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Parmi cette scientia sexualis, le travail de Richard von Krafft-Ebing (1840-1902) est un corpus incontournable, si l’on cherche à comprendre comment la sexualité devint un outil médico-scientifique à usage socio-politique. Ce corpus est essentiel pour plusieurs raisons. Il joue le rôle de synthèse d'un ensemble de travaux portant sur la sexualité au

85 Pour une analyse des médecins travaillant sur la sexualité en France voir Sylvie Chaperon, Les origines de la

sexologie (1850-1900) (Payot, 2007). Je n'ai pas trouvé d'étude équivalente au niveau européen.

86 Ce médecin militaire en Algérie, contribue largement à l’institutionnalisation du champ de la criminologie en France avec Gabriel Tarde (1843-1904). En 1886, il fonde les Archives de l'anthropologie criminelle et des

19e siècle87. En effet, les travaux précurseurs de Kaan, les travaux des médecins européens sus-cités, mais surtout ceux de Krafft-Ebing, vont ordonner un champ de la sexualité laïcisé sur le modèle des sciences « naturelles ». Ils quadrillent le social à partir de la sexualité en élaborant un système de classification complexe, d'autant plus complexe qu'il n'est pas forcément cohérent. Ils partent d'un champ de la perversité encore façonné par les vices religieux, pour élaborer des figures de pervers, des corps pervers, des pensées perverses, des comportements pervers, cela par le biais des catégories de perversions. Reprenant comme base les travaux de scientifiques racialistes, ils utilisent les pratiques sexuelles comme un étalon de l'humain. Ils déploient la sexualité à tous les niveaux du social, investissant le social de tout une armada de normes qui apparaitront au fil du temps comme simplement naturelles : « On a commencé alors à fabriquer des taxinomies qui seront ensuite progressivement qualifiées de naturelles ; cette naturalité n'était pas évidente au départ, où le souci formel l'emportait sans conteste […]. Les taxinomies se sont transformées en système de classement à marque morphologique, où cette dernière est supposée précéder le classement, alors que les rapports sociaux ont créé le groupe sur lequel la marque va – en raison même du rapport social – être « vue » et attachée. Les taxinomies, ainsi, ont servi d'ancrage au développement de l'idée de race, mais ce n'est que peu à peu que l'endo-déterminisme se développe sur le schéma de la marque, tout à fait classique en son début. » (Guillaumin, [1972] 2002, p. 336)

421- Laïcisation de la sexualité

Psychopathia sexualis est un néologisme gréco-latin inventé par le physicien ruthénien (Biélorussie-Ukraine) Heinrich Kaan (1816-1893)88. Une traduction littérale en serait : le violent mouvement de l’âme issu du/produit par le (nous sommes en présence d'un génitif) sexe. Ce n’est qu’un titre, mais il constitue une ligne de démarcation. La morale chrétienne s’appuyait sur la distinction corps esprit pour disqualifier le corps et le péché de la chair. L’esprit pouvait raisonner le corps. Avec les Psychopathia sexualis, le corps comme l’esprit sont impliqués dans la sexualité. La masturbation apparaît comme le symbole parfait de cette nouvelle approche de la sexualité. Alors que chez Tissot la masturbation se voyait dans les corps et les affectait, chez Kaan, la masturbation réunit le corps et l’esprit : les mauvaises pensées entraînent vers l’onanisme et l’onanisme

87 Presque à la même époque en Angleterre un système global de classification de la sexualité est aussi mis en place par Havelock Ellis, qui publie en premier lieu Sexual Inversion (1897), puis un ensemble de textes jusqu'à la fin de sa vie (1939) traitant des déviances sexuelles. (Ses écrits sont aujourd'hui regroupés en dix volumes sous le titre de Études de psychologie sexuelle, Bibliothèque des introuvables, Paris, 1966.) Ces deux systèmes de classification, les Psychopathia sexualis et les études de psychologie sexuelle ont été des références pour construire l'une des classifications utilisée actuellement pour établir des diagnostics dans des champs tels que la médecine, la sexologie, la psychiatrie et la psychologie , le DSM-V (1994), Diagnostic and Statistical Manual -

Revision 5 vient tout juste de sortir, en mai 2013, http://www.dsm5.org/Pages/Default.aspx. Au niveau européen, le DSM est repris dans la CIM, Classification internationale des maladies.

88 Il est difficile de ne pas faire un lien entre ces textes qui ont des objectifs communs et un titre similaire. Pourtant, il ne faut pas trop insister sur celui-ci, Krafft-Ebing ne mentionne jamais le texte de Kaan dans ces ouvrages. À ma connaissance, il ne le fait pas non plus dans des articles.

produit des mauvaises pensées. Les premiers pas sont faits vers une distanciation entre la sexualité et la religion. Krafft-Ebing confirme cette distance avec la religion chrétienne dans ses Psychopathia sexualis. La religion n’est pas vue comme la base, la garante de la morale sexuelle mais simplement comme un de ses jalons :

La moralisation de la vie sexuelle a reçu son impulsion la plus puissante du christianisme. (Krafft-Ebing, 1895)89

Les Psychopathia sexualis critiquent ouvertement des pratiques au fondement de la vie religieuse. Ainsi, le célibat des membres de l'Église est décrit comme une pratique risquée pouvant favoriser des déviances, l’abstinence sexuelle, ancienne garante du péché de la chair, devient en elle-même une déviance :

L’Église catholique a fait preuve d'une subtile connaissance de la psychologie humaine, en astreignant ses prêtres à la chasteté et au célibat ; elle a voulu, par ce moyen, les émanciper de la sensualité pour qu'ils puissent se consacrer entièrement à leur mission. Malheureusement le prêtre qui vit dans le célibat est privé de cet effet ennoblissant que l'amour et, par suite, le mariage, produisent sur le développement du caractère. Comme la nature a attribué à l'homme le rôle de provocateur dans la vie sexuelle, il court le risque de transgresser les limites tracées par la loi et les mœurs. (Krafft-Ebing, 1895)

Kaan comme Krafft-Ebing reprennent la sexualité à la morale religieuse. Ils construisent le cadre d'une nouvelle science de la sexualité qui se démarque de la religion chrétienne. La démarcation est tellement nette qu'elle permet à Krafft-Ebing d'envisager des liens possibles entre la croyance religieuse, « le sens religieux » et le pathologique.

La connexité entre le sens sexuel et religieux se montre aussi dans le domaine psychopathologique. Il suffit de rappeler à ce propos la puissante sensualité que manifestent beaucoup d'individus atteints de monomanie religieuse ; la confusion bizarre du délire religieux et sexuel, comme on le constate si souvent dans les psychoses, par exemple chez les femmes maniaques qui s'imaginent être la mère de Dieu, mais surtout dans les psychoses produites par la masturbation ; enfin les flagellations cruelles et voluptueuses, les mutilations, les castrations et même le crucifiement, tous actes inspirés par un sentiment maladif d'origine religieuse et génitale en même temps. (Krafft-Ebing, 1895)

89 Lorsque le texte n'a pas été modifié entre les différentes rééditions, je cite la traduction française d’Émile Laurent et Sigismond Csapo, faite à partir de la 8e édition allemande (1893) et publiée en 1895. Elle est disponible gratuitement http://www.gutenberg.org/. Du fait de la version informatique, je ne peux pas préciser le numéro des pages, je me contenterai de donner les titres des chapitres. Les citations peuvent se retrouver facilement dans le texte informatique grâce à la fonction « rechercher ».

Les Psychopathia sexualis, comme le titre l'annonce, sont une prise de pouvoir de la médecine sur la gestion de la sexualité jusqu'alors surtout investie par la morale religieuse. Ce sont les débuts de la scientia sexualis occidentale, selon l'expression de Foucault, c'est-à-dire la mise en forme scientifique de diverses études et analyses de la sexualité, sa constitution en un champ scientifique multidisciplinaire. Néanmoins, si la réappropriation de la sexualité par la médecine constitue une démarcation, un changement d'appréhension du mode de contrôle de la sexualité, elle ne fait pas table rase de la morale sexuelle chrétienne. Foucault a montré la continuité de ces deux modes de contrôle au travers de la pratique religieuse de la confession et de la pratique sexuelle de la masturbation. « Comment s’est constituée ce qu’on pourrait appeler une médecine pédagogique de la masturbation et comment cette médecine pédagogique de la masturbation a reconduit ce problème du désir jusqu’au problème de l’instinct, ce problème de l’instinct qui est précisément la pièce centrale dans l’organisation de l’anomalie. C’est donc cette masturbation découpée ainsi dans l’aveu pénitentiel au XVIIe

siècle, cette masturbation devenant problème pédagogique et médical, qui va ramener la sexualité dans le champ de l’anomalie. » (Foucault, 1999, p. 180). De plus, les prémisses morales d'appréhension de la sexualité par les scientifiques du 19e siècle sont imprégnées par l'idéologie chrétienne, la condamnation de la masturbation, celle de la pédérastie à travers la sodomie, le soupçon qui porte sur les unions extra-maritales en sont des illustrations. Le registre de vocabulaire utilisé pour décrire les perversions sexuelles relève en partie du champ sémantique biblique. Ainsi, les scientifiques ne se détachent pas de la religion chrétienne, mais s'en émancipent. Le terme de laïcisation ne doit pas être entendu comme un rejet des principes sexuels moraux de la religion chrétienne, mais comme un déplacement préalable à la scientifisation de certains d'entre eux (la masturbation) et l'ouverture d'un nouveau « régime de vérité » de la sexualité.

422- Scientia sexualis aut/et systema naturae sexualis ?

Pour élaborer une science de la sexualité, il faut, pour les scientifiques, lui définir un cadre d'application, il faut comprendre ce que c'est que la sexualité, en définir ses caractères, il reste enfin à élaborer une méthode de travail.

Heinrich Kaan va s'employer à construire l'objet sexualité sous la forme d'une classification naturelle des humains. Sa démarche se veut universelle et atemporelle, comme le montrent ses exemples ethno-anthropologiques pris sur tous les continents (des exemples sont pris en Guinée, au Portugal ou encore en Inde), à des époques très diverses (des Antiquités à la Renaissance, sans approche chronologique). Sa classification est à la fois basée sur l'observation des mécanismes physiologiques et sur des commentaires ethnologiques concernant la sexualité. La science de la sexualité proposée par Kaan reprend la forme des sciences naturelles (biologie, zoologie et botanique). Le

plan de son ouvrage intègre une première partie sur la classification des plantes, dans laquelle il se base essentiellement sur les classifications de Carl von Linné (1707-1778). La seconde partie décrit la sexualité des animaux, elle est écrite à partir des travaux de Karl Eduard von Eichwald (1795-1876). Puis, vient la partie que Kaan élabore sur la sexualité humaine. Dans celle-ci, il prend comme référence l'Histoire naturelle du genre humain (1824) de Julien Joseph Virey (1775-1846). Pour ce naturaliste, le système nerveux représente le caractère taxinomique le plus fiable pour classer le règne animal. Suivant ce modèle théorique, Kaan reprend la notion d'instinct sexuel qui serait une sorte de nerf principal de la sexualité dépendant de son environnement, la nature, et des impulsions qu'il reçoit, la phantasia. Et c'est cette logique de classement de la sexualité, qu'il convient de retenir chez Kaan. « Le semblable qui avait été longtemps catégorie fondamentale du savoir – à la fois forme et contenu de la connaissance – se trouve dissocié dans une analyse faite en termes d'identité et de différence ; de plus, et soit indirectement par l'intermédiaire de la mesure, soit directement et comme de plein-pied, la comparaison est rapportée à l'ordre ; enfin la comparaison n'a plus pour rôle de révéler l'ordonnance du monde ; elle se fait selon l'ordre de la pensée en allant naturellement du simple au complexe. » (Foucault, 1966, p. 68)

La sexualité recèle en son cœur un ordre, comparable à celui « trouvé », construit par les naturalistes. Cet ordre repose sur la différence des sexes, mais en introduisant l'instinct sexuel comme étalon de sa catégorisation et en décrivant les débordements de cet instinct, les Psychopathia sexualis, le mode classificatoire proposé est complexifié dans ses fondements. Kaan ne se base pas sur des observations, il élabore un modèle théoriquement, apportant ainsi une pierre angulaire à l'édification de la sexualité comme science. Comme le montre Elsa Dorlin (2006) à propos des traités médicaux des 17e et 18e siècle, les classements hiérarchiques des sexes et des races étaient déjà dans un processus de scientifisation médicale.

Les théories des humeurs et celles des tempéraments justifiaient une faiblesse pathologique du corps des femmes et donc un investissement accru du pouvoir médical sur ces mêmes corps : « Or c'est précisément cette science médicale désormais constituée, avec ses protagonistes, ses objets propres et ses possibilités expérimentales, qui est en passe de devenir l'outil privilégié de la politique nataliste naissante. Parce que le corps féminin est l'objet d'une science qui en révèle la « vérité », la rationalisation des question de population est possible : la nation devient donc l'effet d'un discours de savoir/pouvoir qui s'est abattu de façon privilégiée sur le corps des femmes. » (Dorlin, 2006, p. 155). La vérité du corps des femmes, de ses mécanismes pathologiques et sains est théorisée par la médecine, elle est ensuite appliquée à l'ensemble de la population et replacée dans un environnement. « Chaque type d'homme obéit à une norme de santé différente et incommensurable, à une façon d'être en bonne santé relative à un milieu natal. Bientôt, la « race » désignera donc, pour une partie de la pensée médicale, cette sédimentation, cette essentialisation des caractéristiques propres d'un organisme

relativement à son milieu « originaire ». » (Dorlin, 2006, p. 245). Avec Kaan, les mêmes procédés théoriques sont déployés. La sexualité pourra devenir une science naturelle hiérarchisant les instincts sexuels selon les sexes, selon les environnements dans lesquels ils évoluent. « Dans cette Psychopathia sexualis de Heinrich Kaan, on trouve d'abord ce thème, qui inscrit très clairement le livre dans la théorie de la sexualité de l'époque. C'est le fait que la sexualité humaine s'insère, par ses mécanismes, par ses formes générales, dans l'histoire naturelle d'une sexualité que l'on peut faire remonter aux plantes. [...] C’est une naturalisation très marquée de la sexualité humaine et, en même temps, son principe de généralisation. » (Foucault, 1999, p. 262)

Après les Psychopathia sexualis de Kaan, la sexualité devient une science naturelle en cours de structuration.

423- De la sexualité de l'instinct sexuel à celle du sens sexuel

La science de la sexualité élaborée par Kaan s'articule autour de trois notions : l’instinct sexuel90, la phantasia (l'imagination sexuelle, peut-être pourrait on parler de fantasmes mais le terme est ici anachronique) et la nature.

L’instinct est une notion nouvelle au 19e siècle, elle reste difficile à comprendre, puisqu'elle peut être utilisée dans des sens contradictoires, ceci parce que la notion d'instinct est avant tout une technique de pouvoir. L'instinct est une sorte de flux naturel qui justifie ou condamne des comportements. Une de ces caractéristiques est surtout de déborder, d'être incontrôlable. Finalement, appel est fait à la notion d'instinct surtout pour justifier une régulation extérieure, une ingénierie, une science, un ensemble de techniques de pouvoir quelles qu'elles soient. Ainsi l'instinct peut être mis au service de la justification d'analyses de la colonisation française dans Dominations, colonisation : « L'instinct d'expansion. Son évolution dans les groupes humains. - Le besoin d'expansion se rencontre partout dans la nature. Il se montre si intimement lié aux instincts départis à tous les êtres que l'on peut y voir l'une des manifestations essentielle de la vie. » (Harmand, 1910, p. 26)

Mais l'instinct ramène aussi une part d'animalité dans ce qui est nommé. Ainsi l'instinct est quelque chose qui préexiste aux structures sociales, l'inné, une forme de nature, bien que ses « débordements », ses « déviations » puissent être contre-nature. L'instinct sexuel est considéré comme étant à la sexualité ce que la faim est à la nutrition (Kant, 1786) :

Dans tout le règne animal, l'instinct sexuel conduit à l'accouplement. Et l'accouplement (le coït) est la voie naturelle, par laquelle un être satisfait son

90 Il parle indistinctement de nisus sexualis (l'impulsion, la force, le mouvement sexuel) et d'instinctus sexualis. On peut noter l'importance et la nouveauté de ce terme dans sa démonstration, puisque l'auteur prend la peine de le traduire en allemand : Geschlechttrieb, Begattungstrieb.

instinct sexuel et s'acquitte des fonctions de la vie, en conservant sa race (en perpétuant son espèce).91

L'instinct sexuel permet donc de décrire la sexualité comme un besoin physique naturel, le coït, l'accouplement est un simple moyen de conformation « aux voies de la nature ». Dans cette première citation, l'instinct ne pose pas problème puisqu'il suit « la voie naturelle ». Mais, ceci n'est pas toujours le cas. Comme il existe des déviances de la faim qui amènent à des problèmes nutritionnels, Kaan va discerner un ensemble d'« aberrations » entrainant vers une sexualité déviée de ces buts premiers ou encore ne recoupant pas les formes sociales prévues « par la nature » :

L'impulsion sexuelle (Geschlechtstrieb) présente beaucoup de variations en termes de quantité, mais ne se laisse pas non plus assujettir à une règle pour ce qui est de la qualité, et il existe plusieurs façons de satisfaire l'instinct sexuel et de remplacer le coït. Les types de ces aberrations sont assez nombreux, mais les plus fréquentes sont l'onanisme, l'amour pour les impubères, l'amour lesbien, la violation des cadavres, la bestialité, avoir des relations sexuelles avec des statues.92

L'instinct sexuel invite l'homme au coït, comme la nature humaine le demande, et ni la morale ni la religion ne s'y opposent. Car la propagation de la race humaine repose sur cet acte. Cependant, parmi les espèces d'accouplements, ni la pantogamie ni la polygamie ne conviennent à l'homme, alors qu'elles se rencontrent dans le règne animal et existent encore aujourd'hui parmi les rudes peuplades d'Afrique et d'Asie, et que l'on peut en trouver des traces, pour le déshonneur de l'espèce humaine, même dans les villes bien établies ; mais [lui convient seulement] la monogamie, qui conduit au mariage.93

La sexualité du fait de ses différents niveaux de lecture, à la fois au niveau individuel des corps et à celui collectif des alliances, des affinités, est une sphère complexe à étudier pour la science médicale. La notion d'instinct sexuel permet d'élaborer une accroche concrète dans la sexualité pour mettre en place une science de la sexualité à

91 « In toto regno animali instinctus sexualis conducit ad copulationem ; estque copulatio (coitus) naturalis via,

qua ens instinctui sexuali satisfacit et munere vitae fungitur, genus suum conservans. », (Kaan, 1844, p. 36). La

traduction de cette citation et des suivantes extraites de cet ouvrage, a été amicalement faite par Pascal Luccioni. Je l'en remercie.

92 « Nisus sexualis (Geschlechtstrieb) ut ad quantitatem mutationes numerosas offert, ita et ad qualitatem ab

norma aberrat, et diversae rationes existant nisui sexualis satisfaciendi et coitum supplendi. Species harum aberrationum sunt sat numerosae, ast vulgatissimae sunt : onania sive masturbatio ; puerorum amor

(paederastia ; amor lesbicus ; violatio cadaverum ; concubitus cum animalibus ; expletio libidinis cum statuis. »,

Ibid., p. 43

93 « Instinctus sexualis invitat hominem ad coitum, quem natura humana expocit, nec moralitas nec religio

contradicunt ; huic actui enim innititur propagatio generis humani. Attamen ex speciebus copulationus homini non conveniunt nex pantogamia nec polygamia, quae in regno animali occurrunt et in populis rudibus Africae et Asia adhuc existunt, quarumque quadam vestigia in dedecus generis humani in urbibus bene constitutis etiam reperire licet, sed sola monogamia, quae ad matrimonium conducit. », Ibid., p. 40.

part entière, biologique, médicale et psychologique. En effet, même si la notion de nature est encore rappelée par Kaan, il est aussi clair qu'elle est dépassée par celle d'instinct. La notion de nature permet une description du type classification naturelle, elle laisse

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