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LA THEORIE PSYCHANALYTIQUE DE L’AGRESSIVITE :

VIOLENCE = REACTION DU GROUPE

8- LA THEORIE PSYCHANALYTIQUE DE L’AGRESSIVITE :

Les psychanalystes ont pendant fort longtemps rencontré d’énormes difficultés pour définir le concept d’agressivité et surtout pour le situer dans le cadre métapsychologique c’est à dire dynamique, topique et économique. Freud lui même avait nié préalablement et catégoriquement l’existence et l’importance de l’agressivité dans la structure de la personnalité humaine. Ce n’est que tardivement qu’il a exprimé son étonnement quant à son « déni si significatif » de l’existence de cette pulsion primitive chez l’homme.

8-1- Freud et l’agressivité :

Pour mieux situer et comprendre la pensée de Freud, nous avons choisi, le modèle schématique de p. Codini (1997) qui à notre sens, présente la meilleure synthèse du cheminement suivi par Freud dans l’élaboration de sa théorie de l’agressivité. Ce modèle révèle également l’intérêt de la métapsychologie micropsychanalytique qui a souligné la primauté de la pulsion agressive et décrit des pulsions agressives spécifiques à chaque stade de l’ontogenèse.

Même s’il continue à poser de sérieux problème, le concept d’agressivité est de plus en plus utilisé vu son rôle déterminant dans plusieurs pathologies psychiques et psychosomatiques graves, telle que les névroses graves de caractère ou d’échec, névroses à structure masochiste ou narcissique, les états limites, les dépressions à caractère suicidaire, deuils permanents etc…….

Codini distingue deux périodes importantes pour repenser Freud. L'avant et l'après 1920.

* L'avant 1920 :

Avant cette date, le concept d'agressivité était absent dans les écrits de Freud et si à un moment de son parcours est apparue la notion de pulsion d'agression, c'était pour récuser l'idée d'Alfred Adler (1908) qui admettait l'existence d'un principe d'agressivité, qu'il définissait comme une poussée instinctive non explicable par la simple frustration de la sexualité, libido. Pour Adler, l'agressivité est un primat, distinct et qui affronte et s'oppose non pas à la libido, mais à des pulsions d'organes, dont la sexualité.

L'individu est animé constamment par un sentiment d'infériorité qui suscite de l'agressivité.

L'impression pénible d'être inférieur aux autres physiquement ou psychiquement entraîne un mécanisme de surcompensation pour pallier à ce handicap, en mobilisant toutes les forces physiques et psychiques disponibles. Ce complexe va se renverser dans le contraire, il va devenir mégalomanie et agression car l'accomplissement ne peut se faire que par l'anéantissement et l'avilissement de l'autre.

Freud s'était positionné franchement contre les idées d'Adler, et contre Adler lui-même. Il l'exprime dans l'analyse du petit Hans. Il dit :"Je ne puis me résoudre à admettre à

côté des pulsions d'autoconservations et des pulsions sexuelles que nous connaissons bien, et de plein pied avec elles, des pulsions d'agression particulière".

Cette déclaration catégorique de Freud a étonné plus d'un chercheur et psychanalyste surtout dans le thème et le contexte dans lesquels elle a été énoncée : un cas de névrose phobique dont la problématique essentielle tourne autour du noyau fondamental, qui est le complexe d'oedipe. Comme nous le savons, le vécu oedipien révèle un pôle intense d'agressivité, un désir de meurtre du parent rival, même si un sentiment ambivalent, plus clément coexiste avec le premier.

Freud écrit :"J'ai trouvé en moi, comme partout ailleurs des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense communs à tous les jeunes enfants….."

Plus tard, Freud (1897) dans l'interprétation des rêves, introduit la tragédie de Sophocle et définit le complexe d'oedipe comme des désirs infantiles d'inceste et de meurtre qui perdurent dans l'inconscient de l'adulte. L'attitude de Freud à travers ses écrits est un tantinet confuse et ambivalente. Partant de son auto-analyse et non de l'étude de l'enfant lui-même, Freud met l'accent parfois sur l'aspect sexuel de l'attrait vis-à-vis de l'un des parents, parfois sur l'hostilité vis-à-vis de l'autre parent. Il l'exprime ainsi dans les cinq leçons sur la psychanalyse (1909 ) le mythe du roi oedipe qui tue son père et prend sa mère pour femme est une manifestation peu modifiée du désir infantile contre lequel se dresse plus tard, pour le repousser, la barrière de l'inceste …….. le complexe ainsi formé est condamné à un refoulement rapide, mais au fond de l'inconscient, il exerce une action importante et durable…..Il constitue le complexe central de chaque névrose."

²Le désir incestueux s'inscrit selon Freud dans la lignée de la pulsion sexuelle, alors que le désir de meurtre ne fait partie d'aucune pulsion.

Que signifie ce déni ? La réponse semble se trouver dans le vécu de Freud lui-même et dans ses rapports conflictuels avec sa propre famille. Si Freud a occulté le contenu parenticide de l'oracle et le contenu infanticide de l'abandon, c'est que le refoulement est arrivé à combattre un contenu désagréable, voir même pénible, qui cherche à rejaillir à la conscience. C'est pourquoi dit Codini, il n'est pas étonnant que toutes les définitions de Freud, portent sur

la réalisation masquée des désirs sexuels et omettent les désirs agressifs. L'impact du vécu propre et de l'auto analyse transparaît dans l'attitude d'Adler et dans sa démarcation de Freud par la suite. Dés le départ, Adler repoussa Freud car incarnant l'image de son propre frère aîné, duquel il fût l'ombre il l'exprima à Freud en 1911 lors de leur rupture;

Pourquoi donc, dit-il, devais-je travailler dans votre ombre? Il récusa par la suite tous les concepts fondamentaux de la psychanalyse entre autre l'inconscient et l'oedipe. L'inconscient pour Adler est un artifice. La clef des névroses se trouve dans la découverte de l'objet à abattre. Tout le monde est malade contre quelqu'un, tout tourne autour du fameux sentiment d'infériorité qui déclenche une intense agressivité contre ceux qui l'alimentent. Il dit : "Les mimétismes, les rivalités, le contexte social prennent une importance trop grande ainsi que les relations inter- professionnels. Le sentiment de faiblesse de l'être humain et son besoin de sécurité sont avec l'agressivité les moteurs essentiels de l'évolution ". Adler se distingua totalement de Freud, par le rejet de l'idée du complexe d'oedipe. Le noyau familial d'où il émergeait ne ressemblait à rien à celui de Freud, fils aîné et favori de sa mère. Adler était sentimentalement très proche de son père, et se sentait négligé et rejeté par sa mère. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Freud avait dés le début et involontairement reconnu l'importance de l'agressivité. En critiquant Adler, Freud, avait révélé le contenu latent de sa pensée en admettant que l'agressivité était un attribut universel et surtout indispensable à toutes les pulsions.

En 1905, dans son ouvrage" trois essais sur la théorie de la sexualité", Freud, en parlant de la cruauté de l’enfant (l’enfant est un pervers polymorphe) décrit l’existence d’une pré pulsion d’origine, proche de l’instinct, dirigée vers un objet externe dans le but de le dominer et non de le faire souffrir, ni de lui faire du mal. Cette pseudo violence est selon Freud à la base des pulsions de conservation sur lesquelles s’étayeront les pulsions sexuelles. Ce n’est que plus tard, qu’elle deviendra une pulsion sadique.

Les premières ébauches d’une théorie de l’agressivité virent le jour dans « pulsions et destin des pulsions, en 1915 où Freud expose sa conception de l’amour et de la haine, du sadisme et du masochisme définies comme des pulsions hostiles tournées vers l’extérieur pour les premières et un renversement sur soi pour les deuxièmes.

Freud d’écrit quatre destins pulsionnels chez l’homme. Le renversement dans le contraire, c’est le retournement d’une pulsion du rôle actif, au rôle passif. L’exemple donné part Freud est celui des couples opposés, sadisme, masochisme et voyeurisme exhibitionnisme.

Freud définit le sadisme comme une violence, une manifestation de puissance à l’encontre d’une autre personne prise comme objet. Le sadisme est donc assimilé à l’agressivité. Cet objet est abandonné par la suite et remplacé par la personne propre. C’est le retournement sur la personne propre appelé masochisme mais qui fait naître la nécessité de trouver un partenaire pour tenir le premier rôle actif (sadique) car le renversement sur soi a transformé le but actif en passif. Le masochisme est lié à la souffrance, à l’humiliation.

Le sadomasochisme est considéré par Freud comme étant les deux rôles d’une même perversion. Ils alternent chez le même individu. C’est un accouplement symétrique entre deux tendances, deux perversions, dans leur évolution et dans leur manifestation. La position de Freud semble changer par petits pas, il conçoit la perversion masochiste comme le refus du plaisir habituel « normal » le renversement des tendances habituelles et le développement d’une auto agressivité avec recherche d’humiliation, de culpabilité, d’échec et de punition, c’est le fameux instinct du mal non seulement dirigé contre l’autre mais aussi contre soi.

La vision de Freud de la deuxième polarité, amour et haine semble compliquée et paradoxale. L’amour selon Freud provient de la capacité du moi à satisfaire ses notions pulsionnelles. Il est d’abord narcissique puis il s’élargit vers les objets qui sont pour lui source de plaisir. La haine par contre est plus ancienne que l’amour : « Elle provient du refus originaire que le moi narcissique oppose au monde extérieur ». La haine selon Freud, peut alors aller jusqu’à une propension à l’agression contre l’objet, avec intention de l’anéantir. Freud fait une nouvelle démarcation entre les pulsions du moi et les pulsions sexuelles. Il stipule que les termes amour et haine ne doivent en aucun cas être utilisés pour décrire les relations des pulsions avec leurs objets mais plutôt aux relation du moi aux objets. La distinction est claire, la relation du plaisir du moi à l’objet est fixée sur les pulsions sexuelles de même que pour l’amour la haine n’a pas de relation intime avec l’objet. Seule la relation au déplaisir est déterminante :

« Le moi hait, déteste, poursuit avec intention de détruire tous les objets qui sont pour lui sources de sensations de déplaisir »……L’amour et la haine ne sont pas dérivés du clivage d’une réalité originaire commune, ils ont des origines différentes et un développement propre avant de se constituer en opposition sous l’influence de la relation plaisir – déplaisir.

Le 3e destin pulsionnel est le refoulement. Lorsque l’adaptation à la réalité extérieure exige l’acceptation des valeurs sociales, et ceci face à l’intransigeance des instances surmoïques, les pulsions sont refoulées dans l’inconscient.

Les pulsions connaissent un quatrième destin qui est la sublimation, dans les activités substitutives qui reçoivent l’approbation sociale car utile et bénéfique. L’énergie pulsionnelle est aussi détournée vers des activités valorisées telles que la création artistique, le travail, l’engagement social, dans des œuvres à haute valeur morale…….

En 1915 dans son article « sur la guerre et la mort » Freud parle de cette innéité de l’homme primitif de tuer sans scrupule. C’est la reconnaissance de l’existence de cette pulsion d’agressivité, mais Freud continue à résister à l’acceptation franche et définitive de cet instinct.

Dans « Totem et Tabou », en essayant d’expliquer la genèse du totémisme, Freud met à la fois l’accent sur le meurtre abominable du père, tué et mangé par ses fils, mais en même temps il justifie cette pulsion meurtrière, par le sentiment de culpabilité qu’elle déclencha ainsi que par la prohibition de toutes les femmes de la tribu, donc de l’inceste. Freud s’implique encore en essayant d’expliquer le cannibalisme des fils par leur désir de s’identifier au père, de s’approprier sa force par l’absorption de son cadavre. Freud met également l’accent sur les sentiments contradictoires et ambivalents des fils à l’égard du père. Il dit : « Ils haïssent le père qui s’opposait violement à leur besoin de puissance et à leurs exigences sexuelles, mais tout en le haïssant ils l’aimaient et l’admiraient. Après l’avoir supprimé, après avoir assouvi leur haine et réalisé leur identification avec lui, ils ont dû se livrer à des manifestations affectives d’une tendresse exagérée. Il le firent sous la forme du repentir c’est ce qui est à l’origine du complexe paternel de chacun des enfants et des névrosés.

L’aspect positif qui découla de ce crime primitif fut la naissance d’organisations sociales, de religions et de restriction morales.

Le totémisme est le premier symbole crée par les fils, pour étayer leur sentiment de culpabilité. C’est le premier substitut paternel. Le système totémique était un contrat moral, conclu avec le père. L’animal totem était choyé, soigné et protégé, l’engagement était pris, celui de ne pas renouveler sur lui l’acte abominable. Cet engagement selon Freud a été transféré dans toutes les religions naissantes. De par le sentiment de culpabilité, elles ont toute visé, la réconciliation avec le père, le père originel, dieu.

" Toutes les religions ultérieures ne sont qu’autant de tentatives en vue de résoudre le même problème, tentatives qui varient selon l’état de civilisation qui les a vu naître et ne différent les unes des autres que par la direction qu’elles ont suivie pour trouver une solution ! Mais toutes représentent des réactions contre le grand événement par lequel la civilisation a débuté et qui depuis lors n’a cessé de tourmenter l’humanité".

Cependant selon Freud, les tendances ambivalentes dont nous avons parlé précédemment ont une forte pression sur les oppositions affectives. Le désir de raviver le souvenir du triomphe et de la victoire contre le père persiste et est incarné par des fêtes commémoratives au cours desquelles l’animal totémique est sacrifié, mais simultanément dans la joie et la tristesse.

Même si Freud avait reconnu que l’inconscient de l’homme était animé par le péché original (Totem et tabou) même s’il avait mis l’accent sur l’absence de scrupule chez l’homme primitif et l’aisance meurtrière, la pensée de Freud continue à être paradoxale quant à cette notion d’agressivité. Elle est totalement scotomisée dans sa conceptualisation métapsychologique.

En 1919 Freud procède à une analyse profonde du sadomasochisme dans les fantasmes. Il publie « on bat un enfant ».

En 1920 Freud introduit le concept de pulsion de mort dans « au delà du principe du plaisir ». Qu’il décrit comme une exigence spéculative dont le substratum biologique est évident. Elle se démarque par son opposition aux pulsions sexuelles. Elle incarne un

mécanisme structurel de l’appareil psychique qui donne naissance à la compulsion de répétition, répétition inconsciente de scènes et d’événement traumatisants, ce qui introduit de nouveau, le problème du masochisme. L’être humain, en ressassant des évènements effroyables, pénibles en provoquant des situations dangereuses, ne cherche t-il pas à se faire du mal et à se détruire, et paradoxalement n’éprouve t-il pas une jouissance dans la souffrance? Freud a mis en évidence le lien indéniable qui existe entre les pulsions de mort, le trauma, les compulsions de répétition et le masochisme. Dans une optique clinique pathologique et dans au delà du principe de plaisir, Freud relate le cas des patients qui ont subi des traumatismes psychiques, qui donnent l’impression de vivre une fatalité, d’être poursuivis par le destin.

Ils vivent sous l’influence d’une orientation diabolique qui les pousse à répéter et à reproduire de façon compulsive, la situation traumatique originelle. Ce renoncement à la lutte, à l’oubli est considéré par Freud, comme le fruit du masochisme.

Cependant, dans la compulsion de répétition, le déplaisir apporté au moi par les émotions pulsionnelles refoulées ne s’oppose pas tellement au principe de plaisir, elle devient la tendance, irrésistible, fondamentale et irrépressible à la libération impérative qui s’illustre dans la pulsion de mort. Le principe de plaisir devient donc au service des pulsions de mort.

La répétition des expériences douloureuses apparaissent comme une fatalité et introduisent la notion de victimisation. Le moi est déchiré par une force incoercible, endogène et entraîne une jouissance dans la répétition, c’est ce à quoi aboutit Freud en 1923 dans le problème économique du masochisme. La victime par la recherche d’incidents pénibles et douloureux devient le bourreau d’elle même. Elle recherche l’auto punition comme conséquence à l’auto culpabilisation. Maïdi, en relatant le cas de Sonia victime de viol, a décrit la culpabilisation de la victime, qui ne peut s’empêcher de s’infliger des souffrances tout en se délectant et en jouissant, de ces situations traumatiques où se mêlent le danger et l’assouvissement, l’amour et la mort : « Aussi, la pulsion mortifère qui se manifeste à l’état brut dans le besoin de punition, est accompagnée par des sentiments d’auto accusation et auto dépréciations exprimant un narcissisme blessé, troué, négatif ».

En introduisant le concept de pulsion de mort, Freud crée un nouveau dualisme, pulsions de vie, pulsions de mort, Eros et thanatos en remplacement du premier qui opposait les pulsions sexuelles, aux pulsions du moi.

Si, la pulsion de vie, appelée aussi libido, tend à unifier les êtres par le biais du désir (unification organique et psychique) la pulsion de mort quant à elle, est antagoniste. Celle vise la désunion, la destruction, et la mort.

Elle est tout ce qui pousse l'individu à se détruire et à détruire l'autre. Quand elle est dirigée vers l'extérieur, elle devient pulsion de destruction. Freud s'exprime ainsi :

" J'estime notamment, qu'il faut admettre l'existence de deux variétés d'instincts, dont l'une formée par les instincts sexuels (Eros)….Cette variété comprend l'instinct sexuel et aussi l'instinct de conservation…..Il nous a été plus difficile de démontrer l'autre variété d'instincts………Nous basant sur des raisons théoriques appliquées à la biologie, nous avons admis l'existence d'un instinct de mort ayant pour fonction de ramener tout a qui est doué de vie organique à l'état inanimé…."

En 1927 Freud consacra une œuvre entière aux rapports entre les pulsions sexuelles, les pulsions agressives et la société. Il s'agit "de malaise dans la civilisation" dans laquelle Freud développe une réflexion sur la notion de bonheur chez l'être humain. Il constate que l'objectif final de tout être humain est d'être heureux mais cette notion de bonheur n'est qu'une illusion épisodique. Elle est éphémère puisque basée sur l'assouvissement des instincts. Par contre, les sources de malheur sont nombreuses. Elles résident dans la dégradation progressive du corps humain sous l'effet du temps et de la maladie et la mort, l'hostilité du milieu naturel et surtout la spécificité et les difficultés inhérentes aux relations humaines considérées comme la source principale du malheur.

La civilisation sensée, protéger l'être humain, assurer sa survie et régir les relations sociales, exige un renoncement aux instincts. Elle est répressive par la censure et les interdits moraux et sociaux qu'elle instaure. Le renoncement aux pulsions sexuelles et au désir se fait par le refoulement sous l'emprise du surmoi. L'individu doit se soumettre au principe de réalité au détriment du principe de plaisir.

La civilisation entrave l'épanouissement libidinal de l'individu au profit de la vie sociale et culturelle. La civilisation produit donc de la répression. La vie sexuelle est disciplinée et organisée. Il n'y a plus de place aux pulsions perverses. Seule la sexualité générale est permise, dans un cadre matrimonial légal sous le primat de la procréation. Le travail prohibitif doit se faire par le biais de l'éducation, par l'interdiction de la sexualité infantile pour pouvoir plus tard endiguer les désirs pervers de l'adulte.

Freud traduit un nouveau paradoxe. D'un côté il préconise la nécessite d'une discipline sexuelle, de l'autre il craint les excès de cette réglementation rigoureuse sur la santé mentale