs en médecine, des chercheurs et des assistants d’université494.

Le propre du système du tronc commun est qu’il n’offre pas immédiatement au nouveau bachelier le choix de sa spécialité d’étude, mais celle-ci ne devient effective que si le candidat répond aux critères de la sélection académique après les études générales du tronc commun.

Le « tronc commun » universitaire a tellement marqué les témoins de la première année qu’il est très vite évoqué lors des entretiens pourtant non directifs menés avec quelques-uns. Ainsi, Issifou Takpara, étudiant de la première promotion de médecins entièrement formés au Dahomey (Bénin) commencent par cet élément :

Nous, on était inscrit au tronc commun de Porto-Novo, et on faisait le tronc commun avec tous ceux qui voulaient faire PC (Physique-Chimie), tous ceux qui voulaient faire la médecine et tous ceux qui voulaient faire Chimie. On était tous ensemble. Et le recteur c’était le professeur Adjanohoun Édouard. Donc on a fait le tronc commun pendant la première année. Et quand nous avons fini le tronc commun, on nous a alors orientés, les uns en Médecine, certains en PC et les autres en Agronomie. Nous, dans notre section, nous qui sommes orientés en médecine, on était autour de 16, je crois495.

C’est ce tronc commun qui a donc regroupé en 1970 pour les mêmes enseignements généraux, les nouveaux bacheliers de section scientifique aspirant à une formation en Mathématiques- Physiques (MP), en Physique-Chimie (PC) et en Chimie-Biologie-Géologie (CBG). Angèle Do Rego qui a été un peu réticente à nous accorder l’entretien a clairement et, sans doute, fièrement indiqué qu’elle a fait partie des étudiants pionniers de l’université dahoméenne : « Je fais partie de la toute première promotion de médecins entièrement formés au Bénin (Dahomey) »496. Le

tronc commun qui débouche, à la rentrée de 1971-1972, sur l’ouverture du « Département des

Études Techniques (DST) est considéré par l’un de ses six premiers enseignants comme « le premier maillon de l’université naissante (…) dirigé par un coopérant français, M. Georges

494 Hubert Maga, président du Dahomey, discours à la pose de la première pierre de l’université du Dahomey, le 6

novembre 1970, in Daho-Express, du 7 novembre 1970, p. 8, voir AUP, n° 2210, Dahomey-Développement de

l’université, juillet-août 1970, Paris novembre 1970, p. 5, en ligne sur unesdoc.

495 Issifou Takpara, entretien sur l’histoire de la faculté de médecine, Cotonou, février 2014. 496 Ibid.

Bouix »497. De même, en février 1972, le professeur français Pierre Taglang mentionne, dans le rapport de sa mission comme coopérant à l’université du Dahomey, que « la mise en place de troncs communs »498 fait partie des « nombreuses réalisations intéressantes [qui] sont à noter »499 en l’honneur du rectorat d’Édouard Adjanohoun. C’est après une première année de ce tronc

commun à Porto-Novo que le groupe des étudiants en médecine migre vers Cotonou. C’est ici

que s’est poursuivi le cursus des futurs médecins, précise Angèle Do Régo Nouratou, avec le recteur Adjanohoun et des professeurs dahoméens « compétents » comme Goudoté et Alihonou.

1-3- L’ouverture du département de médecine

Eusèbe Alihonou est l’un des trois cofondateurs de la Faculté des sciences de la Santé (FSS) de Cotonou pour l’université du Dahomey. C’est ensemble avec les professeurs Pignol de l’université de Marseille et Goudoté que les trois ont eu à charge de « créer la faculté des sciences de la santé de Cotonou »500. Il parle de la FSS de Cotonou, et n’évoque nullement Porto-Novo, ni Abomey-Calavi qui sont les villes provisoire et définitive de l’implantation de l’université du Dahomey. De fait, la faculté de médecine de l’université du Dahomey, après les débuts en tronc commun de la première année, s’est progressivement structurée et développée à Cotonou exclusivement même si elle fait partie de l’université d’Abomey-Calavi. Premier, et donc, le plus vieux département de formation de l’Université du Dahomey, la faculté de médecine a connu des débuts bien hésitants voire conflictuels.

A la fin de la première année de l’université, sur 350 étudiants environ en tronc commun, l’équipe des trois enseignants de médecine ne retient que les 16 étudiants les plus performants en chimie-biologie-géologie (CBG). Le professeur Alihonou atteste que la sélection a tenu compte

497 Professeur émérite Karim Dramane (sic), ancien assesseur du Département des Etudes Techniques et

Scientifiques, ancien Directeur de l’École Normale de Porto-Novo, anciens Vice-Recteur et Recteur de l’Université Nationale du Bénin, et Ancien Ministre de l’Éducation Nationale (sic), « Professeur Edouard Adjanohoun, le bâtisseur de notre Université nationale : mon témoignage sur ses œuvres de 1970 à 1973 » in Université d’Abomey-