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L'environnement extérieur

Dans le document BUDGET 1988-1989 (Page 190-199)

La croissance de l'économie mondiale s'est renforcée quelque peu en 1987 grâce à de bonnes performances au Japon, en Grande-Bretagne et au Canada. Des grands pays industrialisés, seule l'Allemagne a connu un ralentissement significatif de son activité économique l'an dernier. Aux États-Unis, le produit national brut s'est accru de 2,9%. une performance équivalente à celle de 1986 et ce, malgré un ralentissement de la demande intérieure. La dépréciation marquée du dollar américain amorcée au début de 1985 a donc commencé à porter fruits suscitant une réduction, en dollars constants, du déficit commercial des États-Unis pour la première fois depuis le début de la décennie. Parallèlement, les pressions inflationnistes ont refait leur apparition en 1987, en particulier aux États-Unis où l'économie est proche du plein emploi et où la dépréciation du dollar et l'accroissement des prix du pétrole brut et des autres matières premières ont ravivé les craintes d'une résurgence de l'inflation. Celles-ci, combinées à la vigueur de la croissance économique, ont concouru à une hausse des taux d'intérêt durant l'année et finalement eu raison d'un marché boursier nettement surévalué. En raison de

l'ampleur et de l'étendue de la crise boursière qui n'a épargné aucun pays et nonobstant les réactions promptes et décisives des autorités responsables de la politique monétaire, une bonne année au plan économique s'est terminée dans l'inquiétude générale.

PRODUIT NATIONAL BRUT * DE CERTAINS PAYS DE L'OCDE (variation annuelle en pourcentage)

* Produit national brut ou produit intérieur brut, en volume.

**Quatre grands pays européens : Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni.

Sources : Statistique Canada

Data Resources Inc., Review of the U.S. Economy, mars 1988.

Economic Planning Agency, Japon.

Perspectives économiques de l'OCDE, décembre 1987.

Budget 1988-1989

Au Canada, la demande intérieure s'est accrue fortement, soit de 5,3 %. La conjoncture canadienne a été marquée par une amélioration sensible de la situation financière des entreprises et un regain prononcé de la confiance des consommateurs. Cette évolution a été propice à une progression rapide de la demande des ménages, accompagnée d'une augmentation de 11,1 % de la formation brute de capital fixe des entreprises, un résultat inégalé depuis 1981, date du précédent sommet conjoncturel. La vigueur de la croissance de la demande intérieure s'est traduite par une accélération des importations si bien que le Canada a connu une détérioration du volume net de ses échanges de biens et services avec l'étranger. Au total, le volume de la production a progressé de 3,9 %, une performance qui a permis un recul du taux de chômage à 8,9 %.

PRODUIT INTÉRIEUR BRUT EN DOLLARS CONSTANTS — CANADA (variation annuelle en pourcentage)

Source : Comptes nationaux des revenus et des dépenses, S.C., 13-001.

Comme dans la plupart des pays, le taux d'inflation a augmenté légèrement pour s'établir à 4,4 % l'an dernier. Tel que l'illustre le graphique qui suit, ce taux est demeuré relativement stable depuis quatre ans et les augmentations de salaires négociées dans le cadre des grandes conventions collectives se maintiennent à un rythme inférieur à celui de l'inflation. Cette dernière tendance est partagée par toutes les régions du pays, à l'exception de l'Ontario qui se trouve près du plein emploi avec un taux de chômage ayant baissé sous les 6 % en 1987.

INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION ET AUGMENTATION EFFECTIVE DES TAUX DE SALAIRE DE BASE NÉGOCIÉS

DANS LE CADRE DES GRANDES CONVENTIONS COLLECTIVES (variation annuelle en pourcentage)

Après un bref intermède au début de l'année où ils ont reculé lorsque la Banque du Canada est intervenue pour freiner la hausse du dollar canadien, les taux d'intérêt ont repris leur ascension au printemps. Cette hausse, reflet de révolution des taux aux États-Unis, a été renforcée par la politique de la Banque du Canada qui a accru les écarts entre taux canadiens et américains.

Cette orientation de la politique monétaire a contribué à apprécier le dollar canadien d'environ 8 cents américains entre décembre 1986 et mars 1988, dont près de la moitié depuis décembre dernier. Les écarts moyens entre les taux d'intérêt à court terme canadiens et américains ont été maintenus à environ 220 points et 140 points pour les bons du trésor et le papier commercial respectivement, des niveaux normalement associés à une politique monétaire visant à soutenir un dollar en baisse. Si la débâcle boursière d'octobre 1987 est venue interrompre temporairement la montée des taux d'intérêt, la Banque du Canada, toujours préoccupée par les perspectives d'inflation, a maintenu les écarts avec les Etats-Unis à des niveaux élevés au cours des dernières semaines de l'année et au premier trimestre de 1988. En moyenne cependant, les taux d'intérêt à court et à long termes n'ont pas été significativement plus élevés en 1987 qu'en 1986, en baisse de l'ordre de 80 points de base dans un cas et en hausse de près de 50 points dans l'autre.

Budget 1988-1989

TAUX DE RENDEMENT - TITRES DU GOUVERNEMENT DU CANADA

18 %

16 %

14 %

12 %

10 %

8 %

6 %

1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988

Bons du trésor à 90 jours - --- Obligations à plus de 10 ans Source: Banque du Canada

ÉCART ENTRE LES TAUX D'INTÉRÊT À COURT TERME (CANADA - ÉTATS-UNIS) ET COURS DU DOLLAR CANADIEN

7,5 i %

É.-U.

.86

5,5 % .82

3,5 % .78

1,5 > % .74

-0,5 5% .70

-0,5 5%

1982 1983 1 984 1985 1987 1988

1982 1983 1 984 1985 1986 1987 1988

Bons du trésor à 90 jours Dollar canadien Source: Banque du Canada

Q u é b e c

Accroissement du produit intérieur supérieur à La conjoncture québécoise a été particulièrement vigoureuse l'an dernier de la moyenne nationale en 1987 sorte que le volume du produit intérieur s'est accru de près de 5 %, un résultat nettement supérieur à la moyenne nationale. De plus, le dynamisme de l'économie s'est répercuté dans presque toutes les industries. Compte tenu de l'inflation, la valeur du produit intérieur brut a ainsi progressé de 9 % l'an dernier, pour s'établir à plus de 130 000 000 000 $. La demande des ménages et les investissements des entreprises sont à l'origine de cette excellente tenue de l'économie puisque, de ce côté également, le Québec a terminé l'année en avance sur le reste du pays.

PRODUIT INTÉRIEUR RÉEL ET EMPLOI - QUÉBEC (variation annuelle en pourcentage)

Création de 100 000 emplois et diminution du Compte tenu de l'évolution de la production, le marché du travail a été marqué chômage par la création de 100 000 emplois, le meilleur résultat en quinze ans. Ce bilan est renforcé par la nature des emplois créés, tous à plein temps (104 000), le nombre d'emplois à temps partiel ayant affiché un léger recul, le premier depuis que ces statistiques existent. Cette conjoncture a également été propice à une accélération de la croissance de la main-d'oeuvre, de nouveaux arrivants ayant été attirés sur le marché du travail par l'amélioration marquée des perspectives d'embauche. Malgré une augmentation de 2,6 % de la main-d'oeuvre, le nombre de chômeurs a reculé de 15 000 et le taux de chômage a diminué à 10,3 %, le même niveau qu'en 1981, avant la récession.

Budget 1988-1989

CRÉATION D'EMPLOIS À TEMPS PARTIEL ET À PLEIN TEMPS (en milliers)

Source: La population active, S.C., 71-001.

Les revenus et les dépenses des ménages

Reflet des conditions économiques de plus en plus favorables, la confiance des ménages québécois a atteint un sommet historique en 1987. Cette évolution, renforcée par les rabais importants consentis par l'industrie aux acheteurs d'automobiles neuves et l'accélération de la croissance du revenu disponible, a engendré l'augmentation de la demande des ménages la plus rapide des dernières années et une baisse importante du taux d'épargne.

Croissance des ventes au détail de Ainsi, la croissance des ventes au détail s'est établie à 12,5 %, en nette 12,5 % accélération par rapport à 1986. Comme lors des quatre années antérieures, les ventes des concessionnaires d'automobiles et des magasins de meubles et appareils ont été les plus vigoureuses, en hausse de 19,1 % et 13,1 %, respectivement. Si les rabais consentis par les concessionnaires ont permis de prolonger la vigueur de la demande d'automobiles, la force du secteur des meubles et des appareils doit être mise en parallèle avec l'augmentation de la demande de logements. Les autres catégories de magasins ont également bénéficié de hausses substantielles de leur chiffre d'affaires, notamment les détaillants d'aliments et boissons (11,0 %).

REVENU PERSONNEL DISPONIBLE ET VENTES AU DÉTAIL - QUÉBEC (variation annuelle en pourcentage)

Sources: Ministère des Finances du Québec.

Comptes économiques provinciaux, S.C., 13-213.

Commerce de détail, S.C., 63-005.

La formation brute de capital fixe

En 1987, les investissements privés et publics ont crû de 15 %, un rythme à nouveau supérieur à la moyenne nationale, pour s'établir à plus de 24 000 000 000 $. Cette excellente performance est attribuable à la construction domiciliaire ainsi qu'à la vigueur des investissements non résidentiels privés.

La construction domiciliaire

Un record de 74 179 mises en chantier En hausse de 22,9 %, les mises en chantier ont atteint le niveau record de 74 179 unités en 1987, ce qui s'est traduit par une progression de 25,9 % des investissements du secteur de l'habitation. La construction de logements locatifs a été particulièrement vigoureuse l'an dernier. Cette évolution, conjuguée à une progression marquée de la demande et de la production d'habitations unifamiliales et en copropriété, a engendré une augmentation significative des taux d'inoccupation dans les immeubles locatifs. Ceux-ci ont atteint, dans certaines villes, des niveaux très élevés en fin d'année. Toutefois, à Montréal et Québec, les taux de vacance, bien qu'en hausse, se situaient à des niveaux beaucoup plus bas, soit 3,6 % et 5,6 %, respectivement.

Budget 1988-1989

Les investissements non résidentiels en hausse de 9,8 %

MISES EN CHANTIER — QUÉBEC (en milliers d'unités)

80

Source: Société canadienne d'hypothèques et de logement.

Les investissements non résidentiels

En 1987, la croissance des investissements non résidentiels s'est élevée à 9,8 % grâce notamment au dynamisme du secteur privé et des entreprises publiques à vocation commerciale. Dans ce dernier secteur, l'augmentation des immobilisations d'Hydro-Québec est à l'origine de la progression observée. Par ailleurs, la croissance rapide des investissements non résidentiels est attribuable, outre le secteur des services publics (17,1 %), à ceux de la finance (35,2 %) et des services commerciaux (12,9 %). Dans la fabrication, les immobilisations ont augmenté de 5,4 %. Les gains importants que l'on a observés dans le matériel de transport (99,9 %), les aliments (21,2 %), la machinerie (31,9 %) et les dérivés du pétrole (34,4 %) ont été partiellement annulés par un recul de 15,3 % dans la première transformation des métaux et de 9,2 % dans les produits chimiques. A l'exclusion de ces deux secteurs, les investissements de l'industrie de la fabrication ont progressé de 11,9 %. Enfin, on a observé une baisse des investissements dans le secteur agricole tant au Québec que dans l'ensemble du Canada.

INVESTISSEMENTS NON RÉSIDENTIELS PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE QUÉBEC-1987

(variation annuelle en pourcentage)

Source: Investissements privés et publics au Canada, S.C., 61-205.

Les exportations internationales

En 1987, le taux de croissance de la valeur des exportations internationales chargées au Québec a été de 1,6 %, soit un rythme inférieur à la hausse de 7,1 % affichée en 1986. Ce résultat s'explique dans une large mesure par un recul de 13,4 % des exportations de produits primaires et la fermeture pour trois mois, pour fins de changement de modèle, de l'usine d'assemblage d'automobiles de General Motors à Boisbriand.

Le rééquipement de cette usine a entraîné un manque à gagner, au niveau des exportations internationales chargées au Québec, d'environ 700 000 000 $.

En excluant les automobiles et pièces, en recul de 39,3 %, les autres exportations chargées au Québec ont progressé de 6,9 %. Ainsi, de fortes augmentations des exportations de produits de l'aéronautique (+9,2 %), de matériel roulant (+12,7%), de pâtes et papiers (+8,5 %) et de produits métalliques (+21,7 %) ont contrebalancé la faiblesse des exportations de produits de l'automobile. Enfin, les exportations d'électricité ont affiché une progression de 18,2 %.

Budget 1988-1989

EXPORTATIONS INTERNATIONALES CHARGÉES AU QUÉBEC - 1987 (variation annuelle en pourcentage)

30 %

20 %

- 40 %

Source : Bureau de la statistique du Québec.

Dans le document BUDGET 1988-1989 (Page 190-199)