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L e prix de la liberté

Dans le document Au-delà du moi (Page 177-192)

J

e voudrais parler d’un aspect du chemin dont on ne parle pas toujours, celui des difficultés inhérentes au chemin lui-même. Et je n’en parle pas pour vous faire peur en vous annonçant ce qui vous attend de terrible, mais, au contraire, pour encourager et rassurer ceux qui se sont réellement engagés sur la voie et qui font face à ces inévitables difficultés.

Il faut bien dire qu’aujourd’hui, la moyenne des êtres humains est certainement moins courageuse qu’autrefois à tous égards, physiquement et émotionnellement. La vie est organi-sée pour être la plus facile possible. Dès que vous souffrez, vous avez un certain nombre d’analgésiques à votre disposition. Si vous êtes malade, les antibiotiques guérissent en trois jours ce qui se guérissait en trois semaines. Et ceux qui ont une vie un peu difficile et qui s’engagent sur une voie dite « spirituelle » voudraient bien que cette voie soit aussi rapide-ment efficace que la médecine et qu’on puisse même utiliser des anesthésiques chaque fois que c’est douloureux. Or la vérité oblige à dire que ce n’est pas le cas, que ça n’a jamais été le cas et qu’en ce qui concerne un chemin de transformation intérieure, ce ne sera jamais le cas.

On peut utiliser des techniques de méditation comme stupéfiants pour le mental ou l’émotion mais ce ne sont jamais les stupéfiants qui ont conduit à l’éveil.

En vérité, si on a des yeux pour lire ce qui est écrit dans les textes et des oreilles pour en-tendre ce qui a été affirmé partout, cette exigence n’a rien de nouveau. Souvenez-vous des paroles du Christ : « Celui qui veut me suivre, qu’il abandonne tout et qu’il prenne sa croix », et du mythe chrétien lui-même : la mort dans le déshonneur et l’abandon, l’agonie au jardin des Oliviers, le calvaire, la descente aux enfers avant la résurrection. Sans chercher dans l’ésotérisme hindou, nous savons bien que le christianisme est fondé sur cette vérité : la pas-sion.

Si vous vous tournez vers le bouddhisme tibétain, vous voyez tout de suite que le tan-trisme présente autant de divinités sous des visages terribles ou « féroces » que de divinités au visage paisible. Même sans être un spécialiste du tantrayana, on peut comprendre que le symbolisme des gardiens du mandala ou des divinités terrifiantes s’applique directement au chemin intérieur.

Le mot grec « métamorphose » revient plusieurs fois dans les Évangiles. Se métamor-phoser, c’est aller au-delà de la forme actuelle. Cette image de métamorphose est très

encou-rageante quand on se représente une chenille qu’on a vue glisser péniblement sur les feuilles et qui s’envole comme papillon ; mais n’oubliez pas la chrysalide, dans laquelle la chenille ne se retrouve plus en tant que chenille et n’est pas encore papillon. Qui nous dit que, si la che-nille a la moindre conscience d’elle-même, cette étape n’est pas effrayante ?

Dans ce mouvement moderne qui consiste à essayer d’avoir tout à bon marché et de monter à l’Aiguille du Midi en téléphérique, il y a beaucoup de publicités pour des ensei-gnements divers qui promettent la libération en six mois à raison de vingt minutes de médi-tation par jour. Cela n’a que peu à voir avec les enseignements traditionnels, sobres et rigou-reux, qui ne doivent rien à la vogue moderne de l’hindouisme ou aux mass media, et qui ont été transmis dans le bouddhisme tibétain ou zen et dans les ashrams hindous isolés des grands circuits du tourisme ésotérique.

La tradition spirituelle de l’humanité est unanime et claire en ce qui concerne ces épreu-ves intérieures, ces moments de désarroi qui attendent sur sa route le candidat à la libération et qui tiennent au chemin lui-même. Il y a une image que vous pouvez peut-être admettre : si quelqu’un qui ne va pas bien relève d’une opération chirurgicale et, si nous lui rendons visite à la clinique une heure après son réveil, nous le voyons beaucoup plus mal en point que nous ne l’avions quitté la veille. Un jugement superficiel pourrait faire dire que son état s’est aggravé et que cette opération est un désastre. Mais nous savons bien que, grâce à cette opé-ration et à ces quelques jours peut-être douloureux, la guérison est assurée.

C’est une vérité que vous avez encore du mal à entendre. Votre vie n’est pas ce que vous voudriez, vous avez des souffrances, des difficultés, des problèmes et vous espérez que le chemin va vous en libérer. C’est certain, le but ultime du chemin est la disparition totale de toute souffrance. Mais comment y arriver ?

Aucun gourou hindou, aucun maître zen, aucun sage tibétain à travers les siècles n’a ja-mais promis que ce serait un chemin fait de pétales de roses. Tous ont dit qu’il y avait des épreuves à traverser, des moments de mort à même, où on ne se reconnaît plus soi-même. Il existe même une initiation tibétaine dans laquelle le maître demande au disciple :

« Êtes-vous prêt à prendre le risque de la mort ? Êtes-vous prêt à prendre le risque de la fo-lie ? – Bien. Alors moi, je prends le risque de vous conduire à la libération. »

En vérité, nous trouvons normal qu’on puisse se fracturer la jambe en ski, qu’on puisse se tuer en montagne ou se noyer en faisant du bateau, qu’il puisse même y avoir des accidents en chirurgie. Mais, en ce qui concerne le chemin, bien peu de chercheurs spirituels sont prêts à accepter qu’ils vont à la rencontre de certains risques et, en tous cas, à la rencontre d’un grand nombre d’épreuves et de crises, au sens étymologique de crise, c’est-à-dire : un bouleversement qui fait que les choses ne seront plus jamais ce qu’elles étaient.

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Je vais vous lire deux extraits de textes, d’origines tout à fait différentes, sur ce thème.

L’un, je le prends dans un livre qui a eu un retentissement mérité à sa sortie et qui vient d’être réédité1 : Essais sur l’expérience libératrice du Dr Roger Godel. Le Dr Godel a été un sage occidental. Il connaissait bien l’Antiquité grecque et il avait vécu auprès de Ramana Maharshi et de Sri Krishna Menon – deux maîtres de l’advaita vedanta au sud de l’Inde.

1 Editions Présence, collection «Le soleil dans le cœur ».

Dans ce livre, Essais sur l’expérience libératrice, il s’exprime dans un langage différent du mien, mais qui dit bien ce que je veux dire :

« Tandis que l’énergie vigile s’éloigne des structures superficielles du moi pour gagner des régions toujours plus centrales, l’équilibre de la psyché menace de se rompre. Dans l’in-conscient, les archétypes, pourvus d’une relative mais puissante autonomie, fissurent l’am-biance. La personnalité va-t-elle subir le supplice du démembrement ? Des tendances schi-zophréniques éclatent ; elles laissent pressentir la mort de l’ego, sa dissociation d’abord.

D’étranges paniques submergent la conscience. Exprimées en symboles, elles construisent un psycho-drame où s’accomplissent de terribles contestations. La réalisation de l’être en est l’enjeu, tout au moins sa rédemption au travers d’une nouvelle naissance.

Qu’on veuille bien le croire, il ne s’agit pas ici de vaines paroles ; c’est une agonisante ex-périence que celle où l’ego en sombrant conserve assez de cohésion encore pour se sentir en-glouti. Sur l’horizon de cet océan en tumulte, rien n’apparaît que des puissances d’anéantis-sement. Aucun îlot, aucune épave, aucune forme où s’accrocher n’émerge hors des eaux pri-mordiales. C’est pourquoi la psyché, pour survivre et aspirer vers l’autre rive, doit s’armer d’une force virile à toute épreuve. Une soif d’absolu la possède ou quelque illumination pre-mière entrevue, connaissance voilée du Graal.

Ainsi, quand l’énergie psychique que nous avons nommée « vigile » s’efforce d’abandon-ner le moi pour se replier sur certains territoires profonds du champ axial, le monde de l’ego privé de soutien paraît devoir sombrer dans un cataclysme. Une crise fatale menacerait-elle la psyché ? Un observateur incapable de voir au-delà des orages qui tourmentent la surface l’affirmerait. Et pourtant cette révolution prélude à un nouvel équilibre et une rénovation.

Bientôt, les archétypes seront à leur tour dépouillés de l’autonomie qui rend leur puissance si périlleuse ; ils s’orienteront sur le pôle central dont ils émanaient.

Cette conversion transfigure leur physionomie qui, de maléfique, devient aussitôt salu-taire. Les mythes et mystiques de toutes les Religions connaissent bien l’ambivalence des grandes images archétypales, leur double face, qui répand d’un côté l’effroi, de l’autre la bé-nédiction et la paix suprême. L’énergie psychique polarisée vers le centre rencontre fatale-ment en quelque lieu de sa pérégrination des figures de terreur aux abords de la Terre Pro-mise. Elles passent pour en défendre l’accès. Des gorgones, des monstres, des dragons, font un cercle d’épouvante autour de l’arbre de Vie. Nul ne le franchit s’il n’a intégré en soi le pouvoir libérateur de la mort. Le héros mythique comme le myste a passé les eaux funèbres et triomphé des monstres. Au terme de ce combat contre la peur de l’anéantissement, quand tombe le dernier vestige du moi, une plénitude de vie l’envahit. Mais cette ultime transfigu-ration dans la lumière n’est plus le fruit de la lutte ; elle ne s’acquiert pas. Pour qui cherche la libération, ni le déploiement de la force, ni la tension la plus soutenue de la volonté ne sont d’aucun secours. Il n’existe pas non plus d’itinéraire qui acheminerait l’ego de son plan relatif jusqu’au centre de la conscience pure, car toute activité de l’esprit surgie du relatif demeurera enclose dans la relativité. Cependant le moi possède le pouvoir de dissiper les erreurs qu’il a lui-même engendrées. Aussitôt que ces fausses perspectives ont été corrigées, l’illumination se révèle par sa vertu propre, dans le silence et l’absolue quiétude. Le vieil homme, ses dé-mons et ses dieux, sont à jamais morts. » (pages 134 et 135).

Et voici maintenant un petit livre en anglais que je vais traduire en même temps que je vais le lire, écrit par un maître zen que j’ai rencontré lorsque j’ai séjourné au Japon : Zenkei Shibayama Roshi, abbé du monastère de Nanzenji, un petit livre qui s’appelle : A flower does not talk. Nous y trouvons quelques mises au point extrêmement fermes du Roshi Shibayama qui est considéré comme un des grands maîtres rinzaï du siècle. Il s’insurge très rudement contre une certaine vision du zen, fort répandue à la surface de la planète, où, parce que le maître zen vit, lui, dans le non-agir et le non-effort, des milliers d’Occidentaux ont imaginé que le zen était une voie de facilité dans laquelle on atteint l’illumination, simplement en entendant un jour un bambou cogner contre un autre – ou bien en plaçant quelques fleurs sur un pique-fleurs.

Voilà comment s’exprime le Roshi Shibayama :

« Il n’est pas facile pour qui que ce soit de briser les chaînes de l’ignorance en un instant.

Une volonté très puissante est nécessaire et une recherche absolument totale de la vérité et du Soi véritable. Dans le zen, une dure ascèse est nécessaire, et il n’y a jamais rien eu de tel qu’un moyen facile qui donne des résultats instantanés. Le véritable disciple s’engage avec une demande religieuse extrêmement intense ; il continue avec une recherche et une disci-pline dures et soutenues par une volonté extrêmement forte, qui seront suivies par une crise spirituelle et l’impression de sombrer dans l’abîme. Alors seulement viendra le moment de l’éveil. Dans l’ascèse du zen, ce qui est le plus important, c’est de passer à travers le “grand doute” et l’impression d’avoir atteint la dernière extrémité. C’est une voie dure et c’est tout à fait inutile de chercher un raccourci facile.

Il y a eu récemment tout un groupe de gens qui ont parlé de l’illumination instantanée et d’autres qui ont même prétendu qu’on pouvait atteindre le satori à travers les drogues. Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent, cela n’a rien à voir avec le véritable zen.

Je tiens à dire qu’il n’y a pas un seul cas dans toute l’histoire du zen où quelqu’un a obte-nu l’illumination sans avoir traversé un dur et difficile processus d’ascèse.

Chacun aura à faire face à sa nullité et à son incapacité totales ; il devra voir en face de terribles contradictions et passer par toutes les souffrances que nous appelons l’inévitable karma. Il devra descendre profondément à l’intérieur de lui-même, aller au-delà de la der-nière extrémité de lui-même et désespérer de lui-même comme quelqu’un qui n’a aucune chance d’aucune sorte d’être sauvé. Ce qu’on appelle trouver le vide en soi vient de cette ex-périence la plus douloureuse de toutes, de cet abîme de désespoir et d’agonie qui seul vous jettera bas, corps et âme, devant l’absolu.

Le zen a toujours parlé du grand doute et de la grande mort. »

Ce n’est pas moi qui le dis mais un des plus grands maîtres zen contemporains.

Swâmiji avait un langage aussi clair que ces textes du Dr Godel ou du Roshi Shibayama, qui représentent deux traditions tout à fait différentes. Il m’a dit : « You will have to pay the full price », « vous aurez à payer le prix complet jusqu’au dernier centime ». Et il a dit à un autre disciple : « You will have to pay with your very life », « vous aurez à payer avec votre vie même » (ou : « vous devrez payer de votre vie »). Bien sûr, cela ne veut pas dire se suicider ; mais cela veut dire payer avec tout ce qui fait notre vie aujourd’hui.

Les ailes ne poussent pas sur le dos des chenilles. La nature nous l’enseigne et nous en-seigne la transformation, le dépassement de la forme. Vous devez vous représenter tous que,

si vous voulez la transformation, vous devrez passer par cette étape qui correspond dans le monde animal à la chrysalide. Je ne cherche pas à vous terrifier avec les souffrances qui vous attendent mais, au contraire, à encourager ceux qui sont vraiment engagés sur le chemin et qui voient qu’avant de gagner ils ont d’abord beaucoup à perdre. C’est une espérance vaine et illusoire de l’ego qu’on pourra gagner sans rien perdre. Si vous avez un verre rempli d’eau, vous ne pouvez pas le remplir de vin avant d’avoir vidé l’eau qui est dedans.

Déjà, dans le premier livre que j’ai écrit, le livre Ashrams, je citais ces paroles de Mâ Anandamayi : « Comment pouvez-vous juger ? Vous avez souvent l’impression que quel-qu’un qui s’est engagé sur le chemin est devenu plus agressif et plus égoïste qu’il ne l’était auparavant ; comment savez-vous que des tendances indésirables, qui étaient soigneusement enfouies, ne sont pas venues à la surface afin de pouvoir se dissiper ? »

Vous pouvez vérifier, vous ne trouverez pas une tradition sérieuse, autre que les extrava-gances modernes, qu’elle vienne du christianisme, de l’hindouisme, du bouddhisme ou du soufisme, qui ne décrive pas avec beaucoup de détails cette expérience par laquelle sont pas-sés tant de disciples, de chercheurs de l’absolu, de mystiques. Et les mots qui reviennent sont toujours des mots semblables : la traversée du désert, l’agonie, l’impression de perdre tout ce à quoi on était habitué et tous ses points d’appui, et de devoir continuer encore plus loin. Le texte du Dr Godel est bien expressif à cet égard. Et ce ne sont pas les opinions personnelles du docteur. Celui-ci était un médecin, un homme équilibré, qu’on ne peut pas soupçonner d’avoir un esprit morbide et il avait été profondément influencé par Ramana Maharshi, un sage que personne n’a jamais songé à discuter. Le Dr Godel avait voulu voir un peu plus loin que la surface de ceux qui viennent passer trois jours à l’ashram du Maharshi pour demander sa bénédiction et qui repartent extasiés devant la sérénité du sage. Il nous parle des disciples avancés, ceux qui se sont vraiment engagés profondément dans ce chemin de mort et de ré-surrection.

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On n’a jamais vu que des êtres humains aient été obligés de s’engager sur le chemin inté-rieur de la méditation et de l’éveil. C’est certainement la seule activité à laquelle on ne puisse jamais contraindre personne. On peut, de force, « convertir » quelqu’un sous peine de le brû-ler vif, mais on ne peut pas engager de force quelqu’un sur ce chemin intérieur d’effacement de l’ego et de libération. Et il n’a jamais été considéré que la véritable expérience doive concerner une grande multitude. À cet égard, l’Occident aujourd’hui, dans son intérêt pour l’hindouisme et le bouddhisme, vit sur un immense malentendu contre lequel s’insurge le Roshi Shibayama, c’est de vouloir le résultat sans payer le prix ; de vouloir la glorieuse liberté des maîtres zen, les états de conscience supérieurs du yogi tibétain, la sérénité sans limite du jivanmukta hindou, quantitativement. Tout est pour tout le monde, c’est une des caractéris-tiques de notre époque. Très bien en ce qui concerne les congés payés : tant mieux si tout le monde peut passer un mois de vacances au bord de la mer au lieu de traîner dans une ban-lieue industrielle. C’est très bien que la santé soit à la disposition de tous grâce à la Sécurité sociale. Mais, en ce qui concerne la grande expérience, il n’en est pas question et il ne pourra jamais en être question. Je dis bien – je l’ai compris à mes dépens et je l’ai abondamment observé autour de moi depuis vingt-cinq ans – la presque totalité des Occidentaux dont la bibliothèque est garnie d’ouvrages d’Evans-Wentz sur le tantrisme tibétain, et de traductions

de Shankaracharya, Hueï Neng et Huang Po ne voient pas et ne mesurent pas la nécessité de cette série de crises inévitables et sur lesquelles nous ne sommes pas pris en traîtres car toutes les traditions ou les témoignages des mystiques sont parfaitement clairs et explicites.

N’est-ce pas malhonnête, pour avoir plus de disciples, de faire croire que ce sera un che-min facile, aisé, qui résoudra à bon compte tous les problèmes ? On n’a jamais obligé per-sonne à s’engager sur ce chemin. Mais celui qui veut mourir pour renaître doit bien prendre qu’avant de renaître, il faut mourir. Celui qui veut se transformer doit bien com-prendre que sa forme actuelle, la façon dont il se sent être, dont il se conçoit et dont il conçoit le monde autour de lui, devra disparaître avant qu’une autre réalité se révèle. Ce se-rait trop facile si le nouveau commençait à se révéler avant que nous ayons dû perdre l’an-cien. Avant de remplir le verre de vin il faut vider l’eau et avant de devenir papillon, il faut

N’est-ce pas malhonnête, pour avoir plus de disciples, de faire croire que ce sera un che-min facile, aisé, qui résoudra à bon compte tous les problèmes ? On n’a jamais obligé per-sonne à s’engager sur ce chemin. Mais celui qui veut mourir pour renaître doit bien prendre qu’avant de renaître, il faut mourir. Celui qui veut se transformer doit bien com-prendre que sa forme actuelle, la façon dont il se sent être, dont il se conçoit et dont il conçoit le monde autour de lui, devra disparaître avant qu’une autre réalité se révèle. Ce se-rait trop facile si le nouveau commençait à se révéler avant que nous ayons dû perdre l’an-cien. Avant de remplir le verre de vin il faut vider l’eau et avant de devenir papillon, il faut

Dans le document Au-delà du moi (Page 177-192)

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