• Aucun résultat trouvé

Facteurs favorisants :

Epidémiologie du pou de tête

3. Facteurs favorisants :

Des études effectuées dans plusieurs pays rapportent qu’une combinaison de facteurs biologiques, comportementaux, environnementaux et sociaux serait responsable des infestations par les poux de tête et des éclosions de pédiculose. Parmi les divers facteurs rapportés, on citera les suivants :

L’âge : même si tous les groupes d’âge sont touchés, le groupe des 3 à 11

ans est celui pour lequel le risque est le plus élevé, avec un pic autour de 8-9 ans.

Le sexe : des études, réalisées en contexte épidémique ou non, rapportent

une prévalence plus élevée d’infestation chez les filles. Toutefois, ce facteur est plutôt attribué au comportement social et relationnel des filles.

Indépendamment du pays et de la culture, les filles sont généralement plus fréquemment infestés que les garçons. Le rapport variait entre 12: 1 (Turquie) et 2: 1 (Australie). Cet écart reflète un comportement caractéristique du genre mais pas biologiquement susceptibilité déterminée des femelles. Tandis que les filles entretiennent souvent des relations longues et étroites avec d’autres filles,

42

impliquant des contacts corporels multiples et intimes, garçons n’avez généralement que de courts contacts, par exemple en combattant ou en jouant Football. (60)

Les cheveux : les cheveux longs, souvent associés aux filles, ont été

présentés comme un facteur de risque indépendant dans quelques études. La couleur des cheveux brun et roux a aussi été rapportée plus souvent chez les enfants infestés. Ainsi que le type de cheveux qui est un facteur plus déterminant que la longueur. Les enfants aux cheveux crépus de type africain sont moins parasités que les petits Européens cela s'expliquerait par la difficulté qu'ont les poux à s'accrocher aux cheveux crépus à section ovale. Cependant, le risque associé à ces caractéristiques est encore controversé . (34)

Le niveau socio-économique : de multiples études ont rapporté des

prévalences élevées des poux de tête pour des populations ou des groupes d’individus vivant dans des conditions de précarité ou de pauvreté (faible revenu, promiscuité, ≥ 4 personnes dans la maisonnée, hygiène déficiente). En effet, la communication, les jeux, l'amitié, les échanges, tiennent une place majeure dans le risque de contamination, par l'augmentation des contacts physiques qu'ils induisent. Le caractère sociable d'un enfant est sans aucun doute le principal facteur prédisposant.

En Allemagne, les familles peu scolarisées le niveau étaient plus fréquemment affectés par la pediculosis capitis que ceux ayant un niveau d'éducation moyen ou élevé. (60)

Dans une étude en Belgique, un statut socio-économique bas, la longueur et la couleur des cheveux ont été identifiées comme présentant un risque indépendant facteurs.(60)

43

Les connaissances, attitudes, comportement : quoiqu’ils soient encore peu

nombreux, des rapports récents soulignent l’influence de ces trois facteurs dans le maintien de l’infestation et dans l’application des mesures de contrôle. Dans une étude australienne, seulement 7 % des 1 338 patients infestés ont répondu correctement à 10 questions de type « vrai ou faux » sur les poux. Le problème de la pédiculose touche les émotions, de même que les relations sociales, et entraîne la stigmatisation. Dans le cadre d’une enquête menée en milieu scolaire, 53 % des parents étaient insouciants de la pédiculose. Seulement 17 % des étudiants d’origine asiatique et 36 % des Caucasiens ont manifesté des émotions négatives par rapport au fait d’être infestés. Le déni, la négligence, ou simplement le peu d’importance accordée au problème par certaines personnes ou familles infestées, contrastent grandement avec l’attitude de ceux qui veulent éradiquer les poux à tout prix.

44

4. Prévalence :

L'infestation par Pediculus humanus capitis est la plus fréquente des trois pédiculoses humaines. Elle est assez courante et c’est une maladie endémique dans les collectivités d'enfants, notamment de 6 à 8 ans, pouvant parfois évoluer selon un mode épidémique.

La pédiculose serait en recrudescence depuis les années 70 dans de nombreux pays. Elle est favorisée par la promiscuité, le manque d’hygiène et peut toucher des populations entières lors de migrations massives dans conditions précaires. Son endémie est expliquée par :

 Son mode de transmission facile, direct par contact ou indirect consécutif aux échanges de bonnets, écharpes mais aussi siège et literies.

 La résistance aux traitements.

 Le cout des traitements non remboursés par la sécurité sociale, qui irrite certains parents dont les dépenses sont d’autant plus élevés que la famille est nombreuse.

Des études, limitées dans le temps et dans l’espace, ont montré des prévalences très variables et peu comparable du fait de la disparité des méthodes d’enquêtes.

En France, elle varie de 0,5 à 20 %, selon les études, chez les enfants d’âge scolaire, toutes origines sociales confondues (36). Une étude récente a été menée à Paris, en visitant les écoles et en examinant ainsi plus de 14000 enfants, et a montré que pratiquement 4% des enfants étaient infestés dont une majorité (70%) de filles . (37,33)

45

Aux Etats-Unis, on estime à 8% le nombre d’enfants scolarisés infectés chaque année et à 6 à 12 millions d’infestations par an dont presque 25% de contamination à la maison.

D’autres études menées à travers le monde ont donné des résultats variables. (32)

Ainsi, en Iran dans une école primaire, il a été retrouvé une prévalence de 0,7%. (27)

En Thaïlande, une étude menée dans une école primaire a établi la prévalence à 23 %. (47)

Une étude vénézuélienne a estimé cette prévalence à 29% .

Au Canada, seulement 3 études (réalisées en 1981, 1989 et 1991) ont traité de la prévalence de l’infestation dans les écoles ; elles ont rapporté des taux de 10,4 %, 12 % et 5,7%, respectivement. Il est à noter que le taux élevé de 12% observé dans une école de la Colombie-Britannique a été réduit à 1% après la mise en place d’un programme de contrôle basé sur la participation de parents bénévoles. (45)

Une étude réalisée entre septembre 2012 et mars 2013, auprès de 294 infirmières scolaires du Québec et 427 enfants du primaire à Montréal, a indiqué une prévalence de l’infestation (poux ou lentes vivants) de 3 %. Cela confirme l’opinion des experts, qui estiment que la prévalence au Québec devrait se situer en deçà de 10 %.(22)

La prévalence de l’infestation ne suit pas un cycle saisonnier, mais elle est généralement plus importante au moment de la rentrée scolaire et à la suite des congés scolaires. Au Québec, les infestations semblent plus fréquentes au début de l’automne et à l’hiver.(22)

46

Les éclosions de pédiculose du cuir chevelu sont moins fréquentes dans les services de garde que dans les écoles primaires. La période estivale et la fréquentation des camps de vacances pourraient jouer un rôle dans le maintien de l’endémicité. L’état immunitaire de l’hôte pourrait jouer un rôle dans la réceptivité ou la résistance aux poux de tête. (22)

Une étude récente réalisée en Norvège, par exemple, a montré que la prévalence de l’infestation par les poux était presque deux fois plus élevé chez les écoliers à Oslo et Bergen par rapport à la Norvège du Nord . Au sein d'une communauté, la prévalence a été influencée par l'école fréquentée (allant de 0% à 7%), indiquant que les interactions entre les enfants dans les institutions sont importants pour la transmission des poux de tête. (60)

Au Maroc, une enquête épidémiologique sur la pédiculose de la tête a été menée en 1983 dans 3 régions : Kenitra, Sidi-Kacem et Casablanca. Au total 2500 sujets ont été examinés, principalement des enfants d'âge scolaire. Nous avons observé près de 10% de porteurs de poux et plus de 55% de porteurs de lentes (30, 38). Selon des données officielles du gouvernement marocain, les poux de tête ont été éradiqués au Maroc, à la fin des années 80, grâce au développement de l’accès de presque toutes les familles aux infrastructures sanitaires et aux produits d’hygiène, mais une recrudescence de pédiculose constatée, ces 4 dernières années ( 35 ), due à une «importation» de poux par la multiplication des voyages entre le Maroc et l’Europe. La preuve semble en être que le plus grand nombre de cas se trouvent dans les écoles dites mission française, espagnole ou plus rarement américaine. En effet, il y a très peu de cas dans les écoles privées bilingues et encore moins dans les écoles marocaines (29).

47

Certains auteurs considèrent même cette affection comme la deuxième cause d’infection de l’enfant après les infections ORL et des voies respiratoires (39).

On retrouve donc une prévalence très variable selon la zone géographique mais également la période à laquelle est menée l’étude (43). Dans chaque étude, on note une prévalence légèrement plus élevée chez les filles ce qui s’explique par le mode de contamination et la présence d’une chevelure souvent plus abondante chez les filles (46).

48

Diagnostic

Documents relatifs