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2. La nécessité de réaffirmer le rôle protecteur du diplôme professionnel

2.4. Les modalités d’obtention du diplôme

2.4.3. La certification

Le terme certification est un terme générique s'appliquant à un grand nombre d'objets et d'actes officiels ou non (par exemple, une certification ISO). À côté de la certification consistant en un processus de vérification, puis de validation d'une maîtrise professionnelle des personnes et de son résultat, on peut mentionner la certification professionnelle enregistrée au RNCP attestant d'une

« qualification », c'est-à-dire de capacités à réaliser des activités professionnelles dans le cadre de

plusieurs situations de travail, à des degrés de responsabilités définis dans un « référentiel ». Dans cette acception, la certification est à distinguer des normes, label qualité, habilitations pour certaines activités notamment dans le secteur informatique, etc.

Pour les diplômes professionnels du ministère de l’éducation nationale, la certification résulte le plus souvent d’un découpage lié aux épreuves prévues pour l’évaluation. Le référentiel du diplôme définit des unités correspondant aux épreuves qui peuvent être disciplinaires (français, langue vivante, etc.) ou pluridisciplinaires, le plus souvent pour le domaine professionnel. Ces épreuves peuvent être ponctuelles ou réalisées en cours de formation selon le statut du candidat. Pour l’obtention du diplôme, il faut obtenir une moyenne calculée sur la base de coefficients. Il y a donc possibilité de compensation entre les différentes unités. Dans le cadre de la VAE, il faut valider ces mêmes unités, sans avoir recours à des épreuves.

Jusqu’à présent, une certification professionnelle est un ensemble indissociable de compétences.

À la fin de cette analyse vaste et nécessairement incomplète, il a semblé primordial à la mission de formuler des préconisations visant à réaffirmer le rôle essentiel du diplôme et la place des blocs de compétences dans un parcours conduisant au diplôme. Le diplôme a indubitablement un rôle protecteur. L’enjeu de l’introduction de blocs de compétences dans les diplômes professionnels est de favoriser l’obtention du diplôme.

Préconisation n° 2 : réaffirmer le rôle protecteur du diplôme comme facteur d’insertion sociale et professionnelle.

Préconisation n° 3 : intégrer des blocs de compétences dans les diplômes professionnels ne doit pas aller à l’encontre d’un objectif majeur qui doit rester unique, celui de permettre à tous les élèves d’obtenir un diplôme et de limiter les sorties sans qualification.

Principe 2 : les conditions d’accès peuvent être variées. Il convient de rappeler la souplesse autorisée par la réglementation actuelle et de promouvoir des parcours d’accès au diplôme intégrant formation initiale, formation continue et expérience. Cependant, la durée de validité des unités acquises (actuellement cinq ans) doit être finement étudiée, notamment sur la base de l’obsolescence des compétences validées dans l’unité.

Deuxième partie : Méthodologie d’introduction de blocs de compétences dans les diplômes professionnels

Dans la première partie, la mission a proposé les contours d’une définition de la notion de compétence comme un préalable à l’introduction de blocs de compétences. Elle a également montré que la compétence ne s’opposait pas à la notion de savoir et décrit la place des compétences comportementales. Le rôle du diplôme a également été réaffirmé. L’introduction de blocs de compétences ne doit pas conduire à une modification des objectifs d’une formation – obtenir le diplôme – ni provoquer un démantèlement du diplôme. Elle doit faciliter et permettre de diversifier les modalités d’accès au diplôme.

Le thème des blocs de compétences a suscité un vif intérêt auprès des différents interlocuteurs rencontrés. Pour la plupart d’entre eux, le diplôme demeure le vecteur privilégié d’insertion ou d’installation dans la vie professionnelle. La notion de compétence et les différentes formes qu’elle revêt occupent une place croissante dans leur réflexion sur la formation initiale et continue, car elles sont nécessaires dans l’exercice des métiers, et parce que la formation et l’expérience constituent le moyen de les développer. La notion de blocs de compétences est entrée dans et par la loi en lui attribuant des objectifs qui peuvent être commentés. En fonction de ces objectifs, il convient également de présenter les bases d’une méthodologie visant à introduire des blocs de compétences dans les diplômes professionnels. On peut d’ailleurs noter, dès à présent, qu’avec les blocs de compétences, ce sont plus les aménagements de la formation qui sont visés et qui ont été rappelés lors de nos entretiens. Les conditions de la certification ont été peu évoquées, même si le souhait d’une mise en relation plus directe des unités avec les blocs de compétences a été exprimé.

L’objet de cette seconde partie sera donc d’examiner les objectifs de l’introduction de blocs de compétences dans les diplômes professionnels pour ensuite tenter de dessiner les contours de ce que peut être un bloc de compétences et enfin présenter des éléments d’une méthodologie d’introduction des blocs de compétences et les mesures d’accompagnement.

La lettre de mission orientait la réflexion sur la contribution de l’introduction de blocs de compétences dans les diplômes professionnels à la réalisation de divers objectifs et notamment :

– d’apporter un éclairage nouveau à la rédaction des référentiels de diplôme, en considérant davantage l’analyse des situations professionnelles, pour décrire les compétences, construire des formations et concevoir la certification ;

– d’apporter des éléments nouveaux pour tenter d’outiller différemment les référentiels existants, afin d’établir un lien direct avec la VAE qui constitue un moyen d’accès au diplôme. Il s’agit de faciliter le travail des jurys chargés de cette forme de validation en montrant comment évaluer les compétences à partir des situations exprimées par les professionnels ;

– de mieux prendre en considération les différents parcours d’accès au diplôme, y compris dans le cadre de l’exercice du droit au retour en formation ;

– de lutter contre le décrochage ou plutôt de lutter contre les conséquences du décrochage, en permettant aux élèves quittant la formation de le faire en ayant validé des blocs.

Du point de vue opérationnel, au-delà de ces objectifs, les intentions sont diverses ; elles ont été évoquées par les différents interlocuteurs rencontrés :

– la première est attachée à la professionnalisation des diplômes, des formations, que l’on souhaiterait rapprocher des besoins ou des réalités du monde professionnel. Dans un sens un peu différent, elle est liée aux intentions de professionnalisation des élèves, des apprentis et des stagiaires dont on peut attendre qu’ils soient aptes à « faire face » aux situations professionnelles qu’ils seront amenés à rencontrer. Le bloc constituerait un moyen de rendre les diplômes plus lisibles par les différentes parties prenantes ;

– la seconde est liée à la volonté de construire des blocs de compétences dont la combinaison ou l’addition constitue le cœur du métier. Il s’agit alors de renouer des liens avec des personnes éloignées de la formation ou de l’emploi en leur permettant de poursuivre un parcours de formation débuté précédemment. Cependant, pour la plupart des interlocuteurs rencontrés, il n’apparaît pas clairement, à l’énoncé de la question posée, que l’introduction de blocs de compétences dans les diplômes puisse être, en formation initiale, une réponse adaptée au problème des sorties sans qualification. En revanche, les blocs de compétences peuvent avoir une place importante pour ce qui concerne la formation continue.

2.5. La fonction des blocs, les enjeux, les raisons de l’introduction des blocs de