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L’individualisation de la société et de la famille contemporaines

Si l’individualisation est une particularité assurément centrale de notre époque, la sub- stance de ce concept n’en est pas moins évidente à saisir, du fait de l’ampleur de ce qu’il recouvre. Ulrich Beck a consacré, par exemple, tout un chapitre pour préciser cette no- tion « saturée de signification » dans son ouvrage La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité. Selon lui, l’individualisation doit être analysée en trois catégories : dé- tachement ou émancipation, perte de stabilité et réintégration ; et en deux dimensions,

conditions de vie (objectives)et conscience (subjective) (identité, constitution de la per-

78/304 4. Modernisation Réflexive : radicalisation de la modernité L’individualisation (Ulrich Beck)

condition de vie conscience/identité

objective subjective

émancipation perte de stabilité mode de contrôle

(Voir également le chapitre 5, pages 275-294 de (Beck : 2001b). )

Dans cette thèse, nous dresserons également un récapitulatif de l’individualisation à l’égard du mariage actuel.

Avant tout, l’individualisation signifie la société constituée par l’individu : la société contemporaine consiste en un rassemblement d’individus. « En comparaison des sociétés qui les ont précédées, les sociétés modernes avancées se caractérisent par une plus grande liberté individuelle : avant d’être membres d’un groupe, les hommes et les femmes se définissent d’abord comme individus (Singly et Chaland : 2001, p. 283). » Le fait qu’il s’agisse d’une particularité nous semble étrange puisque depuis la naissance du concept

de « citoyen » au XVIIIesiècle, la société se constitue théoriquement autour de l’individu.

Cependant, cette idée n’était pas évidente jusqu’aux années 60, lorsque le sociologue amé- ricain Tarcott Persons a publié ses ouvrages sur la théorie générale de la société. En effet, dans son idée du « système social », il ne tient pas compte de l’individu dans la famille : celui-ci fait seulement partie de la masse familiale. Les prémisses de la théorie de Tar- cott Persons se fondent sur la fonction de la famille dans le système social : les membres d’une famille ne sont jamais identifiés « individuellement », et sont dissous dans la fonc-

tion familiale19. Le conflit parmi eux n’y est donc pas présenté. Avec la modernisation

19. Par exemple, le sociologue français, François de Singly a mentionné « la théorie normative » de Tal- cott Persons dans son article « Les relations conjugales » : « À la fin des années soixante, domine encore la sociologie de Talcott Persons [1955], notamment dans le domaine de la famille. C’est une théorie normative puisqu’un couple doit reposer sur une différenciation et une spécialisation sexuelles pour bien fonctionner et assurer la satisfaction de ses membres. L’homme doit prendre en charge la direction des affaires domes- tiques, et la femme assurer l’intégration affective de la famille : au premier de jouer le rôle instrumental, à la seconde le rôle expressif (Singly : 1991, p. 107). »

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réflexive, l’individu est vraiment devenu un élément constitutif de la société20.

Plus globalement, ce caractère peut être expliqué par l’abolition de toutes les catégo- ries sociales étant attribuées à l’individu, y compris la famille.

[...] : aux états héréditaires ne se substituent plus les classes sociales, aux classes sociales ne se substituent plus le cadre très stable de la famille. C’est l’individu lui-même, qu’il soit homme ou femme, qui devient l’unité de re- production de la sphère sociale. Ou, pour le dire autrement : les individus de- viennent, à l’intérieur et à l’extérieur de la famille, les agents de leur propre subsistance médiée par le marché, et les agents d’une planification et d’une organisation de leur biographie qui intègre ces exigences (Beck : 2001b, p. 162).

Lorsque la sociologie a souligné la fonction de la famille dans le système social, le conflit entre l’homme et la femme dans les rôles familiaux (partager les tâches do- mestiques, prendre une décision familiale, etc.) est resté invisible. La revendication des femmes pour l’obtention de droits égalitaires à l’époque de la modernisation simple, n’a constitué un conflit qu’au niveau social. Aujourd’hui par contre, le conflit entre les sexes pénètre à l’intérieur de la famille, de la vie intime et privée. « La spirale de l’individuali- sation intervient donc également à l’intérieur de la famille : marché du travail, formation, mobilité – toutes ces questions y sont multipliées par deux, voire par trois (Beck : 2001b, p. 161). » L’individualisation de la modernité réflexive a arraché l’individu de toutes les catégories sociales, y compris la famille.

Comme « l’institution de la parenté se décompose en une opposition entre maternité et paternité (Beck : 2001b, p. 243) » sous la force de cette individualisation, la famille contemporaine est devenue un lieu de conflit entre les deux sexes. Pourtant, la complexité de l’individualisation réside dans le fait que l’abolition de toutes les catégories sociales, résultant de la société individualisée, n’a pas impliqué la disparition de l’inégalité sociale. Cette inégalité ayant dérivé des classes, des états et des couches sociales, a été conser- 20. François de Singly a appelé cet individu contemporain qui se constitue de la société, « l’individu individualisé ». Voir ses ouvrages (Singly : 2003) et (Singly : 2001b).

80/304 4. Modernisation Réflexive : radicalisation de la modernité vée dans notre société individualisée. Le processus de l’individualisation a déraciné cette inégalité des catégories sociales, et l’a attribué à l’individu : dans notre époque de mo- dernisation réflexive, l’individu doit assumer toutes les conséquences de cette inégalité comme s’il s’agissait d’une faute personnelle.

Ulrich Beck a mentionné le chômage de masse comme un exemple de ces inégalités non liées au statut social. Dans le contexte de l’individualisation, le chômage de masse, en tant que « destin » de masse, a deux effets contradictoires : la massification et l’indivi- dualisation. Alors que ce « destin » de masse découle évidemment de problèmes sociaux, il « dissimule à l’individu son ampleur en prenant la voix de l’échec personnel, et en ta- raudant les consciences individuelles (Beck : 2001b, p. 199) ». « Le chômage, parce que sa répartition est celle d’un destin individuel spécifique à certaines phases de la vie, n’est plus un destin de classe, ni un destin de groupes marginaux, il s’est à la fois généralisé et normalisé (Beck : 2001b, p. 200). » Bien que ses chiffres soient élevés et stables, le chômage de masse n’est plus qualifié d’inégalité sociale, puisqu’il n’est plus lié au sta- tut social. Aujourd’hui très répandu, il est considéré comme « normal », compris dans un destin commun à tous. D’un côté, la disparition des catégories sociales, y compris la fa- mille, a permis aux individus de devenir, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la famille, les agents d’une planification et d’une organisation de leur biographie. D’un autre côté, chacun se voit chargé d’assumer toutes les responsabilités de l’échec « biographique », même si cet échec n’est pas à l’origine des problèmes personnels.

Lorsque ces problèmes étaient vécus comme le résultat des inégalités liées au statut social, on disposait « de contre modèles, de stratégies de défense et de soutien, dans un contexte où l’on était armé contre la pauvreté parce que marqué par la culture de classe (Beck : 2001b, p. 194) ». Dans notre société, les personnes touchées par le chômage doivent supporter seules les difficultés liées à leur situation sociale. Dans l’existence de ces personnes individualisées et privées de référents de classe, « le destin collectif se transforme d’emblée en destin personnel, en destin individuel qui s’inscrit dans une so- ciété que l’on n’aborde plus que de façon statistique (Beck : 2001b, p. 194). Ainsi nous ne pouvons plus avoir recours aux classes sociales pour « justifier » l’inégalité sociale.

Université de Toulouse II M. Aihara 81/304 Cette « dé-catégorisation » de la société individualisée a transformé le destin collectif en destin individuel.

Quelle a été cette transformation du point de vue du mariage dans notre société in- dividualisée et dé-catégorisée ? Autrefois, le mariage était pratiquement organisé par la famille ou la communauté. Si une personne n’arrivait pas à se marier, c’était donc pour une raison familiale (manque de biens héréditaires, insuffisance de richesses familiales, niveau insuffisant de la couche sociale de la famille d’origine, etc.) ou communautaire (insuffisance du nombres d’hommes ou de femmes, etc.). À l’époque de la modernisation simple, avant les années 80, le mariage était basé sur le consentement de deux indivi- dus. Cependant, la tradition qui nous a autrefois poussé vers le mariage maintient encore son influence sur la plupart des faits socio-culturels. À notre époque de la modernisa- tion réflexive, les catégories sociales ayant disparu, le célibat est perçu comme un échec personnel, et non plus celui d’une famille ou d’une communauté. Dans notre société indi- vidualisée et dé-catégorisée, le mariage fait partie d’une biographie qui doit être planifiée et organisée par l’individu. Ce dernier doit donc assumer toute la responsabilité qui en découle. Il ne s’agit pas seulement de l’impossibilité de se marier, mais aussi de la qualité de la vie maritale : si elle n’engendre pas le bonheur, c’est une faute personnelle qui en est la cause. De même que pour le chômage de masse, l’échec du mariage, qu’il s’agisse d’absence (célibat), ou d’insuccès (divorce), est attribué à l’individu. Actuellement, de nombreuses personnes ont des difficultés à trouver un(e) partenaire, et ce « célibat de masse » se normalise en un destin individualisé et taraude les consciences individuelles.

4.2

« Détraditionalisation »

Nous discutons ici de la « détraditionalisation », autre particularité de la modernisation réflexive. En général, l’idée de la tradition est opposée à celle de la modernité : cela signifie que la détraditionalisation est non seulement une particularité de notre époque, mais aussi, plus globalement, celle de l’époque moderne toute entière. Selon Anthony Giddens, par contre, l’époque moderne n’est pas vraiment détraditionalisée, car « pour une

82/304 4. Modernisation Réflexive : radicalisation de la modernité grande part de l’histoire moderne, la modernité a reconstruit la tradition en la dissolvant »

(Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 56)21afin de légitimer le pouvoir public.

Modernity destroys tradition. However (and this is very important) a colla- boration between modernity and tradition was crucial to the earlier phases of modern social development [...]. This phase is ended with the emergence of high modernity or what Beck calls reflexive modernization (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 91).

Modernity, almost by definition, always stood in opposition to tradition ; hasn’t modern society long been ’post-traditional’ ? It has not [...]. Within Western societies, the persistence and recreation of tradition was central to the legitimation of power to the sense in which the state was able to impose itself upon relatively passive ’subjects’ (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 56). À l’époque féodale, il n’existait pas d’autorité traversant plusieurs communautés : le pouvoir était limité à quelques communautés locales et la tradition était également locali- sée. La modernité a fait naître l’État Nation, premier pouvoir public dont l’ampleur attei- gnait tout le territoire « national », traversant les communautés, et intégrant directement les citoyens au système nation-étatique sans l’intermédiaire de la communauté. Dans la société moderne, avec le système d’État Nation, la tradition liée à la culture communau- taire a d’une part disparu, et d’autre part, elle a été modifiée afin de favoriser la cohésion sociale-étatique. Ainsi les individus sont déconnectés de la liaison locale et insérés dans le pouvoir public (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 91-93).

La tradition était une source de l’identité individuelle et collective. Or, dans la société moderne, comme les citoyens sont directement intégrés au système nation-étatique sans l’intermédiaire de la communauté, l’identité individuelle pénétrée par la culture commu- nautaire a du mal à se maintenir, de même que l’identité collective dérivant de l’engage- ment à la communauté. La tradition, selon Anthony Giddens, construit continuellement la mémoire du passé d’une façon conformée au présent, et cette re-construction du passé 21. Ce texte a été traduit par l’auteur de cette thèse. L’original est : For most of its history, modernity has rebuilt tradition as it has dissolved it.

Université de Toulouse II M. Aihara 83/304 est un acte fondamentalement social ou « collectif »qui produit la mémoire collective. Il a donc défini la tradition comme un « média organisant la mémoire collective »(Beck, Gid-

dens et Lash : 1994, p. 64)22. La création d’une nouvelle identité collective était utile pour

la solidarité nation-étatique ; c’est pourquoi l’État-Nation avait besoin de la tradition pour stabiliser la société, car la création de l’identité nationale renforcerait le pouvoir public et la dispersion de l’identité personnelle causerait une certaine fragilité sociale.

Ainsi, l’époque de la modernisation réflexive renvoie à la première société vraiment détraditionalisée : la tradition est en train de disparaître ou de perdre son importance. Cependant, Anthony Giddens indique comment la tradition perdure dans notre société selon deux modes : la justification discursive et le dialogue ouvert :

Tradition may be discursively articulated and defended – in other words, jus- tified as having value in a universe of plural competing values (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 100).

In general, traditions only persist in so far as they are made available to dis- cursive justification and are prepared to enter into open dialogue not only with other traditions but with alternative modes of doing things (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 105).

La société détraditionalisée est, selon Anthony Giddens, la première société globale où la tradition existante ne peut éviter le contact non seulement avec les « autres », mais aussi avec d’« autres modes de vie ». Pendant longtemps, la civilisation occidentale traitait le monde « étranger » comme « inerte ». Dans notre société globale, ces « étrangers » ont commencé à s’en plaindre : on est obligé de s’interroger mutuellement avec ces étrangers (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 97). Aujourd’hui, la tradition ne peut exister que sous deux conditions, la justification discursive ou la disponibilité pour ouvrir la dialogue. Sa raison d’être doit pouvoir être légitimée vis-à-vis des autres, et il faut toujours être en mesure de dialoguer avec eux. Si ces conditions ne sont pas remplies, la tradition sera transformée en « fondamentalisme », en « réliques » ou en « habitudes »(Beck, Giddens et 22. Cette phrase a été traduite par l’auteur de cette thèse. L’original est : an organizing medium of collec- tive memory

84/304 4. Modernisation Réflexive : radicalisation de la modernité Lash : 1994, p. 100-101).

Anthony Giddens a mentionné le cas du genre comme tradition. Depuis le début de l’époque moderne, la domination masculine est soutenue par la tradition. Cette domina- tion est en partie liée à la différence sexelle sacralisée (l’histoire de la création d’Adam et d’Ève, par exemple) et a été mise à profit par l’autorité : les femmes sont exclues du domaine public puisqu’elles sont inférieures aux hommes. Cependant, de nos jours, la division entre hommes et femmes est publiquement remise en question. « La remettre en question signifie que l’on sollicite sa justification discursive. » (Beck, Giddens et Lash :

1994, p. 106)23Ainsi, la relation entre l’homme et la femme dans la société détraditiona-

lisée doit avoir sa justification discursive et le dialogue doit rester ouvert.

Behaviour and attitudes have to be justified when one is called upon to do so, which means that reasons have to be given ; and where reasons have to be provided, differential power starts to dissolve, or alternatively power begins to become translated into authority. Post-traditional personal relations, the pure relationship, cannot survive if such discursive space is not created and sustained (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 106).

Cependant, selon Anthony Giddens, la plupart des relations entre les hommes et les femmes ne remplissent pas ces conditions. Dans ce cas, deux alternatives émergent sou- vent : la dissolution de la relation ou le recours à la violence. La première est apparue dans notre société avec l’augmentation du divorce chez les couples mariés ; la seconde renvoie à la violence masculine à l’égard des femmes, qui constitue un problème social. Dans la société détraditionalisée, la relation entre l’homme et la femme, y compris le mariage, doit être justifiée discursivement et ouverte au dialogue sans aucune prédominance d’un sexe sur l’autre.

Antony Giddens décrit également la tradition comme une répétition du passé : elle propose aux individus un modèle préexistant permettant d’organiser et de comprendre ce qui se passe au présent et au futur. La tradition comme répétition du passé re-organisé per- 23. Ce texte a été traduit par l’auteur de cette thèse. L’original est : To place them in question means asking for their discursive justification.

Université de Toulouse II M. Aihara 85/304 met donc d’établir la continuité de la vie au futur, alors même qu’elle tire l’avenir vers le passé. « La tradition est une répétition [...] (Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 66). La répé- tition est un moyen de rester dans le monde unique que l’on connait, une manière d’éviter de s’exposer aux valeurs ou aux modes de vie étrangers. » (Beck, Giddens et Lash : 1994,

p. 73)24. Cet acte répétitif oriente souvent l’individu vers le passé en l’amenant à respecter

aveuglement les valeurs déjà connues. En effet, la tradition est une solution pour concilier sans discussion les oppositions parmi les valeurs socio-culturelles. Elle « représente effec- tivement un recours pour régler les conflits entre les valeurs et modes de vie différents. »

(Beck, Giddens et Lash : 1994, p. 104)25Dans la société détraditionalisée, la tradition doit

avoir sa raison d’être. Cependant, elle existe comme une répétition du passé reorganisé en permettant aux individus de rester dans le monde unique que l’on connaît sans s’exposer aux valeurs étrangères, et sert de recours pour régler les conflits socio-culturels.

Dans notre société de modernisation réflexive, la relation entre l’homme et la femme doit être justifiée discursivement et permettre un dialogue ouvert. Le mariage représente un consentement mutuel en conséquence d’une telle relation. Naturellement, tous les en- gagements et projets familiaux sont par définition résiliables et révisables. Ulrich Beck a également mentionné le mariage comme un contrat. « On voit apparaître le type de la « famille négociée de longue durée » dans laquelle des individus qui s’autonomisent contractent une alliance de raison ambiguë pour un échange émotionnel très réglé et tou- jours révisable (Beck : 2001b, p. 161). »

Cependant, en réalité, la tradition domine encore la relation entre l’homme et la femme : les femmes sont souvent surchargées par les tâches familiales et le travail rému- néré. Le divorce ou le recours à la violence peuvent prendre la place du dialogue ouvert entre l’homme et la femme. Par ailleurs, et c’est un fait plus complexe, pour certaines per- sonnes, la nécessité de la justification discursive et du dialogue ouvert n’est pas évidente puisqu’elles ne doutent pas de la tradition : elles attendent le mariage ou la relation tra- 24. Ce texte a été traduit par l’auteur de cette thèse. L’original est : Tradition is repetition [...]. Repetition is a way of staying in ’the only world we know’, a means of avoiding exposure to ’alien’ values or ways of life.

25. Ce texte a traduit par l’auteur de cette thèse. L’original est : Tradition is effectively a way of settling clashes between different values and ways of life.

86/304 4. Modernisation Réflexive : radicalisation de la modernité ditionnelle en pensant pouvoir y accéder sans effort, comme autrefois. Dans notre société détraditionalisée, les engagements et projets familiaux, comme le choix d’un partenaire, le fait de se marier ou non, d’avoir ou non des enfants, ou encore le choix d’un lieu de résidence, sont de vrais choix personnels et des conditions à négocier. Avec l’indivi- dualisation, toutes les conséquences découlant de ce type de décisions personnelles sont attribuées à l’individu, puisque la tradition ne garantie plus la relation entre l’homme et la femme.

4.3 La « Relation pure » d’Anthony Giddens et son pro-