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L'attaque des Turcs contre l'île byzantine Chios en 1307

L'historien Hammer a cité dans son histoire une source turque selon laquelle les commandants de la frontière byzantine ont planifié une guerre contre l’émir Osman. Leur plan a été de répondre à ses nouvelles conquêtes des villes grecques. Les sources turques ont justifié la décision de l’émir Osman d’attaquer les seigneurs byzantins parce que certains seigneurs byzantins des forteresses près de la ville Bruce se sont réunis contre lui à l'initiative du commandant de cette ville. En l’année 1307, il y avait une bataille entre eux dans laquelle le vainqueur n'est pas connu. Cependant, selon l’accord qui a été conclu entre Osman et commandant grec d'Ulubad (Lopadion), l’émir ottoman a obtenu la victoire.310

D’un autre côté, le premier acte important des guerriers turcs est le pillage et la dévastation de l’île Chios décrite par l'historien byzantin Georges Pachymères.311 Dans une chronographie de cette époque il est écrit que « Les Turcs ravagent cette île et bloquent derechef Philadelphie. »312 Les historiens Novakovic et Hammer ont cité l'historien Pachymères dans leurs œuvres historiques et décrivent l'attaque turque contre l'île Chios. Novakovic a estimé que cette attaque turque a eu lieu en année 1308, lorsque l'armée byzantine, qui devait renforcer la défense de l'île Chios, est arrivée trop tard, car l’invasion turque était déjà terminée. Les soldats byzantins ont seulement vu les terribles conséquences laissées par les bandits turcs. Les petites îles archipélagiques, qui étaient autrefois habitées par des chrétiens, étaient déjà abandonnées avant cette période. Les guerriers turcs ont préféré des attaques et des pillages des villages et des

310 « Six années après cette défaite des Grecs (1307), les commandants des châteaux d'Édrenos, de Madenos, Kete et

Kestel, sur l'ordre du commandant de Bursa, se réunirent pour livrer bataille à Os man ». J. V. HAMMER. Histoire de l'Empire ottoman, depuis son origine jusqu'à nos jours, Traduit par M. Douchez, Tome Premier, Paris, 1844. p.35.

311 Georges Pachymères (1242-v.1319) était un historien byzantin et auteur d'œuvres diverses. Il a laissé une

quantité importante de textes très divers. Son œuvre la plus importante est une Histoire de l'Empire byzantin en treize volumes prolongeant celle de Georges Acropolite et couvrant la période allant de 1261 (ou plutôt 1255) jusqu'en 1308.

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villes byzantines au cours de la période estivale ce qui a été leur habitude pour chaque année. Dans la plupart des cas, les villes byzantines n'ont pas de systèmes militaires adéquats pour se défendre contre les attaques inattendues et puissantes des musulmans.313

L'historien Novakovic a accentué l'acte de l'attaque turque, tandis que l'historien Hammer a souligné les conséquences de cette attaque sur l'île Chios. Les deux côtés de cette invasion sont importants afin de comprendre le contexte des relations interreligieuses dans cette région. Il faut noter que cet événement historique n'est pas interprété dans le contexte interreligieux. L'historien Hammer a montré qu'il a consulté les sources byzantines afin de compléter cette partie de l'histoire turque pour laquelle leurs chroniqueurs et leurs historiens sont silencieux. Les habitants qui sont restés ont été massacrés en masse à l'exception d'un certain nombre d'eux qui ont réussi de se cacher dans le château. À partir de cette époque, les pirates turcs attaquaient les îles de la Méditerranée depuis l'embouchure du Bosphore jusqu'au détroit de Gibraltar. Joseph Von Hammer a remarqué que les historiens byzantins rapportent des descentes destructives des flottes turques sur plusieurs îles grecques, mais les écrivains ottomans n’ont mentionné aucun de ces actes à l'exception de la prise d'île Kalolimnos. L’historien Hammer a écrit que les conquêtes continentales des Turcs, racontées par Pachymères, n'appartiennent pas aux Ottomans, mais aux chefs turcs qui étaient désunis entre eux, qui n'étaient pas moins animées d'un même sentiment, d'un même esprit, pour se précipiter sur l'Empire byzantin. Il a également décrit plusieurs exemples spécifiques de la manière par laquelle les dirigeants turcs ont attaqué les villes et les régions byzantines en Asie Mineure où ils ont nettoyé ethniquement les chrétiens grecs. Il s'agit des dirigeants turcs qui ont détruit la paix entre les chrétiens et musulmans dans cette région pour

313 С. НОВАКОВИЋ. Срби и Турци XIV и XV века, Историјске студије о првим борбама с најездом турске пре

и после боја на Косову, Прво издање 1893, Београд, ИКП "Никола Пашић", 1998. p. 28. ; Cf. G. PACHYMERIS. De Michaele et Andronico Palaeologis, Libri Tredecim, Révisé par Immanuel Bekkerus, Volumen Prius, Bonnae, Impensis ed. Weberi, 1835.

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les raisons politiques et économiques. En effet, ils ont causé un grand exode ethnique et religieux des chrétiens au XIVe siècle. Il faut mentionner que certains dirigeants musulmans ont essayé d'arrêter les chefs turcs comme ce fut le cas avec le grand khan des Mongols, Ghasan et son fils Chodabende qui a menacé les Turcs s'ils n'arrêtaient pas la conquête et la destruction des villes grecques.314

9. Conclusion

Les rencontres entre chrétiens orthodoxes et musulmans sont marquées par les événements qui ont servi pour la détermination du contexte historique de leurs relations. Cependant, la plupart des historiens orientaux, occidentaux et balkaniques, qui ont écrit les interprétations historiques relatives a l'histoire des Balkans pour cette période, n'ont pas consulté les documents en langue vieux-slave315 et slavon d'église316. Ils ont consulté les documents byzantins qui ont servi comme la source primaire pour l'histoire de cette région. Cependant, les documents de la population slave sont une source historique très riche pour les informations relatives aux relations interreligieuses. Les conflits entre chrétiens et musulmans sont présentés du point de vue religieux dans la plupart des manuscrits et des interprétations du XIXe siècle. Il faut remarquer que les écrivains et les historiens ont essayé de justifier tous les actes politiques des dirigeants chrétiens et musulmans par des éléments religieux afin de donner l'importance sacrale aux intérêts politiques de l'empereur byzantin du Constantinople.

314 J. V. HAMMER. Histoire de l'Empire ottoman, depuis son origine jusqu'à nos jours, Traduit par M. Douchez,

Tome Premier, Paris, 1844. p. 35-36.

315 La langue indo-européenne parlée autrefois par les Slaves, le peuple d'Europe centrale et orientale duquel

proviennent la plupart des peuples de ces régions.

316 La langue liturgique slave ou vieux slave liturgique ou encore slavon d'église est la principale langue liturgique

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Les relations interreligieuses ont été menacées par les différents facteurs politiques, mais la plus grande menace se trouve dans certaines interprétations des historiens. Il n'est pas difficile de comprendre que la majorité d’entre eux ont décrit les conflits politiques et économiques en leur donnant une connotation religieuse. Les Turcs ont été « naturellement » les plus dangereux ennemis de Constantinople à cette époque, en Asie Mineure et en Europe du Sud-Est. Les Mongols et les Tatares ont été aussi des ennemis politiques byzantins, mais ils n'ont pas menacé la survie de Constantinople. Les ennemis de Constantinople ont été également les chrétiens balkaniques et occidentaux. Les tribus turques se sont installées dans les provinces byzantines afin d'y rester pour toujours, comme c’était le cas avec les tribus slaves dans les Balkans au VIe et VIIe siècle. Ces dernières ont été christianisées, mais l’ambition de leurs dirigeants de se trouver sur le trône de Constantinople était toujours dans l’air.

Les historiens balkaniques et européens ont montré que la principale différence entre les attaques turques dirigées par Osman et par d'autres chefs turcs se voit dans leurs actions militaires contre les villes byzantines de l'Asie Mineure et des îles méditerranéennes. L’émir Osman a eu un grand défi politique, car les frontières de son pays se sont développées au détriment de l'Empire byzantin et du Sultanat de Roum, les chrétiens et les musulmans. Son intérêt n'était pas uniquement lié au programme de « propagation de l'islam », ce qui était toujours actuel, mais le développement d'un pouvoir politique qui satisfait les aspirations des représentants religieux de l’islam. L'émir a eu un plan de rationaliser sa conquête du nord de Constantinople par les objectifs stratégiques pour lesquels son armée a conquis les petites îles dans la mer de Marmara, en particulier dans le territoire des îles des Princes, qui sont proches de la capitale byzantine. D'autre part, les îles byzantines dans la mer Égée ont été attaquées par d'autres chefs turcs qui ont organisé des invasions sur un front très grand entre les îles

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Dodécanèse jusqu'aux îles des Princes. Les attaques turques sur les îles byzantines ont été très connues au début du XIVe siècle, ce que prouvent des chroniques des historiens byzantins; G. Pachymère (XIVe s.),317 G. Sphrantzès (XVe s.),318 L. Chalcondyle (XVe s.)319 et Doukas (XVe s.)320.

Les musulmans turcs pratiquaient les attaques contre les villes et les villages byzantins dans la période des fêtes religieuses chrétiennes, quand les gens étaient occupés à la prière dans les églises, sur la côte sud de la mer de Marmara. Nous avons trouvé cette information dans l'interprétation historique de l'historien Novakovic,321 qui l'a trouvée dans une chronique byzantine, mais nous ne savons pas où exactement. Il faut se demander si c'était la stratégie politique et militaire ou c'était la provocation des conflits religieux. En fait, il s'agit des éléments qui supportent un processus de mythologisation de l'histoire. Cette information nous pouvons l’interpréter dans la perspective religieuse par la constatation qu’ils ont fait ces attaques à cause de la haine religieuse ou dans le contexte militaire qu’ils ont choisi le meilleur moment pour les attaques stratégiques. Il faut noter que les Turcs d'Osman ont avancé vers Constantinople, tandis que d'autres tribus turques ont avancé vers les villes byzantines de Smyrne et Éphèse, et les îles de la mer Égée. Il est possible de trouver dans les chroniques et dans les interprétations historiques que les chrétiens ont été des objets de torture et de l'exploitation après les attaques

317 G. PACHYMERIS. De Michaele et Andronico Palaeologis, Libri Tredecim, Révisé par Immanuel Bekkerus,

Volumen Prius, Bonnae, Impensis ed. Weberi, 1835.

318 Selon les fragments qui se trouvent dans la chronique de Muralt. E. MURALT. Essai de chronographie byzantine II 1057-1453, Paris, 1965.

319 L. CHALCONDYLE. Corpus scriptorum historiae byzantinae, Editio emendatior et copiosior, consilio B. G.

Niebuhrii C. F. Boanneu, MDCCCXLII (1842). ; L. CHALCONDYLE. « Historiarum de origine ac rebus gestis Turcorum, Liber Primus ». Migne, Patrologia, Paris, 1866. p. 44-46.

320 Selon les fragments qui se trouvent dans la chronique de Muralt. E. MURALT. Essai de chronographie byzantine II 1057-1453, Paris, 1965.

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turques dans les villes et sur les îles byzantines. Nous n'avons pas trouvé l'explication pour le comportement inhumain des soldats turcs envers des paysans chrétiens. Les Turcs étaient des ennemis des dirigeants byzantins et donc tous les chrétiens des territoires byzantins ont été les victimes de ce conflit, ainsi que les Turcs qui ont été au service militaire de l’empereur byzantin dans les alliances avec lui.

Il faut distinguer une autre grande différence entre les Turcs seldjoukides et les Turcs d'Osman qui se reflète dans leurs relations avec les habitants des villes et des villages touchés par les guerres. Les Turcs n'ont pas établi le pouvoir politique dans toutes les villes byzantines touchées par leurs attaques. Dans la plupart des cas, ils ont été satisfaits par les résultats des pillages. Par contre, l'émir Osman a eu le plan militaire d'établir l'autorité ottomane dans les villes byzantines conquises. Il est possible de remarquer qu'il n'a pas perdu les villes conquises où il a réorganisé le système de défense afin de les intégrer dans son État ottoman. Osman a recommandé à ses sujets d'être corrects envers toutes les personnes, sans être durs dans les pays occupés, et que leurs droits soient respectés. Il a commencé la réorganisation des régions conquises dans la perspective économique et politique avec le respect des doctrines religieuses de l'islam de la tradition islamique. Il voulait que les chrétiens et les musulmans également respectent les autorités ottomanes. Si les compagnons d'Osman ont respecté ses recommandations, car ils ont été familiarisés avec le plan d'établissement d'un État ottoman, les unités militaires qui ont été dans la composition de son armée ont recherché principalement leurs propres intérêts dans les guerres ottomanes.322 Très simplement, les chrétiens ont été la majorité dans les provinces byzantines en Asie Mineure conquises par l'émir Osman qui ne pouvait pas réaliser ses plans de développement économique et politique de son État sans avoir une

322 С. НОВАКОВИЋ. Срби и Турци XIV и XV века, Историјске студије о првим борбама с најездом турске пре

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population de travailleurs. Il faut souligner que cette dimension stratégique ne confronte pas l'idée d'une domination de l'islam dans l'État ottoman, car les autorités ottomanes ont trouvé la cohérence entre les plans politiques et les intérêts des représentants religieux. Osman voulait créer un État ottoman, et l'islam était l'un des instruments les plus importants pour atteindre ce but. Ici encore, mais du côté musulman, on voit apparaître une conceptualisation politico- religieuse qui semble faire prevue de tolerance vis-à-vis une diversité religieuse.

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CHAPITRE QUATRIÈME : Le rôle des musulmans dans les guerres

balkaniques 1308-1313

1. Introduction

L'analyse historique des raisons pour lesquelles les mercenaires turcs ont formé une alliance avec certains dirigeants chrétiens en Europe du Sud-Est, et des conditions dans lesquelles ils sont devenus les organisateurs des grandes attaques turques sur les fortifications byzantines au XIVe siècle est importante afin d'isoler les interprétations mythiques et mythologiques. Il s'agit de l'histoire des mercenaires turcs, qui sont devenus les chrétiens selon certains interprétations historiques, mais qui ont organisé la guerre contre le christianisme selon les manuscrits écrits et traduits en vieux slave.

La tâche principale de ce chapitre est de comparer les sources avec les interprétations concernant l'histoire des relations interreligieuses dans les Balkans au début de XIVe siècle afin d'isoler les éléments et les instruments de la mythologisation et de la mythification. La spécificité de ce chapitre est en lien avec l’utilisation de manuscrits produits par des dirigeants politiques et religieux de l’époque et de les confronter à l’histoire réel pour en faire ressortir les divergence.

L'historien S. Novakovic a écrit un certain nombre d'ouvrages historiques sur la base de documents médiévaux, et certains d'entre eux ne sont plus disponibles pour les historiens aujourd'hui. Pour cette raison, son travail a une valeur historique, mais son analyse a été influencée par des circonstances sociales du XIXe siècle qui a été marqué par la libération des chrétiens des Balkans du « joug ottoman ». Il a trouvé un grand nombre de documents à partir de XIVe et XVe siècle dans lesquelles nous pouvons trouver, malgré des exemples négatifs, des informations concernant des relations positives entre chrétiens et musulmans. Au même moment, nous pouvons identifier les raisons des conflits entre chrétiens et musulmans, ainsi que les

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conditions dans lesquelles ils ont construit ces relations. Son point de vue qui se reflète dans cette citation :

Nous avons essayé de décrire la lutte entre la croix et le croissant et l'étoile pour la domination sur la péninsule balkanique... et nous avons suivi cette lutte avec soin, tant qu'il pourrait être au moins espéré, que les chrétiens balkaniques se réunissent et qu'ils attaquent les ennemis de leur indépendance et de les mettre hors de ses pays.323

Malgré cette interprétation, qui était clairement déterminée par le contexte social du XIXe siècle, l'historien Novakovic a laissé des exemples positifs des relations entre chrétiens et musulmans en traduction ou en citation de grands fragments des sources historiques qui n'existent plus dans l'original. Il faut noter qu'il était « écartelé » entre les idées sociales de l'époque et les faits historiques, selon lesquels le conflit entre chrétiens et musulmans n'était pas religieux, mais bien motivé par des modèles politico-religieux. Il a écrit

qu'autour de 1363-1364 sur l'horizon politique de la péninsule balkanique s'observait dans la pleine clarté la nouvelle idée de conquête, selon qu’à la place de l'ancien Empire romain d'Orient chrétien et orthodoxe allait s'établir un nouvel empire turc musulman.324 Il a ensuite ajouté que cette période a été inspirée par la pensée religieuse et donc le plan ottoman de conquête était comme un choc pour les chrétiens des Balkans. Ensuite, il a écrit que la religion orthodoxe ne pouvait pas unir les dirigeants politiques des Balkans, qui étaient disparates, parce que « tout le monde croyait à une religion, mais chacun professait une politique différente. L'unité de la foi n'a pas été capable d'unir les intérêts contradictoires de la minorité. »325

323 Ibid., p. 375. Traduction de l'auteur. 324 Ibid., p. 377. Traduction de l'auteur. 325 Ibid., p. 377. Traduction de l'auteur.

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L'historien Georg Ostrogorsky (1902-1976), le spécialiste sur l'histoire de l'Empire byzantin, a mentionné certaines informations au sujet du rôle des mercenaires turcs dans les armées des souverains chrétiens sur la base des documents uniquement byzantins. Cependant, il n'a pas décrit les défis sociaux de ces mercenaires dans les pays chrétiens balkaniques. Il a écrit que l'armée byzantine était composée, non en grande partie comme au temps des Comnènes, mais presque exclusivement de mercenaires étrangers. Il n'a pas indiqué s'il s'agissait de chrétiens ou de musulmans. L'entretien de nombreuses troupes de mercenaires, à cause des grands projets de l'empereur Michel VIII Paléologue (1261-1282), avait ruiné les finances de l'État. Pour cette raison, Andronic II Paléologue a décidé de réduire les forces armées, mais il l'a limité radicalement et drastiquement « qu'au jugement des contemporains “ce fut une armée pour rire”, ou mieux : qu'“elle n'existait plus”. »326 Les mercenaires sont devenus les résidents des villes balkaniques, dont la population était majoritairement chrétienne, car les dirigeants byzantins ont donné la terre au lieu des salaires aux mercenaires. Cet acte politique des empereurs byzantins est une preuve qu'ils ont été confrontés à la crise économique, qui a été le résultat de leurs guerres inefficaces contre les musulmans arabes et seldjoukides, ainsi que les conflits byzantins dynastiques. Un nouveau phénomène ethnique est en lien avec les circonstances historiques de cette région et de cette période. L'apparition d'un nouveau groupe ethnique a été le résultat d'une alliance militaire entre les mercenaires turcs et les dirigeants chrétiens en Europe du Sud-Est. Il s'agit des descendants des mercenaires ou des prisonniers turcs qui habitaient dans l'Empire byzantin à cause de leur service militaire. L'historien Novakovic a mentionné qu'ils se sont convertis au christianisme et ils ont formé un nouvel

326 Cité par G. OSTROGORSKY. Histoire de l'État byzantin, Traduction française de J. Gouillard, Préface de Paul

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élément ethnique, connu sous le nom Turcopoles.327 L'une de tâche de ce chapitre est d'identifier leur identité ethnique et religieuse suivant l'histoire de leur rencontre avec les chrétiens byzantins, ensuite serbes.

Une nouvelle dimension dans la reconstruction historique et dans l'analyse religieuse des relations interreligieuses se trouve dans les documents de l'empereur byzantin Andronic II Paléologue (1282-1328), le roi serbe Milutin (1282-1321), l'archevêque serbe Danilo II (1324- 1337) et dans les travaux de recherche des historiens du XIXe et XXe siècle; S. Novakovic, G.F. Hertzberg, C.W.C. Oman, V. Corovic, etc. Il s'agit des manuscrits du XIVe et XVe siècle, qui ont été traduits et écrits en slavon d'église et vieux-slave et les interprétations historiques du XIXe et XXe siècle, qui ont été écrits sous l'influence des versions militantes des idées sociales et religieuses.

La description des manuscrits écrits en vieux slave est importante pour la critique historique de l'histoire des mercenaires turcs en Serbie, des guerres entre l'empereur byzantin et le roi serbe contre les mercenaires turcopoles et turcs en Europe et en Asie Mineure. Les résultats