• Aucun résultat trouvé

L’efficacité des unités de recherche universitaire de la CORPUHA

III. 2.10 10 bonnes raisons de créer son identifiant chercheur ORCID ID (Deboin, 2015)

III.4. L’efficacité des unités de recherche universitaire de la CORPUHA

Encadré 21 : Tendances en matière de productivité scientifique dans la Caraïbe (UNESCO, Les petits pays de la CARICOM sont vulnérables à différents chocs économiques et environnementaux. Jusqu’à présent, ils ne sont pas parvenus à mettre en place et à mettre en oeuvre des cadres stratégiques efficaces pour stimuler la STI. Par conséquent, les défis majeurs de la région en matière d’énergie, d’eau, de sécurité alimentaire, de tourisme durable, de changement climatique et de réduction de la pauvreté ne reçoivent pas des entreprises scientifiques le niveau de ressources nécessaires pour faire avancer les choses.

Il est encourageant de noter que la CARICOM s’est fixé une stratégie de développement régional à long terme, le Plan stratégique pour la Communauté des Caraïbes 2015-2019. En outre, l’engagement dans la STI est un élément décisif de la réussite de ce plan, ainsi d’ailleurs que de plusieurs documents de planification nationale, comme la Vision 2020 de la Trinité-et-Tobago, la Vision 2030 de la Jamaïque ou le Plan stratégique de la Barbade pour 2005-2025. Il faut à présent adopter des politiques qui rompent avec les déficits de mise en oeuvre du passé et emploient efficacement la STI pour accélérer le processus de développement.

En dépit de l’absence de cadres stratégiques efficaces de STI et malgré un soutien public hésitant vis-à-vis de l’enseignement supérieur, il est réconfortant d’observer quelques éclaircies à l’horizon :

En dix ans, la Grenade s’est imposée comme un contributeur régional de poids en matière de STI, en grande partie grâce à la productivité croissante de l’Université de Saint-Georges ;

Le campus de l’UWI à Mona est parvenu à réduire sa dépendance vis-à-vis de financements publics en baisse en créant ses propres sources de revenus ;

L’Institut de recherche sur la médecine tropicale de l’UWI continue de publier des articles de haute volée dans des revues internationales de premier plan ;

Une petite entreprise privée de R&D, la Bio-Tech R&D Institute Limited, s’est hissée en cinq ans seulement sur la scène internationale en présentant des articles, des brevets et des produits commerciaux dont les ventes dégagent désormais des profits.

Ainsi que l’observait Kahwa (2003) il y a dix ans et comme le montrent les récents succès décrits plus haut, faute d’une politique publique solide visant à soutenir la STI et é l’inscrire dans le processus de développement national, ce sont les chercheurs eux-mêmes qui conçoivent des méthodes innovantes pour la stimuler. Il est grand temps que la région se lance dans une démarche de recensement détaillé des politiques de STI afin d’avoir un état des lieux précis de la situation actuelle.

Ce n’est qu’à cette condition que les pays pourront concevoir des politiques fondées sur des éléments probants qui proposent des stratégies crédibles pour augmenter les investissements dans la R&D, par exemple. Les conclusions de l’analyse de situation pourront être utilisées à diverses fins : mobiliser des ressources et un soutien stratégique en faveur de la STI ; cultiver la participation industrielle a la R&D en alignant les efforts consentis sur les besoins de l’industrie ; réformer ou fermer progressivement les institutions publiques de R&D les moins performantes ; étudier des solutions socialement et politiquement plus séduisantes pour récolter des fonds en faveur de la R&D ; aligner l’aide ou les prêts internationaux et multilatéraux sur les débouchés pertinents de la R&D ; et élaborer des protocoles de mesure et de récompense des succès individuels et institutionnels en matière de R&D. Avec des dirigeants aussi instruits aux commandes de la région, la tache ne devrait pas être très difficile.

Figure 47 : Tendances en matière de publications scientifiques dans les États membres de la CARICOM 2005-2014 (UNESCO, 2016) – (a)

Figure 49 : Brevets délivrés aux pays de la Caraïbe -- 2008-2013 et explorations de hautes technologies par les États membres de la CARICOM – 2008-2013 (UNESCO, 2016)

Selon la Banque Mondiale (2003) « Les économies en développement et en transition font face, dans l’environnement mondial, à d’importantes nouvelles tendances qui affectent non seulement la forme et le mode de fonctionnement, mais aussi l’objectif même des systèmes d’enseignement supérieur. On peut citer, parmi les aspects les plus cruciaux du changement, les effets convergents de la mondialisation, l’importance grandissante du savoir comme moteur principal de la croissance et la révolution de l’information et de la communication. L’accumulation et l’application du savoir sont devenues des facteurs majeurs de développement économique et sont de plus en plus à la base de l’avantage concurrentiel d’un pays dans l’économie mondiale. La conjugaison de phénomènes, tels que l’accroissement de la puissance de l’outil informatique, la baisse des prix des matériels et des logiciels, l’amélioration des technologies de communication sans fil et par satellite et la réduction des coûts des télécommunications, a pratiquement levé les obstacles traditionnels à l’accès et à l’échange d’informations qu’étaient le temps et l’espace.

Ces mutations se traduisent autant par des opportunités que par des menaces. S’agissant des avantages, d’une part le rôle de l’enseignement supérieur dans la construction des économies du savoir et des sociétés démocratiques est plus déterminant que jamais. En effet, l’enseignement supérieur est essentiel à la création de la capacité intellectuelle dont sont tributaires la production et l’utilisation du savoir, ainsi qu’à la promotion des pratiques

d’apprentissage permanent qui sont nécessaires à la mise à jour des connaissances et des compétences individuelles. D’autre part, l’émergence de nouveaux types d’établissements d’enseignement supérieur et de nouvelles formes de concurrence amène les institutions traditionnelles à changer leurs modes de fonctionnement et de formation et à tirer profit des opportunités offertes par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). S’agissant des inconvénients, cette transformation technologique fait courir le risque réel d’un élargissement de la fracture numérique entre les pays et au sein de ceux-ci.

En dépit de l’avènement de ces nouvelles opportunités et de ces nouveaux enjeux, la plupart des pays en développement et en transition continuent à se débattre avec les difficultés découlant de solutions inappropriées aux problèmes lancinants que connaissent leurs systèmes d’enseignement supérieur. On peut relever parmi ces défis persistants la nécessité d’étendre la couverture de l’enseignement supérieur de manière durable, les inégalités d’accès et de parcours académiques, les problèmes de qualité et de pertinence de l’enseignement et la rigidité des structures administratives et des pratiques de gestion » (Banque Mondiale, 2003).

Selon Noël (2000) « Le plan d’action adopté au sommet32 des Amériques de décembre 1994 avait, entre autres, recommandé l’organisation d’une réunion des Ministres de la région responsable de la Science et de la Technologie, car le développement de ces dernières est considéré comme un facteur déterminant dans les stratégies destinées à combattre l’extrême pauvreté et à préserver l’environnement. Cette réunion eut lieu en mars 1996 à Cartagène en Colombie, comme convenu par les Ministres des Affaires Étrangères lors de la session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’OEA en 1995, en Haïti. La réunion de Cartagène a donné naissance à deux documents fondamentaux : a) la Déclaration de Cartagène qui énonce les principes concernant «La connaissance, le développement durable et la coopération hémisphérique dans les Amériques»; b) le plan d’action qui vise au renforcement de la coopération hémisphérique en matière de science et de technologie. Dans le cadre de la réunion de Cartagène, la RICYT (Red Iberoamericana de Indicadores de Ciencia y Tecnologia), a adopté pour ses pays membres les indicateurs élaborés par l’OCDE (1996) pour la validation des travaux scientifiques. De ces indicateurs on peut citer :

1- Population

2- Produit intérieur brut (PIB)

3- Dépense en «Science et Technologie (S&T)» 4- Dépense en S&T en relation au PIB

5- Dépense en «Recherche et Développement (R+D)»

32Organisé par l’OEA, le premier sommet des Amériques, tenu à Miami en décembre 1994, réunissant les chefs

d’État et de Gouvernement, a donné lieu à un ensemble d’initiatives visant à renforcer la coopération en matière de développement entre les Etats de la région et favoriser leur intégration à différents points de vue afin de préparer la création de la zone de libre-échange des Amériques. C’est le cas du Conseil Inter-Américain de Développement Intégré (CIDI) qui répond à un consensus sur la nécessité de nouvelles formes de coopération pour le développement, capables de renforcer les institutions démocratiques, lutter contre la pauvreté, encourager une

6- Chercheurs (en personnes physiques) par disciplines scientifiques 7- Diplômés universitaires (niveau de maîtrise ou équivalents) 8- Diplômés universitaires (niveau de doctorat)

9- Demande de patentes

10- Publications par millions d’habitants.

En 2014, Haïti a eu seulement 6 publications par million d’habitants (UNESCO, 2016). Pour une réelle analyse comparative des tendances en matière de production scientifique et de performance en STI entre Haïti et les autres pays de la Caraïbe, il semble important d’être informé de l’institution haïtienne qui est chargée de transmettre les informations nationales à l’UNESCO33. La CORPUHA devrait être au cœur de ce processus.

Figure 50 : Corrélation entre les indicateurs de gouvernance et la productivité scientifique en Amérique latine, 2013 (UNESCO, 2016)

33 L’Institut de statistique de l’UNESCO doit recevoir périodiquement des Etats-membres les informations

Selon l’UNESCO (2016) « La stabilité politique, l’absence de violence, l’efficacité du gouvernement et le contrôle de la corruption sont essentiels à la réalisation des objectifs de développement à long terme d’un pays et à l’amélioration de ses performances scientifiques et technologiques. Cependant, seuls le Chili, le Costa Rica et l’Uruguay affichent des valeurs positives pour tous ces indicateurs de gouvernance. La Colombie, le Mexique et le Panama peuvent se targuer d’avoir un gouvernement efficace, mais sont privés de stabilité politique en raison de conflits internes. L’Argentine, Cuba et la République Dominicaine affichent de bons résultats en matière de stabilité politique, mais leur mise en oeuvre des politiques laisse à désirer. Dans les autres pays, les valeurs de ces deux indicateurs sont négatives.Il est intéressant de noter la forte corrélation existant entre une bonne gouvernance et la productivité scientifique (Figure 54) »