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L’appropriation, par les participantes, du processus de changement

3. LE CHEMINEMENT PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DES

3.2.2 L’appropriation, par les participantes, du processus de changement

L’analyse des résultats nous amène à constater que la démarche d’accompagnement, au cours des trois cycles, a favorisé des échanges constructifs qui ont permis aux participantes de s’engager dans les activités proposées. L’accompagnatrice a tenté de mettre en place les conditions favorables et d’atténuer les conditions nuisibles le plus possible en respectant les limites de son rôle. Les activités ainsi que les échéanciers ont été respectés autant pour la chercheuse que par les participantes. La chercheuse a tenté de maintenir la cohésion dans le groupe en instaurant un climat de confiance visant le respect des besoins de chaque participante. La chercheuse a constaté au cours des trois cycles l’importance de l’accompagnement et de la coopération telle que décrite par St- Germain (2008) qui explique que la démarche d’accompagnement doit favoriser une rencontre avec l’autre en se donnant le temps nécessaire de faire connaissance, de permettre à chacune de faire des apprentissages dans le respect, la confiance mutuelle et l’écoute, mais tout en créant une déstabilisation. Le modèle d’appropriation de changement chez les participantes en lien avec le développement de l’IP s’actualise progressivement en tenant compte du rythme de chacune. Il correspond à un processus normal et naturel d’une situation en évolution.

139 Pour évaluer le processus de changement avec les participantes, nous avons demandé aux participantes de se situer, à deux reprises, à partir du modèle d’appropriation du changement inspiré de St-Germain (2008) et de Grenier (2010) afin de pouvoir vérifier s’il y avait eu une évolution dans leur démarche d’appropriation du changement en lien avec le développement de l’IP. Ce modèle d’appropriation du changement a été présenté, de façon détaillée, dans le cadre de référence et présenté à la figure 3.

Dans le premier journal de bord, l’analyse des données permet de voir que quatre participantes se sont situées au niveau de la marche trois et une à la marche quatre. Ceci s’explique par le fait qu’étant volontairement engagées dans une recherche sur le développement de l’IP, elles avaient nécessairement un intérêt pour la question de recherche et qu’il y avait déjà une certaine prise de conscience du problème, des enjeux et des défis reliés à cette question. Sans avoir une idée claire et précise des possibilités d’action, les participantes avaient une certaine ouverture à modifier leur regard pédagogique qu’elles avaient concernant la question du développement de l’IP chez les étudiantes et étudiants du programme d'études TTS. Ceci met en relief la présence d’une motivation intrinsèque permettant un changement. Cela explique aussi le fait que les participantes aient déjà franchi les marches une et deux.

Dans le deuxième journal de bord, les participantes ont été invitées, pour une deuxième fois, à s’autoévaluer à partir du modèle d’appropriation du changement inspiré de St-Germain(2008) et de Grenier (2010). Nous sommes à la 14e semaine du calendrier des activités. Les données recueillies ont permis de constater que les participantes ont progressé dans l’appropriation du processus de changement en lien avec le développement de l’IP. Les résultats nous démontrent qu’une participante se situe à la marche 5, trois à la marche 4 et une à la marche 3. Elles se retrouvent davantage dans la phase de planification d’une idée qui émerge, dans la réalisation d’un défi pédagogique ou encore, dans l’évaluation de l’expérimentation. Cela veut

140 dire qu’elles ont évolué suffisamment dans leur appropriation pour se permettre un changement de regard pédagogique et oser quelques activités ou encore, dans leur désir de mettre en place de nouvelles actions.

La figure 11 démontre l’évolution des participantes au regard du modèle d’appropriation du processus de changement. Il s’agit d’un comparatif entre les résultats du premier et du deuxième journal de bord.

Figure 11. Comparaison entre le premier et le deuxième journal de bord concernant le processus de changement vécu par les participantes

Comme autre moyen pour évaluer l’accompagnement, la chercheuse a procédé à l’évaluation sous la forme d’une évaluation verbale dans le cadre des groupes de discussion. L’analyse des données nous permet de dégager un taux de satisfaction assez élevé. Les commentaires des participantes sont :

˗ « Heureux mélange de convivialité et de rigueur ».

˗ « Le fait que nos réponses sont résumées sous forme d’un

tableau synthèse nous a rendues plus efficaces et a enrichi nos discussions ».

˗ « La prise de notes était parfaite ».

˗ « La chercheuse ramassait les idées et les rendaient disponibles

141 Ces résultats démontrent également que des règles importantes ont été respectées par les membres quant à la coopération telles que le partenariat, la concertation ainsi que la responsabilisation (St-Germain, 2008). Le partenariat s’est entre autres illustré par le fait que certaines se concentrent davantage sur la tâche alors que d’autres sur le climat et l’aspect relationnel. « On s’entend bien », conclut l’une des participantes.

L’analyse de cette dynamique nous permet de voir que la composition du groupe fait en sorte que le groupe cherche l’équilibre entre les tâches à réaliser et le climat dans lequel le groupe désire progresser. En effet, nous constatons que certaines participantes prennent le temps d’échanger sur leur charge de travail, leur vie personnelle tandis que d’autres sont déjà en train de vérifier comment procéder afin de réaliser les tâches prévues à l’ordre du jour. La position d’accompagnatrice prend tout son sens, car elle permet de faire avancer les participantes sans chercher la confrontation, mais davantage les amener dans une démarche réflexive et métacognitive. Une participante exprime « J’ai trouvé que c’était en ébullition » […]

cela se définit, mais la démarche est complexe ».

En résumé, l’analyse des données nous permet de constater que le développement de l’IP n’est pas une mince tâche pour le groupe. De plus, la chercheuse prend conscience de ses limites. Elle a senti, à certains moments, le besoin de recentrer le groupe vers des buts communs afin d’éviter de se retrouver dans des échanges qui se polarisent et qui pourraient n’aller nulle part. En ce qui concerne les règles de fonctionnement du groupe, celles-ci sont respectées et chacune continue de progresser, à son rythme, au sujet du modèle d’appropriation du processus de changement en lien avec le développement de l’IP. La recherche, qui s’échelonne sur une seule session, nous démontre qu’il s’agit d’un contexte qui n’est pas évident pour les participantes qui expriment une certaine fatigue de fin de session. « Je trouve cela intéressant d’échanger des idées (échange intellectuel), mais cela est

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l’animatrice est apprécié. Le but est d’avancer, peu importe le résultat » exprime une

participante lors de l’évaluation de la deuxième rencontre de discussion.

4. LE BILAN DES APPRENTISSAGES PERSONNELS ET PROFESSIONNELS