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1. LE RÉCIT CHRONOLOGIQUE DE L’EXPÉRIMENTATION

1.3 L’expérimentation suit son cours

1.3.6 L’expérimentation qui prend fin

Vers la fin du mois de mai, j’ai terminé mes secondes entrevues avec les élèves interrogés au début de l’expérimentation. Ayant analysé les réponses aux questions des guides d’entretien (Annexes I et J), j’ai découvert plusieurs éléments intéressants. En effet, au début de l’expérimentation, je demandais aux élèves s’ils avaient déjà eu une punition en lien avec un comportement indésirable qu’ils avaient adopté. Les cinq élèves interrogés ont répondu par l’affirmative en me confiant qu’ils avaient ressenti de la tristesse et de la colère lors de l’application de la conséquence. Au deuxième entretien, après leur avoir demandé ce que j’avais fait pendant l’année scolaire lorsqu’ils n’agissaient pas correctement, tous m’ont répondu, sans exception, que j’avais pris le temps de leur parler et de leur expliquer ce qu’ils ne faisaient pas comme il faut. J’ai alors constaté que les élèves plus fragiles et aux comportements habituellement déviants s’étaient sentis rassurés lorsque je prenais le temps de discuter avec eux et de leur rappeler mes attentes. J’ai compris que le fait de leur rappeler les consignes et ce qui était attendu d’eux avait grandement contribué à leur apporter un sentiment de sécurité. Je crois que mes rappels auprès de ces enfants leur ont permis de se sentir en confiance en classe. De plus, après les discussions avec les élèves, rares ont été les avertissements pour un même comportement. Une fillette m’a avoué qu’elle n’avait pas recommencé, parce que je lui avais donné des outils pour réussir à arrêter le comportement non souhaitable. Lorsque j’ai demandé à un autre élève si à ma place il avait fait autre chose que de discuter, il m’a répondu : « Non ! J’aurais choisi la même chose, parce que je comprends beaucoup mieux quand tu me parles que si tu me donnais une punition. ». Une autre a aussi avoué que même si je lui avais donné une conséquence, elle n’aurait pas davantage appris et compris. Elle m’a même donné l’exemple suivant : « Au début de l’année, j’ai été puni et quand

l’enseignante avait le dos tourné, je faisais le party ! ». J’ai alors compris que le fait d’utiliser la communication plutôt que la punition aidait davantage les élèves, car ils comprenaient mes attentes et les stratégies fournies pour ne pas répéter le même comportement.

Tout compte fait, la Discipline Positive se veut une discipline exécutée avec fermeté et bienveillance, ce que j’ai tenté de faire tout au long de l’expérimentation. J’ai découvert que la communication était une clé importante à avoir à son trousseau lorsque l’on veut instaurer une telle discipline en classe. Il est primordial d’inclure les enfants dans leurs apprentissages, car ils sont plus enclins à écouter lorsqu’ils se sentent respectés et compris, ce que les conversations m’ont confirmé.

Le mois de juin est toujours une grosse période de l’année, les élèves et les enseignants étant épuisés, et l’attention des enfants étant moins élevée, tout comme la patience des personnes-enseignantes. Afin de rendre le climat de classe agréable, j’ai décidé d’implanter un jeu compétitif avec la classe. C’était eux contre moi. J’ai écrit au tableau les mots « classe » et « Mme Marie » et lorsque les enfants écoutaient les consignes du premier coup par exemple, je leur accordais un point. Par contre, si je devais répéter plus d’une fois, je m’inscrivais un point. À la fin de la journée, une fois les points compilés, le gagnant recevait une attention de l’autre, un geste gentil. Puis, une élève est venue me voir pour me dire que nous formions une équipe eux et moi. Elle m’a suggéré que toute la classe et moi amassions des points pour se faire plaisir ensuite. J’étais aux anges ! J’avais réellement eu un impact sur ces élèves ! Nous avons donc eu beaucoup de plaisir avec ce système improvisé et avons passé une fin d’année agréable et amusante. Je suis contente d’avoir pu créer un lien étroit avec chacun des enfants de la classe. Ce fut un réel plaisir de travailler avec eux tout au long de l’année.

Pour conclure, chaque étape a été primordiale à la réalisation de cette recherche, mais il importait de prendre son temps étant donné que les enfants

devaient faire plusieurs apprentissages. Ce récit chronologique a permis de révéler les différentes données recueillies au cours de l’expérimentation. Une fois les étapes de la réalisation de la recherche terminées et les données recueillies et rassemblées, une analyse a été exécutée. Le prochain chapitre présentera donc une synthèse thématique qui permettra de les regrouper selon les quatre grands thèmes suivants : porter un regard nouveau sur les comportements inappropriés, s’éloigner des conséquences logiques pour se concentrer sur les solutions de réparation, se centrer sur la recherche de solutions et utiliser l’encouragement de façon efficace.

CINQUIÈME CHAPITRE L’ANALYSE DES RÉSULTATS

Le mot progrès n’aura aucun sens tant qu’il y aura des enfants malheureux.

Albert Einstein

Ce chapitre met en lumière une interprétation des résultats obtenus lors de l’expérimentation de l’approche de la Discipline Positive de Nelsen (2012) dans une classe de première année du primaire. La chercheure y exposera une analyse thématique des résultats permettant progressivement d’apporter des éléments de réponse à la question spécifique de recherche présentée au deuxième chapitre : Qu’observe-t-on dans une classe de première année du primaire lorsqu’on met progressivement en place le système de Discipline Positive de Nelsen, tant chez l’élève et l’enseignante que sur le plan du climat de classe, en général ?