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2.  Cadre théorique

2.4  La perspective et la position

2.4.1  La perspective : allocentrée et égocentrée

2.4 La perspective et la position 

 

  Dans notre recherche, nous allons essentiellement nous focaliser sur deux dichotomies        présentes dans l’apprentissage spatial. La première sera celle de la perspective que peut avoir        un individu lorsqu’il se déplace dans un environnement. Cette dichotomie est constituée de la        perspective ​allocentrée ou

​ ​       égocentrée. Puis, nous allons également approfondir nos       

connaissances concernant les différentes positions que pourrait prendre notre outil (une        tablette tactile) sur lequel nous demanderons aux participants d’accomplir certaines tâches de        navigation. Cette deuxième dichotomie que nous allons aborder sera celle de la position       

verticale ou horizontale         de la tablette. Dans la suite de cette partie, nous allons définir ces        différents concepts dans le but d’avoir une idée plus claire les concernant. 

2.4.1 La perspective : allocentrée et égocentrée 

 

2.4.1.1 Définitions   

  Afin d’agir dans l’espace, toute personne se doit d’utiliser certaines capacités. En        effet, comme le souligne Azémar (1987), l’humain doit avoir la faculté de reconnaître        l’espace dans le but de construire un espace de formes dans lequel il identifie cet espace. A        partir de cela, l’humain peut situer les objets qui lui sont proches et situer son propre corps        dans l’espace qui l’entoure pour s’y adapter. L’humain utilise non seulement la perception de        son corps dans l’espace mais il doit également utiliser la perception qu’il a de cet espace.        Cependant, les individus n’ont pas tous les mêmes capacités. En effet, il est connu que la       

perspective égocentrique est la perspective dite primaire et naturelle chez l’être humain        (Tversky, Hard, 2009). Mais, il est également important de comprendre de quelle manière        l’être humain arrive à gérer la perspective allocentrée qui, par dichotomie, est la perspective la        moins naturelle. 

Selon Vanpoulle (2008), il existe deux types de référentiels d’espace des lieux. En        effet, l’individu a pour habitude de construire l’espace qui l’entoure de deux manières        différentes, ce qui a pour effet de l’amener à élaborer deux types de référentiels d’espace qui        sont : le référentiel égocentré et le référentiel allocentré. Tout d’abord,      ​la perception   

égocentrée est définie comme le fait de situer les objets de l’environnement en référence au       

corps propre pris comme référence stable. Donc, dans une prise de perspective égocentrée, on        peut dire que l’espace est en mouvement autour du corps. Vanpoulle (2008) nous donne un        exemple assez concret de cette notion. Lorsque nous faisons des voyages en train et que nous        sommes assis dans celui­ci à l’arrêt dans une gare à côté d’un autre train, il nous est déjà        arrivé d’avoir la sensation que notre train se déplace alors que non. Ceci est dû au fait que        lorsque nous sommes assis dans un train nous avons une vision dite périphérique. Cependant,        afin de comprendre quel train est réellement en train de se déplacer, il suffit tout simplement        de fixer le second train de manière centrale (vision égocentrée) pour revenir en quelque sorte        à la réalité. Pour conclure sur la définition de la perception égocentrée, nous pouvons        souligner que pour Piaget, le codage égocentré est considéré comme le plus précoce chez les        individus (Verjat, 1994). Ce qui a pour effet de renforcer les propos de Tversky & Hard        (2009) cités plus haut qui soutiennent que la perspective égocentrée est la perspective la plus        naturelle chez l’être humain. Afin d’illustrer ce concept, vous trouverez ci­dessous une        illustration du jeu vidéo très connu Minecraft proposant une perspective égocentrée (Figure        7). 

 

Figure 7: illustration d’une perspective égocentrée dans le jeu Minecraft   

Quant à ​la perception allocentrée

​         , elle est définie comme les changements de position       

du corps par rapport aux repères stables de l’univers physique dans lequel un individu se        déplace (Vanpoulle, 2008). En résumé, cette perception met en relation les différents objets        entre eux par rapport à une référence extérieure. De plus, cette perspective permet de        manipuler mentalement des objets ainsi que des relations entre ceux­ci sans avoir à les référer        au corps propre. De plus, Verjat (1994) souligne le fait que le codage allocentré est également        indépendant de la position du sujet. Afin de mieux percevoir ce concept, vous trouverez        ci­dessous l’illustration d’une perspective allocentrée dans le jeu Minecraft (Figure 8). 

 

Figure 8: illustration d’une perspective allocentrée dans le jeu “Minecraft”   

2.4.1.2 Les effets de la perspective sur les apprentissages   

  En parcourant les diverses ressources concernant cette dichotomie existante entre la        perspective égocentrée et la perspective allocentrée, nous nous sommes très vite rendus        compte que la perspective lors d’une tâche de navigation spatiale pouvait avoir certains effets        sur l’apprentissage des apprenants. Dans un premier temps, Bly(1989), qui étudiait l’impact        de différentes perspectives lors de la lecture de texte, s’est rendu compte que les lecteurs        étaient bien plus rapides à répondre aux tâches proposées lorsqu’ils avaient le champ visuel        du caractère en ayant une perspective égocentrée. Quant aux participants qui réalisaient la        même tâche, mais en adoptant une perspective allocentrée, ils mettaient bien plus de temps à        résoudre la tâche proposée. Cette étude montre, dans un premier temps, qu’il existe bel et bien        un effet sur l’apprentissage. Du point de vue du temps de réponse, les individus ayant une        perspective égocentrée avaient de meilleurs résultats par rapport à ceux qui avaient une        perspective allocentrée. Cependant, les résultats de cette étude nous montrent également que       

les participants qui ont eu une position de protagoniste (égocentrée) ont réussi à se rappeler        plus d’évènements avec plus de précision contrairement aux participants qui devaient        s’imaginer faire une action (allocentrée). Puis, nous pouvons également citer les recherches de        Thorndyke et Roth (1982) pour illustrer l’impact des différentes perspectives sur        l’apprentissage. Ces deux auteurs ont montré que les participants qui se trouvaient dans une        situation d’apprentissage spatial arrivaient à avoir des résultats bien plus précis en se        déplaçant à l’intérieur de l’environnement. En effet, le fait de se déplacer soi­même dans un        environnement en adoptant une perspective égocentrée aurait un effet positif sur        l’apprentissage. D’autres recherches ont réussi à montrer que la méthode avec laquelle la        connaissance est acquise influence le type de connaissances stockées dans la mémoire. En        effet, les résultats obtenus dans l’étude de Sholl (1987) montre qu’il existe bel et bien une        corrélation entre la prise de perspective égocentrée ou allocentrée et la rétention d’information        dans la mémoire. En effet, les résultats de cette recherche ont montré que la disponibilité de        mémoire par rapport à l’information dépendait de la perspective avec laquelle on apprenait.        Dans cette recherche, les participants ayant appris à partir de cartes de type allocentré se sont        rendus compte que toutes les locations étaient équivalantes. Tandis que les participants ayant        appris en navigant de manière égocentrée ont trouvé que les locations présentes dans le champ        visuel étaient plus accessibles. Donc cette expérience rejoint les propos de Thordynke et Roth        (1982) qui disent que le fait de se déplacer soi­même dans un environnement à des effets sur        l’apprentissage. En effet, la perspective allocentrée n’est pas fréquemment utilisée par les        individus dans la vie de tous les jours. Cependant, d’autres études ont montré que le        déplacement au sein d’un environnement virtuel en mode allocentré permet d’avoir de        meilleurs résultats du point de vue de la configuration de l’environnement. Prenons l'exemple        de l’expérience de Nathalie Pilard (1999), les participants se déplaçant en mode allocentré ont        eu de meilleurs résultats concernant les questions d’emplacements de points de repères, sur        les angles relatifs et les distances à vol d’oiseau entre ces points contrairement à ceux qui se        déplaçait en mode égocentré.  

Comme nous l’avons vu dans cette partie, la dichotomie entre la perspective allocentrée et        égocentrée a été étudié sous l’aspect de l’apprentissage par un bon nombre de chercheurs.       

D’après les multiples ressources abordées, il semblerait que la perspective égocentrée serait la        perspective idéale lors de la navigation spatiale du fait que celle­ci est la plus intuitive pour        les êtres humains. Néanmoins, il semblerait également que la perspective allocentrée        permettrait plus facilement d’acquérir une connaissance de la configuration d’un lieu.   

2.4.2 La position : vertical vs horizontal 

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