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Première partie Introduction

CHAPITRE 2. L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT DES LOGIQUES

2. La confédération : entre union et résistance

Au moment de la naissance de la confédération le constat est déjà établi : « la Ligue n’entretient que des rapports très éloignés avec ses sociétés et avec les associations fédérées. Ces deux mondes parallèles paraissent s’ignorer »49. L’objectif de cette confédération consiste donc à rapprocher toutes les structures associatives du réseau entre elles. Cette volonté de proximité présente au moins deux types de relations : des liens interfédéraux lorsqu’ils se jouent entre le centre confédéral et les antennes déconcentrées ou directement entre les fédérations départementales ; et des liens intra-fédéraux dès lors qu’ils interviennent au sein d’une même instance (locale ou nationale). Comment ces différents acteurs interagissent ? L’un prend-il le dessus sur l’autre ? Y-a-t-il des relations dominants/dominés au sein de la Ligue de l’enseignement ? Ces questions sont étudiées dans cette seconde partie afin de déterminer les attentes de chacun et d’observer leurs pratiques, c’est-à-dire la manière dont ces attentes se traduisent dans les faits.

2.1. Des logiques de subordination au niveau national ?

Dans le rapport d’activité de l’année 2003, le centre confédéral y est décrit comme « un centre de ressources au service de la politique de la Ligue de l’enseignement, au service de la confédération et, en premier lieu, des fédérations »50. Ainsi, cette instance agit donc comme une « boîte à outils » mis à la disposition des antennes locales. Toutefois, elle occupe également une place politique importante dans le réseau, faisant le lien entre les acteurs politiques (gouvernement, ministères) et ceux de terrain (fédérations départementales). Cette position centrale dans le réseau lui permet alors de répondre aux attentes de ces interlocuteurs mais aussi d’exercer des formes de contrôle et de domination sur les structures locales.

49 Nathalie Sévilla, op. cit., p. 89.

50 Rapport d’activité 2003 du centre confédéral, p. 105. Source : Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine,

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2.1.1. L’État, la confédération et les fédérations départementales : entre attentes et formes de contrôle

Martine Bernard-Roigt fait le constat d’instances locales autonomes mais parfois isolées51. Ce sentiment de solitude se retrouve à la Ligue de l’enseignement dans la mesure où les fédérations départementales attendent des prises de position intelligibles de la part du national sur des questions plus ou moins délicates, ou qui provoquent des tensions. En analysant le discours des salariés interrogés, il semble surtout que tous ne vivent pas les relations avec le centre confédéral de la même manière. Certains, comme Yannick52, partagent une représentation positive de l’instance parisienne et estiment qu’il n’est plus possible de condamner son absence de prise de décisions.

Je reprochais y a quelques années que justement la Ligue prenne pas assez position sur des faits de sociétés, des trucs, mais ça je peux plus le dire parce que justement je trouve que ça s’est vachement amélioré. Au niveau du confédéral hein.

Yannick, 47 ans, délégué général

En revanche, d’autres, à l’instar d’Albert, considèrent que c’est « clair sans être clair » dans la mesure où il perdure des formes d’ambiguïté dans le positionnement national.

Rien que pour le port du voile, on a quelques soucis pour avoir une position Ligue nationale. Parce qu’elle est clair sans être clair, elle peut être interprétée, c’est un peu le problème de l’interprétation de la loi et jusqu’où on l’applique ? Parce que si on prend la loi pure et simple : aujourd’hui elle est pas appliquée. Une femme voilée peut pas aller dans une grande surface, normalement elle est passible d’amende, 150 euros, etc., etc. C’est pas le cas aujourd’hui. C’est pas appliqué alors qu’est-ce qu’on fait, nous, quand un stagiaire qu’on connaît pas, vient voilé le jour du stage BAFA?

Albert, 55 ans, délégué général

Si l’on poursuit avec l’exemple des formations au brevet d’aptitude aux fonctions d’animateurs (BAFA) alors les attentes se jouent à trois niveaux. D’un côté, et dans la mesure où elles sont responsables des sessions qu’elles organisent, les fédérations départementales

51 Martine Bernard-Roigt, « Territoire et syndicalisme… », art. cit., p. 96.

52 Il est important de noter que Yannick exerce, ce que les salariés appellent au sein de la Ligue de

l’enseignement, une « mission nationale », c’est-à-dire qu’un salarié d’une antenne locale est en charge d’un dossier (une action, une thématique…) à l’échelon national.

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attendent des positionnements bien définis de la part de la confédération sur les contenus et les modalités de la formation. D’un autre côté, ces éléments, n’ayant pas été clairement établis au niveau ministériel durant de nombreuses années, laissaient les associations proposer ce type de formation sans directive précise. C’est donc la confédération qui était en attente de décisions ministérielles. En effet, Vincent souligne le lien para-administratif existant à la Ligue de l’enseignement et montre comment l’association tente de conjuguer les impératifs ministériels et les valeurs qu’elle défend.

Sur la partie cœur du métier, la partie formation, voir comment on peut organiser tout ça à partir des impératifs ministériels, de ce qui est attendu de manière institutionnelle et puis la patte qu’on peut y greffer au niveau de la Ligue, en termes de valeurs et compagnie.

C’est quoi ce parallèle entre le côté institutionnel et les valeurs de la Ligue ?

Concrètement, au niveau institutionnel, il y avait un flou artistique jusqu’en 2007. En 2007, il y a un arrêté qui est sorti sur le BAFA et le BAFD, qui précise un certain nombre de fonctions qui sont attendues à la fin de ces brevets, puisque c’est pas des diplômes c’est des brevets. Donc voilà c’est listé. Il y a un certain nombre de fonctions, à la fin des trois stages, puisque c’est réparti en plusieurs stages, on doit arriver à ces fonctions-là. Ça a été un petit peu plus précis mais c’est globalement, dans cet arrêté, on parle de l’organisation, comment se monte le nombre de jours et cetera, et cetera. Maintenant les modules sont pas décrits, ça c’est chaque organisme qui met les modules. Alors on sait très bien qu’il y a des modules qui sont un peu obligatoires, qu’on va retrouver de manière parallèle dans tous les organismes. Les trucs classiques sur le développement de l’enfant, le rôle d’un animateur, la posture et compagnie, la réglementation des accueils collectifs de mineurs, tout ce qui est responsabilité civile, pénale, ce genre de trucs. Et puis après y a des temps qu’on a en plus, par exemple des temps sur la laïcité qu’on aborde ou des débats un petit peu sur ces thématiques-là, qui sont pas forcément mis en place partout. Et après c’est aussi au niveau des méthodes de travail qu’on essaie beaucoup de travailler justement, pour voir comment faire passer toutes ces valeurs.

Vincent, 33 ans, coordinateur

L’État rédige dorénavant des arrêtés, qui précisent les objectifs attendus durant les formations qu’il subventionne. Dès lors, l’article 17 des statuts de l’association signale qu’« il est justifié chaque année auprès des Ministres de l’Intérieur, de l’Éducation nationale et, en général, de tous les Ministres concernés, de l’emploi des fonds provenant de toutes les

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subventions accordées au cours de l’exercice écoulé »53. Ce troisième niveau d’attente correspond également à une forme de contrôle de l’État sur la Ligue de l’enseignement. Par ailleurs, cette position de « vérification » entre les deux instances apparaît dans l’article 7 qui souligne que « la nomination aux emplois de directeurs (un poste), chefs de service (six postes), sous-chefs de services et rédacteurs (sept postes) est prononcée avec l’approbation du Gouvernement »54. Le recrutement des dirigeants du Mouvement (à l’échelon national) est soumis à l’accord des représentants de l’État.

De son côté, le centre confédéral exerce également des formes de contrôle sur ses antennes locales. En effet, les résultats d’une enquête adressée aux fédérations départementales sur les associations para-administratives de leur territoire mentionnent leur manque d’intérêt pour ces institutions. Un dirigeant national réagit : « "Les FOL ne se sentent pas concernés". C’est bien ce que je disais mais elles sont des fédérations d’associations volontaires qu’elles doivent défendre et valoriser : si elles laissent tomber sur le para- administratif elles faillissent à leurs engagements »55. Cette « anecdote » n’est pas si anodine dans la mesure où l’instance parisienne attend de son réseau une connaissance de la vie associative locale afin d’optimiser les actions sur le terrain, mais aussi – et entre autres – une vigilance particulière sur les coûts engagés. Pour atteindre ce dernier objectif le centre confédéral insiste de plus en plus sur la mutualisation de services56, c’est-à-dire des services gérés en région ou entre fédérations – comme les formations, les séjours de vacances ou encore des services administratifs – afin de diminuer les frais de gestion. Dès lors, comment ces attentes nationales se traduisent-elles dans les pratiques professionnelles.

2.1.2. Homogénéiser les pratiques professionnelles pour tendre vers une socialisation commune

L’éducation, la laïcité ou encore la citoyenneté à travers les valeurs républicaines constituent les fondements historiques du Mouvement. Les représentants de la Ligue de l’enseignement émettent régulièrement le souhait de les réactualiser, de les faire revivre, d’autant que ces grands repères ont été quelque peu bousculés depuis les années 1980-1990. C’est en

53 Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, carton 20140057/113. 54 Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, carton 20140057/113.

55 Notes du 17 janvier 1985, Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, carton 20140057/543. Les deux mots

soulignés dans le texte le sont également dans les notes.

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particulier le cas de la question de la laïcité, qui a fait l’objet de thématisations diverses, d’instrumentalisations dans nombre de discours politiques et médiatiques. Dans ces conditions, les responsables nationaux expriment la volonté de les repenser afin que le Mouvement apparaisse plus uni, plus solidaire, plus crédible. Les fédérations départementales sont ainsi supposées se fédérer autour de ces valeurs et c’est cette union qui crée et impose la force du Mouvement. La tentative d’homogénéisation a pour but de rendre le mouvement plus lisible, mais également d’assurer sa conservation.

Pour redéfinir ou réaffirmer ces valeurs, la Ligue de l’enseignement organise des rencontres nationales (rassemblements nationaux, universités d’automne, journées d’études des responsables fédéraux) dans lesquelles elle intègre ses salariés et ses bénévoles élus dans les conseils d’administration. Pendant ces rencontres, les représentants associatifs tentent de construire un référentiel commun pour la formation des militants et des salariés, sachant que cette formation – ou plus largement cette socialisation – est un enjeu central dans le Mouvement. Ceux-ci sont alors amenés à exposer les spécificités de leur territoire dans des groupes de travail, puis ils font la synthèse de leur réflexion. Les logiques cognitives propres à ce travail de production de synthèses conduisent mécaniquement leurs auteurs à minimiser les caractéristiques locales et finalement il n’y a pas de réel processus de socialisation collective.

Plus concrètement, les journées d’études portent à chaque fois sur un thème précis : l’éducation, la culture, la vie associative… Elles sont organisées au minimum sur deux jours et toutes ont sensiblement la même forme de programmation. Sont d’abord organisées des séances plénières où interviennent, selon le thème de la journée, des chercheurs, des philosophes, des sociologues, à la suite de quoi s’établit un temps d’échange. Dans un deuxième temps, les salariés et les bénévoles participent à des séances en ateliers. Plusieurs ateliers sont proposés : « libres », au sens où chacun va où il veut et travaille en groupe plus restreint, ces ateliers prennent pour titre des questions qui interrogent le sens de l’activité des différentes fédérations : « Quels constats faisons-nous ? Que voulons-nous faire ? Quelles propositions faisons-nous et comment les mettre en œuvre ? ». Chaque participant raconte alors ses expériences, ce qu’il vit au quotidien, les problèmes qu’il rencontre, éventuellement les solutions apportées. Les organisateurs et animateurs des ateliers leur demandent ensuite de synthétiser les discussions et les réponses aux questions. Au dernier jour de la rencontre est réalisée une conclusion générale dans laquelle les points majeurs sont mis en exergue. Aussi, la synthèse des réflexions se traduit par le choix d’un nouveau logo et d’une nouvelle charte graphique en 2003, ou plus récemment par la production de chartes et de guides, comme en

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2010 par exemple où un Manifeste intitulé « Faire société » est imprimé et distribué à l’ensemble du réseau, afin de communiquer sur la société souhaitée ou espérée et les moyens possibles pour y arriver. Ce document, devenu la carte de visite de l’organisation57, présente de manière homogène les valeurs portées par la Ligue de l’enseignement, si bien que certains salariés, à l’image de Louis, appuient tellement leurs propos sur cette production que leur discours en devient impersonnel et que le sentiment qu’ils récitent une leçon, lorsqu’ils donnent des définitions de la laïcité, de la citoyenneté, ou encore de l’éducation populaire, peut être ressenti.

Sur la question de la laïcité (silence) c’est réaffirmé la loi de 1905, séparation des Églises et de l’État. […] Citoyenneté c’est par exemple former les délégués élèves du collège. Pourquoi ? Ben parce que c’est un acte citoyen d’être représentant d’un collectif auprès de son établissement. C’est un premier acte d’engagement dans la cité.

Louis, 44 ans, délégué général

Certains projets fédéraux, à l’instar de celui d’une antenne locale du Sud de la France (Figure 9), se basent sur les décisions et les orientations prises lors du congrès qui a entériné ce Manifeste et restent dans des dimensions très générales. Dans cette illustration, le document d’une trentaine de page s’achève par un tableau reprenant point par point les axes du Manifeste et expliquant pour chacun les objectifs généraux et opérationnels, ainsi que les indicateurs et évaluateurs : 18 pages qui détaillent « pôle par pôle » les « bonnes » pratiques à adopter.

La Ligue de l’enseignement procède périodiquement à des « piqûres de rappel » par la diffusion de newsletters, ou encore d’articles dans la revue d’opinion interne à l’association Les idées en mouvement. L’influence de la pensée politique du centre confédéral se retrouve dans les entretiens avec des salariés qui semblent apprécier globalement ces publications, même s’ils n’y retrouvent pas leurs problématiques locales.

Quand tu vois la position du confédéral au niveau national, des communiqués de presse, tu en as toutes les semaines sur des sujets. Et c’est bien fait : c’est accusatoire, mais bien fait. Tu vois, c’est plutôt des questionnements et rappels à du sens.

Éric, 36 ans, responsable de service

57 Il est distribué « systématiquement » aux visiteurs, chercheurs ou politiques. Yannick s’assure au cours de

l’entretien que nous possédons effectivement le document : « Vous l’avez au moins le Manifeste ? », tandis que Louis conçoit mal que nous ne le connaissions pas : « Vous en avez entendu parler certainement ? ».

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Figure 9. Projet fédéral d’une fédération départementale de la Ligue

Source : Document interne d’une fédération départementale, 2011

Cette volonté de gommer les spécificités se manifeste déjà en 1993 lorsque la Ligue de l’enseignement adopte une « charte » pour préciser ses actions, son organisation et son fonctionnement. En 2003, elle renouvelle son logo et sa charte graphique dans le but « d’afficher une véritable identité "réseau" »58 et va plus loin en établissant l’AlphaLigue. Cet alphabet de la Ligue de l’enseignement est utilisé pour établir leurs plaquettes, documents, livrets ou cartes de visite (Figure 10). Ainsi, que ce soit pour son assemblée générale, faire campagne, pour présenter des projets ou se présenter, les membres du réseau se plient à l’harmonisation imposée par le Mouvement.

58 Rapport d’activité 2003, centre confédéral, p. 107, Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, carton

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Figure 10. Documents divers rédigés avec l’AlphaLigue

Sources : Documents internes de la Ligue de l’enseignement recueillis auprès de plusieurs fédérations départementales et au centre confédéral, 2011-2012

Les rencontres nationales sont aussi l’occasion de redéfinir les « grandes » valeurs. Mais une fois réaffirmées, un travail de veille est nécessaire afin de vérifier qu’elles continuent d’être véhiculées pour ne pas être oubliées ou, pire encore, que les interprétations qu’en font les militants et les groupes locaux se modifient au cours du temps59. Mais il ne s’agit pas de faire uniquement de la surveillance, les représentants de l’institution nationale – et encore plus les salariés responsables d’une mission nationale – font également figure de « porte-parole » au sein des fédérations départementales en tentant de faire d’adopter des pratiques communes. Les pratiques professionnelles paraissent alors fortement contraintes et orientées.

59 On retrouve un des principes centraux de la sociologie des institutions : le souci des responsables des

institutions de produire du commun par-delà le temps qui passe, seul élément permettant leur perpétuation ; ainsi, dans son analyse des jeux d’interactions et de négociations dans un hôpital, Anselm Strauss explique qu’« à Michaël-Reese, personne ou presque ne connaît toutes les règles en vigueur ; on sait moins encore à quelles situations elles s’appliquent exactement, qui elles concernent, et quelles sanctions elles supposent.[...] Il nous apparaissait également que certaines règles promulguées à une certaine époque tombaient en désuétude ou qu’elles étaient l’objet de rappels périodiques de la part de l’administration parce que l’équipe n’en avaient pas tenu compte ou les avaient oubliées [...] Ainsi, selon nos observations, périodiquement, les mêmes règles informelles étaient arrêtées en commun pour un service, elles étaient observées pendant une courte période, puis elles tombaient dans l’oubli jusqu’à ce qu’une autre crise dans le service ne vienne imposer à nouveau leur rediscussion, voire leur transformation » : Anselm Strauss, La trame de la négociation, Paris, L’Harmattan, 1992, p. 92.

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2.2. Des logiques différenciées au niveau local ?

Les conflits au sein de la Ligue de l’enseignement se révèlent de deux ordres : internes aux fédérations départementales ou entre celles-ci, incluant également des dissonances entre les antennes locales et le centre confédéral.

2.1.1. Affirmer sa singularité ou être concurrents ?

La logique nationale consiste à créer du commun afin de mieux structurer son réseau et le renforcer, mais pour les fédérations départementales, gommer les spécificités locales revient à rendre moins visible l’association sur le territoire qu’elle investit. Lorsque la confédération décide d’homogénéiser sa dénomination en imposant aux antennes déconcentrées de se présenter sous le nom de « Ligue de l’enseignement, fédération de… » suivi du nom du département, toutes n’ont pas adopté ce changement.

Je vois que vous vous appelez toujours FOL c’est ça ? C’est une revendication historique ? De plus en plus.

Parce que j’ai vu que souvent c’est « Ligue de l’enseignement, Fédération de… » avec le département. Mais vous vous êtes resté FOL.

Ouais parce qu’on est connu dans le coin comme FOL. Donc c’est un peu le choix, en 2004- 2005 quand la Ligue a changé son logo, a tout changé puis a demandé à chaque fédération de s’appeler Ligue de l’enseignement de machin, [du nom du département]. Nous on n’a pas… alors moi par contre, de plus en plus, systématiquement je me présente comme fédération des