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Dans ce chapitre nous avons jugé intéressant de décrire la situation matrimoniale au

Gabon. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur les travaux de Mouvagha-Sow Myriam261

et plus particulièrement sur son étude qui traite de l'évolution de la formation des unions à Libreville. Même si l'étude concerne principalement la capitale, il n'en demeure pas moins que les résultats obtenus peuvent être élargis à d'autres villes gabonaises. Nous présenterons ce travail en quatre points. Dans un premier temps, nous retracerons la méthodologie générale de l'étude, ensuite nous verrons comment l'auteur utilise le concept d'union dans le contexte matrimonial gabonais. Nous donnerons quelques résultats obtenus. Pour finir, nous présenterons trois étapes nécessaires à l'établissement d'une union.

IV.1. Méthodologie générale de l'étude

Dans son travail, l'auteur montre comment la formation des unions évolue au Gabon. Elle cherche aussi à savoir s'il y a réellement une désaffection pour le mariage au profit des unions libres ou du célibat dans les plus jeunes générations. Pour cela, elle va utiliser une méthode qui fait appel à l'approche qualitative et à l'approche quantitative. En effet, elle part

d'une enquête262 réalisée dans trois quartiers de Libreville aux populations de niveaux

socioéconomiques différenciés, auprès de 357 ménages dont 484 femmes et 424 hommes. L'étude comprend une section sur les pratiques matrimoniales et l'activité sexuelle, avec un historique complet des unions des hommes et des femmes, décrivant les différentes étapes de chaque union et une biographie génésique.

Elle a aussi utilisé des entretiens semi-directifs auprès d'une quarantaine de femmes qui ont permis d'approfondir les résultats des analyses quantitatives. La socialisation en milieu urbain (et surtout dans la capitale) sera le principal facteur de changement social pris en compte, tandis que la situation socioéconomique sera perçue indirectement à travers l'effet de période à travers une analyse selon le groupe de générations.

261 M. Mouvagha-Sow « L'évolution de la formation des unions à Libreville », in T. Locoh (dir.), Genre et société en Afrique, Paris, Ined, 2007, pp.343-356

Dans de nombreux pays en Afrique on assiste depuis quelques décennies à une « transition de la nuptialité » marquée par un recul de l'âge au mariage et un développement des unions informelles. Ce phénomène touche aussi le Gabon où le célibat a énormément progressé à tous les âges entre 1960 et 2000, à cause d'une désaffection croissante pour le mariage et malgré une augmentation importante des unions consensuelles. L'âge moyen au premier mariage est passé de 18,2 ans en 1960 à 29,6 ans en 2000 chez les femmes et de 26 ans en 1960 à 31,5 ans en 2000 chez les hommes.

Selon l'auteur, on peut supposer que les évolutions de la conjugalité au Gabon sont la conséquence de deux tendances de fond : la modernisation et la précarisation des conditions de vie. Des facteurs de modernisation ou plus simplement de changement social touchent une société gabonaise acculturée depuis la colonisation, dont les effets sont visibles dans l'urbanisation et l'instruction (y compris des femmes), très développées selon les critères africains, un accès de plus en plus important des femmes à l'emploi salarié et une exposition aux médias, qui entrainent probablement une propagation des modèles familiaux et conjugaux occidentaux. Au Gabon le choix du conjoint est majoritairement individuel. Toutefois, la conception du couple est encore très patriarcale. Le droit gabonais fait de l'homme le chef de famille auquel la femme doit obéissance et comme nous l'avons vu, il légitime la polygamie.

Le Gabon a connu une grande crise économique au milieu des années 1980. Cette dernière a entrainé une grande paupérisation de la population. Les effets de cette crise sont particulièrement visibles dans la capitale, Libreville où une grande partie des habitants connait des conditions de vie très difficiles. Les effets du chômage touche en premier lieu les jeunes adultes même quand ils ont des diplômes.

Dans son étude l'auteur décrit trois étapes dans le processus matrimoniale au Gabon. Ces différentes étapes sont la première fréquentation, la première cohabitation et enfin le premier mariage. Mais bien avant de décrire ces trois étapes l'auteur tient à expliquer le concept d'union.

IV.2. Le concept d'union au Gabon

Dans cette enquête, le concept d'union est utilisé au sens très large. En effet, dans le recensement du Gabon, la définition de l'union n'est pas très précise. Elle semble surtout recouvrer une notion de durée. Les personnes ne déclareraient pas certaines unions sans

co-résidence qui, pourtant peuvent durer assez longtemps, mais sont surtout le fait des jeunes générations. C'est sont essentiellement des unions de type « ami », « visite », dans lesquelles les partenaires partagent régulièrement le même lit mais ne vivent pas ensemble. Ces types d'unions ne sont pas généralement pris en compte dans les recensements et dans les enquêtes démographiques réalisés au Gabon et dans la plupart des pays africains.

Le recul de l'âge à la première union tel qu'il est perçu à travers les résultats des recensements ne signifie pas forcement que les gabonais entrent en union plus tard qu'avant, mais plutôt qu'ils adoptent de nouvelles formes d'union. Il est très difficile de ne pas considérer en tant qu'union proprement dites une partie des relations avant la première cohabitation (24 ans pour les femmes et 29 ans pour les hommes, si l'on reprend les âges moyens à la première union informelle lors du recensement de 1993, appelées en général « préconjugales ». Ces unions sans cohabitation que l'auteur à choisi d'appeler « fréquentations » ont surement toujours existé au Gabon, car les mœurs y ont toujours été, dans l'ensemble, assez permissives sur le plan sexuel. Il y était bien vu, dans de nombreuses ethnies, qu'une femme fasse la preuve de sa fertilité avant de se marier, même avec un autre homme que son futur mari. On peut penser que ces fréquentations se poursuivent maintenant chez les jeunes adultes.

Au Gabon les jeunes sont souvent scolarisés longtemps, ils sont à la charge de leur famille et ont de plus en plus de difficultés à trouver un emploi. Parmi les ménages interrogés, la majorité des jeunes adultes de 20 à 35 ans est hébergée essentiellement par ses parents, frères, sœurs, oncles et tantes. Les jeunes hommes et les jeunes femmes vivent chacun chez leurs parents, se fréquentent et font des enfants jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de s'installer. Cette « autonomie » résidentielle de plus en plus tardive de chaque partenaire a également été observée dans plusieurs villes africaines.

L'auteur rappelle que dans le contexte gabonais et africain, plus que partout ailleurs, le recueil de la nuptialité en tant que processus est absolument nécessaire. En effet, on sait bien que la constitution des unions en Afrique subsaharienne peut être longue et complexe. La prise en compte de toutes les étapes de ce processus est donc essentielle. Chaque phase a donc été saisi dans l'enquête c'est-à-dire, la simple fréquentation, la cohabitation, les présentations (fiançailles), le mariage coutumier, le mariage civil et le mariage religieux et ce recueil biographique a permis d'obtenir une meilleure vision des différentes situations matrimoniales au moment de l'enquête.

C'est en analysant ces biographies que l'auteur montre l'évolution de ces différentes formes d'unions.

IV.3. Quelques résultats de l'étude

Les résultats de l'étude sont présentés par genre. l'auteur a préféré montrer une image des premiers événements matrimoniaux (y compris les premiers rapports sexuels) les uns par rapport aux autres, toutes génération confondus.

Chez les femmes, les calendriers de l'initiation sexuelle et de la première fréquentation (16,4 ans et 16,9 ans), d'une part, et de la première cohabitation et des premières présentations (21,2 ans et 22,4 ans), d'autres part sont voisins. En revanche le premier mariage est décalé par rapport aux autres événements : 29, 5 ans.

Chez les hommes, les calendriers de tous les évènements matrimoniaux sont bien différenciés. Le processus matrimonial est donc plus étalé que chez les femmes et les différentes étapes bien distinctes au cours du cycle de vie. On observe un décalage de plus de 3 ans entre l'entrée en sexualité et leur première fréquentation (15,4 ans et 18,6 ans). Ceci confirme le fait que les unions de type « fréquentations » ne peuvent pas être réduites à une simple sexualité préconjugale. La moitié des hommes commence à cohabiter avec leur partenaire à 25,5 ans soit près de 7 ans après la première fréquentation. Les présentations ont lieu 4 ans après la première cohabitation et le mariage survient beaucoup plus tard, à 37,1 ans soit bien après la première cohabitation.

Ces différences entre l'âge d'entrée en union des femmes et des hommes (1,7 ans pour la fréquentation, 4,3 ans pour la cohabitation : 7,1 ans pour les présentations et 7,6 ans pour le mariage) sont certainement à mettre en relation avec l'écart d'âge entre conjoint qui varie selon le degré de formalisation de l'union.

IV.4. Les différentes étapes d'entrée en union au Gabon

IV.4.1. La fréquentation

L'auteur présente l'étape de la fréquentation comme la toute première étape d'entrée en union. En effet au Gabon, toute union commence par une fréquentation, même si pour certains, la cohabitation, les présentations ou le mariage ont pu intervenir en même temps.

Chez les femmes il y a une relative stabilité de l'âge médian à la première fréquentation, sauf en ce qui concerne la génération de 1960-1969. En effet celles-ci ont connu leur première fréquentation plus tôt que les autres (médiane égale à 15,9 ans contre 17, 4 ans pour la génération de 1950-1959 et celle de 1980 et 1984, et de 17,3 ans pour celles de la génération 1970-1979 avec une différence significative, toutes choses égales par ailleurs. Cette évolution est comparable à celle de l'âge au premier rapport sexuel.

L'auteur prend aussi en compte le lieu de socialisation afin d'expliquer ses résultats. En effet, la résidence pendant l'enfance à Port-Gentil deuxième ville du pays, ou encore à l'étranger ralentit de moitié environ la probabilité d'avoir rapidement une fréquentation par rapport à la socialisation dans la capitale, tandis que la socialisation en milieu rural accélère le rythme d'entrée en fréquentation. Enfin le fait d'avoir déjà eu un enfant multiplie par trois la chance de connaître rapidement une fréquentation.

Du côté des hommes, contrairement à ce que l'on observe chez les femmes, ils connaissent un rajeunissement continu de la fréquentation. Les hommes de la génération la plus ancienne ont connu leur première fréquentation à l'âge de 21,2 ans, ceux de la génération de 1950-1959 à 20,3 ans, ceux de la génération de 1960-1969 à 20,7 ans, ceux de la génération 1970-1979 à 18,5 ans et, enfin ceux de la génération 1980-1984 à 16,8 ans. Ce résultat est comparable à celui concernant l'âge au premier rapport sexuel, qui diminue également chez les hommes. On observe donc chez les hommes un rajeunissement de l'entrée en union. Par ailleurs, le milieu de socialisation n'a aucun effet chez ces derniers. Enfin, le fait d'avoir un enfant multiplie par dix la probabilité d'entrer rapidement en fréquentation.

A ce stade de l'analyse, l'auteur remarque un rajeunissement des fréquentations chez les hommes et plutôt une stabilité chez les femmes. Même s'il est difficile de détecter ici l'effet de la crise, elle émet tout de même quelques hypothèses. Les fréquentations du point de vue des hommes sont des unions peu coûteuses. Ils peuvent donc en avoir de plus en plus tôt. En revanche les hommes plus âgés avaient pris l'habitude d'inciter les femmes, implicitement ou explicitement à monnayer les relations sexuelles et/ sentimentales.

L'auteur fait entre autre référence au phénomène de « deuxième bureau » que nous avons déjà évoqué dans ce travail. Cette pratique a connu un essor considérable notamment durant la période faste de l'économie gabonaise qu'elle situe entre 1973 et 1985. Les femmes de la génération 1960-1969 ont justement atteint l'âge des fréquentation (à partir de 15 ans) entre 1975 et 1985 et on peut supposer que c'est pour cela qu'elles sont entrées en fréquentation plus précocement que les autres.

les jeunes femmes sont certainement moins sollicitées par ce type de relations. Il est donc logique que l'âge d'entrée en union n'a pas baissé chez les filles, dont une partie doit aussi choisir entre la poursuite des études et l'entrée en union. On a en effet, observé que plus les femmes sont instruites, plus elles entrent en union tardivement. Celles qui réussissent à l'école évitent sans doute de s'investir trop tôt dans des relations sentimentales et/ou sexuelles. Nous reviendrons sur cet aspect là de la question lorsque nous aborderons notre propre étude de terrain.

Pour ce qui est du milieu de socialisation, les citadines d'origine entrent plus tard en fréquentation que les villageoises. Ainsi la ville retarde classiquement l'entrée des femmes en union le plus souvent une « fréquentation », mais pas celle des hommes. Pour les deux sexes la naissance d'un enfant accélère de façon importante la formation du couple. Ce résultat est surement lié à la conception que l'on se fait de l'union. Une simple relation sexuelle occasionnelle peut se transformer en relation sentimentale plus stable avec la venue d'un enfant. Enfin on observe un rapprochement de calendrier entre les deux sexes, qui augure peut-être des relations plus égalitaires au sein de cette conjugalité sans cohabitation.

IV.4.2. La première cohabitation

Lorsque Myriam Mouvagha-Sow étudie la cohabitation qu'elle nomme aussi la co-résidence du couple. Elle remarque tout d'abord qu'elle n'est pas systématique et peut se produire au bout de plusieurs années de fréquentation. Selon elle : « Cette cohabitation revêt, en général, le sens que l'on donne à « l'union informelle » dans la plupart des recensements et enquêtes démographiques ». Ici, elle s'intéresse à la première cohabitation quel que soit le rang de l'union. Les résultats observés sont les suivants :

Chez les femmes, l'âge de la première cohabitation est d'abord en baisse (20,5 ans pour les femmes de la génération 1950-1959 et 19,4 ans pour celles de la génération 1960-1969), puis en hausse (21,7 ans pour celles de la génération 1970-1979). Pour la génération 1980-1984, la plupart des femmes n'ont pas encore cohabité car la médiane n'est pas atteinte. Le recul de l'âge à la co-résidence pour cette génération est très important et significatif car il représente 68 % par rapport au plus âgées, toutes choses égales par ailleurs.

En ce qui concerne le milieu de vie, la socialisation dans un chef-lieu de province autre que Port-Gentil, ou dans un village, multiplie par près de deux les chances de cohabiter

rapidement. Enfin, la présence d'au moins un enfant issu de l'union accélère la cohabitation de ses parents. Le rang de l'union et le fait d'avoir effectué des présentations ne semblent jouer aucun rôle sur la probabilité de cohabitation.

Chez les hommes contrairement à l'âge de la première fréquentation, on connait un retard de la première cohabitation, mais celui-ci n'est pas significatif, toutes choses égales par ailleurs. En revanche, le milieu de socialisation est bien significativement corrélé au calendrier d'entrée en cohabitation. Les résultats montrent en effet, que le fait de résider en province (sauf à Port-Gentil) durant l'enfance multiplie par deux la probabilité de cohabiter rapidement par rapport à celui d'habiter à Libreville.

Tout comme chez les femmes, la présence d'un enfant accélère la vie commune et le rang de l'union n'a aucun rôle. En outre, les présentations multiplient par quatre l'éventualité de cohabiter rapidement. Ainsi la cohabitation intervient un peu plus tardivement dans le cycle de vie car elle nécessite, en général, l'acquisition d'un logement autonome bien que de plus en plus de jeunes gens commencent leur vie de couple chez l'une ou l'autre des familles. Or, la poursuite de la scolarisation à des âges élevés et la situation du chômage retardent de plus en plus la possibilité d'assumer le coût d'une location ou la construction d'une maison.

L'étude montre tout de même que la socialisation dans la capitale a pu opérer un changement des mentalités parmi les jeunes générations, qui, accordent moins d'importance à un engagement précoce dans la vie conjugale dont la co-résidence est une première étape. Pour ce qui est de la scolarisation, les résultats montrent que là aussi, les femmes les plus instruites cohabitent moins tôt que les autres, car il paraît important pour ces femmes de milieu aisé ou en ascension sociale d'avoir obtenu une situation économique relativement stable avant de s'engager dans une relation sentimentale plus sérieuse.

Cette situation touche également la majorité des hommes, censés assumer la majeur partie des frais d'hébergement et d'entretien du ménage, et pour lesquels les fréquentations sont moins couteuses. Toutefois, dans tous les cas, la naissance d'un enfant accélère la vie commune.

IV.4.3. Le premier mariage

L'auteur s'intéresse ici à toutes les formes de mariage même si dans cette enquête le mariage coutumier est largement majoritaire. En effet, comme dans le recensement de 1993, il représente 68 à 69 % des mariages alors que le mariage religieux reste quant à lui très

marginal 4 à 5 % des mariages.

Les résultats observés sont les suivants : chez les femmes l'âge au premier mariage connait une hausse continue au fil des générations. Cette fois ci la génération 1960-1969 ne fait pas exception. Les femmes de la plus ancienne génération se sont mariées à 26 ans et celles de la génération 1960-1969 à 28,6 ans. Pour les deux plus jeunes générations, la médiane n'est pas encore atteinte. Les femmes de la génération 1960-1969 ont 36 % moins de chance de se marier rapidement que celles de la génération 1950-1959, celles nées dans les années 1970, 66 % de chance en moins et celles de la génération 1980-1984, 95 % de chance en moins.

Le fait d'avoir déjà eu des enfants et le rang de l'union n'ont aucun effet, tandis que la cohabitation et encore plus les présentations, accélèrent la célébration du premier mariage.

Cette évolution est comparable chez les hommes. En effet, ceux de la génération 1940-1949 se sont mariés à 26,2 ans contre 27,6 ans pour ceux de la génération 1950-1959 (moins 51 %) et 37,1 ans pour ceux de la génération 1960-1969 (moins 81 %). La plupart des hommes des deux plus jeunes générations (1970-1979 et 1980-1984) ne sont pas encore mariés.

Pour ce qui est du milieu de vie, là aussi la socialisation en province, dans les villes secondaires et les villages, accélère le mariage de façon importante. Chez les hommes la présence d'enfants issus de l'union est un facteur accélérateur du mariage. Enfin comme chez les femmes, la cohabitation et les présentations augmentent les chances de se marier rapidement.

Le mariage intervient donc de plus en plus tard dans la vie des individus. Ce recul de l'âge au mariage est spectaculaire pour les deux sexes. La variable liée à une certaine modernisation, la socialisation à Libreville retarde le mariage des hommes. Si le mariage précoce n'est plus, depuis longtemps, valorisé au Gabon, cet étalement du processus matrimonial est certainement à mettre en relation avec la précarisation des conditions de vie que connaissent un grand nombre de personnes. Ce sont d'ailleurs les femmes résidant dans le quartier populaire qui se marient le plus tardivement. Le désir de mariage est toujours vivace surtout chez les femmes, mais sa célébration, quelle que soit sa forme, entraine des dépenses importantes au Gabon. Ces évolutions affectent les rapports de genre. En effet, les femmes attendent la décision de leur partenaire. Celles au capital culturel et social peu élevé comptent toujours sur le rôle sécurisant du mariage et sur le statut social valorisant qu'il apporte. Les femmes plus instruites et de milieu aisé, malgré leur situation sociale et leur relative