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Les abords méridionaux de l’UNF140 (secteur 70)

Dans le document LATTARA (Lattes, Hérault) 2014. (Page 102-107)

Eric Gailledrat et Ariane Vacheret

teur 67 en cours de fouille, après enlève ment d’un épais remblai de sable (69032) A

2.3. Conclusions sur la phase 1S

3.2.2. Les abords méridionaux de l’UNF140 (secteur 70)

3.2.2.1. Stratigraphie (état 1R4c)

À l’extérieur de l’UNF140, une sédimentation de sol d’épaisseur va- riable (69164), présente sur 1,50 m en avant du bâtiment et s’étendant plus largement à l’est, est constituée de limon fin brun clair à foncé, de terre humique très fine et de quelques surface argileuse marquée par l’action du feu. Sa surface (69244) est marquée par des tâches de rubéfaction, des nappes de charbons épars, de très rares tessons pris dans son épaisseur et aucun reste de faune. Le tout est directement installé sur les niveaux d’abandon la phase 1S.

Plus à l’est, la dépression créée par les passages répétés dont té- moignent encore les empreintes de pas entre les tranchées TR69199 et TR69213, est mise à niveau par une couche feuilletée de 17 cm d’épais- z Fig. 110 : Vue en détail depuis l’ouest de

reste de pailles conservées dans la couche 53843 au sein de l’UNF140.

z Fig. 111 : Vue de détail depuis l’ouest des

feuilles prises dans la couche 53816.

z Fig. 112 : Vue de détail depuis le nord-

ouest de l’ensemble de trois trous 53768 situé dans le coin nord-est de l’UNF 140.

seur maximale, composée de niveaux successifs de rejets de charbons et de cendres parfois séparés par de fines nappes irrégulières et concentrées

de limon beige foncé.Elle constitue certainement le résultat de décharges

de structures de combustion non localisées, probablement situées hors des limite de fouille. Recouvrant le tout et s’étendant au sud d’une seconde dépression déjà présente lors de la phase 1R5, un limon argileux compact et homogène (69172) suit ce pendage pour venir en combler le fond. Sa surface est entièrement charbonneuse et cendreuse, son épaisseur maxi- male correspond à 7 cm.

En résumé, cet état ne semble pas avoir été duré très longtemps. La faible ampleur de la stratigraphie et le peu de restes mobiliers vont dans ce sens. Rapidement, quelques aménagements viennent se rajouter à l’UNF140 ainsi qu’une série de structures qui marquent le début de la phase 1R4b.

3.2.2.2. Stratigraphie (état 1R4b)

L’espace extérieur est activement aménagé lors de cet état qui est proba- blement le plus « long » parmi tous les autres états de la phase 1R. En effet, une série de structures de combustion est mise en place. Elles se situent malheureusement pour la plupart en limites de palplanches, ce qui nous empêche d’appréhender le fonctionnement global de cet espace. Le premier niveau de sol relatif à cette phase correspond à une nappe d’une épaisseur de 2 à 5 cm, irrégulière car partiellement conservée, présente sur une sur- face malgré tout relativement étendue (69145). La couche présente une tex- ture argileuse très compacte et homogène, avec une couleur atypique bleu

foncé. La structure de combustion FY69113, la fosse FS69114 (fig. 113) et

la structure bâtie SB69143 fonctionnent à partir de ce moment-là.

Le foyer à plat FY69113, partiellement conservé, se compose unique- ment d’une sole d’argile rubéfiée de couleur beige à rosé, indurée par l’ac- tion du feu, d’une épaisseur maximale de 3 cm. Aucun radier d’installation n’a été mis au jour. La sole est directement accolée à la fosse FS69114 avec laquelle elle fonctionne ; elle se cantonne à ses abords sans outrepasser son tracé.

La fosse FS69114 est définie par un creusement de plan ovale régu- lier d’une longueur de 67 cm pour une largeur de 55 cm. Le tout forme une cuvette profonde de 15 cm maximum dont les parois quasiment ver-

z Fig. 113 : Vue depuis le nord de la struc-

ture de combustion FY69113 associée aux fosses FS69119 et FS69114 installées sur le

ticales se terminent sur un fond subhorizontal. Cette dépression est recou- pée par les palplanches à son extrémité sud. Trois comblements remplis- sent la fosse. Le comblement supérieur (69115) correspond à une argile de quelques centimètres d’épaisseur, de couleur gris clair, de structure compacte et homogène avec de fréquentes inclusions de petits charbons inférieurs à 3 mm. Ce comblement se situe uniquement dans le quart sud de la fosse. Vient ensuite une couche de structure peu compacte (69116) constituée d’argile mêlée à de la terre humique, présente sur la quasi-tota- lité de la surface avec une épaisseur maximale de 2 cm. Quelques charbons inférieurs à 1 cm se retrouvent fréquemment au sein de cette couche. Enfin, reposant sur l’ensemble du fond de la fosse sur une épaisseur de 10 cm, se trouve une passe de charbon (fragments de plus d’un centimètre) et de cendres, de couleur gris-noir (69117).

Plus à l’est, une autre fosse de dimensions plus modestes semble fonc- tionner avec le tout (FS69119). Le creusement de plan parfaitement cir- culaire de 38 cm de diamètre (69119) forme une petite cuvette à pentes douces très régulières d’une profondeur maximale de 8 cm. En son sein une couche très compacte, homogène et constituée d’argile gris clair très épurée malgré de rares inclusions de très petits charbons (69120), est présente dans la totalité de la fosse sur une épaisseur maximale de 8 cm, constituant l’unique comblement de cette structure en creux.

Enfin, également posée sur le niveau 69145, une structure bâtie (SB69143) se situe entre la terrasse SL69008 et la fosse FS69119 précé- demment décrites. Constitués de neuf moellons dessinant un demi-cercle à l’ouest, les éléments périphériques sont inclinés vers le centre du demi-

cercle alors que les autres sont plus ou moins horizontaux (fig. 114). Au

centre du cercle incomplet, un dixième moellon apparait à une profondeur plus importante.

Le tout forme une demi cuvette irrégulière qui accueille un contenant en matériaux périssables (69147) indiqué par un ensemble de brindilles de petit diamètre, maximum 1 cm, pour une longueur maximale observée de 8 cm. Ces éléments ne sont pas tressés, mais semblent toutefois obéir à une organisation définie. Deux rangées de 4 à 5 brins sont ainsi disposées à la perpendiculaire l’une de l’autre, d’orientation SE/NO pour la première, d’orientation NE/SO pour la seconde. Cependant, l’intersection entre les deux n’a pas été observée. Le pourtour de ce contenant est visible grâce à z Fig. 114 : Vue depuis l’est de la structure

un listel brun adoptant un plan en 3/4 de cercle, d’un diamètre de 50 cm

mais pour lequel aucune trame de brindille n’est présente (fig. 115). Sa

conservation partielle nous laisse toutefois la possibilité de restituer un contenant à ossature végétale (espèce à déterminer) dont l’habillage (tis- sus, peau ?) n’a pas été conservé.

Ce récipient contenait des restes végétaux visibles à la fouille par une concentration de graines carbonisées et imbibées. Ces dernières sont de très petite taille, égale ou inférieure à 1 millimètre. Le tout est lié par de la terre humique de texture très fine et peu compacte, de couleur brun moyen. Ces carporestes ont été identifiés comme des graines de millet dont cer- taines ne sont pas encore séparées de leurs glumes et, de fait, pas encore aptes à la consommation.

Recouvrant en partie le niveau 69145 malgré qu’il s’étende plus vers l’est, un autre niveau (69125) servant initialement de remblai, a servi un temps de surface d’occupation extérieur contemporaine à l’UNF140 et cer- tainement à la structure de combustion FY69113. De couleur noir bleuté et par endroit brun clair, cette couche 69125 est constituée de terre humique et de limon, avec quelques lambeaux d’argile de ci de là. De nombreux restes de matériaux organiques, type brindilles, sont inclus à l’intérieur tout comme des petits cailloux. Son épaisseur maximale correspond à 4 cm. Elle est recouverte par une couche argileuse (69121) de couleur gris clair, présente en lambeaux sur l’ensemble de l’espace à l’est de l’UNF140. Son épaisseur maximale, provoquée par l’enfoncement des palplanches, correspond à 15 cm. En réalité, celle-ci ne doit pas dépasser les 10 cm. Au sein de cette couche, il n’est pas rare de découvrir des brindilles et autres éléments organiques conservés.

Sur le même niveau 69145, cette fois-ci plus à l’est et en avant de la ter- rasse SL69008, se retrouve une couche de texture limoneuse, de structure compacte et homogène, dont la couleur varie du jaune au brun (69033). Étant située en avant du dallage SL69008 sur une longueur de 4 m en- viron, cette couche interprétée comme une sédimentation d’espace à ciel ouvert est recouverte plus à l’est par un remblai de nivellement hétéro- gène, de couleur noir bleuté et brun clair, venant se pincer dessus (69022). Ce même remblai recouvre également la sédimentation présente plus à l’ouest (69121). L’Us 69022 est constitué de terre humique et de limon, avec quelques lambeaux d’argile épars. De nombreux restes de matériaux organiques, type brindille, sont inclus à l’intérieur tout comme des petits

z Fig. 115 : Vue depuis l’est de la structure

bâtie SB69143 sur lequel repose le conte- nant en matériaux périssables 69147 rempli

cailloux. Sa surface quant à elle, est marquée par de nombreux galets de 6 à 12 cm. Son épaisseur maximale correspond à 17 cm le long des pal- planches, mais à 10 cm sur le reste de son étendue. Elle se situe principale- ment dans la partie est de la zone, à l’extérieur de l’UNF140.

À l’angle sud-est de l’édifice, des moellons en calcaire (69012) sont installés dans une dépression présente au sein de ce remblai. Ces moellons sont compris entre 15 et 25 cm, liés entre eux par de la terre humique com- prenant également des cailloux, des graviers et des écailles de poissons. La fonction de cette structure reste pour le moment obscure. Les moellons ne forment pas un tas mais un lit de pierres accidentées sans lien évident avec une construction ; nous pouvons seulement imaginer, au vu de son posi- tionnement, qu’existe un lien avec l’UNF140 (partie basse d’une « gout- tière » ?). Le tout est recouvert par une autre couche de remblai (53964) qui succède à l’Us 69022 et qui marque le passage à l’état 1R4a.

3.2.2.3. Stratigraphie (état 1R4a)

À l’emplacement de l’ancienne moitié ouest de l’UNF140, se retrouve directement sur la destruction 53940 une couche de texture cendreuse et charbonneuse mélangée avec du limon (53924), d’une épaisseur maximale de 3 cm.

Une fosse, également implantée dans la couche de destruction 53940, recoupe les vestiges du mur antérieur (MR53941). Il s’agit d’une fosse circulaire (FS53913) pourvue de deux comblements. Le comblement supé- rieur, 53913, d’une épaisseur de 3 à 10 cm, possède une texture cendreuse et renferme de nombreux charbons mesurant de 1 et 4 cm ainsi que de rares céramiques et une mâchoire animale. Le comblement inférieur (53926) correspond quant à lui à de l’argile gris clair comportant des inclusions de rares petits charbons. Il tapisse le fond de la fosse mais n’est pas régulière- ment réparti et observe un pendage sud-nord assez prononcé. L’inégalité de la couche ne permet pas d’affirmer le caractère intentionnel du tapissage de la fosse afin de la rendre hydrofuge. Cela pourrait davantage être un ancien stock d’argile brute abandonné par la suite et recouvert par des déchets de foyer. Le tout comble le creusement (53918) dont le plan circulaire régu- lier mesure 62 cm de diamètre. Les parois observent un pendage régulier presque vertical pour aboutir sur un fond perturbé mais globalement plat à une profondeur maximale d’environ 35 cm.

Le reste du secteur est totalement remblayé sur une épaisseur d’environ 15 cm par une couche hétérogène (53964=53949 équiv. 53948) composée de limon et de terre humique comprenant de nombreuses inclusions de ma- tériaux variés. Elle se retrouve sur la totalité de la surface extérieure à l’UNF 140 et marque le changement d’état de manière claire en venant recouvrir le dallage SL69008. Située dans la partie nord-est de la zone, une couche de 4 à 6 cm d’épaisseur, constituée d’argile grise incluse de fréquents petits charbons (53934), semble venir assainir la surface de l’Us 53964.

Dans le même temps, au sud de l’UNF140, est présente une fine passée de limon (53885) caractérisée par des tessons à plat et des traces de char- bons dispersés. Le tout forme une surface (53925-53910) matérialisée par des galets épars et du mobilier divers, céramique et osseux, sur lequel est installé le foyer FY53909, les trois petites fosses FS53874, FS53877 et FS53878 ainsi que quelques lambeaux d’argile tels que 53907 et 53898.

En premier lieu, une petite tâche de cendre entourée de traces de rubé- faction marque le foyer lenticulaire FY53909 dont le cœur cendreux me- sure 28 x 21 cm pour une emprise totale d’un diamètre d’environ 60 cm

(fig. 116). Il est situé le long du mur sud MR53747 de l’UNF140.

On trouve ensuite trois fosses peu profondes de morphologie semblable,

interprétée comme étant destinées au calage de vases, (fig. 117).

z Fig. 116 : Vue depuis le sud-ouest du foyer

lenticulaire FY53909.

z Fig. 117 : vue depuis l’est de l’alignement

de structures en creux FS53878, FS53877 et FS53874.

La fosse FS53874 est constituée d’un comblement argileux gris clair homogène avec quelques nodules plus compacts (53874). Le tout est ins- tallé dans un creusement circulaire régulier de 28 cm par 30 cm pour une profondeur maximale de 4 cm (53880). Les parois sont verticales et elles aboutissent sur un fond plat.

La fosse FS53877 est marquée par un creusement de plan elliptique, d’orientation SO-NE (53886), qui mesure 54 cm de long par 46 cm de large, dont les parois en pente régulière se terminent sur un fond de profil en « U ». Sa profondeur maximale est de 16 cm. Il est rempli par un com- blement argileux avec quelques rares inclusions de charbons (53877).

La fosse FS53878 est définie par un colmatage argileux (53878), for- mant en surface une nappe d’un diamètre de 54 cm. L’argile de couleur gris clair, compacte et homogène, comporte quelques inclusions de charbons disséminés ici et là. Le creusement correspondant (53887) est de plan cir- culaire régulier d’un diamètre de 54 cm dont les parois pseudo verticales aboutissent sur un fond plat. La profondeur maximale correspond à 12 cm.

Ces trois structures pourraient faire office de calages de vase, alignées et situées en avant de l’UNF140. Enfin, des lambeaux d’argile (53898- 53907) se situent dans l’angle sud-est et plus généralement à l’est de l’édi- fice UNF140. Il s’agit d’une argile grise qui participe de la stratigraphie en millefeuilles de cet espace à ciel ouvert. Il s’agit de lambeaux qui mesurent de 60 à 120 cm de large pour une longueur variant de 1,50 à 2 m. Dès lors, une série de couches fines et mal définie se succèdent, notamment l’Us 53894-53912. Cette équivalence correspond à des apports ponctuels et lo- calisés de matière organique, petites branches, brindilles et écorces mêlées. Ils font partie des nombreuses strates semblables qui ont probablement un lien avec la fonction agricole de cet espace. Leur épaisseur actuelle égale les 4 cm mais devait correspondre au triple voire au quadruple au moment de leur dépose. Le tassement des sédiments réduit en effet considérable- ment le volume de ce type de couche dont il est assez difficile de se repré- senter l’image originelle.

Plus à l’ouest, suivant la même structure en millefeuille, d’autres couches reposent sur le remblai présent sur l’ensemble du secteur (53964=53949). En partie sur ce dernier et sur l’Us 53885 décrite plus haut, des bribes d’ar- gile grise (53919) sont situées au centre de la zone 1 sur une surface d’en-

viron 2 m2 pour une épaisseur maximale de 6 cm. Suit une fine sédimen-

tation de limon argileux brun (53905) laissant apparaître quelques taches jaune-beige d’argile pure et de rares charbons qui lui confèrent un aspect chamarré. Son épaisseur maximale est de 7 cm mais reste très variable sui- vant les endroits. Puis, on constate la présence de passées argileuses brunes

de structure compacte est homogène (53897), étendues sur 6 m2 environ,

comportant des inclusions de matériaux organiques. Enfin, l’Us 53825 vient se pincer depuis l’ouest (épaisseur d’environ 6 cm) sur l’Us 53837 en se terminant en biseau. De couleur brun clair et de texture limono-argileuse compacte, cette sédimentation épaisse ou ce remblai superficiel est pourvu de quelques végétaux conservés, de petits graviers épars et de quelques taches de couleur plus claire.

Dans le document LATTARA (Lattes, Hérault) 2014. (Page 102-107)