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L’observation

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 169-173)

Section 2. Mode opératoire de la recherche

2. Quelles techniques de collecte de données

2.3. L’observation

Les actions et le comportement des gens sont un aspect déterminant pour l’étude du terrain ou pour l'enquête. Par conséquent, une bonne technique d’observation des comportements des acteurs doit être adoptée. Cela doit donner lieu à un enregistrement, une retranscription et une description intégrale (Robson, 1993). Cependant, cette technique est hautement subjective car elle implique la description des actions d’autrui en gardant ses propres perceptions et préjugés.

Patton (1990) nous dit que «la recherche scientifique utilisant des méthodes d'observation exige une formation disciplinée et une préparation rigoureuse». P. Robson (1993) décrit deux types différents de méthodes d'observation ;

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 l'observation participante, décrite comme un modèle qualitatif, avec des racines dans les études d'anthropologie ;

 l'observation structurée, qui est un modèle quantitatif utilisé dans diverses disciplines.

Robson (1993) affirme que l'observation peut prendre plusieurs formes et être utilisée à plusieurs fins dans une étude ; ceux-ci sont décrits dans le tableau suivant :

Utilisation de l’observation But de l’observation

Phase exploratoire  Pour savoir ce qui se passe dans une

situation.

 Forme non structurée.

 Un précurseur des tests ultérieurs des notions.

Technique de collecte de données complémentaire ou de soutien

 Compléter ou mettre en perspective les données recueillies par d'autres moyens.

 Valider ou corroborer les données recueillies par d'autres techniques, par exemple les interviews.

 Peut être utilisée comme une méthode primaire en particulier dans une étude descriptive.

Recherche expérimentale  Utilisée dans le cadre d'une

expérimentation telle une observation directe dans un laboratoire ou sur un terrain de recherche.

Tableau 4 Objet et utilisation de l'observation dans une enquête (Robson, 1993)

L’élément fédérateur de la méthode de collecte de données par observation, est que le chercheur essaie de découvrir un réel à partir du contexte, ce qui est guidé par les questions de recherche.

Le chercheur doit également décider du type d'informations à collecter pendant la période d'observation. Robson (1993) décrit deux types d'informations ; ce sont des récits narratifs et des notes codés. Les récits narratifs impliquent une collecte informelle d'informations, d'une manière qualitative non structurée, où le chercheur a une liberté considérable. Les notes codées sont plus formelles et structurées. Il s’agit d’une situation dans laquelle le chercheur est orienté

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clairement vers ce qui doit être observé et qui ne s'intéresse qu'à des sujets pré-spécifiés et que toutes les autres occurrences ne sont pas pertinentes (Robson, 1993).

Le rôle de l'observateur dans une enquête peut varier considérablement ; les deux acceptions sont celles-ci :

 l'observateur participant est un chercheur qui participe pleinement avec l'intention de devenir un membre pleinement accepté du groupe, et

 l'observateur pur ou non participant est un chercheur qui vise à passer inaperçu et en arrière-plan.

Les différents rôles dans l'observation de la participation sont décrits dans le tableau 2-5.

La tâche d'observation proprement dite, consistant à collecter les données, devrait être planifiée à l'avance, en fonction du but de l'enquête d'observation (Tableau 2-4). Par exemple, s'il s'agit d'une enquête exploratoire, l'intention du chercheur peut être d'obtenir une observation descriptive, entre autres, des événements, des acteurs et des activités qui se déroulent. D'un autre côté, si le chercheur utilise la méthode d'observation à des fins de collecte de données supplémentaires ou complémentaires, il aura un objectif détaché de ce qui est recherché dans l'observation et utilisera les questions de recherche comme point focal, on parle d’observation ciblée (Robson, 1993). Robson (1993) indique que dans l'observation ciblée, le processus mené peut être considéré comme un mode d'induction analytique.

On peut soutenir que l'élément le plus difficile de l'observation participante est la transcription du phénomène observé. Même avec l'observation la plus déstructurée, Robson (1993) soutient que le chercheur doit avoir un système qui permet de «capturer l'information sans ambiguïté et aussi fidèlement et complètement que possible» (page 203). Il offre des conseils aux chercheurs pour la collecte d’informations, dont certains sont décrits ci-dessous :

 Dans la mesure du possible, le chercheur devrait effectuer des observations sur place, qui peuvent être condensées à l'aide d'abréviations. L'objectif principal est de rappeler au chercheur ce qui s'est passé ;

 La retranscription devrait être révisée, peu de temps après, pour ajouter des détails et du contenu et pour assurer la compréhension ;

 Les matériaux à inclure dans l'enregistrement sont : descriptions courantes, rappels d'informations oubliées, idées interprétatives du chercheur, impressions personnelles et sentiments, rappel pour vérifier des informations supplémentaires ;

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 Le chercheur devrait préparer le rapport détaillé dans les vingt-quatre heures, afin d’éviter tout oubli.

Rôle de l'observateur Description Commentaire

Le participant effectif  Dissimule son action d’observer.

Tableau 5 Le rôle de l'observateur dans une enquête à observation participante36

36 Source : adapté de Robson, 1993

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Il est possible d'adopter une approche plus structurée de l'observation. Il s’agit de considérer que le chercheur adopte une posture d'observateur détachée et pure. Il utilise ainsi une méthode d'observation systématique quantitative qui implique le développement de schémas de codage comme moyen de quantifier le comportement. Ceci est en contraste avec la stratégie d'observation participante que nous avons décrite. Elle utilise principalement des techniques qualitatives et est quelque peu déstructurée et a une forme narrative d'enregistrement du comportement humain.

Pour synthétiser, la méthode d'observation participante peut être considérée comme appropriée aux situations de la vie réelle, car c'est une technique qui permet au chercheur de s'impliquer directement dans le phénomène sujet à l'étude. Cela permet de contourner la contrainte artificielle des entretiens et des questionnaires, où les répondants pourraient cocher des cases et adapter leur réponse pour être corrects ou pour plaire à l'intervieweur (Robson, 1993).

Inversement, l'approche a été critiquée car il est difficile de déterminer dans quelle mesure un observateur affecte la situation, ainsi cette technique prend souvent beaucoup de temps. Le plus grand débat entoure la subjectivité de la méthode. Une fois qu'il est admis que l'observateur ne peut observer la situation qu'à travers ses propres interprétations, des mesures peuvent alors être prises pour limiter les préjugés personnels et la subjectivité des données, mais cela est loin d’être une évidence (Robson, 1993). L’observation non-participante permet en revanche au chercheur de rester impartial dans ses jugements

Les méthodes de collecte de données adoptées dans cette thèse sont ainsi qualitatives : une combinaison d’entretiens, de littérature et de méthodes d'observation a été utilisée.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 169-173)