Chapitre II : Les simulations de dynamique
III.1 Le mod`ele hybride SRD-MD avec force de couplage
III.1.1 La dynamique du fluide : le mod`ele de SRD
Dans le mod`ele de SRD-MD, la SRD d´ecrit la dynamique des particules de fluide seule.
Le fluide est repr´esent´e par N
fparticules ponctuelles de masse m
f, r´eparties dans des
petites cellules, appel´ees cellules de SRD. Ces cellules cubiques contiennent en moyenne
γ particules de fluide et ont une taille a
0, qui influe sur la pr´ecision du mod`ele. Dans laSRD seule, la dynamique des particules de fluide est d´ecompos´ee en deux parties : une
phase d’´ecoulement libre suivie d’une phase de collision [41]. Pendant l’´etape d’´ecoulement
libre, les particules de fluide se d´eplacent uniquement en fonction de leur v´elocit´ev
i, selon
Chapitre 3 : Simulations de SRD-MD
l’´equation suivante :
r
i(t+ ∆t
SRD) =r
i(t) + ∆t
SRDv
i(t) (III.1)
o`u ∆t
SRDest le pas de temps qui s’´ecoule entre deux ´etapes de collision. L’´etape de
collision consiste quant `a elle, `a appliquer une rotation sur les v´elocit´es de chaque particule
de fluide, relatives `a la v´elocit´e du centre de massev
cmdes particules de fluide que contient
la cellule de SRD dans laquelle elle se trouve. Les rotations s’effectuent `a partir d’un angle
αfixe et d’un axe de rotation al´eatoire, mais toutes les particules de fluide qui se trouvent
dans la mˆeme cellule de SRD partagent le mˆeme axe de rotation. La nouvelle v´elocit´e des
particules de fluide est calcul´ee `a partir de l’´equation (III.2) :
v
i(t+ ∆SRD) =v
cm(t) +R(α)[v
i(t)−v
cm(t)], (III.2)
avecR une matrice de rotation al´eatoire,α l’angle de rotation constant et v
cmla v´elocit´e
du centre de masse des particules de fluide appartenant `a la cellule de SRD contenant la
particulei. De plus, avant chaque ´etape de collision, une translation al´eatoire est appliqu´ee
temporairement sur l’ensemble des particules de fluide en fonction d’un seul vecteur pour
toutes les particules, dans l’intervalle [−a
0/2, a
0/2]. Ceci a pour but de ne pas faire
interagir toujours les mˆemes particules de fluide lors du calcul de la rotation des v´elocit´es,
ce qui permet de restaurer l’invariance Gallil´eenne [42] qui n’est pas toujours garantie
sans l’´etape de translation. Apr`es l’application de la rotation, les particules de fluide
retrouvent leur position d’origine, c’est-`a-dire celle avant la translation. Ainsi, l’´etape de
collision modifie la v´elocit´e des particules de fluide et non leur position.
III.1.2 Le mod`ele hybride SRD-MD avec une ’force de couplage’
Dans le cadre d’un couplage entre la SRD et la MD avec force de couplage, la MD
permet de d´ecrire les interactions collo¨ıde-collo¨ıde et collo¨ıde-fluide, ce qui repr´esente
la dynamique des collo¨ıdes et ´egalement leurs interactions avec les particules de fluide.
Dans notre mod`ele hybride de SRD-MD, l’´etape d’´ecoulement libre du mod`ele SRD est
remplac´ee par des ´etapes de MD : au lieu de se d´eplacer de mani`ere rectiligne selon
leur v´elocit´e, les particules de fluide se d´eplacent ´egalement en fonction des interactions
collo¨ıde-fluide qu’elles subissent. Durant l’´etape de MD, les positions et v´elocit´es de chaque
particule de fluide et de chaque collo¨ıde sont calcul´ees selon l’´equation de Newton suivante :
v
i= dr
i(t)
dt , et m
idv
i(t)
dt =
X
jF
ij, (III.3)
o`uF
ijrepr´esente la force appliqu´ee par une particule j sur une particulei. Pour r´esumer,
durant l’´etape de MD, pour les particules de fluide, seules les forces d’interaction
fluide-Chapitre 3 : Simulations de SRD-MD
collo¨ıde sont prises en compte et non les interactions fluide-fluide car ce type d’interaction
est d´ej`a repr´esent´e de mani`ere simplifi´ee par l’´etape de collision de la SRD. Pour ce qui est
des collo¨ıdes, les forces qui leur sont appliqu´ees viennent `a la fois de leur interactions avec
les particules de fluide et avec les autres collo¨ıdes. Les ´etapes de MD s’appliquent `a chaque
pas de temps ∆t
M D, tandis que les ´etapes de collision s’effectuent `a chaque pas de temps
∆t
SRD. ∆t
M Dest d´etermin´e selon les potentiels d’interaction et les caract´eristiques de
collo¨ıdes, tandis que ∆t
SRDd´etermine les propri´et´es du fluide simul´e. En prenant un pas
de temps ∆t
M D= n∆t
SRD, n ∈NNN, une it´eration de notre simulation est donc compos´ee
den ´etapes MD successives suivies d’une ´etape de collision (voir figure III.2).
Figure III.2 – Sch´ema global d’une it´eration de mod`ele hybride SRD-MD avec “force
de couplage”
III.1.3 L’´etude exp´erimentale de r´ef´erence
Le syst`eme pr´esent´e dans la th`ese de A. Tomilov [1] a ´et´e utilis´e comme r´ef´erence pour
notre ´etude. Il est compos´e de collo¨ıdes de rayona
c= 300 nm interagissant entre eux selon
le potentiel attractif de Lennard-Jones g´en´eralis´e :
V
cc(r
ij) =
4ε
cc σcc rij36
−
σccrij18
(r
ij≤R
C≡1.6σ
cc),
0 (r
ij> R
C),
(III.4)
avec σ
cc= 2a
cetǫ
cc= 14k
BT. Les interactions collo¨ıde-fluide sont quant `a elles d´ecrites
par le potentiel r´epulsif de courte port´ee :
V
cf(r
ij) =
ε
cf σcf rij12
(r
ij≤R
C≡2.5σ
cf),
0 (r
ij> R
C),
(III.5)
Chapitre 3 : Simulations de SRD-MD
o`u σ
cf= 0.8a
cet ε
cf= 2.5k
BT. Les forces utilis´ees dans cette ´etude sont exclusivement
d´eriv´ees de potentiels d’interaction de courte port´ee, ce qui permet de couper le potentiel
en le consid´erant comme ´etant nul sur des longues distances (r
ij> R
C). Les param`etresde la SRD d´eterminent les propri´et´es du fluide mod´elis´e. La taille des cellules de SRD est
fix´ee `aa
0=a
c/2, le libre parcours moyen sans dimension des particules de fluide est ´egal `a
λ= 0.1, le nombre moyen de particules de fluide par cellule de SRD vaut γ = 5 et l’angle
de rotation pour l’´etape de collision estα= 90
◦. Les masses des particules de fluide et des
collo¨ıdes sont respectivement fix´ees `a m
f= 6.75×10
−19kg et m
C= 2.49×10
−16kg. Le
pas de temps de SRD vaut ∆t
SRD= 7.37×10
−5s et 8 ´etapes de MD sont effectu´ees par
it´eration. Ce syst`eme a ´et´e utilis´e afin d’´etudier la cin´etique d’agr´egation et la structure
des agr´egats form´es par les collo¨ıdes dans des suspensions collo¨ıdales. Pour cela, la fraction
volumique des collo¨ıdes ΦC varie dans le but de d´eterminer l’influence de ce param`etre
sur l’agr´egation des collo¨ıdes. Cela implique qu’`a nombre de collo¨ıdes constant, la taille
de la boˆıte de simulation varie ´egalement ainsi que le nombre total de particules de fluide.
Le Tableau III.1 montre le ratio entre le nombre de particules de fluide et le nombre de
collo¨ıdes selon les diff´erentes fractions volumiques ´etudi´ees. Dans toutes ces simulations,
le nombre de particules de fluide est largement sup´erieur au nombre des collo¨ıdes.
Φ
Cn
f/n
C0.05 3241
0.1 1578
0.15 1011
0.2 737
Tableau III.1 – Ratio entre le nombre de particules de fluide et le nombre de collo¨ıdes
n
f/n
Cpour diff´erentes fractions volumiques.
Pour une fraction volumique en collo¨ıde de Φc = 0.1, un syst`eme de 4000 collo¨ıdes
compte plus de 6M de particules de fluide. Le mod`ele de SRD-MD est ainsi tr`es coˆuteux
en m´emoire pour simuler des syst`emes avec de nombreux collo¨ıdes.
Dans le document
Simulations de fluides complexes à l'échelle mésoscopique sur GPU
(Page 70-73)