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Partie 1 : Physiopathologie et prise en charge par les antidiabétiques oraux

C) Les ecchymoses et saignements

V. L’éducation thérapeutique

L’éducation thérapeutique est une étape qui fait partie de l’apprentissage pour le passage à l’insuline. Celle-ci peut être individuelle ou le plus souvent collective. Pour le moment, plusieurs études montrent des divergences pour démontrer l’efficacité supérieure de l’une par rapport à l’autre. Toutefois, l’étude montre que l’éducation thérapeutique, qu’elle soit collective ou individuelle, les deux ont une efficacité sur l‘HbA1C allant d’une diminution de 0,28 % à 0,50 % après un an. Il faut par ailleurs aussi voir d’autres aspects que l’éducation thérapeutique peut améliorer tels que le poids, la pratique physique, la qualité de vie(99).

Dans les témoignages qui suivront, on remarque que les patients se demandent souvent s’ils pratiquent les bons gestes ou encore les bonnes méthodes, avec des questions non résolues.

De façon générale, l’éducation thérapeutique est un transfert de connaissances des professionnels de santé vers le patient. Elle est basée sur une relation de qualité soignant/patient favorisant une alliance et la transmission des informations.

Les séances d’éducation thérapeutique vont permettre aux patients de gagner en autonomie sur leur traitement et de gérer au mieux leur vie avec la maladie chronique.

Dans la mise en place de la stratégie thérapeutique, le patient fait maintenant partie des intervenants actifs car il va interagir de façon active. Il devient acteur de sa santé avec les infirmiers, médecins généralistes et pharmaciens qui constituent le trio des soins primaires.

L’éducation thérapeutique va permettre au patient d’acquérir des compétences et des connaissances qui vont lui permettre de mieux maîtriser sa maladie. Il va devenir un acteur quotidien sur sa maladie et il aura la pensée que c’est lui qui « choisira » et modifiera la suite de la maladie, et non le destin(100). Cette éducation thérapeutique doit lui permettre de gérer aux mieux sa vie avec cette maladie qui est chronique. Le but final est d’aider le patient à comprendre, prendre en charge, collaborer sur sa pathologie ainsi que son traitement pour maintenir et améliorer sa qualité de vie(101).

Les séances d’éducation thérapeutique peuvent se dérouler soit en hospitalisation à raison d’une semaine au sein d’un service de médecine interne comme au CHRU de Tours, ou dans le service d’hospitalisations programmées à durée déterminée. Ces séances sont réalisées pour les patients sous insuline ou incrétine, et sont d’une durée de 5 jours en moyenne. Ces programmes peuvent également être réalisés dans des établissements de santé.

Il existe aussi des séances d’éducation thérapeutique en consultation externe pour réévaluer à distance les compétences suite à la semaine d’éducation, pour revoir les adaptations. Cette consultation externe peut faire également suite à une consultation médicale.

Rien que dans l’ancienne région Nors-Pas-De-Calais, il comptait 96 programmes d’éducation à thèmes pour l’ensemble des diabètes.

Concernant les programmes se déroulant sur 5 jours, on retrouve globalement les même thèmes répartis sur plusieurs séances. On retrouve dans un premier temps une ou plusieurs séances sur les généralités du diabète. Ensuite différentes séances vont être agencées sur le thème des hypo/hyperglycémies, la réalisation des injections d’insulines, l’auto-surveillance, les ateliers diététiques, les complications du diabète, le pied diabétique ou encore les activités physiques.

La composition de l’équipe éducative est globalement la même pour les différents programmes. A savoir des médecins, des endocrinologues, des infirmiers, des diététiciens ou encore des éducatrices médico-sportive. Chaque profession va intervenir sur un thème différent et complémentaire sur l’ensemble de la semaine. Généralement, les médecins informent pour la partie traitant des généralités du diabète, les infirmières s’occuperont de l’auto-surveillance et de l’apprentissage des techniques et pratiques de l’injection d’insuline à acquérir. Les diététiciens, quant à eux, auront un rôle dans les ateliers diététiques et notamment pour l’alimentation du diabétique avec les équivalences glucidiques.

A chaque atelier, des points essentiels sont retrouvés comme pour l’auto-mesure glucidique avec une surveillance pluriquotidienne qui est indispensable, surtout pour l’adaptation des posologies. Une bonne réalisation du geste est nécessaire pour la

fiabilité des résultats ainsi qu’une bonne traçabilité des résultats pour une lecture et une optimisation du diagnostic.

Pour les ateliers traitant de l’insuline, l’équipe éducatrice va surveiller certains points essentiels pour la compréhension des différentes insulines et du rôle de celles-ci. Elle va également passer un message primordial aux patients quant à la technique d’injection. Celle-ci étant un geste nouveau pour le patient qui crée énormément d’inquiétudes auprès de ce dernier.

Pour l’atelier portant sur les hypoglycémies, l’information concernera principalement les signes et les gestes à réaliser par le patient en cas d’hypoglycémie. Il faut également que l’entourage de ces patients diabétiques connaisse les symptômes d’hypoglycémies et les gestes à effectuer.

Ces différents ateliers vont permettre aux patients de s’impliquer de façon positive dans leur maladie chronique et de gérer au mieux leur diabète dans leur vie quotidienne. Le but étant d’acquérir une meilleure qualité de vie.

Cependant, certains patients ressentent un besoin encore plus important d’écoute et d’accompagnement. Cela concerne principalement les personnes traitées par insuline qui sont mal équilibrées : 67 % ont exprimé ce besoin d’écoute et d’accompagnement, contre 50 % des patients de diabète de type 2.

Cela montre bien l’importance de l’écoute, la transmission d’informations, ainsi que l’accompagnement que peuvent promulguer les différents professionnels de santé(90)

Ces conseils doivent être rappelés par les différents acteurs de santé du réseau de soins pour une prise en charge optimale(102).

Ces séances d’éducation thérapeutique peuvent être également réalisées par les infirmières à domicile.

L’éducation thérapeutique permet au patient de lui faire comprendre l’enjeu des examens de suivi pour éviter ou détecter les complications du diabète, et ainsi diminuer le risque d’apparition ou d’amplification de ces complications.

Il existe différentes fréquences pour les examens. Le plus fréquent est l’examen du médecin traitant qui se déroule tous les mois ou tous les 3 mois. Le médecin peut regarder l’état de santé général du patient ainsi que le suivi des différents objectifs du traitement.

Tous les 3 mois, le patient devra réaliser une hémoglobine glyquée (HbA1c) qui permet de refléter la glycémie sur les trois derniers mois. Elle se fera par une prise de sang et c’est le laboratoire qui donnera la valeur.

Puis une fois tous les ans, le patient devra réaliser un ensemble de bilans chez différents spécialistes pour avoir une évaluation des différentes fonctions :

Illustration 42: Exemple d'affiche promotionnelle pour

l'éducation thérapeutique des patients diabétiques de type 2 en Haute-Corse(102)

• La fonction rénale : l’analyse porte sur le taux de créatininémie ainsi que de microalbuminerie. Elle a pour but de vérifier qu’il n’y a pas de complication rénale,

• Un bilan lipidique : par un dosage du cholestérol et des triglycérides pour une évaluation des risques cardiovasculaires,

• Un bilan cardiaque : l’examen est un électrocardiogramme pour dépister d’éventuelles complications cardiaques ou une pathologie supplémentaire, • Un examen des yeux et de la rétine : l’ophtalmologue va réaliser un fond d’œil

ou une rétinographie pour déceler toute complication liée au diabète,

• Un bilan dentaire : pour détecter des lésions sur les gencives ou des parodontites,

• Un examen des pieds par un podologue : pour vérifier la sensibilité des pieds ainsi que la détection de lésions ou plaies à ce niveau. Selon le grade de la neuropathie, il sera peut être nécessaire de réaliser plusieurs séances, notamment si c’est un travail curatif et non préventif qui doit être fait sur la lésion. L’éducation thérapeutique doit aussi apprendre au patient à regarder lui-même régulièrement l’état de ses pieds et en cas de lésion ou de suspicion, de prendre l’initiative d’un rendez vous avec le médecin ou d’aller à l’hôpital en cas d’infection.

Un cahier de suivi médical peut être remis au patient pour lui offrir plus de facilité quant à la compréhension des différents soins médicaux et un suivi des rendez-vous permettant une meilleure chronologie et la bonne fréquence entre chaque examen (103)(104)(105).

Illustration 43: Cahier de suivi pour les différents examens du patient diabétique de type 2(105)

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