2.2 Quelques éléments de supersymétrie
2.2.2 Le Modèle Standard supersymétrique minimum, MSSM
! !
(2.2)
Ainsi, à partir de l’état du graviton de spin 2, on obtient par application du générateur SUSY, la chaîne
d’état :
0(2.3)
Ainsi, une partie de l’unification de la matière (fermion) aux forces (bosons) surgit de la tentative
d’uni-fier la gravité aux autres interactions.
L’idée d’utiliser la supersymétrie provient du désir d’unifier les fermions aux bosons. Dans le Modèle
Standard de la physique des particules, les bosons sont les médiateurs des interactions alors que les
fer-mions sont les constituants de la matière. La supersymétrie permet d’obtenir un tableau "unifiant" la
matière et les interactions en utilisant un algèbre de Lie gradé [80], c’est-à-dire impliquant des
généra-teurs fermioniques satifaisant des relations d’anticommutations. Ces généragénéra-teurs permettent de relier les
fermions aux bosons et vice versa par l’intermédiaire de charges
de spin 1/2. L’algèbre de Lie auquel
doivent satisfaire les opérateurs
, est :
avec
et
sont les opérateurs de l’impulsion quadridimensionnelle et du moment angulaire.
2.2.2 Le Modèle Standard supersymétrique minimum, MSSM
Le MSSM est l’extension supersymétrique minimale du Modèle Standard de la physique des
par-ticules dont les caractéristiques sont définies ci-après :
tous les champs de jauge sont associés à des superpartenaires fermioniques appelés jauginos.
Les fermions, quarks et leptons, sont associés à des partenaires scalaires, les sfermions
compo-sés des squarks et sleptons.
Un champ de Higgs additionnel, pour un total de deux doublets de Higgs correspondant à cinq
états de Higgs physiques, est introduit et associé à un higgsino de spin 1/2 pour chaque boson
de Higgs. Ceci permet, entre autre, de donner de la masse aux quarks haut et bas en préservant
la supersymétrie.
Les deux doublets de Higgs de champs scalaires complexes conduisent à huit degrés de liberté dont trois
sont absorbés pour donner de la masse aux bosons W
et Z. Cela conduit à cinq états propres de masses
correspondant à cinq bosons de Higgs [46] : un pseudo-scalaire A, deux scalaires neutres h et H (m
<
m
) et deux scalaires chargés H
. Le tableau 2.1 liste le spectre des particules du MSSM associées aux
particules du Modèle Standard. Les winos
et higgsinos
3
=
,
3
8
40 2.2 Quelques éléments de supersymétrie
combinent pour donner les états propres de masses charginos
,et les bino
et wino
et higgsinos
3
donnent les quatre neutralinos
R
.
La R-parité
1est un nombre quantique multiplicatif défini par :
@ $ = 8 ,
(2.4)
avec
le nombre baryonique,
le nombre leptonique et le spin. Toutes les particules du Modèle
Standard ont une R-parité égale à R = +1 alors que leur superpartenaires, les sparticules, ont R = -1. La
conservation de la R-parité a les conséquences suivantes :
une sparticule ne peut se désintégrer qu’en un nombre impair de sparticules plus les particules
du Modèle Standard.
La production de sparticules s’effectue par paires.
La particule la plus légère, LSP (Lightest Supersymmetric Particle), est par conséquent stable et
ne peut se désintégrer que par annihilation par paires.
La nature de la LSP dans le MSSM est contrainte par de nombreuses observations. Elle est neutre de
charge et de couleur. Dans le cas contraire, elle se serait agrégée avec la matière baryonique pour former
des isotopes lourds, en contradiction avec les observations. Parmi les candidats neutres, il existe le
sneu-trino. Il a été déjà exclu par les expériences de recherche directe de matière sombre [32]. Bien que les
Particules et champs du Modèle Standard Partenaires supersymétriques
Etats propres de l’interaction Etats propres de masse Symbole Nom Symbole Nom Symbole Nom
_ quark , squark , [ squark lepton , slepton , [ slepton neutrino sneutrino sneutrino
2 gluon 2 gluino 2 gluino
boson
wino boson de Higgs chargé
higgsino !" # $ "[ chargino &%
boson de Higgs chargé
% [ higgsino ' champ ' ' bino champ wino )( &*
boson de Higgs lourd
higgsino !+ + " + + # $ "[ "#"] neutralino [,( *
boson de Higgs léger
[ higgsino
(relié à- ) boson de Higgs pseudo-scalaire
TAB. 2.1 – Particules du Modèles Standard et leurs superpartenaires dans le MSSM.
1Les réultats récents de Super-Kamiokande fournissent la meilleure limite sur le temps de vie du proton :.0/21,+X U VX . Les théories minimales SU(5) supersymétriques sont excluent. Si les théories GUT SUSY s’avèrent correctes, le proton doit se désintégrer. Il est à noter que la R-parité a été initialement introduite pour éviter la désintégration du proton [80].
axinos et les gravitinos ne peuvent a priori ne pas être exclus, ils auraient des interactions très faibles les
rendant extrêmement difficiles à détecter, ce qui les rend moins intéressants d’un point de vue
phénomé-nologique. Le neutralino le plus léger qui est la LSP dans de nombreux scénarii SUSY, est un excellent
candidat à la matière sombre non-baryonique comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
Pour déterminer l’identité de la LSP dans un scénario donné, la brisure de supersymétrie doit être
spé-cifiée. Si la supersymétrie n’était pas brisée, chaque superpartenaire aurait une masse identique à son
partenaire du Modèle Standard et aurait été découverte. Cette brisure peut s’effetuer spontanément. Dans
ce cas, l’annulation des divergences quadratiques ne peut être obtenue et le problème de hierarchie ne
peut être résolu. La brisure de SUSY est alors explicite. Elle est réalisée par l’intermédiaire de nouveaux
termes introduits dans le langragien de façon à ne pas détruire la hiérarchie entre l’échelle électrofaible
et celle de Planck [46].
Etant donné qu’aucun des champs du MSSM ne peut donner une valeur dans le vide non nulle pour
briser la SUSY, la brisure spontanée de SUSY a lieu par l’intermédiaire d’un autre champ. Le scénario
le plus commun pour produire une brisure spontanée de SUSY à basse énergie est basé sur l’existence
d’un secteur caché [81]. Il existe deux secteurs : la matière appartient à celui visible, alors que le second,
le secteur caché, contient les champs qui conduisent à la brisure de la SUSY. Ces secteurs interagissent
par l’intermédiaire d’un champ appelé messager, qui transmet la brisure de SUSY du secteur caché au
secteur visible. Il existe quatre mécanismes pour transmettre la brisure de SUSY du secteur caché au
MATIERE
SECTEUR
SECTEUR
CACHE
VISIBLE
MESSAGER
Brisure
de SUSY
FIG. 2.1 – Secteurs visible et caché dans le MSSM.