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La cohomologie ` a coefficients `-adiques

On ´etudie la partie non-supercuspidale de la cohomologie `-adique : Hd−1+i

f Θ la repr´esentation irr´eductible de niveau z´ero deD× associ´ee `aθ,e o`u Θ =θe0◦NrB/Kf, cf. (3.3.5). En particulier, on a

Θ(ΠfD) =θe0(NrB/KffD)) = θe0((−1)e−1$) = 1.

(3.5.2) Lemme.– En tant que repr´esentation de GW, on a HomD×(ρ(eθ),Hd−1+ic,

Preuve : D’apr`es la r´eciprocit´e de Frobenius, on a HomD×(ρ(eθ),Hd−1+i action (non naturelle) de [GDW]f en faisant agir ΠfD trivialement. On a alors

HomD×(ρ(eθ),Hd−1+i

(3.5.3) Proposition.– Il existe une repr´esentation irr´eductible elliptique de niveau z´ero πi(θ) de G telle que

HomD×(ρ(eθ),Hd−1+ic,

Q` ) ∼=

GW πi(θ)⊗IndW[WK

K]f V.

o`u V est unQ`-espace vectoriel de dimension1 sur lequelIK agit viaIK IK/IK($t) ∼=F×qd −→θ Q caract`ere θ, et ϕf y agit comme l’endomorphisme Frobf. Or, l’action de Frobf commute avec celle de GLd(Fq) et πiθ0 est une repr´esentation irr´eductible de GLd(Fq). Frobf y agit par un scalaire λi.

Preuve : Ceci d´ecoule de [Dat07, 2.1.11].

(3.5.5) Corollaire.– Le WK-module indW[WK

K]f V est isomorphe `a σρ(eθ)(−i) comme dans le th´eor`eme A. (b) dans l’introduction.

Preuve : C’est une cons´equence directe du th´eor`eme principal de [BH11]. En effet, comme d´ecrit par Bushnell et Henniart, le WK-module σρ(θ)e(−i) s’identifie `a l’induction indW[WK

Kf]Ke(f−1)

f θe0) nor-malis´ee `a la Hecke, o`uηKf est le caract`ere non-ramifi´e quadratique deKf×.Bien sˆur, on voitηKe(f−1)

f θe0 comme un caract`ere de WKf via l’inverse de morphisme d’Artin Art−1K

f :WKf WKab

f

−→∼ Kf×.Donc la restriction `aIKf =IK du caract`ere ηKe(f−1)

f θe0 se factorise par le quotient IKf F×qf,et la valeur du caract`ere ηKe(f−1)

f θe0 enϕf est ´egale `a

(−1)e(f−1)0(Art−1f)) = (−1)e(f−1)θe0(π) = (−1)e(f−1)θ0((−1)e−1).

D’o`u le corollaire.

Dans le reste de ce paragraphe, on d´emontre le th´eor`eme suivant, qui nous dit en particulier que la repr´esentation πi(θ) = πI

ρ(eθi) est isomorphe `aπI

ρ(eθ).

(3.5.6)Th´eor`eme.– Dans le groupe de GrothendieckR(D×),on a l’´egalit´eLJ(πi(θ)) = (−1)i[ρ(eθ)], i.e. πi(θ) est elliptique de type ρ(eθ).

Preuve : Soit Kf/K l’extension non-ramifi´ee de degr´ef.Posonsg0 ∈GLe(Kf) la matrice donn´ee par xi,i+1 = 1 pour 16i6e−1, xe1 =$,et les autres xij = 0.D`es que l’on fait un choix de base de Kf sur K, pour tout ´el´ement de GLe(Kf), on le voit naturellement comme un ´el´ement de GLd(K) dont la classe de conjugaison ne d´epend pas du choix de base.

Lemme.– Il existe un α∈ OK×

f tel que g0·diag(1, . . . ,1, α)∈GLe(Kf) soit un ´el´ement elliptique dans GLd(K), et que Pf−1

i=0 θe0i(α))6= 0.

Preuve : Soit α un ´el´ement de OK×

f qui engendre Kf sur K.Alors, son polynˆome caract´eristique Pα(X) sur K a des racines distinctes a1, . . . , af dans Kca. Le polynˆome caract´eristique de g0 · diag(1, . . . ,1, α)∈GLe(Kf) sur K est de la forme

P(X) = (Xe−a1$)(Xe−a2$)· · ·(Xe−af$)∈K[X].

Il s’agit alors de montrer que P(X) est irr´eductible sur K. Soit f(X) un polynˆome unitaire de K[X] divisant P(X), comme les polynˆomes Xe−ai$ sont irr´eductibles dans Kf[X], on a f(X) = Q

i∈I(Xe−ai$),o`uI est un sous-ensemble de{1, . . . , f}.Posonsg(X) :=Q

i∈I(X−ai$),alorsg(X) divisePα(X) etf(X) = g(Xe).Commef(X)∈K[X], g(X) l’est aussi. En vertu de la irr´eductibilit´e de Pα(X) sur K, on sait que I =∅ ou{1, . . . , f}. DoncP(X) est irr´eductible sur K.

Commeθ0est un caract`eref-primitif deF×qf,les caract`eresθ0◦Frobiq, 06i6f−1,sont distincts.

D’apr`es Artin, ils sont lin´eairement ind´ependants. En vertu du fait que

θe0i(α)) = θ0i(α) (mod $)) = θ0(Frobiq(α (mod $))), on a Pf−1

i=0 θe0i(α))6= 0.

Choisissons un α∈ O×K

f satisfaisant le lemme pr´ec´edent, et notons gG :=g0·diag(1, . . . ,1, α)

vu comme un ´el´ement de GLe(Kf),→ GLd(K). Fixons un K-injection Kf ,→ D de sorte qu’il soit normalis´e par ΠD, et notonsB le centralisateur de Kf dansD. Alors, gG correspond `a une classe de conjugaison d’´el´ements r´eguliers elliptiques {gD} deB× ⊂D×. On va calculer la trace de gG (resp.

gD) sur πi(θ) (resp. ρ(eθ)) dans la proposition suivante.

(3.5.7) Proposition.– On a l’´egalit´e de caract`eres suivante : χπi(θ)(gG) = (−1)d−1+iχρ(θ)e(gD)6= 0.

Preuve : Rappelons que ρ(eθ) = IndD[D]×

f Θ, o`u Θ est le caract`ere de [D]f d´efini dans (3.3.5).

CommegD ∈B× ⊂[D]f correspond `agG,(gD)e est conjugu´e `aα$.Donc, on a NrB/KfiDgDΠ−iD) = ΠiD(−1)e−1α$Π−iD = (−1)e−1ϕi(α)$. Alors, par d´efinition,

χρ(eθ)(gD) = χIndD×

[D]fΘ(gD) =

f−1

X

i=0

Θ(ΠiDgDΠ−iD)

=

f−1

X

i=0

θe0((−1)e−1ϕi(α)$) =

f−1

X

i=0

θe0 ϕi(α) .

Notons σ := {s1, . . . , se} la facette stable sous gG sur laquelle gG agit par la permutation {1, . . . , e} ∈Se. D’apr`es [SS97, Thm. III 4.16 et Lemma III 4.10], on a

χπi(θ)(gG) = Trace(gGi(θ)G+σ).

En vertu du th´eor`eme (2.1.9) et la dualit´e de Poincar´e, on a

πi(θ)G+σ =Hcd−1+i−1(|σ|),Lθ) =Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1),

o`uτ : Ωd−1,caK → |BT |signifie le morphisme de r´eduction (voir (3.1.1)), et Lθ (resp. Lθ−1) d´esigne le syst`eme local sur Ωd−1,caK associ´e `aθ (resp. θ−1).

Notons que l’action de gG sur Hcd−1+ica1 ,Q`)(θ) est induite par l’action naturelle de l’´el´ement (gG−fD )∈(GD)0 :={(g, δ)∈G×D× | v(g, δ,1) = 0}sur Σca1 (cf.[Dat07, 3.1.5]), grˆace au fait que Θ(ΠfD) = 1 (voir (3.5.1)). On a alors

χπi(θ)(gG) = Trace (gG−fD )|Hcd−1+i−1(|σ|),Lθ)

= Trace (g−1GfD)|Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1) . Lemme.– Le morphisme de restriction

Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1)−→Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1) est un isomorphisme.

Preuve : Notons RΨη le foncteur de cycles ´evanescents formel `a la Berkovich [Ber96]. D’apr`es Berkovich, il s’agit de montrer que le morphisme de restriction

RΓ(Ωσ, RΨη(Lθ−1))−→RΓ(Ω0σ, RΨη(Lθ−1))

induit un isomorphisme. Choisissons un sommet s∈σ,et notons les inclusions js : Ω0s ,→Ωs, iσ : Ωσ ,→Ωs et jσ : Ω0σ ,→Ωσ. En vertu des ´egalit´es [Wan14, (2.1), (2.4)], on a

η(Lθ−1)|

σ =iσRjs∗η(Lθ−1)|0

s

=iσRjs∗(ps∗Q`)(θ−1).

Finalement, [Wan13, Lemme 3.2.2] nous dit que

iσRjs∗(ps∗Q`)(θ−1) = Rjσ∗jσiσRjs∗(ps∗Q`)(θ−1)

=Rjσ∗(Rjs∗(ps∗Q`)(θ−1)|0

σ).

On en d´eduit l’´enonc´e du lemme.

Grˆace au lemme pr´ec´edent, on a

χπi(θ)(gG) = Trace (gG−1fD)|Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1) .

On va consid´erer un certain sous-sch´ema formel deΩ :=b Ωbd−1O ⊗bOOdca afin de calculer cette trace.

Soit σ = {$Λk ( Λ0 ( · · · ( Λk} un k-simplexe. On dit que σ est de type (e0, . . . , ek) si e0 = dimFqΛ0/$Λk et ei = dimFqΛii−1 pour 1 6 i 6 k. On dit de plus que σ est une f-facette, si f|ei, ∀i. Lorsque ei =f ∀i et k =e−1, on dit que σ est une f-facette maximale. On note F(f) l’ensemble de f-facettes, et F(f)c:=BT \F(f).

Soit σ ={s0, . . . , sk} ∈F(f),on note

fσ : = Ωσ\ [

σ⊂ω,ω∈F(f)c

ω

= [

σ⊂ω,ω∈F(f)

0ω.

Il est ´evident que Ωfσ = Ωfs0 ∩ · · · ∩Ωfs

k, et Ωfσ = Ω0σ si σ est une f-facette maximale. Pour s un sommet de BT, Ωfs = Ωs\S

s∈ω,ω∈F(f)cω est une sous-vari´et´e ouverte de Ωs,donc elle est lisse.

Notons Ω(f) := S

s∈BTfs une vari´et´e ouverte de la fibre sp´eciale Ω deΩ,b et Ω(f) := sp−1(Ω(f)) o`u sp d´esigne le morphisme de sp´ecialisation (voir (3.1.1)). Posons Ω(f) le compl´b et´e deΩ le long deb Ω(f), alors Ω(f) s’identifie `a la fibre g´en´erique de Ω(fb ),cf. [Ber96, Prop. 1.3].

En utilisant ce mod`ele entier, nous calculons le groupe de cohomologie Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1) o`u σ :{s1, . . . , se}est la f-facette maximale consid´er´ee avant.

Ω(f)  j //Ω(fb )oo i ? _Ω(f)

Notons tout d’abord que le faisceauLθ−1 se prolonge `aΩ(f),b i.e. il existe un syst`eme local de rang unLbθ−1 surΩ(fb ) tel quejLbθ−1 ∼=Lθ−1.En effet, d’apr`es (3.1.5), pour chaque sommets∈ BT,Lθ−1 se prolonge en un faisceau sur Ω0s,qui est isomorphe au syst`eme localFθw−1 introduit dans [BR03, §7], iciw= (1, . . . , d) ∈Sd. Alors, d’apr`es loc. cit., si ω est unef-facette contenant s, on sait que Fθw−1

se prolonge sur la strate Ω0ω. C’est-`a-dire le syst`eme local Lθ−1 se prolonge sur toutes les Ω0ω, pour ω ∈ F(f), donc il se prolonge sur Ω(f), car Ω(f) = S

ω∈F(f)0ω. Comme Ω(f) estb $-adiquement complet, ce faisceau se rel`eve uniquement comme un faisceau Lbθ−1 sur Ω(fb ) prolongeantLθ−1.

Notons RΨfη le foncteur de cycles ´evanescents formel `a la Berkovich [Ber96] associ´e au mod`ele entier Ω(f) de Ω(f).b D’apr`es Berkovich, on a

Hd−1−i−1(|σ|),Lθ−1) =Hd−1−i(Ωfσ, RΨfηLθ−1)

=Hd−1−i(Ω0σ, RΨfηLθ−1), car σ est f-maximale. En vertu de la formule de projection, on obtient que

fηLθ−1|0

σ =Lbθ−1|0

σLfηQ`|0

σ.

Rappelons que dans ce cas (o`uΩ(f) est un mod`b ele semi-stable de Ω(f)), on connaˆıt les faisceaux de cycles ´evanescents (cf.[Ill94, Thm. 3.2])

R0ΨfηQ`|0

σ =Q`; (3.5.8)

R1ΨfηQ`|0

σ = (⊕ei=1(Q`)i/Q` diagonal)(−1);

RqΨfηQ`|0

σ =

q

^R1ΨfηQ`|0

σ. L’autre cˆot´e, on veut comprendre

Hcq(Ω0σ,Lbθ|0

σ) = Hcq(Ω0σ,(js,∗Fθw)|0

σ).

Commeσ estf-maximale, d’apr`es [BR03, Thm. 7.7], (js,∗Fθw)|0

σ =Fθwθ o`uwθ est l’image deg0 dans le groupe de Weyl de GLd(K) (apr`es fixer une K-injection GLe(Kf) ,→ GLd(K)). Le syst`eme local Fθwθ sur Ω0σ est associ´e `a la vari´et´e de Deligne-Lusztig Y(wθ) et le caract`ere θ,cf. [BR03,§6].

Grˆace `a [Lus76, Lemma 3], Ω0σ est isomorphe `a (Ωf−1

Fq )e et Fθwθ ' L⊗eθ0 ,o`u Lθ0 d´esigne le syst`eme local sur Ωf−1

Fq associ´e au caract`ere θ0 :F×qf →Q

×

` qui est f-primitif. Donc, d’apr`es [DL76, Cor. 9.9], la cohomologie `a support compact de Ωf−1

Fq `a coefficients Lθ0 est concentr´ee en degr´e f −1. On en d´eduit le calcul suivant en appliquant le formule de K¨unneth :

(3.5.9) Hcq(Ω0σ,Lbθ|0

σ) =

( Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0)⊗e, si q=e(f−1) ;

0, si q6=e(f−1).

En tant que repr´esentation de GLf(Fq), Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0) est la repr´esentation cuspidale πf0).

Maintenant, on peut terminer le calcul de la trace degG. χπi(θ)(gG) = Trace (gG−1fD)|Hd−1−i(Ω0σ, RΨfηLθ−1)

= Trace (gG−1fD)|He(f−1)(Ω0σ,Lbθ−1|0

σ ⊗Re−1−iΨfηQ`|0

σ)

= Trace (gG−fD )|Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0)⊗e

·Trace (g−1GfD)|Re−1−iΨfηQ`|0

σ

Comme le morphisme de p´eriode ξDr : McaDr,0 → Ωd−1,caK est G×D×-´equivariant si l’on munit Ωd−1,caK de l’action naturelle de G et de l’action triviale de D× (voir [Dat07, 3.1.1 (ii)]), (g−1GfD) permute les sommets de σ = {s1, . . . , se} comme la permutation (1, . . . , e) ∈ Se. Donc il agit sur R1ΨfηQ`|0

σ via cette permutation. Il s’ensuit que

Trace((g−1GfD)|Re−1−iΨfηQ`|0

σ) = (−1)e−1−i.

D’apr`es la r`egle de Koszul [Del77, Sommes trig. 2.4*, Cycle 1.3], on sait que (g0−fD ) agit sur Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0)⊗e par la formule

v1⊗v2⊗ · · · ⊗ve 7→θe0(NrB/Kf−fD ))·(−1)(f−1)2(e−1)v2⊗ · · · ⊗ve⊗v1. En vertu de la formule de caract`ere pour l’induite tensorielle, on a

Trace (gG−fD )|Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0)⊗e

= θe0(NrB/Kf−fD ))·(−1)(f−1)2(e−1)Trace(α|Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0))

= (−1)(f−1)2(e−1)Trace(α|Hcf−1(Ωf−1

Fq ,Lθ0)).

La derni`ere trace a ´et´e calcul´ee par Deligne et Lusztig [DL76, Cor. 7.2], elle est de la forme (−1)f−1

f−1

X

i=0

θ0(Frobiq(α (mod $))).

Donc, on a

χπi(θ)(gG) = (−1)e−1−i·(−1)(f−1)2(e−1)·(−1)f−1

f−1

X

i=0

θ0(Frobiq(α (mod $)))

= (−1)d−1−i·

f−1

X

i=0

θe0i(α))

= (−1)d−1−i·χρ(θ)e(gD).

(3.5.10) Proposition.– On a π0(θ) ∼= JL(ρ(eθ)), o`u JL d´esigne la correspondance de Jacquet-Langlands.

Preuve : Grˆace au corollaire (3.5.4), π0(θ) est une s´erie discr`ete de G. D’apr`es la proposition (3.5.7), on a les ´egalit´es suivantes :

χπ0(θ)(gG) = (−1)d−1χρ(eθ)(gD)

JL(ρ(θ))e (gG).

(3.5.11)

D’apr`es 3.5.9, les deux s´eries discr`etes π0(θ) et JL(ρ(eθ)) contiennent le mˆeme type simple (Jθ, λθ), o`u Jθ est isomorphe `a G+σ pour σ une facette f-maximale, et λθ est la repr´esentation d’inflation de Jθ, via le morphisme Jθ GLf(Fq)e, de la repr´esentation (πf0))⊗e, cf. [BH11, 5.2]. Donc, leurs types simples ´etendus [BH11] sont conjugu´es `a un caract`ere non-ramifi´e pr`es. Plus pr´ecis´ement, un type simple ´etendu qui prolonge (Jθ, λθ) est un couple (Jθ,Λ), o`u Jθ s’identifie au stabilisateur de σ dans G, et Λ est une repr´esentation de Jθ telle que Λ|J ∼= λθ, cf. [BH11, 4.1]. D’apr`es [BH11, Prop. 7], on a une bijection entre les s´eries discr`etes contenant (Jθ, λθ) et les types simples ´etendus prolongeant (Jθ, λθ). Notons (Jθπ0(θ)) (resp. (JθJL(ρ(θ))e )) le type simple ´etendu associ´e `a π0(θ) (resp. JL(ρ(eθ))). Grˆace `a [BH11, Lemma 10], il existe un caract`ere non-ramifi´e χ de K× tel que Λπ0(θ)∼=ΛJL(ρ(eθ))⊗χJθ,o`u χJθ =χ◦det|Jθ.

Comme le type simple ´etendu (Jθπ0(θ)) (resp. (JθJL(ρ(eθ)))) est de multiplicit´e un dans π0(θ) (resp. JL(ρ(eθ))), cf. [BH11], on sait que π0(θ)G+σ ∼=Λπ0(θ) (resp. JL(ρ(eθ))G+σ ∼=ΛJL(ρ(θ))e )).

Notons que gG ∈Jθ. D’apr`es [SS97, Thm. III 4.16 et Lemma III 4.10], on a χπ0(θ)(gG) = Trace(gGπ0(θ)),

et idem pour JL(ρ(eθ)).Donc, en vertu de 3.5.11, on a

Trace(gGJL(ρ(eθ))) = Trace(gGπ0(θ))

= Trace(gGJL(ρ(eθ))⊗χJθ)

= Trace(gGJL(ρ(eθ)))·χJθ(gG).

DoncχJθ(gG) = 1. Il s’ensuit que χJθ = 1.

L’´enonc´e du th´eor`eme (3.5.6) d´ecoule de la proposition suivante.

(3.5.12) Proposition.– Nous avons LJ(πi(θ)) = (−1)i[ρ(eθ)], ∀i∈ {1, . . . , e−1}.

Preuve : Grˆace `a la proposition (3.5.3), [ρ(eθi)] = (−1)iLJ(πi(θ)) pour un caract`ere mod´er´eθei pro-longeantθ.Commeθeiprolongeθ,le support cuspidal deπi(θ) contient le type simple ((GLf(O))e,(πf0))⊗e) du Levi standard. Comme les repr´esentations elliptiquesπI

ρ(eθi)(∼=πi(θ)) et π

ρ(eθi) ont le mˆeme support cuspidal, on obtient que π

ρ(θei) contient le type simple (Jθ, λθ).

D’apr`es [Dat07, 2.1.14], on a l’´egalit´e suivante χπ

ρ(eθi)

(gG) = (−1)|I|χπI

ρ(eθi)

(gG).

En vertu des propositions (3.5.7) et (3.5.10), nous avons χπ

ρ(eθi)

(gG) = χπ0(θ)(gG)

JL(ρ(eθ))(gG).

En r´esum´e, les deux s´eries discr`etes π

ρ(θei) et JL(ρ(eθ)) contiennent le mˆeme type simple (Jθ, λθ), et leurs caract`eres ont la mˆeme valeur en l’´el´ementgG.Comme dans la preuve de la proposition (3.5.10), ils sont isomorphes, i.e. π

ρ(eθi)

∼= JL(ρ(eθ)). Donc ρ(eθi)∼=ρ(eθ).

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Haoran Wang, I.H.E.S.

Current : Dept. of Mathematics, Michigan State University, E. Lansing wanghaoran@math.msu.edu