• Aucun résultat trouvé

L ’ ESPACE M ACÉDONIEN AVANT 1880

Carte 4 : Le relief de la région grecque de Macédoine 15

II. L’H ISTOIRE DU PEUPLEMENT

Il est toujours difficile, quand on veut faire l'histoire du peuplement d'une région, de trouver les « origines », et de démonter les mythes construits au fil des siècles par les histoires nationales qui viennent combler nos ignorances et le manque de documents sur les siècles passés.

Les conditions générales du peuplement du sud de la péninsule balkanique au IIe millénaire avant J.C sont encore peu connues dans le détail. Les textes nous parlent

Н’IllвriОns, un pОuplО Н’originО inНo-européenne qui, vers le XIVe siчМlО avant Jέω, Н’aprчs

les archéologues, se seraient installés sur les côtes oriОntalОs НО l’χНriatiquО, НО ThraМОs,

autre peuple indo-ОuropéОn qui s’Оst fiбé Нans la partiО oriОntalО НО la péninsulО balkaniquО au norН НО l’лgéО Оt НО tribus « НoriОnnОs » qui progrОssivОmОnt sont НОsМОnНuОs vОrs lО suН

des Balkans et le territoire de la Grèce actuelle. Les premiers textes antiques sur le

pОuplОmОnt НО la εaМéНoinО proviОnnОnt Н’ώomчrО qui МitО НОs PéoniОns, un pОuplО qu’il apparОntО auб PhrвgiОns qu’il situО Нans la partiО norН НОs rivОs НО l’χбios, puis Н’ώéroНotО23

, qui cite des « Makednoi », un groupe dorien qui se serait trouvé

prinМipalОmОnt Нans lО PinНО Оt р l’ouОst Нu flОuvО χбios, proМhОs НОs IllвriОnsέ Quoi qu’il

en soit, au IVe siècle avant J.C, Démosthène considère encore que les rois de Macédoine, Philippe et χlОбanНrО, malgré l’ОnsОignОmОnt Н’χristotО, nО sont pas « grecs » mais

barbares. Deux siècles plus tard, les tОбtОs МitОnt ОnМorО НОs « IllвriОns » р l’ouОst НО l’χбios, НОs « ThraМОs », НОs « PéoniОns » sans préМisОr lОs réОllОs НifférОnМОs ОntrО Оuб ni lОs limitОs НО lОurs tОrritoirОsέ Il sОmblО néanmoins quО l’usage du grec, limité aux élites soМialОs Оt МulturОllОs р l’époquО Н’χlОбanНrО lО ύranН, sО soit progrОssivОmОnt élargi р l’ОnsОmblО НОs populationsέ Il Оst НiffiМilО НО НistinguОr entre mythe et réalité dans ces récits

des origines que chaque peuple de la région modèle ensuite selon ses désirs et ses ambitions

pour s’appuвОr sur l’argumОnt НО l’anМiОnnОté historiquОέ

Pendant la domination romaine, de 148 av. J.C à 324 après J.C, la composition et la répartition des peuples en Macédoine ne semblent pas avoir beaucoup changé malgré

l’arrivéО НО plusiОurs vaguОs НО tribus gОrmaniquОs, МommО МОllО НОs ώérulОs, au IIIe

siècle ap. J.C. En fait, on ignore jusqu'où ces populations ont progressé, si elles étaient

nombrОusОs, Оt МО qu'ОllОs sont НОvОnuОsέ δО sОul apport nouvОau signalé fut l’installation НО Мolons romains assОz nombrОuб, р l’originО НО nouvОllОs villОsέ χu suН НО la péninsulО

balkanique, la langue grecque a prédominé et le latin nО s’Оst pas implanté soliНОmОnt, mais

au nord, les tribus thraces et péoniennes adoptèrent, dit-on, cette langue latine dont on retrouve la descendancО Нans l’aroumain parlé par lОs ValaquОs (Нont l’originО ОthniquО

reste incertaine).

À partir du IVe siчМlО aprчs Jέω, pОnНant qu’р l’ouОst lОs pОuplОs gОrmaniquОs ОnvahissОnt Оt НétruisОnt l’EmpirО romain Н’OММiНОnt, l’EmpirО romain Н’τriОnt (le terme

« byzantin » est utilisé pour la première fois en 1557 par Hieronymus Wolf, il apparaît

quОlquОfois par la suitО mais lОs historiОns nО l’ОmploiОnt МourammОnt qu’au

XIXe siècle) - qui adopte, puis impose, la religion chrétienne et progressivement la langue grecque à partir de VIIe siècle après J.C -, résiste encore environ 1 000 ans (de 330 après J.C à 1453 après J.C) aux invasions de peuples du nord mais également à celles de peuples asiatiques et des Arabes. Pendant cette période, la composition ethnique de la partie

ОuropéОnnО НО l’EmpirО bвzantin a Мhangé, raiНs mОurtriОrs qui alimОntОnt le commerce des ОsМlavОs Оt НépОuplОnt МОrtainОs régions, НéplaМОmОnts НО populations par l’aНministration

pour des raisons politiques ou pour repeupler des régions détruites, migrations massives des peuples du nord vers la terre macédonienne... Nombre de ces peuples ont laissé un nom (ou davantage), les Goths, les Slaves, les Perses, les Arméniens, d'autres n'ont pas laissé de

traМОs iНОntifiéОs…

Du milieu du IIIesiчМlО jusqu’р la fin Нu IVe

siècle, on signale des attaques de Goths, Visigoths puis Ostrogoths, lОs uns s'installant au norН НО l’aМtuОllО ψulgariО qui a Мonstitué

leur base pour attaquer la Macédoine, les autres lançant des raids contre la Macédoine et détruisant plusieurs villes avant de passer en Italie, avec l'aide des empereurs byzantins. Il

n’в a pas НО traМОs Н’installation НО ύoths au suН НО la εaМéНoinО, sauf la présОnМО НО

soldats affectés à la protection de la ville de Thessalonique.

Si les Goths ne semblent guère s'être implantés en tant que « Goths », le cas des Slaves est fort différent. Les tribus slaves poussées par les Huns ont pénétré en Macédoine au début du IVe siècle en descendant les vallées de l'Axios et du Strymon. δ’éМrivain

Byzantin Procope remarque que pendant les premières années du règne de Justinien (à partir de 527 après J.C), le pays perdit annuellement environ 200 000 personnes, à la suite des

invasions de différentes tribus, les Sklavenoi, les Antes, les Bulgares, les Koutrigoi24. Il n’в

a pas dans la bibliographie bвzantinО НО traМО Н’unО installation НО МОs tribus slavОs Оn

Macédoine lors de cette période. Une partie serait retournée sur ses bases au-delà de Danube

Оt unО autrО partiО s’Оst installéО Нans lО Péloponnèse25

. Au VIe siècle cependant, des groupes armés slavОs ont oММupé toutО la εaМéНoinО р l’ОбМОption НОs granНОs villОs

fortifiées - Thessalonique et Constantinople - qui ont été attaquées sans succès respectivement en 616-617 et en 621.

Selon M. Weithmann26 pendant toute la durée du VIIe siècle, les populations des vallées et des campagnes auraient été exterminées par les tribus slaves qui s’в sОraiОnt

installées avec femmes, enfants et bétail. Seule Thessalonique a résisté et est restée aux mains des Byzantins. Les populations de langue latine qui ont survécu, pense-t-on, ont émigré, vers les montagnes et auraient été connues, par la suite, sous le nom de Valaques. En plusieurs lieux, l'installation de tribus slaves est attestée en Macédoine du sud27. À l'est, on cite les « Smolianoi » slaves, dans la vallée traversée par le fleuve Nestos (près de

l’aМtuОllО villО НО ϊrama) et des « Strymonites » slaves dans la vallée traversée par le fleuve

Strymon (près de l' actuelle ville de Serrès), au centre, des « Richini » slaves, р l’Оst НО

Thessalonique et au nord de Chalcidique, des « Drogouvites » slaves, р l’ouОst НО

Thessalonique dans la vallée de l’χбios et des « Sougadites » slaves, plus р l’ouОst prчs НО

Verria et d'Édessa. À l’ouОst on parlО, avОМ l’aММorН НО l’aНministration bвzantinО, НО

l'installation des « Vergites » et « Sermisianoi » slaves, dont une partie trouve place près de Thessalonique. Mais il faut avouer qu'on ignore en quoi consistait réellement la différence entre ces noms divers.

24 NAKRATZAS, G. (1997). La parenté ethnologique des Grecs modernes, des Bulgares et des Turks en

Macédoine et en Thrace (en grec). Thessalonique : Batavia, troisième édition révisée, p. 33. 25

FALLMERAYER, I-F. (1984). Sur l’origine des ύrecs d’aujourd’hui (1κγη) (en grec). Athènes : Éditions

Nefeli. Une explication plus détaillée de la théorie sur l'origine des Grecs a été proposée dans le premier volume de l'Histoire de la péninsule de Morée au Moyen Age (voir dans la bibliographie).

26 WEITHMANN, M. (1978). Die Slavische Bevolkerung auf der Griechischen Halbinsel. Munchen : Ein Beitrag zur Historischen Ethnographie Sudosteuropas, p. 33.