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Le typhus exanthématique : ( 6,10,11,16,20)

Maladies transmises par les poux

1. Le typhus exanthématique : ( 6,10,11,16,20)

Le typhus exanthématique a été appelé fièvre militaire, typhus des armées, fièvre des prisons, typhus des camps, fièvre des famines ou encore peste de guerre, tant son histoire et sa propagation furent liées aux conflits militaires.

Cette terrible maladie est hautement contagieuse, de multiples épidémies se sont donc déclarées aux cours des siècles, faisant des milliers de morts, mais celle qui a battu tous les records s'est propagée en Russie pendant la période révolutionnaire. Entre 1919 et 1922, cinq millions de cas ont été enregistrés "officiellement" mais l'évaluation du nombre réel de sujets atteints de typhus exanthématiquese situe entre 20 et 30 millions avec trois millions de morts. Lénine déclara à cette époque que le pou est l'ennemi du communisme.

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1.1. Le germe responsable :( 6,8,11,17,18)

Le typhus exanthématique est une rickettsiose mettant en cause Rickettsia prowazekii. il s'agit d'un cocobacille de 0,5 à 2 µm de long, Gram négatif, qui se multiplie dans le cytoplasme des cellules endothéliales.

1.2. Le vecteur :(9,18)

C'est en 1909 que Charles Nicolle (1866 -1936) découvre le rôle du pou dans la transmission du typhus exanthématique, ce qui lui vaudra le Prix Nobel de Médecine en 1928. Le pou de corps, et peut-être le pou de tête, sont en effet les seuls insectes qui transmettent Rickettsia prowazekii d'un hôte contaminé à un sujet sain. Le pou se contamine au cours de son repas, en ingérant le sang d'un hôte qui contient des rickettsies dans sa circulation sanguine, c'est à dire durant les premiers jours de la maladie. Puis à l'occasion d'un rapprochement entre deux individus, le pou change d'hôte.

Les rickettsies ingérées avec le sang pénètrent dans les cellules de l'épithélium intestinal et s'y multiplient jusqu'à ce que les cellules éclatent. Cette lyse cellulaire survient quatre jours après le repas infectant et à partir de ce moment, les rickettsies se retrouvent dans les déjections de l'insecte jusqu'à sa mort qui survient vers le vingtième jour lorsque tout l'épithélium est détruit.

1.3. Le réservoir :(11,14,15,17,18)

Jusqu'à ces dernières années, Rickettsia prowazekii n'avait pas été trouvée dans la nature, chez d'autres mammifères que l'homme et il fallait bien admettre qu'il était le seul réservoir de l'agent pathogène. Comme il n'y a pas de transmission maternelle de la femelle à la lente, la rickettsie doit se conserver entre les poussées épidémiques chez les hommes: soit chez les enfants qui font des formes grippales passant inaperçues, soit chez les adultes qui feront des rechutes à cause des formes reviviscentes.

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Cependant il se pourrait que certains animaux, en particulier le bétail, servent deréservoir à R. prowazekii. En effet, on a d'abord trouvé des sérologies positives en Afrique, en Amérique Latine et en Turquie. Puis des souches de cette rickettsie furent isolées chez des bovins, des chèvres, des ânes et enfin chez des mammifères sauvages : écureuils volants de Virginie et lapins des Montagnes Rocheuses. Il semble actuellement que le passage de rickettsies d'une espèce à l'autre soit possible et ceci vient singulièrement compliquer l'épidémiologie du typhus exanthématique.

1.4. Le mécanisme de transmission :( 9,18)

Les rickettsies n'envahissent pas les glandes salivaires et donc, la transmission à l'homme ne peut pas se faire par piqûre. Elle peut se faire par l'écrasement du pou qui fait éclater les cellules stomacales, mais la contamination se fait surtout par les déjections virulentes qui souillent la surface de la peau, Les rickettsies y pénètrent, soit à la faveur des lésions de grattage, soit par une plaie cutanée, voire au niveau de la piqûre.

D'autre part, les rickettsies peuvent être véhiculées par les mains souillées et pénétrer au niveau des muqueuses oculaires, nasale et buccale.

1.5. Pathologie :

a. Clinique :( 6,11,18)

L'incubation silencieuse dure quatorze jours environ, puis l'invasion est brutale avec frissons, céphalées, myalgies, arthralgies. La phase d'état est dominée par la triade caractéristique du typhus: fièvre, exanthème et troubles nerveux.

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- la température monte à 40°C, pendant deux semaines.

- l'éruption maculo-papuleuse apparaît le cinquième jour, en une seule poussée sur le tronc et les membres, respectant en principe le visage, la paume des mains et la plante des pieds. Elle disparaît en quinze jours.

- les signes nerveux se traduisent par un délire onirique, pouvant aller jusqu'à simuler un delirium tremens, avec hallucinations, idées suicidaires, insomnie totale. Puis apparaît le tuphos (état de stupeur) qui peut aboutir au coma.

b. Evolution :( 6, 15,18)

Sans traitement, c’est autour du quatorzième jour que se joue le pronostic du typhus exanthématique, avec soit le décès du patient par hyperthermie et collapsus cardiovasculaire, soit la guérison avec une longue convalescence. La mortalité varie de 10 à30% selon les épidémies et en fonction des zones, endémiques ou non.

Grâce aux antibiotiques, la guérison survient en deux ou trois jours avec sédation spectaculaire de la fièvre et des signes nerveux, mais sans modification de l'évolution de l'éruption.

c. Autres formes cliniques :( 18,76)

En plus de cette forme grave, il existe deux autres expressions de la maladie :

- la forme légère ; touche surtout l'enfant qui devient ainsi un réservoir de germes dans la communauté dont il fait partie. Dans le même temps, cette première atteinte l'immunise et explique la résistance des populations en zone endémique.

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- la forme reviviscente, appelée aussi maladie de Brill-Zinsser, peut survenir jusqu'à vingt ans après la contamination initiale. On sait aujourd'hui avec certitude qu’il s'agit bien d'un typhus exanthématique résurgent se déclarant puis évoluant sur un mode bénin chez des sujets ayant depuis longtemps quitté la zone d'endémie, confirmant ainsi que l'homme est un excellent réservoir de Rickettsia prowazekii.

d. Traitement :( 11, 12,14)

Le diagnostic est surtout sérologique. Le traitement repose sur les antibiotiques. On utilise les tétracyclines, elles sont très efficaces et entraînent en deux à trois jours la chute de la fièvre. Un exemple : oxytétracycline à 2

grammes/jour en quatre prises pendant 7 à 10 jours. A cela s'ajoute le traitement symptomatique adéquat.

e. Prophylaxie :(18,19)

Elle passe par la lutte contre la pédiculose corporelle et par la paix dans le monde.

En effet, les épidémies de typhus exanthématique accompagnent les conflits armés, les déplacements de populations et les catastrophes naturelles, situations qui favorisent la pullulation des poux et la transmission inter-humaine. Différents vaccins ont été mis au point à partir des années 20, mais actuellement, la disponibilité d'antibiotiques spécifiques tend à faire abandonner la vaccination, qui a fait cependant la preuve de son efficacité durant la Seconde Guerre mondiale.

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