• Aucun résultat trouvé

Chapitre 1: Problématique

1.12 L’entrepreneuriat scolaire

Le ministère du Développement économique, de l’innovation et de l’Exportation du Québec (MDEIE) souligne l’importance d’éveiller le plus tôt possible la fibre entrepreneuriale chez les élèves. Selon le ministère, la sensibilisation devrait débuter auprès d’élèves du primaire afin que ceux-ci en viennent à concevoir la création ou l’acquisition d’une entreprise comme un projet ambitieux, mais accessible (MDEIE, 2010). Le vieillissement de la population fait en sorte que les difficultés en matière de relève et le taux de survie des nouvelles entreprises interpellent le gouvernement. D’après leur prévision, 30 % des propriétaires d’entreprises au Québec se retireront d’ici 2018, soit près de deux fois plus que le taux d’entrée de nouveaux entrepreneurs (16%). Selon le ministère, une culture entrepreneuriale solide et un sens aiguisé de l’innovation mènent vers l’entrepreneuriat. Il existe déjà plusieurs initiatives en milieu scolaire afin de réaliser des projets

entrepreneuriaux. Par l’entremise de la Stratégie d’action jeunesse et la mise en œuvre du Défi de l’entrepreneuriat jeunesse, un nombre important de projets d’éducation en entrepreneuriat ont été initiés dans les écoles du Québec depuis 2004 (Lapointe, Labrie et Laberge, 2010). L’alternance Études-Travail offre une opportunité d’exposer les élèves à la connaissance de l’entrepreneuriat.

Les projets entrepreneuriaux s’inscrivent dans le domaine général de formation « orientation et entrepreneuriat » et appuient l’implantation de l’approche orientante à l’école, c’est-à- dire « une approche intégrée du soutien aux élèves en matière d’information et d’orientation scolaires et professionnelles » (Gouvernement du Québec, 2006, p.7). L’intérêt du milieu de l’éducation pour les projets et programmes liés à l’entrepreneuriat a mené à la mise sur pied du Réseau québécois des écoles secondaires entrepreneuriales dont le but est d’offrir aux écoles désireuses d’implanter des projets entrepreneuriaux des ressources humaines et matérielles ainsi que du soutien dans le développement de l’entrepreneuriat.

Lapointe, Labrie et Laberge (2010) proposent une typologie des projets entrepreneuriaux suite à l’analyse de 41 projets. Cette typologie est basée selon deux caractéristiques principales : la durée du projet et puis le fait qu’il s’agisse d’une activité scolaire ou parascolaire.

Figure 4. Typologie des projets entrepreneuriaux dans les écoles secondaires du Québec,

année scolaire 2008-2009 (Lapointe, Labrie et Laberge, 2010, p.13)

Nous tenons à détailler davantage les projets de longue durée entrepreneuriat-études et Projet académique annuel, car ce sont les types de projet qui ont été jumelés à l’alternance études- travail dans le cadre du projet de Formation en Alternance en Sciences et Technologies (FAST).

Le type Entrepreneuriat-études s’apparente aux programmes enrichis offerts aux élèves qui réussissent bien à l’école. L’objectif de ce type de projet est l’acquisition de connaissances scolaires et le développement personnel de l’élève. Certaines écoles ont mis sur pied des programmes Entrepreneuriat-études qui visent à soutenir des élèves vivant des difficultés de motivation scolaire ou des difficultés personnelles.

D’autres projets de longue durée ont pour but de permettre aux élèves de développer leurs compétences entrepreneuriales et ces projets ont en général comme base commune la présence d’un enseignant possédant la volonté de démarrer un projet particulier avec des groupes d’élèves. Que ce

l’acquisition de qualités et de compétences entrepreneuriales. Les élèves s'engagent dans un processus de découverte de l’importance d’être des citoyens responsables et actifs dans leur communauté (Lapointe, Labrie et Laberge, 2010). Selon le CRIRES, ce type de projet a une influence sur l’initiative et le sens des responsabilités, la capacité de travailler en équipe et de collaborer et une plus grande estime et confiance en soi, le développement du leadership, de compétences pratiques en entrepreneuriat et de meilleures méthodes de travail ainsi que le sentiment d’appartenance et la solidarité au sein d’un groupe. Ce projet académique annuel est également offert comme activité parascolaire, mais ce modèle est toutefois de moins en moins fréquent étant donné l’orientation gouvernementale visant à intégrer l’entrepreneuriat au cheminement scolaire des élèves.

Il faut également souligner qu’outre les acteurs issus du milieu scolaire (enseignants, direction, professionnels), des membres de la communauté sont souvent mis à contribution afin de soutenir le projet d’entreprise initié par les élèves. Les personnes les plus fréquemment mentionnées dans la documentation sont les agents de sensibilisation à l’entrepreneuriat, des personnes provenant des Centres locaux de développement, des Sociétés d’aide au développement des collectivités, de la Fondation de l’entrepreneurship et des entreprises locales, et les parents (Lapointe, Labrie et Laberge, 2010, p.15).

En somme, le rapport du CRIRES (2010) souligne que dans de bonnes conditions, on constate la présence d’effets intéressants sur la réussite scolaire qui se traduisent surtout dans un rapport au savoir et à l’école transformé grâce au projet entrepreneuriat-études. On y retrouve principalement un plaisir d’apprendre accru par la diversification des activités scolaires et des apprentissages actifs, signifiants et pertinents, une plus grande autonomie et un pouvoir d’action dans l’apprentissage, un sens différent de l’école par rapport à l’avenir et un choix plus éclairé grâce à une meilleure connaissance de soi. Le caractère interactif, concret et signifiant des apprentissages et l’écoute des enseignants qui les amènent à être plus motivés et à ressentir plus de plaisir à l’école. Ils mettent aussi en lumière un effet positif sur la réussite scolaire qui semble spécifique à ce type d’entrepreneuriat à l’école, soit le sentiment de ne pas être stressé, étant donné l’absence d’examens, et de la peur d’échouer. De plus, ces projets permettraient de confirmer des intérêts qui étaient déjà présents chez les élèves et leur donneraient confiance dans leur choix de carrière. Les élèves les recommanderaient à leurs amis, car ils les trouvent utiles pour l’école et la vraie vie, parce qu’on y réalise vraiment quelque chose! De plus, si les élèves développent un sentiment positif par rapport aux sujets d’apprentissage et qu’ils y voient l’opportunité de réinvestir leurs

apprentissages, on observe l’émergence de l’intérêt individuel (Juuti, Lavonen, Uitto, Byman, Meisalo, 2009).

En tenant compte des sections précédentes, on peut noter que l'environnement d'apprentissage des élèves québécois en Science et technologie se transforme dans un mouvement de va-et-vient, marqué par des réformes, des pratiques innovantes, des nouvelles technologies et les besoins des élèves et du monde du travail. Dans ce contexte de changement continu où différents acteurs y trouvent un rôle, on constate que les changements en éducation s'éloignent d'un processus linéaire.