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2-LA PSYCHANALYSE ET LA THEORIE DE LA SEXUALITE INFANTILE : * Définition :

1- INTRODUCTION ET DEFINITIONS :

Avant d’aborder directement les théories causales de la violence il nous semble important de relever le fait que ce concept est souvent utilisé et confondu avec deux autres notions à savoir l’agressivité et l’agression. Certains auteurs donnent le même sens à la violence et à l’agression d’autres les nuancent.

Selon Hebert, cité par Leichtman, (1991), « l’agressivité renvoie à une disposition mentale, l’agression à un mode d’expression et la violence à une forme d’expression jugée socialement plus grave dans le contexte où elle se manifeste ».

Cette définition révèle le lien indélébile entre ces trois concepts. L’agressivité est le sentiment naissant, l’agression la concrétisation de la ce sentiment par le passage à l’acte, et la violence la manière dont il va s’exprimer. Cette manière peut revêtir différentes caractéristiques.

Elle peut être verbale sous la forme d’insultés et de dévalorisation comme elle peut se décharger à l’aide de coups et de maltraitance physique. Selon De Ajurriaguerra, le terme d’agression est souvent employé de manière extensive pour cela, il est nécessaire de la distinguer de la notion d’agressivité. Cette dernière fait partie des composantes affectives de l’homme. Elle est en lui, elle fait partie de son potentiel d’action et d’activité.

Mais pour De Ajurriaguerra, l’agressivité n’est pas toujours manifeste et ne se finalise pas par une action. Elle peut être détournée pour éviter l’affrontement. Elle peut aussi se retourner sur soi.

Mais qu’en –il de la notion de violence ? la définir ne semble pas aisé. En parlant de la violence le dictionnaire Larousse, 1977 décrit le caractère violent impétueux et exprime l’idée d’un abus de force. Le dictionnaire Littré (1801-1881) le rejoint en ce sens où il décrit la violence comme étant la qualité de ce qui agit avec force ».

Ce qui frappe d’emblée dans ce sens, c’est cette idée de qualité qui ne précise pas si cette force est bonne ou mauvaise, si elle est positive ou négative.

Pirlôt, (2001) y répond en stipulant que toute force n’est pas violente mais qu’elle peut le devenir par l’impact de nombreux facteurs nocifs, tels que la contrainte, la brutalité et la rupture de communication. Voulant lever le voile quant à la confusion entre violence et

agression, Pirlôt décrit la violence comme étant l’unique forme efficace de l’agression. Suggère- t-il par le terme efficace, l’utilité de la violence ?

Utilité ou efficacité dans le sens où elle permet de diminuer l’excitabilité par la décharge pulsionnelle.

Etymologiquement déjà, le terme violence recouvre celui de vie, de fureur et de force. Le verbe violare en latin signifie traiter avec violence, profaner, transgresser avec une insistance sur l’infraction, l’outrage et la transgression d’une loi. Parallèlement, ce concept exprime la force, la vigueur, l’abondance et l’essence. Cet aspect positif de la violence apparaît dans de nombreuses définitions. La violence peut servir efficacement l’individu. Se faire violence est selon Bergeret, s’imposer une attitude contraignante, efficace qui contrecarre la spontanéité irréfléchie de l’homme. Elle est l’équivalent du surmoi, instance morale qui s’oppose violement aux désirs.

Partant de l’étymologie latine du mot violence violentia, rattaché à d’autres racines telles que « vis » (force) Bio (force vitale) et brios (la vie), Bergeret considère la violence comme une force de vie, un instinct de conservation et de survie. La violence est le destin des pulsions dans le but d’atteindre un niveau de constance. Nous revendrons plus loin à cet aspect psychanalytique de la violence.

La définition de la violence, renvoie aussi à des aspects plutôt négatifs, la littérature abonde dans ce sens là.

La bruyère (1645-1696) parle de l’extrême violence que chacun se fait. auto violence. Rolland (1866-1944), décrit la violence comme étant la loi de la brute.

Le petit Robert, la définit comme une disposition naturelle à l’expression brutale des sentiments, avec colère, fureur, brutalité et irascibilité. Il décrit des violences physiques, des sévices et des violences sexuelles.

Pirlot, en fait un phénomène culturel, original, et construit, toujours marqué par la démesure est proche de l’agression libre, dans une démarche volontaire de destruction de l’intégrité et pensant sa stratégie. Ce qui transparaît dans cette vision de la violence, c’est

l’intention de nuisance qui au départ était spontanée et qui devient par la suite calculée, programmée et stratégique.

Ainsi, la violence renferme des nombreux faits tous différents les uns des autres, tels que les guerre, la criminalité, les génocides, l’oppression, le terrorisme, le meurtre, le viol….etc.

Elle peut prendre selon Michaud, plusieurs formes : physique, verbale, psychologique, institutionnelle, symbolique, politique et environnemental.

Il y a violence quand dans une situation d’interaction, un ou plusieurs facteurs agissent de manière directe ou indirecte, massée ou distribuée, en portant atteinte a une ou plusieurs personne à des degrés variables soit dans leur possession soit dans leur possession symbolique et culturelle » .

Michaud aborde deux aspects ; l’un individuel et l’autre global. Le premier est connoté par l’agression effective et le désir de nuire à une seule personne physiquement ou psychiquement pour la déposséder réellement (le cas du vol) et symboliquement (le viol). Le plaisir dans le viol est atteint par le biais de la souffrance et de la destruction de l’autre. Ce qui fait dire à Pirlôt que la violence est un viol des limites du self, de son intégrité narcissique, de son identité.

Globale, quand elle est dirigée vers un groupe pour le déposséder de se biens, ses territoires ou bien parce qu’il ne partage pas notre idéologie religieuse et nos croyances culturelles.

La violence engendre la violence. Vécue comme une atteinte de l’intégrité physique et psychologique, comme une violation d’une limite à ne pas franchir de l’espace d’autrui, elle peut déclencher chez la victime une contre force, une violente énergie réactionnelle que Pirlôt appel violence du désespoir.

Dans son essai de définition de la violence Hubert Hannoun attribue à la violence deux origines : une origine endogène concernant l’expression de soi par la domination des pulsions affectives sur le sur- moi et la raison, ce qui entraîne des crimes de tout genre. La violence

endogène peut être aussi l’expression d’un groupe par le biais de l’exploitation et l’instauration d’institution violentes.

Il rejoint en ce sens Michaud dans la légalisation de la violence à travers la carcération institutionnelle.

Une violence exogène, réaction de soi ou réaction du groupe à une action individuelle ou a une action de groupe marquant un déséquilibre psychique ou physique ou touchant l’intégrité économique et culturelle du groupe : exemple des invasions.

Tableau 1 : DIFFERENTS VISAGES DE LA VIOLENCE SELON SON OBJET

Moteurs de la violence

Violence = réaction affective Violence =outil délibéré

Physique

Agression passionnelle de la Agression prévue de la personne Personne physique de la physique de la victime Victime par coups et blessures Ex : guet-apens, vendetta ; Violences inter personnelles règlement de compte Ex : rixes, meurtres pugilat concerté et prévu

Eco- nomique

Vol ou détérioration spontanée Vol ou détérioration organisée des biens privés de la victime des biens privés de la victime et/ou des ses entours et/ou de ses entours Ex : vol à l’étalage, vol à l’arraché Ex : cambriolage, escroquerie Vandalisme Violence Inter- Indiv- Duelle Niveau de Mainfes- tation de la violence Verbale

Injures ou insultes spontanées à provocations verbales injurieuses L’encontre de la victime formulées dans le but Et/ ou ses entours d’obtenir une réaction prévue

Physique

Massacres passionnels de violence physique comme outil De populations de destruction d’un corps social Ex : Emeutes raciales ou déterminé. Ex : génocide Politiques, révoltes terrorisme, répression Spontanées contre la misère guerre inter-étatique ou civil Eco-

nomique

Destruction ou spoliation spontanée Destruction programmé des biens collectifs ou privés d’un des biens collectifs ou privés Corps social donné dans un but économico-politique Ex : pillage, destruction de moyens Ex : terrorisme, répression de production économique économique collective, Privation collective de travail Violence Collec- tive Niveau de Mainfes- tation de la violence Verbale

Appréciation négative, spontanée et Expression publique ‘écrite, publique d’un corps social étranger radio- diffusée, télévisée…) dans sa globalité d’une opposition et/ou d’une Ex : injures de type raciste ou volonté de nuire à un corps Nationaliste social déterminée Ex : appel à la haine, à la Destruction ou la spoliation des Biens de ce corps social

Tableau 2 : LES DIFFERENTS VISAGES DE LA VIOLENCE SELON SA