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La navigation au sein d’un environnement virtuel ou réel : qu’en pense la

2.  Cadre théorique

2.3  Le déplacement au sein d’un environnement réel ou virtuel

2.3.6  La navigation au sein d’un environnement virtuel ou réel : qu’en pense la

Figure 6 : exemple de trainée tiré du texte de Darken et Peterson, 2002 

 

Cette technique, qui a été appelé la technique “d’Hansel et Grettel” (Darken et Sibert, 1993),        donne la possibilité aux utilisateurs d’avoir une sorte de tracé récapitulatif de la navigation qui        a été faite lors de la tâche de navigation. 

Puis, nous pouvons également aller plus loin et trouver une autre fonction à cette aide à la        navigation. Nous pourrions également imaginer utiliser cette “trainée” lors de la phase        d’acquisition d’un environnement non­familier qui aurait pour objectif d’orienter l’utilisateur        dans ce nouveau monde ce qui l’aiderait à se familiariser à celui­ci. 

2.3.6 La navigation au sein d’un environnement virtuel ou réel : qu’en pense la                           

neuroscience ? 

 

  Lorsque l’on parle de la navigation, comme nous l’avons vu plus haut, il y a un        processus cognitif qui est mis en jeu. Cette problématique a fasciné une grande partie de la        communauté neuropsychologique s’intéressant à la navigation dans des environnements réels       

ou virtuels. Nous allons tenter de comprendre quelles sont les différentes parties de notre        cerveau qui sont utilisées lors de la navigation. Pour répondre à cette question nous allons        principalement nous baser sur une recherche qui a été conduite par Spiers et Maguire (2006).        Ces chercheurs ont tenté de comprendre de quelle manière le cerveau humain aide les        individus à interagir et à naviguer à travers un environnement qui change constamment. Pour        étudier cela, les chercheurs ont reconstruit la ville de Londres dans un environnement virtuel        en trois dimensions. Cette recherche a un public cible bien précis : les chauffeurs de taxi        travaillant à Londres. En effet, selon les chercheurs, les chauffeurs de taxi ont une plus grande        connaissance mentale concernant la ville de Londres qu’un simple citoyen. D’un point de vue        pratique, les chercheurs ont demandé aux différents chauffeurs de taxi de naviguer dans la        ville de Londres. Les résultats obtenus pour cette recherche ont été très importants car ils ont        permis de mieux comprendre le rôle des différentes parties du cerveau de l’être humain dans        une situation de navigation. 

  La première partie du cerveau qui joue un rôle important pour la navigation est       

l’hippocampe

​ . Des recherches antérieures (Burgess and O’Keefe, 1996; Sharp et al., 1996;       

Touretzky and Redish, 1996; Koene et al., 2003; Voicu, 2003 cités par Spiers & Maguire,        2006; Banquet et al., 2005; Howard et al., 2005) stipulent que l’on attend une augmentation        de l’activité de l’hippocampe lorsqu’une personne se trouve dans une situation de navigation.        Il a été également suggéré que l’activité de l’hippocampe ainsi que les régions qui lui sont        associées change la navigation d’un individu. En effet, l’activité de ces parties du cerveau        permet de se rapprocher de plus en plus vers le but final de la navigation. Certaines études        mettent en évidence le rôle de l’hippocampe dans une situation de navigation. Cependant,       ​la  recherche de Spiers et Maguire (2006) s’est plutôt focalisée sur le rôle de cette partie du        cerveau dans un contexte de navigation dans un environnement familier. Selon ces auteurs, le        rôle de l’hippocampe en situation de navigation semble être la facilitation de la planification        de la route à prendre afin d’atteindre un but précis. La recherche a montré que lorsqu’une        personne planifie l’itinéraire à entreprendre pour atteindre un but, l’hippocampe s’active et        récupère les informations de l’environnement provenant des cartes cognitives stockées en        mémoire. De plus, lors de la navigation, les informations spatiales allocentrées (cartes       

cognitives) sont disponibles dans l’hippocampe et ne demande pas d’effort supplémentaire        pour les utiliser sauf si la destination finale change. D’autres recherches ont également montré        un point très intéressant concernant l’utilisation de cette région du cerveau lors de la        navigation. Selon ces recherches, l’activité de l’hippocampe en situation de navigation ne        varie pas en fonction de la connaissance de l’environnement. En effet, une personne ayant une        parfaite connaissance de l’environnement dans lequel elle navigue depuis dix ans utilise tout        autant l’hippocampe comparé à une personne qui ne connaît pas un environnement        (Rosenbaum et al., 2000 cité par Spiers et Maguire, 2006). 

  Ensuite, la deuxième partie du cerveau qui joue un rôle important pour la navigation        est la partie du ​cortex rétrosplénial

​           . Cette partie du cerveau est interconnectée avec       

l’hippocampe. Le cortex rétrosplénial aurait pour rôle d’intégrer et de traduire les        représentations égocentrées se trouvant dans le cortex pariétal postérieur et les représentations        allocentrées se trouvant dans le lobe temporel médian (Maguire, 2001; Wolbers and Buchel,        2005 cités par Spiers et Maguire, 2006). Les résultats obtenus dans la recherche de Spiers et        Maguire (2006) sont cohérents avec ces propos mais vont également plus loin. En effet, les        résultats montrent également que ce processus n’est pas toujours maintenu lors de la        navigation au sein d’un environnement familier. Le cortex rétrosplénial joue un rôle et        s’active lorsqu’il y a un changement dans la demande, comme par exemple lorsqu’une        personne décide de changer l’objectif final lors de la navigation. Pour conclure avec cette        partie du cerveau, cette recherche montre également que le cortex rétrosplénial ne joue pas un        rôle dans la planification de la navigation du point de vue moteur contrairement à ce que        laissait penser des recherches antérieures (Cho et Sharp, 2001 cités par Spiers et Maguire,        2006). 

  Enfin, la dernière partie du cerveau qui a été mise en évidence dans la recherche de        Spiers et Maguire (2006) est​le cortex préfrontal

​           . Grâce à un système d’imagerie IRM, il a été       

prouvé que lors de la navigation, le cortex préfrontal s’active. Cette activité est généralement        attribuée à la fonction exécutive, à la planification et à la prise de décision (Hartley et al.,        2003 cité par Spiers et Maguire, 2006) ou est liée à l’augmentation de la demande concernant        la mémoire de travail (Gron et al., 2000 cité par Spiers et Maguire, 2006). 

  Comme nous avons pu le voir dans cette partie de notre travail, la question de la        navigation peut être également étudiée d’un point de vue de la neuroscience. Bien que le        déplacement au sein d’un environnement semble une activité naturelle pour l’être humain,        nous pouvons constater que celle­ci s’avère très élaborée d’un point de vue fonctionnel. En        effet, de nombreux facteurs cognitifs jouent un rôle dans la navigation au sein des        environnements qu’ils soient réels ou bien virtuels. 

 

2.4 La perspective et la position 

 

  Dans notre recherche, nous allons essentiellement nous focaliser sur deux dichotomies        présentes dans l’apprentissage spatial. La première sera celle de la perspective que peut avoir        un individu lorsqu’il se déplace dans un environnement. Cette dichotomie est constituée de la        perspective ​allocentrée ou

​ ​       égocentrée. Puis, nous allons également approfondir nos       

connaissances concernant les différentes positions que pourrait prendre notre outil (une        tablette tactile) sur lequel nous demanderons aux participants d’accomplir certaines tâches de        navigation. Cette deuxième dichotomie que nous allons aborder sera celle de la position       

verticale ou horizontale         de la tablette. Dans la suite de cette partie, nous allons définir ces        différents concepts dans le but d’avoir une idée plus claire les concernant. 

2.4.1 La perspective : allocentrée et égocentrée 

 

2.4.1.1 Définitions   

  Afin d’agir dans l’espace, toute personne se doit d’utiliser certaines capacités. En        effet, comme le souligne Azémar (1987), l’humain doit avoir la faculté de reconnaître        l’espace dans le but de construire un espace de formes dans lequel il identifie cet espace. A        partir de cela, l’humain peut situer les objets qui lui sont proches et situer son propre corps        dans l’espace qui l’entoure pour s’y adapter. L’humain utilise non seulement la perception de        son corps dans l’espace mais il doit également utiliser la perception qu’il a de cet espace.        Cependant, les individus n’ont pas tous les mêmes capacités. En effet, il est connu que la       

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