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dans I-MEP2 (Ingénierie- Matériaux Mécanique Energétique

CHAPITRE 1: ÉTAT DE L’ART DES DEEE ET DES PROPRIETES

2.1. L’hydrométallurgie

Quelque soit le métal (précieux ou on précieux) que l’on souhaite récupérer,

l’hydrométallurgie nécessite une succession d’opérations chimiques. Elle comprend

principalement les étapes décrites sur la Figure 1.1.

Figure 1.1 : Les différentes étapes pour le traitement de déchets par hydrométallurgie.

Tout d’abord il y a une ou des opérations de prétraitement pour conditionner le métal sous une

forme lixiviable ou pour le concentrer. La purification de la solution n’est pas forcément

nécessaire si le minerai ou le déchet traité contient peu ou pas d’impuretés solubles.

Prétraitement Lixiviation Purification Elaboration du métal Raffinage

Déchets

métalliques

A ces opérations doivent s’ajouter l’élaboration du métal et le raffinage. Bien souvent, un

raffinage est nécessaire afin de conditionner le métal sous une forme commercialisable

(lingots…).

2.1.1. Prétraitement

Le prétraitement permet de retirer un certain nombre de métaux ou de matériaux susceptibles

de ralentir ou de modifier les étapes de lixiviation et d’élaboration du métal à extraire.

Divers types de traitement peuvent être effectués :

i) une séparation physique, durant laquelle le métal reste sous une forme chimique

inchangée. Elle peut être réalisée par différentes méthodes telles que la

densimétrie, la flottation ou la séparation magnétique,

ii) un grillage du solide afin d’obtenir des oxydes plus solubles,

iii) un lavage à l’eau permet d’éliminer les sels solubles dans la solution de lixiviation.

2.1.2. Lixiviation

La différence majeure pour la récupération des métaux précieux résidera dans la nature de la

solution lixiviante. La lixiviation consiste à mettre en solution, sous forme ionique, le ou les

métaux recherchés. Le but est de déterminer le type de lixiviat optimal en termes de

consommation et de coût de réactifs de solubilisation minimale d’impuretés, d’entretien du

matériel et du coût de traitement des rejets. En fonction du métal à extraire et du solide à

traiter (impuretés présentes), différentes solutions de lixiviation peuvent être employées.

La plus courante pour les métaux précieux est la lixiviation cyanurée. Il a été trouvé que le

taux de corrosion suivait l’ordre Au > Ag > Pd > Pt [4]. Bien que les platinoïdes puissent

passer en solution, le procédé vise avant tout l’extraction d’or. La lixiviation chlorurante [5]

montre également un intérêt vis-à-vis de l’or, du platine et du palladium.

D’autres systèmes ont été considérés tels que les procédés au thiosulfate ammoniacal [6], à la

thiourée [7] ou à l’eau régale (mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique) [8].

Ces dernières ont montré des limitations, mais ces aspects seront plus amplement discutés

Enfin, soulignons que, suite à la mise en solution des métaux, une séparation solide/liquide est

indispensable pour séparer le résidu inerte de la solution de lixiviation. Trois techniques sont

principalement mises en œuvre : la décantation, la filtration ou la centrifugation.

2.1.3. Purification

La lixiviation étant rarement totalement sélective, la solution contient des impuretés qui

peuvent perturber l’élaboration de métal désiré ou nuire à sa pureté. Une extraction de ces

éléments potentiellement gênants est donc nécessaire. Elle consiste à transférer les impuretés

de la solution à une autre phase. Diverses techniques ont été employées pour la purification

des bains, telles que la cémentation électrochimique, l’adsorption sur des résines échangeuses

d’ions, de façon plus étendue la cristallisation (passage de la phase soluble à une phase solide)

ou la séparation électrolytique (réduction des ions métalliques) sont également des voies

courantes pour la purification. Généralement, les métaux précieux sont extraits de la solution

par cémentation [9] ou par l’adsorption sur des résines échangeuses d’ions [10, 11].

Parfois, l’étape de purification coïncide avec l’étape d’élaboration du métal comme dans le

cas de la cémentation de l’or par le zinc.

2.1.4. Elaboration du métal

Cette étape consiste à réduire les ions métalliques en solution jusqu’au métal. Différentes

techniques sont employées telles que la cémentation, la précipitation ou en encore

l’électrodéposition [12]. La technique employée sera conditionnée par des aspects économiques

mais également par l’état final du composé métallique. L’électrodéposition sera préférée pour

un métal massif, tandis que la précipitation sera mise en oeuvre pour l’obtention d’un sel

métallique.

Le processus de cémentation (utilisation de zinc principalement) a été utilisé dès 1890, pour

récupérer l’or des solutions de cyanure. Le procédé actuel mondial est le processus

« Merill-Crowe »[9], la réaction est rapide et complète. Cependant, le cément contient du

cuivre et des métaux nobles autres que l'or. En règle générale, une étape de fusion succède à

la cémentation sur zinc, qui elle-même est précédée d’un lavage à l’acide pour extraire le zinc.

2.1.5. Raffinage du métal

Une fois le métal extrait, un raffinage est généralement nécessaire afin d’éliminer les

dernières traces d’impuretés, pour obtenir des taux de puretés pouvant aller jusqu’à 99,993 %.

Différentes techniques peuvent être mises en œuvre. Le raffinage des métaux précieux par

voie électrolytique est préféré dans les installations industrielles. Le métal à purifier est mis en

solution en l’utilisant comme anode, alors qu’il est déposé à la cathode de manière sélective.

Seuls le métal à raffiner et les métaux plus électropositifs sont oxydés et passent en solution.

En conclusion, l’hydrométallurgie fait appel à des notions de chimie, d’électrochimie,

de génie des procédés et nécessite une pluridisciplinarité importante. Il est clair que le

processus hydrométallurgique sera conditionné par la composition et la nature du déchet,

ainsi que par la qualité du métal résiduel souhaité. Bien que ce ne soit pas la seule étape

importante, la lixiviation apparaît comme l’étape déterminante pour la récupération des

métaux précieux. Elle conditionne la vitesse de mise en solution, la sélectivité, la dangerosité

et le caractère polluant du processus (bain de cyanure ou eau régale). C’est pour cette raison

que cet aspect sera plus largement discuté dans le chapitre 2.

2.2. Considérations environnementales et perspectives pour une