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Partie 1 : Physiopathologie et prise en charge par les antidiabétiques oraux

C) L’injection

L’injection d’insuline doit être réalisée dans une zone propre. Si celle-ci ne l’est pas, il est préférable de réaliser une désinfection du site d’injection. Il ne faudra pas oublier de laisser un temps de séchage.

Lors du choix du site d’injection, il faut vérifier que le site n’est pas une zone ou se trouve une lipodystrophie, un œdème, une ulcération ou une infection. En pareil cas, il ne faudra pas injecter l’insuline dans cette partie. En cas de pratique sportive, il faut éviter le site d’injection dans la zone en regard du muscle sollicité.

L’injection ne doit pas être réalisée au travers d’un vêtement. En effet, cela rendrait le pli cutané impossible si nécessaire, tout comme il sera impossible de voir une perte d’insuline ou du sang au niveau du site d’injection(84).

La remise en suspension de l’insuline ne doit jamais se faire en secouant l’insuline. Il faudra rouler le stylo, la cartouche ou le flacon dans la paume des mains, puis

Illustration 27: Exemple de cartes de rotations selon le site de l'injection(84)

basculer pour faire pivoter l’insuline de haut en bas lentement pour avoir au final une suspension homogène. Il faudra effectuer chaque mouvement dix fois pour une bonne remise en suspension. Puis, un contrôle devra être effectué visuellement afin de valider si l’insuline est bien homogène(86).

Avant l’injection en elle-même, il faut préparer le stylo. Il va falloir visser l’aiguille sur le stylo tout en la positionnant correctement, c’est à dire positionner l’aiguille au milieu du stylo et visser perpendiculairement. Puis, de l’autre extrémité, on retire le caoutchouc de protection qui est présent pour éviter de se piquer.

Ensuite, il faut purger le stylo en sélectionnant deux unités. Le stylo doit être tenu droit à la verticale, l’aiguille pointée vers le haut. Une goutte doit sortir de l’aiguille en appuyant sur le bouton poussoir. Ensuite, il faut sélectionner le nombre d’unités à injecter en tournant la molette qui se trouve au bout du stylo.

Les aiguilles se différencient par leur calibre : 30G, 31G ou 32G. Plus le chiffre est important, plus le calibre est petit. Ensuite on retrouve la longueur de l’aiguille. Il est maintenant préconisé d’utiliser des aiguilles courtes ( 4 à 6mm ) et ce, quel que soit l’IMC du patient diabétique. Cela s’explique par le fait, qu’elles offrent le même contrôle de la glycémie que des aiguilles plus longues et qu’elles permettent de

Illustration 29: Préparation du stylo à insuline(84)

diminuer le risque d’injection intramusculaire par rapport aux aiguilles plus longues (plus de 8mm).

Le pli cutané n’est pas une obligation. Il va dépendre de la longueur de l’aiguille utilisée. Si l’aiguille est d’une longueur inférieure ou égale à 6mm, l’injection se fera de manière perpendiculaire à la peau et sans pli cutané. Un pli cutané peut quand même être réalisé avec une aiguille courte, notamment si le patient présente peu de tissu. Pour un patient qui serait maigre, un pli cutané peut être réalisé mais aussi une injection à 45 degrés pour diminuer le risque d’injection musculaire.

En revanche, si la longueur est supérieure ou égale à 8mm, il est recommandé de réaliser un pli cutané afin de réduire le risque d’injection intramusculaire. L’injection se fera de façon perpendiculaire à la surface de la peau sauf, pour les personnes maigres où l’aiguille devra être enfoncée avec un angle de 45° par rapport à la surface de la peau.

Lors de la réalisation du pli cutané, on doit soulever la peau ainsi que le tissu sous- cutané entre le pouce et l’index. Toutefois, le muscle ne doit jamais être pincé car il y a un risque d’injecter l’insuline dans celui-ci(87).

Illustration 30: pli cutané

correctement réalisé face à un plis incorrectement réalisé(84)

L’épaisseur de la peau va très peu varier selon le site de l’injection ou même l’IMC du patient. A l’inverse, le tissu sous-cutané va avoir une grande variation selon les différents sites d’injection, le sexe du patient et l’IMC de celui-ci.

De grandes différences entre la valeur minimale et maximale du tissu sous-cutané sont remarquées selon les différents sites d’injection alors que l’épiderme et le derme vont mesurer à eux deux 2mm d’épaisseur en moyenne et ce, quelque soit l’endroit du site d’injection.

Après avoir planté l’aiguille, on appuie sur le bouton poussoir d’une pression lente et uniforme jusqu’au bout. Puis, il faut attendre 10 secondes sans relâcher ce bouton poussoir. Il faudra alors retirer l’aiguille de la peau. Ensuite, il faudra dévisser l’aiguille grâce au capuchon qu’on a précédemment retiré.

Après avoir réalisé l’injection de façon perpendiculaire à la peau dans la majorité des cas, il faut jeter l’aiguille qui a servi à l’injection dans un container adéquat. Réutiliser l’aiguille pour une prochaine injection augmenterait le risque de lipodystrophie et de blessure au niveau du site de l’injection(84).

Illustration 31: Epaisseur du tissu sous-cutané selon le sexe et les zones d'injection(84)

Cette technique d’injection concerne les stylos à insuline.

Dans certains cas, notamment à l’hôpital, en cas de réalisation de mélanges d’insulines ou perte du stylo, il est possible de réaliser l’injection de l’insuline avec une seringue.

Pour une seringue, la longueur minimale de l’aiguille est de 8mm obligatoirement car les seringues ne sont pas compatibles avec certains bouchons en caoutchouc de certains flacons d’insuline. Pour prélever plus facilement la quantité d’insuline voulue, il est possible d’aspirer un volume d’air ambiant qui correspond au volume d’insuline à inspirer. Une fois ce volume d’air inspiré, il faut l’injecter dans le flacon puis ensuite aspirer la quantité d’insuline requise pour le traitement.

En présence d’une bulle d’air dans le corps de la seringue, il ne faudra en aucun cas taper sur ce dernier car il y a un risque de plier l’aiguille de la seringue. Cela pourrait ainsi provoquer des effets indésirables lors de l’injection, notamment des lipodystrophies.

Après avoir piqué dans le tissu sous-cutané, le patient devra rester 10 secondes sans relâcher le poussoir du stylo à insuline. En cas d’utilisation de seringue, une fois le piston poussé jusque la butée, le patient peut directement retirer la seringue sans risque d’avoir l’insuline qui ressort par le trou provoqué par l’aiguille.

Une règle de base est de ne jamais injecter l’insuline à travers un vêtement que ce soit pour une injection avec un stylo, ou avec une seringue. A cette règle majeure, d’autres règles sont à respecter dont certaines pour diminuer la douleur lors de l’injection. Il faut choisir des aiguilles assez courtes (4 à 6 mm) pour éviter les injections intramusculaires ce qui provoquera une libération accélérée. Mais plus l’aiguille est courte, plus le risque est augmenté d’avoir de l’insuline injectée qui

ressorte par le trou engendré par l’aiguille. Il faudra donc enfoncer jusqu’au bout l’aiguille du stylo à insuline. Pour l’aiguille, il faudra également la changer après chaque injection car celle-ci risque d’être courbée, moins incisive risquant d’augmenter le nombre de lipodystrophies.

Il faut également éviter d’injecter l’insuline dans les cicatrices, poils, les grains de beauté ainsi que toutes les anomalies que pourrait avoir la peau.

De même, il ne faut pas masser la zone après l’injection de l’insuline car cela pourrait faire augmenter le taux d’absorption de l’insuline et rendre celle-ci imprévisible(84).

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