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4. Conclusion sur la méthodologie

1.1.1. La terminologie employée

Nous avons repéré dans les différents documents la terminologie employée par les auteurs pour désigner l’acrosport scolaire. Le tableau III met en évidence quatre types de terminologies : « acrosport » ; « acrogym » ; « acrosport et » une autre APSA ou « acrogym et » une autre APSA ; « gymnastique acrobatique ». Nous pouvons ainsi comparer les

terminologies employées dans les programmes, les livres, les articles de la revue EP.S et les libellés de stages de formation continue.

Tableau III. Les terminologies employées pour désigner l’acrosport scolaire. Programmes d’EPS de lycée Livres (3) Articles de la revue EP.S (16) Libellés de stages FPC (37) « acrosport » cycle terminal,

bac 3/3 100 % 10/16 62,5 % 19/37 51 % « acrogym » seconde, première 0/3 0 % 5/16 31 % 12/37 32 % « acrosport et ... » « acrogym et … » non 0/3 0 % 3/16 19 % 8/37 22 % « gymnastique acrobatique » seconde, première 0/3 0 % 1/16 6 % 0/37 0 %

La terminologie la plus fréquente est « acrosport ». Elle est employée dans les textes institutionnels concernant le cycle terminal, dans tous les ouvrages et dans plus de la moitié des articles et des libellés de stages. En revanche, les trois autres terminologies ne sont pas employées dans les quatre types de documents (programmes, livres, articles et libellés de stages). Ainsi, le terme « acrogym » est moins utilisé. Il n’est pas employé par les auteurs des trois manuels. Il est présent dans les programmes de seconde et première et dans environ un tiers des articles et des libellés de stages. Deux stages s’intitulent « acrogym / acrosport » [voir annexe I : stages de Lyon (13) et de Montpellier (19)], comme si les formateurs employaient volontairement les deux termes pour se faire comprendre de tous les enseignants.

Dans environ 20 % des articles de la revue EP.S et des libellés des stages, l’acrosport est associé avec une autre APSA (le cirque, la danse, la gymnastique, la GR). Ce type de terminologie (par exemple « acrosport et jonglerie », « danse et acrogym ») n’apparaît ni dans les programmes, ni dans les manuels. Le cirque représente l’activité la plus fréquemment associée à l’acrosport (un article et cinq stages). La danse et la gymnastique sont combinées deux fois avec l’acrosport (dans deux stages pour la gymnastique et dans un stage et un article pour la gymnastique). Enfin, la GR est associée à l’acrosport dans un article de la revue EP.S. Une dernière terminologie est employée, notamment dans les programmes de seconde et de première. C’est celle de « gymnastique acrobatique ». Elle est reprise dans un article de la revue EP.S par Moneta & Socié (2002). Les auteurs évoquent les programmes de lycée et rappellent que « la gymnastique acrobatique fait partie de l’ensemble commun des activités proposées en seconde » (p. 15).

Les terminologies désignant l’acrosport scolaire sont donc variées dans les articles de la revue EP.S (quatre types de terminologies différentes), dans les programmes de lycée et dans les libellés de stages de FPC (trois types de terminologies différentes). Seuls les livres sur l’acrosport emploient uniquement la terminologie « acrosport ». Il n’est pas surprenant que la terminologie la plus courante soit « acrosport », puisque ce terme correspond à la pratique fédérale. En revanche, nous pouvons nous interroger sur les trois autres terminologies : « acrogym », « acrosport et » (ou « acrogym et ») une autre APSA (association de deux APSA), « gymnastique acrobatique ».

a) « Acro-gym » est en fait un code de pointage scolaire d’une autre activité, la gymnastique dans le cadre de l’UNSS du département de l’Essonne. Il s’agit de valoriser la dimension

acrobatique de l’activité, de proposer une gymnastique acrobatique, d’où le terme « acro-gym ». Le premier code « acro-acro-gym » est publié en 1990 (Collectif d’enseignants d’EPS de l’Essonne), au moment où l’acrosport scolaire se développe. Des confusions entre l’« acro-gym » et l’acrosport sont sans doute nées à partir de cette période et perdurent encore actuellement. Une nouvelle version de ce code est publiée en 2000 (Duboz, Héraud, & Policarpo).

b) D’autre part, les auteurs des articles de la revue EP.S et les formateurs emploient une autre terminologie en associant l’acrosport avec une autre APSA. Ils proposent donc aux professeurs d’EPS que l’acrosport ne soit pas enseigné seul, mais simultanément avec le cirque, la gymnastique, la danse ou la GR. Cette démarche, où l’acrosport est enseigné en combinaison avec une autre APSA au cours d’un même cycle, apparaît originale et mérite d’être éclairée. Qu’apporte l’association de l’acrosport avec une autre APSA par rapport aux apprentissages des élèves ? Comment les auteurs et les formateurs justifient-ils cette réunion de deux APSA ? Des relations entre l’acrosport et d’autres activités sont-elles envisagées dans les programmes d’EPS ? L’étude des deux autres dimensions d’analyse, les influences et les pratiques scolaires nous apportera des précisions à propos de ces pratiques originales.

c) La terminologie « gymnastique acrobatique » dans les programmes surprend, puisqu’elle n’est jamais utilisée dans les autres documents (sauf l’article de Huot-Moneta & Socié qui reprend les programmes). Pour Carlier (2002), les pratiques scolaires sont fort peu acrobatiques – dans le sens étymologique du terme « danser sur la pointe des pieds ». Le terme « équilibres et agilités avec partenaires » serait plus adapté que celui d’« acrosport » ou « acrogym ». Pourquoi les programmes adoptent-ils encore une autre terminologie, celle de « gymnastique acrobatique » ?

Il règne donc une sorte de flou dans le contexte de l’EPS quant à la terminologie à employer pour signifier l’acrosport scolaire. Certains auteurs pensent que l’acrosport se nomme « acrogym ». D’autres proposent de combiner l’acrosport avec une autre activité. Enfin, l’émergence récente d’une nouvelle terminologie, « gymnastique acrobatique » dans les programmes de lycée contribue sans doute à augmenter les confusions chez les enseignants.