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1.3 – L’importance de l’élevage dans nos trois sites

1.3.1- Emergence du pastoralisme en savane tchadienne

Avant les années 1930, l’économie de subsistance de la population de la savane tchadienne en général et celle autour de la Forêt classée de Yamba Berté en particulier reposait exclusivement sur l'agriculture, la cueillette ou la chasse. A l’origine, les Mousseye n’élevaient aucun bovin, contrairement à leurs voisins Massa et Toupouri qui ont quasiment un “culte de la vache” (Cabot et al. 1955). L’élevage se limitait chez les Mousseye essentiellement aux ovins, aux caprins et à la volaille. Par contre, ce sont des éleveurs de poneys46, et on a d’ailleurs souvent associé le nom de Mousseye à celui du “poney du Logone” (Seignobos et al. 1987).

En fait, sur l’ensemble de cette zone humide de savane, la prolifération des insectes hématophages constituait une contrainte majeure à l’élevage bovin. L’introduction de la culture du coton en 1930 par les colons, suivie de la diffusion de la culture attelée en

46 Cheval de petite taille. L’utilisation du poney à la guerre faisait partie d’une stratégie de combat et, à la chasse, cet animal était réputé pour avoir des comportements remarquables dans la poursuite du gibier.

1957, ont été à l’origine de leur destruction. En outre, l’extension de surfaces agricoles favorisée par la traction animale a progressivement détruit les galeries forestières, gîtes des mouches tsé-tsé vectrices de la trypanosomiase, rendant ainsi la zone de savane propice à l’élevage. Désormais, les savanes constituent une zone d’élevage par excellence, soit, comme le souligne Bonnet (1990), plus que jamais « un rivage » d’accueil pour de nombreux naufragés sahéliens.

Autour de la Forêt Classée de Yamba Berté, ce sont alors plus particulièrement des Peul de Binder ou d’origine nigériane, ayant transité soit par le Niger, soit par le Cameroun, et expérimentés dans l’élevage de zébus, qui vont migrer dans la région. Ils sont intéressés par les résidus de culture et les plaines d’inondation. La présence permanente des pasteurs a permis le transfert des activités pastorales aux agriculteurs, et en retour celui des activités agricoles aux pasteurs. De nos jours, le bétail occupe une place significative dans tous les systèmes de production (Matiru, 2001). Des facteurs multiples expliquent cette mutation qui, naturellement, a changé l’affectation de l’espace, initialement vouée uniquement à l’agriculture. La crise du système pastoral sahélien depuis les deux dernières sécheresses, les conditions écologiques devenues satisfaisantes avec la destruction des gîtes à glossines, le développement des marchés induits par la croissance urbaine, et la diversification des sources de revenus monétaires constituent les principales raisons de l’essor de l’élevage dans cette partie du pays (Magrin, 2000).

1.3.2- Les effectifs de cheptel et sa répartition géographique a) Taille du cheptel au niveau de nos campements de références

La pudeur dont fait preuve le Peul à propos de son bétail et de l’effectif de son troupeau est bien connu (Benoit, 1979). Le sujet relatif à l’effectif du cheptel est typiquement tabou chez la plupart des pasteurs, sur lequel il est difficile d’obtenir des informations quantitatives fiables. Demander à un pasteur l’effectif de son troupeau ou le nombre de ses enfants le met dans un embarras tel qu’on perd vite le courage de renouveler la question. Ceci ne dit pas pour autant que le Peul ignore l’effectif de ses animaux. Au contraire, il connaît individuellement tous les animaux par le caractère, le comportement et l’histoire. Le refus de donner le nombre de ses animaux est légendaire chez les populations pastorales, et il faut lui ajouter une dimension culturelle. Le pasteur n’a pas l’habitude de compter ses animaux comme l’observateur le pratique algébriquement (Petit, 2000). C’est la place que l’animal prend dans l’entité troupeau qui

intéresse le pasteur ou le berger. Le dénombrement est donc fait sur l’hétérogénéité du troupeau et sa structuration en unités (tokéré), et non pas par le comptage. En plus de ces difficultés de dénombrement du cheptel, il convient de souligner que la gestion des animaux est menée indépendamment de l’appropriation : les animaux de chaque membre de la famille ne sont pas nécessairement co-résidents, et inversement les animaux d’un campement n’appartiennent pas tous aux personnes rattachées à ce campement (Langlois, 1991).

De la même manière que pour l’effectif du cheptel, il est difficile d’estimer la population pastorale dans la région. La dynamique de la population pastorale reste aujourd’hui peu connue. La plupart des auteurs s’accordent à dire que, d’une manière générale, le nombre de pasteurs strictement nomades est en baisse, même s’il y a souvent confusion entre réduction du nomadisme et réduction de la mobilité des pasteurs (Sandford, 1983).

Nos enquêtes exhaustives de 2005 et de 2008 dans les trois campements de référence et le campement mobile des pasteurs nomades (Peul Hontorbé) nous ont permis d’approcher les effectifs de cheptel par unité domestique (Fiche d’enquête en annexe 2). Il s’agit d’effectifs déclarés et confrontés aux données de comptages visuels dans deux à trois unités domestiques. Dans le campement où la confrontation de ces deux sources de données dégage un écart supérieur à 2 %, on suppose que les effectifs déclarés sont assez proches de la réalité. Dans le cas contraire, l’enquête est entièrement reprise sur l’ensemble des troupeaux du campement.

Cependant, dans ce genre d’enquête certains pasteurs déclarent l’effectif qu’ils possèdent, et non l’effectif de son troupeau d’où la nécessité de précision pour orienter le pasteur (des animaux personnels, des animaux appartenant aux épouses, des animaux appartenant aux enfants, ou des animaux reçus en confiage), et d’autres donnent l’effectif appartenant à l’unité domestique, même si dans la réalité ces animaux ne sont pas forcément présents dans le terroir. Dans ces enquêtes, les animaux en confiage sont pris dans l’effectif d’unité domestique car, le plus souvent, nous avons constaté que le nombre d’animaux reçus en confiage et le nombre d’animaux donnés en confiage s’annulaient plus ou moins.

Sur la base de ces enquêtes, on peut noter que les pasteurs peuls donnent plus d’importance aux bovins, notamment aux grands zébus. Les données générales sur le

cheptel montrent que l’espèce bovine représente une part importante dans le cheptel des unités domestiques (Figure 30).

0 500 1000 1500 2000 2500 Nombre

Djaligo Gandala Loubouna Hontorbé

Bovins Ovins Caprins

Figure 30 : La répartition du cheptel par espèce et par campement de référence

Le troupeau d’une unité domestique d’un peul se compose de bêtes appartenant à divers membres de la famille. Sont propriétaires du cheptel, des hommes, des femmes et, dans des proportions limitées des enfants. Mais la propriété des bêtes est une chose et la conduite du troupeau en est une autre, ainsi que la jouissance de ses produits (le lait en particulier). Que le chef d’unité domestique possède ou non la totalité des animaux dont il s’occupe, il se comporte apparemment comme le seul responsable de la conduite (ou de la gestion) du troupeau.

La répartition du cheptel au sein des membres des familles restreintes par espèce montre que les espèces bovines et ovines appartiennent majoritairement aux chefs d’unité domestique. Les femmes n’ont généralement qu’un petit nombre de bovins leur appartenant réellement en dehors des vaches laitières (Nai Debbo) qui leur ont été prêtées par leur époux dès leur premier accouchement. Par contre, l’élevage de l’espèce caprine est l’œuvre des femmes et à moindre degré des enfants (Figure 31).

Ceci s’expliquerait par le fait que la capitalisation en bétail par les enfants commence par l’espèce caprine et par l’impossibilité des enfants de se constituer un grand troupeau bovin ou ovin leur appartenant en propre. Pour les femmes, il semble que la part la plus importante du cheptel reste dans la famille d’origine, confié à la garde soit du père, soit d’un frère. 0% 20% 40% 60% 80% 100% D ja li g o Ga n d a la L o u b o u n a H o n to rb é D ja li g o Ga n d a la L o u b o u n a H o n to rb é D ja li g o Ga n d a la L o u b o u n a H o n to rb é

Bovins Ovins Caprins

Enfants Epouses Chef de ménage

Figure 31: Répartition du cheptel par espèce entre familles restreintes

En ne considérant que l’espèce bovine, on remarque que la taille moyenne du troupeau varie d’un campement à un autre et d’une unité domestique à une autre. Dans les campements, ces variations entre les unités domestiques sont très fortes, allant pour les extrêmes de 4 à 300 têtes de bétail (Tableau 18).

Tableau 18: La répartition du cheptel bovin par campement Djaligo Gandala Loubouna Hontorbé

Effectif du cheptel 2216 1905 2179 938

Moyenne 34,03 32,29 72,63 62 ,53

Maxi 162 100 310 146

Mini 00* 04 04 8

Ecart-type 29,20 21,67 55,47 44,54

*Responsable du parc (sans cheptel bovin en propriété) Source : Enquêtes terrain (2006-2007)

Dans ce tableau, en se référant seulement à la répartition géographique de la taille des troupeaux dans les différents campements, on peut de prime abord déduire que l’effectif du cheptel est plus important à Djaligo, Gandala et Loubouna qui sont des campements qui se sont fixés47, que le campement des pasteurs nomades des Peul Hontorbé. Mais par contre, si on regarde la répartition du cheptel par unité domestique, on se rend bien compte de l’importance d’élevage à Loubouna et chez les Hontorbé (grande mobilité de troupeaux, faibles ou pas d’activités agricoles) qu'à Djaligo Gandala (moins mobiles, fortes activités agricoles). Ce constat nous permet d’établir une certaine corrélation entre la main d’œuvre et les activités pastorales (mobilités, activités agricoles et importance du cheptel).

La combinaison des activités agricoles et pastorales dans une même unité de production nécessite de faire un certain nombre de concessions au niveau de la conduite du cheptel, au point que la mobilité doit souvent être réduite. Cette réduction de la mobilité des troupeaux constitue une contrainte majeure pour la viabilité du système pastoral qui n’arrive plus à réagir efficacement aux risques (pénurie, épidémie, insécurité physique, etc.). Par contre, ce système de production mixte vise à limiter les effets directs ou indirects des aléas climatiques que connaissait la région et joue un rôle de régulation essentiel pour l’unité domestique (Milleville, 1989).

La capacité d’une unité domestique en milieu pastoral à se maintenir et à se développer est étroitement liée à son capital bétail et à la capacité, de monnayer les produits animaux afin de subvenir aux besoins de la famille (Banzhaf, 05). Le nombre des unités domestiques et de la population par campement, nous permet de dire que la mobilité exigerait également une faible taille d’unité domestique par campement. Ceci répondrait aux soucis de la flexibilité et de la dispersion qui caractérisent le pastoralisme nomade. Aussi constatons-nous que, pour être mobile, un système doit fournir à ses membres un niveau assez important d’UBT/hab. car dans les campements fixes (Djaligo et Gandala) ce rapport UBT/hab. est inférieur à celui des campements de Loubouna et Hontorbé dont le système est encore caractérisé par la mobilité des hommes et des animaux (Tableau 19).

47 A Loubouna, les troupeaux sont restés toujours mobiles bien que le campement soit fixé. L’activité agricole est aléatoire

Tableau 19: L’importance du cheptel dans les différents campements

Djaligo Gandala Loubouna Hontorbé

Nombre d’unités domestiques 69 59 30 15

Nombre d’habitants 415 335 285 100

Nombre d’UBT 1831 1536 1620 747

UBT par Exploitation 26,54 26,04 54,01 49,77

UBT. hab.-1 4,41 4,59 5,69 7,47

* 1 bovin = 0,75 UBT et Ovins-caprins = 0,1 UBT

Source : Enquêtes terrain (2006-2007)

Des situations similaires ont été déjà relevées par plusieurs auteurs (Landais, 1983 ; Boutrais, 1992 ; Michel, 1999). La répartition des animaux en classe d’effectif confirme bien l’importance numérique du cheptel dans les unités domestiques des pasteurs qui ont gardé encore la mobilité et la flexibilité (Figure 32). A Djaligo et Gandala 60-70 % des unités domestiques ont un effectif compris entre 10-30 têtes de bovins alors qu’à Loubouna et chez les Hontorbé environ 50 % des unités domestiques détiennent des effectifs compris entre 50 et 100 têtes de bovins ; presque 30 % dans le campement des Hontorbé ont plus de 100 têtes de bovins.

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00 Nombre (%) [10-30] [30-50] [50-100] [+ de 100] [10-30] [30-50] [50-100] [+ de 100] [10-30] [30-50] [50-100] [+ de 100] [10-30] [30-50] [50-100] [+ de 100]

Djaligo Gandala Loubouna Hontorbé

Campements

Pour garder la vie pastorale, les unités domestiques doivent maintenir un équilibre entre la taille de leurs troupeaux et la main d’œuvre familiale. Saurabh (1996), en parlant des pasteurs Johyas dans le Rajasthan, souligne que les pasteurs avaient des mécanismes intrinsèques afin de maintenir une faible démographie, en adéquation avec l’importance du cheptel. C’est à travers des institutions sociales que les pasteurs arrivent à régler le processus démographique : retard dans le mariage, séparation des couples, etc.

Il a été démontré par Thébaud (2002) au Niger et au Burkina Faso que la taille de la famille et la composition du troupeau déterminent en grande partie la main d’œuvre disponible pour ce troupeau. La composition de plusieurs espèces animales au sein d’un même troupeau est exigeante en main d’œuvre. Cette relation homme-troupeau est particulièrement nette dans les unités domestiques où leur économie se repose essentiellement sur les activités pastorales. Pour faire face à toutes ces situations, ces unités domestiques cherchent toujours à trouver le moyen de rétablir l’équilibre dans la relation homme-troupeau (Thébaud, 2002). L’exemple du campement de Hontorbé qui compte 15 unités domestiques confirme cette tendance des pasteurs nomades à vouloir chercher l’équilibre entre la taille de la famille et la taille du troupeau (Figure 33). La taille du troupeau apparaît proportionnelle à la taille de la famille.

5 25 45 65 85 105 125 145 165 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Ménages E ff e c ti f d u T ro u p e a u 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 E ff e c ti f d e l a f a m il le Effectif famille Effectif du troupeau

Pour la vie pastorale, Il existerait un seuil (en termes de cheptel minimal) en dessous duquel l’unité domestique ne peut plus vivre entièrement de l’élevage. Selon les contextes et les systèmes de production, ce seuil peut varier entre 1 à 3 UBT par personne (Swift citer par Banzhaf, 2005). Si l’effectif du troupeau est trop petit pour subvenir aux besoins de la famille, plusieurs stratégies sont mises en œuvre. Elles vont de la pratique agricole pour éviter une forte ponction sur le cheptel, à l’exode en ville, en passant par la location de la force de travail de certains membres de la famille (se faire embaucher comme berger dans d’autres unités domestiques). Par contre, si le troupeau est plus important et dépasse la capacité de la main d’œuvre familiale48, on peut soit procéder au recrutement de la main d’œuvre extérieure (généralement en milieu paysan), soit placer certains animaux en confiage.

Mais dans le cadre de l’agropastoralisme, ces seuils sont perturbés par le fait que beaucoup de pasteurs ne tirent plus leurs ressources uniquement de l’élevage, mais aussi d’une activité agricole. Dans ce système, le premier impératif d’assurer le ravitaillement de la famille peut ainsi être satisfait alors que le bétail seul ne le permet pas.

b) - Taille du cheptel au niveau régional

Autour de cette forêt classée comme dans l’ensemble de la savane tchadienne, depuis au moins deux décennies, le pastoralisme prend de l’ampleur et gagne du terrain. Les activités pastorales progressent sous l’effet conjugué de la stratégie des agriculteurs fondée sur la capitalisation du surplus de leurs revenus sur le bétail. Au-delà des pratiques locales en expansion, associées partiellement aux activités agricoles, l’émergence de nouvelles dynamiques pastorales est surtout liée au regain d’intérêt que représentent les savanes pour les pasteurs venant des régions sahéliennes.

Cependant, pour des raisons citées ci haut, les chiffres officiels ne reflètent pas la réalité de l’essor de ce pastoralisme en pleine expansion. De la même manière que pour l’effectif du cheptel, il est difficile d’estimer la population pastorale dans la région. La dynamique de la population pastorale reste aujourd’hui peu connue. La plupart des auteurs s’accordent à dire que, d’une manière générale, le nombre des pasteurs

48 Au dessus de 300 têtes de bétail, il est rare que la main d’œuvre familiale soit suffisante. Le cheptel est scindé en plusieurs troupeaux. Ce qui nécessite l’emploi d’un berger salarié.

strictement nomades est en baisse, même s’il y a souvent confusion entre réduction du nomadisme et réduction de la mobilité des pasteurs (Sandford, 1983).

Le Service Statistique de la Direction de l’Elevage a toujours estimé l’évolution de la population animale sur un taux de croissance fixé, calculé depuis 1980 sur la base de 2,4 % par an pour les bovins et de 3 % par an pour les petits ruminants. Elles ne tiennent pas compte des flux migratoires des animaux durant les vingt dernières années vers cette zone.

Selon ces statistiques, l’effectif du cheptel bovin dans la zone des savanes du Tchad serait passé de 833 770 en 1990 à 1 257 908 en 2007, soit une augmentation de 33 ,7 % en moins de 20 ans avec une concentration qui diffère d’une région à une autre (Planche 7). Dans l’ensemble, ces chiffres officiels sont des estimations très éloignées des réalités sur le terrain et il faut les manipuler avec précaution (Tableau 20).

Tableau 20: Charge animale en zone de savane du Tchad (anciennes préfectures)

Anciennes préfectures en zone de savane Superficie

(km2) Effectifs bovins UBT/km2 Ex-Mayo-Kebbi 30105 156156 3,89 Ex-Logone occidental 8695 45455 3,92 Ex-Logone oriental 28035 186959 5,00 Ex-Tandjilé 18045 90493 3,76 Ex-Moyen Chari 45180 778845 12,93

Total de la zone soudanienne 130060 1257908 7,25

Planche 7 : L’essor de l’élevage bovin dans les savanes du Tchad

Les pasteurs sont attirés en zone de savane par les pâturages verts des bas-fonds et la vaine pâture sur les résidus de récoltes (Cliché Prasac, 2001)

La présence permanente des eaux de surface (représentées par les fleuves et lacs) est également l’un de facteurs d’attraction des pasteurs en zone de savane (Cliché Prasac, 2001)

La présence massive des pasteurs en zone de savane s’explique aussi par les opportunités que leur offrent les grandes villes : marché à bétail, vente de lait, etc. (Cliché Prasac, 2001)