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2-LA PSYCHANALYSE ET LA THEORIE DE LA SEXUALITE INFANTILE : * Définition :

2- DEFINITION DU CONCEPT DE SOI :

De nombreux chercheurs Américains est parmis eux Lecuyer à fait appel et selon lui, ont axé leu r tentatives d’approche du soi, du self su r l’influence du milieu social dans la construction de soi.

Mead (1954), Balduin (1897), Tomé (1972), Lecuyer (op cit p 17) considèrent le soi comme une structu re sociale, prenant son origine dans l’expérience sociale. Ils ont même remplacé le terme « concept de soi » par « soi social » et se sont embrouillés dans différentes définitions.

Le soi est selon certains la façon dont l’individu perçoit les autres, ou est perçu par les autres, soit la façon dont il pense que les gens le perçoivent ou bien la part des deux images vue par soi même et par les autres.

Ces essais de définitions ont entraîné un imb roglio compliqué et complexe, rendant la compréhension de cette notion de soi plus ardue.

D’autres recherches se sont axées sur l’aspect multidimensionnel du concept de soi, de ses structu res fondamentales, de ses multiples facettes, de l’expérience ressentie, puis perçue, symbolisée puis conceptualisée par l’individu. Il s’agit de l’app roche Européenne, entre autres Lecuyer (1975) Boulanger – Bayerguiller (1974) inspirés des travaux de Zazzo (1948, 1973). Elles se sont noyautées autour des phénomènes, d’estime de soi, de soi idéal et de soi vocationnel, ce qui dénote un aspect subjectif ajouté à l’aspect matériel déjà défini.

Après ces multiples tentatives de définition du concept de soi une aut re préoccupation est apparue concernant sa distinction du concept du moi / ego.

Les psychologues ont vu la nécessité de distinguer deux facettes dans le phénomène du soi, l’aspect perceptif et l’aspect véritablement actif. Ils ont attribué l’aspect perceptuel au Self / soi la manière dont l’être humain se perçoit, et l’action, ou les aspects actifs, maintenant l’adaptation à l’ego, au moi. Cette démarcation n’a pas été aussi simple que ça. Une nouvelle confusion concernant les processus des deux concepts est apparue. Les frontières ont été brisées entraînant un non sens.

L’écuyer (1975) (op cit p 20) est ar rivé à démêler cet écheveau par une distinction très attrayante et très explicité.

L’ego renferme tous les domaines de l’action de l’individu mis en œuvre pou r asseoir son adaptation et promouvoir son self (l’ego et au service du self) tels que la pensée, la mémoire, les processus cognitifs les mécanismes de perception de la réalité, les mécanismes de défense, la sélection de stimuli et des réponses. Ce sont les processus actifs. Quand au self, il constitue toujou rs selon L’écuyer l’aspect perceptuel, ce que la personne pense d’elle-même, renfermant les altitudes, sentiments, perceptions et surtout les évaluations que la personne fait d’elle même, qu’elle entretient. L’individu p rend

une distance par rapport à lui-même et se regarde, c’est u n peu une forme d’introspection, de regard dans le miroir, de l’image que nous renvoie ce dernier. Cependant nous nous inter rogeons sur la natu re de ce regard, de cette perception. Est-elle subjective, ou objective ? Le soi se construit – il selon un idéal ou bien est-il réel ? Y a-t-il une influence de l’aspect social ? Autrement dit de la manière dont les autres nous voient ? Nous apporterons plus de clarifications au fur et à mesu re que nous avancerons dans ce travail.

D’autres auteu rs se sont encore enchevêtrés dans leurs tentatives de scinder les limites de l’ego et du self allant jusqu’à les confond re et n’utiliser qu’un seul concept, d’autres par contre les ont complètement inversés. Patterson (1961) cité par L’écuyer (op cit p 24) déclare qu’après soixante et onze ans, personne n’est parvenu à une véritable distinction. Ce qui a poussé Allport à proposer le remplacement de ces deux concepts par un troisième, plus app roprié et les regroupant tous les deux. Il s’agit du concept p roprium.

Un changement est venu d’auteurs Européens plus préoccupés selon Lecuyer pa r l’aspect dynamique et analytique que terminologique. De nombreux concepts virent le jou r à la place de ceux du soi et du concept de soi. Il s’agit de l’image de soi et du moi, perception de soi, représentation de soi et conscience de soi.

Ces préoccupations sont selon L’écuyer fondées car justifiées par un souci méthodologique, cherchant à comp rend re les jalons de la construction du soi chez l’enfant. Wallon (1932), Zazzo (1948 – 1973) pensent que le concept de soi est trop élaboré et s’applique à un niveau d’organisation très élevé, niveau, inaccessible à l’enfant car en plein essor et en voie de matu r ation. Ce pas franchi par la recherche a permis u ne grande avancée dans la compréhension de l’organisation du soi et des différentes étapes nécessaires à son élaboration.

Dans sa structu ration, le concept de soi passe par différentes étapes les unes aussi

fondamentales que les autres. La p remière étant la conscience de l’autre et de soi. Après l’indifférenciation moi non- moi de la naissance la conscience de l’enfant s’élabore

grâce aux multiples échanges. Wallon (1932) rapporté par L’écuyer (1978) (op cit p 28) estime que la conscience des autres se forge avant celle de soi qui est plus tardive.

Dodson (1970 p 31) pense au contraire que l’optique de la conscience de soi se forme avant que le bébé n’ouvre les yeux. Cependant elle renforce l’idée de Wallon, en ce qui concerne l’importance de l’environnement dans l’ébauche de cette notion de soi elle dit : « Cet environnement constituera un élément du système optique de la conscience de soi à travers lequel il (l’enfant) voit le monde (p 32) Bianka Zazzo (1966) avait bien affirmé que l’image de soi indépendante de l’image des autres était inconcevable.

La deuxième structu re est celle du passage de la conscience de soi à l’image de soi. Cette image va se réaliser p rogressivement à partir de l’image corporelle et du soi somatique. C’est la notion de schéma corporel qui se définit comme la rep résentation qu’à chaque individu de son corps afin de lui permettre de le situer dans l’espace.

L’acquisition de ce schéma permet d’établir les frontières du corps et de mieux situer les limites, mais cette délimitation se p rojette aussi hors du corps, dans les habits et dans le reflet dans le miroir. La première vision de son corps et de son image dans le miroir est une étape précieuse dans l’élaboration de l’image de soi.

Selon Lacan dans Sillamy (1991) entre six et dix huit mois le bébé acquière le sentiment de son unité corporelle, à 1 an il comp rend déjà que l’image spéculaire est le reflet de son p ropre corps et non un double indépendant de lui.

Zazzo par contre pense que ce n’est qu vers deux ans que l’enfant acquière la notion de totalité corporelle, nécessaire à la conscience de soi. Si l’image de soi dépendait du schéma corporel elle peut aussi s’en écarter et s’éloigner de la réalité objective par le biais de l’idéalisation. Selon E. Brasseur (1997) dans le modelage de l’image de soi, la psyché p rend le pas sur la perception anatomique mais l’image de l’apparence extérieure et le schéma corporel ne coïncident pas toujours. La conception qu’à l’individu de son corps dépend slon Brasseur de la qualité de l’investissement libidinal de ce corps de la réalité, le moi idéal situé en dehors du moi peau, que l’individu investit parce que c’est ce qu’il voudrait être (moyen de réparation narcissique) joue un rôle prépondérant dans le maintien d’u ne bonne image de soi. Malheureusement, cette situation n’est pas toujours stable, des désagréments inattendus, un défaut de perception de l’information, un mauvais investissement, un choc peuvent être néfastes à l’image de soi et déclencher un sentiment de désagrégation, une sensation d’éclatement du corps,

une impression selon Brasseur (op cit) de cassu re et de déchiru re et une non reconnaissance dans le miroir. Cela peut aller jusqu’à l’impression d’anormalité d’une ou de plusieurs parties du corps.

Les troisièmes et quatrième étapes concernant la représentation de soi et la conception de soi. y a-t-il une différence entre les deux concepts et ces deux vécus ? Il semble que oui mais différence bien minime et insignifiante. Lecuyer (p 29) conçoit la rep résentation de soi comme la somme ou la combinaison des caractéristiques personnelles que le sujet s’attribue.

Constituées, ces représentations de soi vont tisser des trames entre elles, engend rer une unité de sentiments chez l’individu, une stabilité et une permanence dans le temps et dans l’espace, elles donnent lieu aussi à la reconnaissance de soi et des autres, de soi par rapport aux autres, c’est le fameux concept de soi. L’écuyer a longtemps tergiversé dans le choix du concept final. Ce qui ressort de ses réflexions c’est surtout l’aspect constructif, évolutif et organisationnel il est d’accord pou r décrire dans le concept de soi, un aspect inconscient appelé par les auteurs Américains soi non phénoménal et u ne dimension consciente nommé soi phénoménal.