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L’introduction de blocs dans les programmes de formation continue

2. La nécessité de réaffirmer le rôle protecteur du diplôme professionnel

2.6. Des expériences déjà conduites visant à introduire dans les diplômes professionnels des

2.6.4. L’introduction de blocs dans les programmes de formation continue

Les IUT ont mis en place des partenariats avec les branches professionnelles afin de favoriser le développement d’actions de formation continue. Cette activité de formation continue est importante : 18 % des inscrits (DUT et licences professionnelles) relèvent soit de la formation continue soit de l’apprentissage. Les programmes pédagogiques nationaux des DUT ont été récemment rénovés et mis en œuvre, en 2013. Ils sont déclinés en termes de compétences. Mais l’acception de la notion de compétence est différente de celle étudiée, considérée et retenue précédemment dans ce rapport. En effet, alors que l’étude établi le lien entre les compétences et l’activité professionnelle, dans les programmes de DUT la compétence est le plus souvent mise en relation avec les savoirs « académiques ».

Cependant, malgré une approche différente de la compétence, la démarche mise en œuvre par les IUT pour introduire des blocs de compétences est intéressante. Elle est née d’une perception d’une évolution de la demande de formation continue qui s’oriente vers des formations moins denses, pas nécessairement diplômantes. Ces formations peuvent être soit installées après un diplôme (par exemple, le module « big data » après un DUT STID110 ou à un niveau infra-diplôme). L’objectif est de permettre une actualisation ou une spécialisation après un premier niveau de diplôme. Il importe alors de répondre aux besoins des entreprises, des salariés, des demandeurs d’emploi et des

« décrocheurs ». Dans cette perspective, les IUT mettent au point des formations qualifiantes, courtes et sur mesure. Ces formations, déclinées en compétences, seront certifiées et capitalisables ; elles doivent permettre d’associer l’employabilité et l’accès au diplôme délivré par les IUT, par la capitalisation progressive de blocs de compétences. Ces formations doivent tout à la fois :

– répondre aux besoins des entreprises en matière de qualification, pour faire face à une évolution rapide des univers technologiques et industriels, qui exige anticipation et réactivité ;

– permettre une reconnaissance individuelle, sociale et salariale, avec l’acquisition à court terme de compétences renforçant l’employabilité ;

– permettre l’accession au diplôme (notamment au DUT) grâce à la VAE en combinant à la fois expérience professionnelle et formation initiale, puis continuée par capitalisation progressive. C’est le moyen privilégié pour favoriser l’accès au diplôme. Cette piste semble particulièrement pertinente et répond à l’impératif énoncé précédemment de relance de la VAE.

110 Sciences et traitement informatique des données.

Afin de répondre aux besoins spécifiques des différents publics concernés, une démarche a été mise en œuvre affectant les différents niveaux de formation.

Niveaux 2 et 3 :

– permettre aux demandeurs d'emploi et aux décrocheurs en situation d’activité d’intégrer un DUT ou une licence professionnelle en formation continue ;

– faciliter leur accès au diplôme ;

– mieux informer les salariés et faciliter la mise en œuvre d’une démarche de VAE.

Niveaux 3 et 4 :

– identifier dans les IUT des DU ou des blocs de compétences de façon à permettre aux décrocheurs et aux demandeurs d'emploi d'accéder à une qualification et à un métier ; – capitaliser et reconnaître cette formation en termes de crédits (ECTS), dans un

référentiel DUT afin de sécuriser les parcours ;

– développer en concertation avec Pôle-emploi et les branches professionnelles de nouvelles formations qualifiantes en lien avec les besoins des entreprises au niveau des territoires et en adéquation avec le marché de l’emploi ;

– utiliser le dispositif de la VAE pour accéder à ces formations sans posséder le titre requis.

Compte tenu de l’activité des IUT, sept blocs ont été retenus : – biologie ;

– chimie ;

– métrologie, qualité matériaux, optique ; – électricité, électronique automatique ; – mécanique, productique, contrôle ; – gestion des entreprises ;

– informatique.

Chaque bloc de compétences est décliné en thèmes et en niveaux capitalisables. Ainsi, le bloc gestion des entreprises est structuré de la manière suivante :

Tableau n° 5 : structuration du bloc gestion des entreprises (source ADIUT)

thème Niveau élémentaire Niveau intermédiaire Niveau maîtrise Comptabilité d’une

Activité commerciale Définir et analyser un marché :

L’intérêt de cette démarche est double : elle présente, à la fois, une structuration par niveaux permettant un positionnement et une personnalisation du parcours de formation. Un parcours de formation (intégrant les blocs), en venant compléter une démarche de VAE, peut conduire à l’obtention du diplôme. Les unités de 50 heures peuvent comporter, si cela se révèle nécessaire, des éléments d’enseignement général.

Cependant, cette démarche ne vise pas, au sens strict du terme, à introduire des blocs de compétences dans les diplômes, mais davantage à introduire des blocs de savoirs afin de modulariser la formation continue et de la rendre compatible avec l’obtention d’un diplôme. Cependant, la description en thèmes montre une échelle de compétence. Cette échelle est pertinente pour les DUT car ils couvrent un champ professionnel très large et sont peu orientés vers des compétences professionnelles111.

Les IUT souhaitent coordonner leur action, comme c’est déjà le cas dans certaines régions, avec Pôle Emploi et répondre aux attentes des entreprises et des demandeurs d’emploi, en termes de

111 Cette logique se retrouve dans l’expérimentation de modularisation qui a concerné en 2011 5 BTS. Les GRETA ont été fortement impliqués dans cette expérimentation.

qualifications et de compétences professionnelles requises, pour accéder à l’emploi. Ils souhaitent également construire un modèle propice à l’insertion professionnelle des décrocheurs.

2.6.4.2 L’initiative du CNAM et du CNED112

Le CNAM entend se définir « comme un acteur fort dans la mise en place de la réforme de la formation professionnelle, avec notamment la mise en place du compte personnel de formation (CPF)113 ». Pour y parvenir, il fallait que ses diplômes soient intégrés dans la liste des formations éligibles au CPF, que son offre de formation soit adaptée au format CPF (c’est-à-dire 150 heures).

Le CNED propose la possibilité de suivre sept cursus certifiants ou diplômants en alternance dans le cadre du contrat de professionnalisation. Pour le CNED, le dispositif doit être relié aux dispositions de la loi du 5 mars 2014 en matière d’accès aux formations ouvertes et à distance.

Sept formations à distance accessibles en contrat de professionnalisation : – titre professionnel d’assistant(e) de comptabilité et d’administration ; – titre professionnel de secrétaire médical(e)-médico-social(e) ;

– BTS assistant de gestion PME-PMI ;

– BTS management des unités commerciales ; – BTS négociation relation client ;

– BTS hôtellerie - restauration ; – BTS électrotechnique.

Cette initiative prise par le CNED montre bien que les diplômes de l’éducation nationale ne sont pas incompatibles avec la loi du 5 mars 2014.

2.6.5. Diplôme d’État de conseiller en économie sociale familial (DE CESF) : une formation