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Le détail des charges

3 L’ANALYSE FINANCIERE RETROSPECTIVE

3.1 Le budget principal

3.1.2 Le détail des charges

3.1.2.1 La structure des charges de gestion courante

Le tableau de la structure des charges de gestion courante figure en annexe.

Les charges de personnel ont cru de 5,6 % sur la période 2011-2016 (36,6 M€ en 2016) et représentent plus de 60 % des charges courantes, en augmentation sur la période. Les charges courantes restent toutefois stables à un peu plus de 60 M€ grâce à la baisse des charges à caractère général13 et des autres charges de gestion de près de 12 % sur la période. En particulier, le poste « autres services extérieurs » diminue de 42 %. La baisse de ce poste, particulièrement significative à partir de 2015, est à relier directement au changement de prise en charge des accueils périscolaires indiqué précédemment.

Les autres charges de gestion se composent principalement des contributions aux organismes de regroupement, et des déficits des budgets annexes à caractère administratif pris en charge par le budget principal. Le détail de ces déficits figure en annexe 15. Les deux lotissements ne présentent pas de déficits. En revanche, le CFA et la cuisine centrale présentent un déficit qui est pris en charge par le budget principal. Ces budgets annexes font l’objet de développements infra.

EBF et CAF brute

Source : logiciel ANAFI

La période 2011-2016 se caractérise par une inflexion à compter de l’exercice 2013.

Ainsi, entre 2011 et 2013, l’excédent brut de fonctionnement et la capacité d’autofinancement brute se détériorent de respectivement 19 % et 21,5 %. Pour autant, la période est marquée par une hausse des produits de gestion (de 2,59 %), mais aussi des charges de gestion (de 7,78 %).

Entre 2013 et 2016, les produits de gestion entament une décrue de 5,9 %, mais l’EBF et la CAF se redressent de respectivement 4,5 % et 2,98 %, grâce notamment à des charges de gestion en baisse de 7,71 %.

En euros 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Var.

2011-2016 Ressources fiscales propres (nettes des restitutions) 24 464 542 25 166 694 25 385 926 25 563 324 25 729 659 26 351 586 8%

+ Ressources d'exploitation 5 279 794 5 130 000 6 250 186 5 305 066 4 482 792 4 421 095 -16%

= Produits "flexibles" (a) 29 744 336 30 296 695 31 636 112 30 868 390 30 212 450 30 772 681 3%

Ressources institutionnelles (dotations et

participations) 23 393 104 23 649 148 23 339 598 23 523 137 23 012 767 22 376 839 -4%

+ Fiscalité reversée par l'interco et l'Etat 20 310 856 20 324 444 20 410 929 17 341 284 17 355 121 17 782 493 -12%

= Produits "rigides" (b) 43 703 960 43 973 591 43 750 527 40 864 421 40 367 888 40 159 332 -8%

Production immobilisée, travaux en régie (c) 84 216 66 493 51 509 36 839 75 279 57 317 -32%

= Produits de gestion (a+b+c = A) 73 532 512 74 336 779 75 438 149 71 769 651 70 655 617 70 989 330 -3%

Charges à caractère général 13 752 221 13 907 544 14 871 135 13 306 207 12 841 172 12 135 147 -12%

+ Charges de personnel 34 639 304 35 449 728 37 315 336 36 946 869 36 410 712 36 578 886 6%

+ Subventions de fonctionnement 7 359 641 7 766 744 7 436 945 7 369 860 7 335 261 7 531 721 2%

+ Autres charges de gestion 3 564 467 3 835 014 4 305 084 4 158 147 3 162 801 2 753 041 -23%

= Charges de gestion (B) 59 315 633 60 959 030 63 928 501 61 781 083 59 749 947 58 998 795 -1%

Excédent brut de fonctionnem ent (A-B) 14 216 879 13 377 750 11 509 648 9 988 568 10 905 670 11 990 535 -16%

en % des produits de gestion 19,3% 18,0% 15,3% 13,9% 15,4% 16,9% -13%

+/- Résultat financier (réel seulement) -1 426 058 -971 535 -1 439 247 -1 869 958 -1 358 017 -1 291 215 -9%

- Subventions exceptionnelles versées aux

services publics industriels et commerciaux 318 549 191 531 194 038 195 237 195 736 496 314 56%

+/- Solde des opérations d'aménagements de

terrains (ou +/- values de cession de stocks) 0 0 0 0 0 0

+/- Autres produits et charges excep. réels 215 414 564 281 83 129 -130 734 286 422 52 803 -75%

= CAF brute 12 687 686 12 778 964 9 959 492 7 792 639 9 638 339 10 255 809 -19%

en % des produits de gestion 17,3% 17,2% 13,2% 10,9% 13,6% 14,4% -16%

3.1.4 Le résultat de la section de fonctionnement

Les résultats 2011-2016 de la section de fonctionnement

En euros 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2011-2016 Variation

CAF brute 12 687 686 12 778 964 9 959 492 7 792 639 9 638 339 10 255 809 -19 % - Dotations nettes

aux

amortissements

2 733 763 2 517 150 2 777 411 3 422 171 3 276 283 3 494 648 28 %

- Dotations nettes

aux provisions 0 0 174 655 -174 655 0 0

+ Quote-part des subventions d'inv.

transférées

0 0 0 0 0 0

= Résultat section

de fonctionnement 9 953 923 10 261 814 7 007 426 4 545 123 6 362 055 6 761 161 -32 % Source : ANAFI et comptes de gestion

Le résultat annuel de l’exercice de la section de fonctionnement suit la tendance de la CAF brute, dont la trajectoire est en diminution sur la période 2011-2016. Toutefois, il se maintient à un niveau largement excédentaire.

La trajectoire des ratios bilanciels est donc contrastée, avec une première phase, jusqu’en 2013, qui associe une hausse des produits avec une baisse des principaux ratios, et une seconde phase, jusqu’en 2016, qui présente une reconstitution de l’EBF et la CAF brute malgré une baisse des produits de la collectivité.

Le résultat de l’exercice se situe en 2016 à un niveau très inférieur à celui constaté en début de période. Son montant, toutefois confortable, a permis à la commune de continuer à investir de façon importante.

3.1.5 Le financement des investissements 3.1.5.1 La politique d’investissements

Le financement des investissements

Source : ANAFI

Si la commune de Belfort a perçu sur la période 2011-2016 un total de 16,5 M€ de subventions pour le financement de ses équipements, ses dépenses d’équipement se sont élevées à plus de 15 M€ par an en moyenne, pour un total de 108 M€ environ sur la période.

Elles ont connu un pic notable en 2013, à près de 30 M€. Ainsi, le compte 2313

« constructions » a comptabilisé cette même année 8,7 M€ de dépenses pour la réalisation de projets de construction importants (pôle de santé des résidences par exemple à 2,2 M€).

Le compte 2315 « installations, matériel et outillages techniques » s’est élevé à 8,6 M€

la même année, dont 5,4 M€ réalisés au titre de l’aménagement de la place d’Armes et environ 1 M€ pour les chaussées.

En euros 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Var.

2011-2016

CAF brute 12 687 686 12 778 964 9 959 492 7 792 639 9 638 339 10 255 809 -19%

- Annuité en capital de la dette 6 762 498 10 040 007 9 695 966 6 810 425 7 123 609 6 828 327 1%

= CAF nette ou disponible (C) 5 925 187 2 738 957 263 526 982 214 2 514 729 3 427 482 -42%

TLE et taxe d'aménagement 72 510 89 851 86 344 126 123 85 239 189 614 162%

+ Fonds de compensation de la TVA (FCTVA) 1 848 114 1 662 462 1 816 969 1 736 791 3 797 319 2 629 871 42%

+ Subventions d'investissement reçues 2 952 479 2 732 180 2 167 087 3 346 703 3 044 955 2 287 159 -23%

+ Produits de cession 1 588 472 2 415 000 210 605 164 148 913 534 343 609 -78%

+ Autres recettes 4 000 0 30 000 0 0 -1 946 -149%

= Recettes d'inv. hors em prunt (D) 6 465 575 6 899 494 4 311 005 5 373 765 7 841 047 5 448 308 -16%

= Financem ent propre disponible (C+D) 12 390 763 9 638 450 4 574 532 6 355 979 10 355 776 8 875 790 -28%

Financement propre dispo / Dépenses

d'équipement (y c. tvx en régie) 80,4% 66,0% 15,6% 35,7% 75,1% 51,1% -37%

- Dépenses d'équipement (y compris travaux en

régie ) 15 403 797 14 595 054 29 324 639 17 782 854 13 797 507 17 386 432 13%

- Subventions d'équipement (y compris

subventions en nature) 3 113 085 4 361 448 2 646 434 423 961 732 691 197 243 -94%

+/- Dons, subventions et prises de participation

en nature, reçus ou donnés -2 216 404 -919 824 -2 224 871 -215 033 -18 485 898 702 -141%

- Participations et inv. financiers nets -506 539 710 0 -11 345 0 -309 113 60948%

+/- Variation autres dettes et cautionnements -4 349 -630 -225 -1 703 270 -913 955 20914%

= Besoin (-) ou capacité (+) de financem ent

propre -3 904 859 -8 937 309 -25 171 445 -11 622 754 -4 156 207 -8 383 520 115%

+/- Solde des opérations pour compte de tiers -68 164 -331 413 -1 225 504 -168 397 14 750 0 -100%

= Besoin (-) ou capacité (+) de financem ent -3 973 024 -9 268 722 -26 396 950 -11 791 151 -4 141 456 -8 383 520 111%

Nouveaux emprunts de l'année (y compris

pénalités de réaménagement) 4 100 000 7 020 698 26 465 883 12 000 000 4 700 000 7 600 000 85%

Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du fonds de

roulement net global 126 976 -2 248 024 68 933 208 849 558 544 -783 520 -717%

Les subventions d’équipement versées ont notamment porté sur Optymo 2, réseau de transports en commun à Belfort, projet porté et réalisé en maîtrise d’ouvrage par le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) du territoire de Belfort. Le plan de financement final du projet Optymo 2 prévoyait en effet une subvention de la commune d’un montant de 4,5 M€

(source : ROD de la CRC relatif au SMTC paru en 2016).

Le financement propre disponible (CAF nette additionnée des recettes d’investissement hors emprunt), pourtant confortable, ne permet dès lors pas de couvrir en totalité les dépenses d’équipement réalisées sur la période sous contrôle. Il en ressort un besoin de financement constant, particulièrement marqué en 2013, de 26 M€.

Ce besoin de financement a conduit la commune de Belfort à s’endetter lourdement la même année à hauteur de 26 M€. En 2014, la dette s’alourdit encore avec de nouveaux emprunts contractés pour 12 M€. En 2015, la ville contracte 4,7 M€ d’emprunts nouveaux. Puis en 2016, avec un besoin de financement de près de 8,4 M€, la commune contracte à nouveau 7,6 M€

d’emprunts. Au total, sur la période 2011-2016, la commune aura emprunté environ 62 M€, soit 57,5 % du total de ses dépenses d’équipement.

Le ratio financement propre disponible/dépenses d’équipement s’est logiquement fortement dégradé sur la période : de 80 % en 2011, il tombe à 51 % en 2016.

Trajectoire de la politique d’investissement

En M€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

2011-2016 Total Financement propre disponible 12,4 9,6 4,6 6,4 10,4 8,9 -28 % 52,3

Dépenses d'équipement 15,4 14,6 29,3 17,8 13,8 17,4 13 % 108,3

Nouveaux emprunts de l'année 4,1 7 26,5 12 4,7 7,6 85 % 61,9

Source : ANAFI

Au surplus, le fonds de roulement de la commune est très faible en 2016 (251 309 €), ce qui traduit une absence de marges de manœuvre financières.

La ville de Belfort a fait le choix de poursuivre l’effort d’investissement précédemment relevé par la chambre, afin d’accompagner un secteur économique principalement industriel, à la fois vital pour son bassin d’emploi, et fragilisé par les aléas vécus à partir de 2008. Cette politique volontariste implique un besoin de financement continuel, parfois pour des montants importants, et pèse de plus en plus lourdement sur l’état des finances communales.

La chambre invite la collectivité à tenir compte de l’évolution de ses ressources propres et de sa capacité d’autofinancement lors de la définition de sa politique d’investissement.

3.1.5.2 La situation de la dette

La dette du budget principal

Source : logiciel ANAFI

L’encours de dette atteint 70,7 M€ en 2016, soit une croissance de 35 % sur la période.

La typologie des emprunts apparait très prudente.

La capacité de désendettement se dégrade sur la période sous revue, passant de quatre à sept années de CAF brute. Compte tenu des investissements prévus en 2017, ce ratio se rapproche du seuil des neuf années, communément considéré comme un seuil « critique ».

Le graphique suivant compare l’encours total de la dette au 31 décembre de chaque exercice, rapporté en euros par habitant, avec la moyenne de la strate de référence :

Encours de dette en euro par habitant à Belfort

Source : fiches DGFIP

En euros 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Var.

2011-2016 Encours de dettes du BP au 1er janvier 55 129 786 52 471 637 49 452 958 66 223 100 71 414 378 68 990 498 25,14%

- Annuité en capital de la dette (hors

remboursement temporaires d'emprunt) 6 762 498 10 040 007 9 695 966 6 810 425 7 123 609 6 828 327 0,97%

- Var. des autres dettes non financières (hors remboursements temporaires d'emprunts)

-4 349 -630 -225 -1 703 270 -913 955 20914,08%

+ Nouveaux emprunts 4 100 000 7 020 698 26 465 883 12 000 000 4 700 000 7 600 000 85,37%

Au 31 décembre 2011, l’encours total de la dette de la commune s’établissait à 1 022 € par habitant, alors que la moyenne de la strate de référence était de 1 213 € par habitant, soit une différence, à l’avantage des Belfortains, de 191 €. Au 31 décembre 2015, l’encours total de la dette de la commune de Belfort en euros par habitant s’aligne sur celui de la strate de référence : il s’établit à 1 345 € pour 1 335 € en moyenne.

La comparaison avec la moyenne de la strate inférieure (voir en annexes) au 31 décembre 2015, présente un écart nettement plus marqué, de 236 € par habitant. La croissance de l’encours en 2016 et 2017 aura vraisemblablement augmenté ces ratios depuis.

L’agrégation des dettes des budgets principal et annexes n’ajoute que 1,6 M€ à la dette du seul budget principal et ne modifie pas de manière substantielle la capacité de désendettement de la collectivité.

En matière d’endettement, la période contrôlée se caractérise par la réalisation de projets d’investissement conséquents, ayant nécessité un recours massif à l’emprunt.

Au regard du financement propre disponible en diminution, de la capacité de désendettement qui se dégrade et d’un fonds de roulement fin 2016 très réduit, il conviendra pour la commune de contenir davantage à l’avenir ses projets d’équipements, pour ne pas voir son niveau d’endettement et ses équilibres budgétaires atteindre des niveaux difficilement soutenables. Cela d’autant plus que le budget primitif 2017 du budget principal affiche une prévision budgétaire de dépenses d’équipement de plus de 21 M€ (en plus des restes à réaliser de 6,6 M€).

Recommandation n° 2 : La chambre recommande à la commune de Belfort, au regard de sa situation financière et si elle souhaite conserver une trajectoire financière soutenable, de limiter l’augmentation de sa dette au strict nécessaire.

Dans sa réponse au rapport d’observations provisoires, l’ordonnateur a indiqué partager cette recommandation. Il a par ailleurs indiqué avoir d’ores et déjà annulé certains projets d’investissements tel que la réalisation d’un parking souterrain.

3.2 Les budgets annexes

Les principaux budgets annexes sont celui relatif au CFA et celui relatif à la cuisine centrale. Les deux autres budgets annexes relatifs aux lotissements sont beaucoup moins importants en terme de masse financière.

Vue d’ensemble des résultats consolidés

Résultats de fonctionnement de l'exercice en €

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Budget principal 9 953 923 10 261 814 7 007 426 4 545 123 6 362 055 6 761 161

Budget annexe CFA 0 40 649 9 374 -24 915 555 144 83 545

Budget annexe cuisine

centrale 0 33 203 82 916 1 279 -43 456 104 529

Budget annexe lotissement

Hatry 0 -479 37 737 0 0 0

Budget annexe lotissement

Baudin 0 -2 843 -34 0 0 2 877

Total Résultats 9 953 923 10 332 344 7 137 419 4 521 488 6 873 744 6 952 112

Source : comptes de gestion

De manière générale, les budgets annexes n’appellent pas de commentaire particulier.

Ceux relatifs aux lotissements affichent des activités inexistantes ou quasi-inexistantes depuis 2014 et ont été clôturés en 2016 et 2017.

En définitive, l’analyse financière rétrospective de la commune de Belfort fait apparaître une trajectoire financière délicate.

Les ressources disponibles diminuent légèrement sur la période, de par la stabilité des taux d’imposition, une maîtrise relative des charges et une baisse modérée de la fiscalité reversée.

Les principaux indicateurs financiers, dont l’EBF et la CAF brute et nette, sont orientés à la baisse. Des projets d’investissements conséquents ont été engagés, entraînant des dépenses volumineuses, en particulier depuis 2013, qui ont nécessité un recours important et régulier à l’endettement.

Au regard des incertitudes qui pèsent sur les ressources de la collectivité, du niveau actuel d’endettement et des investissements prévus, la chambre attire l’attention de la collectivité sur l’importance de définir une politique d’investissement soutenable.

4 LES DÉBATS D’ORIENTATION BUDGÉTAIRE ET LA PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DES INVESTIS-SEMENTS

4.1 Un débat d’orientation budgétaire (DOB) 2017 non conforme

4.1.1 L’état de la règlementation

Le DOB est encadré par l’article L. 2312-1 du CGCT modifié par l’article 107 de la loi NOTRe du 7 août 2015 qui dispose que :

« Dans les communes de 3 500 habitants et plus, le maire présente au conseil municipal, dans un délai de deux mois précédant l'examen du budget, un rapport sur les orientations budgétaires, les engagements pluriannuels envisagés ainsi que sur la structure et la gestion de la dette. Ce rapport donne lieu à un débat au conseil municipal […] Il est pris acte de ce débat par une délibération spécifique » ;

Pour les communes de plus de 10 000 habitants, le CGCT précise que le rapport comporte, en outre, une présentation de la structure et de l'évolution des dépenses et des effectifs. Ce rapport précise notamment l'évolution prévisionnelle et l'exécution des dépenses de personnel, des rémunérations, des avantages en nature et du temps de travail. »

Le décret n° 2016-841 du 24 juin 2016, codifié à l’article D. 2312-3 du CGCT, précise le contenu du rapport qui doit être établi préalablement au débat d’orientation budgétaire :

« Le rapport prévu à l'article L. 2312-1 comporte les informations suivantes :

- 1° Les orientations budgétaires envisagées par la commune portant sur les évolutions prévisionnelles des dépenses et des recettes, en fonctionnement comme en investissement […]

2° La présentation des engagements pluriannuels […] 3° Des informations relatives à la structure et la gestion de l'encours de dette contractée et les perspectives pour le projet de budget […] Elles présentent notamment le profil de l'encours de dette que vise la collectivité pour la fin de l'exercice auquel se rapporte le projet de budget […] B° la structure des effectifs […] les dépenses de personnel comportant notamment des éléments sur la rémunération […] la durée effective du travail dans la commune […] l'évolution prévisionnelle de la structure des effectifs et des dépenses de personnel pour l'exercice auquel se rapporte le projet de budget… ».

Ce document est donc le ferment du dialogue budgétaire au sein de l’assemblée délibérante. Il permet aux élus d’avoir une vision complète et précise du fonctionnement financier de la collectivité et d’expliquer les grandes tendances à venir que souhaite développer l’exécutif.

La chambre a examiné le débat d’orientations budgétaires 2017, premier DOB établi sous l’empire de la nouvelle règlementation.

4.1.2 Le débat d’orientations budgétaires 2017

Le débat d’orientations budgétaires 2017, qui précède l’examen du budget primitif 2017 de la commune de Belfort, a été acté par la délibération du conseil municipal du 17 novembre 2016.

4.1.2.1 Le contenu général

Pour le budget principal, les orientations 2017, dans un contexte de diminution des dotations de l’État, prévoient, pour maintenir une épargne nette positive en 2017, une diminution de 1,4 M€ des dépenses de fonctionnement (environ -2,2 %). Il est précisé que les impôts ne subiront pas d’augmentation en 2017.

Le rapport s’appuie sur une analyse rétrospective de la situation financière de la commune, depuis l’année 2012 jusqu’aux budgets des années 2016 (estimé) et budget primitif 2017. Il présente et explique de façon succincte les prévisions d’évolution pour l’année 2017 des dépenses et des recettes de fonctionnement et les ratios budgétaires relatifs à l’autofinancement.

4.1.2.2 Les dépenses de personnel

Le document indique l’effectif de la ville au 31 décembre 2015, de 888 agents. La structure de ces effectifs n’est pas précisée. Peu d’éléments sont apportés sur le temps de travail des agents ou la structure des effectifs et des dépenses de personnel.

4.1.2.3 Les dépenses d’investissement

Le document mentionne une prospective bâtie sur un volume de dépenses d’équipement totales annuelles de 16 M€, dont 10 M€ pour les projets, et indique que deux projets démarreront en 2017, sans en préciser toutefois les montants prévisionnels. Il s’agit de la construction d’une crèche sur le quartier Belfort Nord et de l’aménagement de la ZAC de l’hôpital, l’acquisition de l’hôpital devant se faire au 1er semestre 2017.

Des engagements pluriannuels concernant les dépenses d’équipement gérés en autorisations de programme et crédits de paiement (AP/CP) sont évoqués sur la période 2016 à 2020. Toutefois, leur présentation est incomplète, puisqu’elle ne retrace pas la totalité des AP/CP et ne concerne qu’une part très faible des dépenses d’équipement14.

En définitive, les engagements pluriannuels présentés dans le DOB 2017 s’élèvent à seulement 711 000 € pour 2017 et 2018 et 147 000€ en 2019 et 2020, bien loin de la somme de 10 M€ annuels de projets d’investissement annoncée plus haut dans le même document.

14 L’opération « cathédrale tour nord » comporte ainsi des crédits de paiement à hauteur de 564 000 € en 2017 et 2018 ; les programmes « entretien des remparts » et « chantier d’insertion » comprennent un échéancier de crédits de paiement annuels jusqu’en 2020 d’environ 70 000 € chacun. Pour les opérations « extension

centre-4.1.2.4 La dette

S’agissant de la dette, celle-ci est présentée uniquement de façon rétrospective sur les années 2012 à 2016. Ne figurent ni l’estimation de l’année 2017 ni les perspectives d’évolution de l’endettement.

La chambre relève un écart important entre la prévision et la réalisation de la capacité de désendettement de l’année 2016 (10 années annoncées contre 6,9 réalisées), à une date de délibération pourtant proche de la fin de l’année. Cet écart provient pour partie d’une épargne brute sous-estimée (7,1 M€ prévisionnel contre 10,5 M€ réalisé). Il est par ailleurs relevé dans le DOB 2017 des chiffres contradictoires en matière d’encours de dette, puisque celui-ci est estimé à 71,975 M€ en 2016 dans un tableau relatif à l’évolution de l’encours de la dette, puis à 68,147 M€ dans le tableau suivant présentant le calcul de la capacité de désendettement.

4.1.2.5 Les objectifs affichés

Une contradiction importante apparait entre les objectifs affichés dans le DOB 2017, la délibération du conseil municipal du 15 décembre 2016 portant adoption du budget primitif 2017, et le budget primitif 2017.

Le DOB 2017 prévoit en effet un volume d’investissement de 10 M€ par an pour les projets, et un global de 16 M€ pour les dépenses d’équipement, précisant que « la répartition des moyens à l’intérieur de cette enveloppe sera présentée lors du conseil municipal consacré au vote du budget 2017 ». La délibération d’adoption du budget 2017 fait pour sa part état de dépenses d’équipement à hauteur de 22,4 M€. Le budget primitif 2017 joint à cette délibération indique quant à lui un montant de 21,1 M€. À ces deux derniers montants, il convient d’ajouter 6,6 M€ de restes à réaliser pour l’année 2016, soit des dépenses d’équipement prévisionnelles 2017 d’au moins 28 M€.

La chambre constate la faiblesse et l’imprécision du rapport sur les orientations budgétaires de l’année 2017 de la ville de Belfort qui apparaît de fait non conforme aux termes des articles L. 2312-1 et D. 2312-3 du CGCT et qui conduit à une information défaillante de l’assemblée délibérante ne permettant pas la tenue d’un débat d’orientations budgétaires objectif.

Recommandation n° 3 : La chambre recommande à la collectivité d’adopter pour les exercices futurs un rapport sur les orientations budgétaires conforme aux articles L. 2312-1 et D. 2312-3 du CGCT et cohérent avec le budget primitif qui sera présenté par la suite.

Dans sa réponse au rapport d’observations provisoires, la commune de Belfort indique avoir pris en considération les remarques de la chambre. Elle précise qu’elle adoptera, pour la préparation du budget 2019, une nouvelle forme de rapport

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4.2 La programmation pluriannuelle des investissements (PPI)

La mise en place d’un plan pluriannuel d’investissement permet de fournir une vision prospective synthétique et pédagogique des dépenses d’équipement de la collectivité, en présentant les différents projets en cours et à venir, et leur état d’avancement.

La chambre relève que la programmation pluriannuelle des investissements n’est pas présentée dans les débats d’orientations budgétaires. Interrogée, la collectivité n’a pas été en capacité de fournir un véritable PPI détaillant l’ensemble des opérations d’équipement à venir et les financements prévisionnels correspondants. Ce constat est à mettre en relation avec les préconisations qui précèdent sur l’importance de définir une politique d’investissement soutenable en tenant compte de l’évolution des ressources propres et de sa capacité d’autofinancement lors de la définition de sa politique d’investissement

Recommandation n° 4 : La chambre recommande à la commune de Belfort d’engager sans délai une programmation pluriannuelle complète de ses projets d’investissement.

5 L’EXAMEN DE L’EXERCICE DE LA COMPETENCE SCOLAIRE ET PERISCOLAIRE

L’analyse de la politique scolaire et périscolaire de la ville de Belfort depuis l’année 2013 s’inscrit dans la cadre des travaux communs (FIJ, Formation inter-juridictions), menés par la Cour des comptes et les chambres régionales des comptes dans l’ensemble du territoire français.

Il convient de rappeler que « l’éducation constitue un service public national, dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’État, sous réserve des compétences attribuées par le présent code aux collectivités territoriales pour les associer au développement de ce service public » (code de l’éducation, article L. 211-1).

En outre, en application de l’article L. 212-4 de ce même code, la commune « a la charge des écoles publiques ». Elle est propriétaire des locaux, en assure la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement et le fonctionnement.

La commune, en l’occurrence celle de Belfort, constitue ainsi un acteur majeur, aux côtés de l’État et d’autres partenaires, de la politique éducative sur le territoire.

5.1 L’organisation de la politique scolaire sur le territoire

Sur la période sous contrôle et afin d’organiser sa politique en matière d’éducation, la

Sur la période sous contrôle et afin d’organiser sa politique en matière d’éducation, la